L’Italie avait mis en place des mesures de sécurité imposantes en prévision de la venue des manifestants opposés au Sommet du G7. Le maire de de la station balnéaire de Giardini Naxos, juste à côté de Taormine, avait ordonné à toutes les entreprises locales de rester fermées pour la journée et les manifestants arrivant en ville ont été harcelés: arrestations avec fouilles et contrôles à plusieurs reprises. La manifestation a rassemblé environ 3000 personnes qui ont défilé dans les rues de Giardini Naxos, quand un groupe d’une centaine de personnes s’est détaché du défilé principal pour tenter de franchir le cordon de la police antiémeute. Les manifestants ont tenté de contourner les policiers en courant le long de la plage. La police a alors chargé et lancé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Une ambulance a emporté, semble-t-il, au moins une personne blessée.

Affrontements à Giardini Naxos

Affrontements à Giardini Naxos

Mercredi 3 mai à 6h30 du matin, la police et les carabiniers ont fait irruption à l’Asilo Occupato et dans les occupations de Corso Giulio Cesare 45 et Borgo Dora 39 pour effectuer six arrestations. Une septième personne est recherchée mais n’a pas été trouvée. Les personnes arrêtées sont accusées d’avoir agressé en février dernier trois patrouilles de carabiniers qui étaient en train de contrôler les papiers de deux personnes près de l’Asilo. Les chefs d’inculpation sont violence à personnes dépositaires de l’autorité publique, séquestration de personne et dégradations.

Les carabiniers à l’entrée de l’Asilo occupato

Les carabiniers à l'entrée de l'Asilo occupato

Il y a quelques semaines, les enquêtes concernant l’opération « Scripta Manent » ont été clôturées. Après une audition préliminaire, le juge décidera de mettre en jugement les anarchistes soupçonnés. Avant-hier, mercredi 3 mai, le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito a commencé une grève de la faim de dix jours contre la censure qui lui a été imposée par le procureur chargé du dossier « Scripta Manent », qui bloque presque toute la correspondance entrante et sortante. Alfredo demande à tous les camarades à l’extérieur d’envoyer des livres, des magazines, des lettres et des documents imprimés en général, en signe de protestation et en appui à sa grève.

Alfredo Cospito: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara, Italie

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

Des incidents ont eu lieu lors du défilé du premier mai à Turin entre les forces de sécurité et des militants des centres sociaux. Les problèmes ont commencé à l’entrée de la Via Roma, Piazza Castello, quand la police a bloqué les militants déterminés à se rendre à la Piazza San Carlo où parlait le dirigeant du syndicat CGIL. Il y a eu des heurts et des jets de pierres. Trois manifestants ont été arrêtés et emmenés au quartier général de la police, ils ont été accusés de résistance aux forces de l’ordre.

Les incidents de Turin

Un mouvement de protestation se tenait dans l’après-midi du 10 avril à Lucques alors que les ministres des Affaires étrangères du G7 se retrouvaient pour aborder plusieurs sujets, parmi lesquels la lutte contre le terrorisme, le nucléaire iranien, ou encore la situation en Syrie. Les manifestants ont défilé autour du centre historique de la cité toscane, interdit pour l’occasion aux voitures et quasiment vidé de ses touristes en raisons des mesures de sécurité. Les manifestants brandissaient des banderoles hostiles à la tenue du G7 et scandaient des slogans comme : «Vos guerres, nos morts, chassons les patrons du monde». Le sommet des chefs d’Etat des sept pays les plus industrialisés aura quant à lui lieu les 26 et 27 mai 2017. Des heurts ont éclaté quand des manifestants ont tenté de rompre l’imposant cordon de sécurité pour s’approcher du centre historique.

Les affrontements hier à Lucques

Les affrontements hier à Lucques

À Vintimille (Ventimiglia), trois bénévoles français sont accusés d’avoir donné à manger à des migrants et font désormais l’objet d’une enquête. Les personnes migrantes passent par cette ville espérant franchir la frontière et entrer sur le territoire français. Un décret municipal, signé en août 2016 par le maire de la ville interdit de donner de la nourriture aux migrants en dehors du centre officiel. Mais cet arrêté n’a jusqu’à présent jamais été appliqué. Ce décret fait partie des nombreux « crimes de solidarité » ayant été adoptés en Italie et à travers l’Europe : il participe à la criminalisation de la solidarité envers les personnes en situation de migration et les réfugiés.

Les forces de l’ordre italiennes face à des migrants et des activistes réfugiés sur les rochers de Vintimille (archives)

Les forces de l'ordre italiennes face à des migrants et des activistes réfugiés sur les rochers de Vintimille (archives)

Des affrontements se sont produits hier samedi à Naples entre la police et des manifestants antifasciste qui protestaient contre la venue du chef de la Ligue du Nord, Matteo Salvini. Les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser quelques centaines de manifestants cagoulés ou casqués, qui sont sorti d’une manifestation de masse avant de lancer des pierres et des bouteilles incendiaires. Les incidents se sont produits dans l’ouest de la ville, près du stade de football San Paolo.

Les affrontements hier à Naples

Les affrontements hier à Naples

Après un an d’enquête des procureurs de Brescia, deux anarchistes, Juan et Manu, ont été interpellés, interrogés et accusés « d’attaque avec des intentions de terrorisme et de possession et fabrication d’explosifs », en relation avec l’attaque contre Centre de formation de la police Polgai, à Brescia. L’attaque avait eu lieu dans la nuit du 17 au 18 décembre 2015, avec une bombe faite avec huit kilogrammes de poudre noire. L’explosion avait endommagé l’entrée de l’immeuble et avait a été revendiquée par la Cellula Anarchica acca (C.A.A) dans le cadre de Décembre noir (voir notre article de l’époque).

L’attaque contre l’école de police de Brescia en décembre 2015

L'attaque contre l'école de police de Brescia en décembre 2015

Un objet avait attiré l’attention d’une patrouille de police tôt dimanche matin, se trouvait devant l’entrée d’une librairie proche de l’organisation fasciste italienne Casa Pound. Des artificiers ont été aussitôt appelés sur les lieux et c’est au moment où ils s’approchaient de la devanture de cette librairie, situé dans le centre historique de la capitale toscane, que l’explosion a eu lieu, blessant grièvement un artificier de la police à une main et à un oeil. L’engin était doté d’un système de déclenchement à retardement.

Le lieu de l’explosion à Florence

Alfredo Cospito purge actuellement une peine de prison de 9 ans et demi pour la jambisation de Roberto Adinolfi, le PDG d’une entreprise d’énergie nucléaire, il est également inculpé dans une nouvelle opération judiciaire anti-anarchiste « Scripta Manent ». Il est emprisonné en aile de haute sécurité à la prison de Ferrara. Il a récemment été invité à participer à une nouvelle publication anarchiste qui paraîtra probablement au début de l’année prochaine. Il s’est rendu compte que sa longue contribution avait été censurée une dizaine de jours plus tard en recevant des demandes de ses camarades. C’est le chef de l’aile, chargé de photocopier le moindre courrier entrant ou sortant, qui a transmis la contribution au procureur en charge de Scripta Manent, qui a décidé d’en empêcher la publication.

Scripta Manent est une opération de la police italienne qui vise actuellement 8 anarchistes (dont deux étaient déjà emprisonnés), accusés d’appartenir à une « organisation terroriste », à savoir la FAI.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito