C’est au tour de la Turquie d’agir, a déclaré un des dirigeants de l’ex-PKK. Ce dernier n’ira pas plus loin dans les négociations de paix avec Ankara : « Nous avons fait ce qu’on nous a demandé, a déclaré le commandant Amed Malazgirt. C’est au tour de l’État turc. En Turquie il y a eu des discussions mais aucune avancée concrète (…). Désormais nous attendons que l’État turc prenne des mesures et c’est à lui de faire les prochains pas ». Le chef militaire de l’ex-PKK, rencontré samedi dans les montagnes du Kurdistan dans le nord de l’Irak, salue la création d’une commission transpartisane au sein du Parlement turc : « L’État turc a fait un geste positif, mais ce n’est pas la seule action nécessaire », juge-t-il tout en précisant « suivre de près » ses travaux. « Nous avons deux revendications. Premièrement, la libération du leader Apo. Faute de quoi, le processus ne réussira pas. La deuxième est la reconnaissance constitutionnelle et officielle du peuple kurde en Turquie ». Le responsable a tenu également à clarifier la notion de désarmement après une opération symbolique, en juillet, lors de laquelle une trentaine de combattants de l’ex-PKK avaient brûlé leurs fusils (voir notre article). « C’est l’État turc qui a promu ce récit affirmant qu’il nous avait appelés à déposer nos armes : nous, nous nous sommes engagés à ne pas les utiliser contre l’État turc. Il y a une différence et ce que nous avons fait correspond à ce que le leader Apo a demandé », a-t-il déclaré. « Nous avons dit que nous n’utiliserons pas les armes contre l’État turc et jusqu’à ce jour, nous ne les avons pas utilisées », a-t-il relevé.

À propos d’Abdullah Öcalan, un autre commandant, Serdar Mazlum Gabar, a fait valoir que « Nous visons d’abord la reconnaissance du droit à l’espoir et ensuite la liberté totale de la direction (…) Par liberté, nous entendons qu’il soit libre d’agir, de diriger son mouvement et de s’intégrer au peuple ». Cette notion de « droit à l’espoir » avait été avancée l’an dernier par le principal allié du gouvernement turc à l’initiative du processus de paix. « Nous pouvons garantir la sécurité de notre direction », poursuit-il en suggérant dans un premier temps « une assignation à résidence » d’Abdullah Öcalan. Une délégation de la commission parlementaire chargée du processus de paix a rendu visite le 24 novembre pour la première fois à Abdullah Öcalan.

Militants et militantes du PKK

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Miraç Isik, activiste kurde de 26 ans, est détenu à Zurich depuis septembre en vue de son expulsion vers la Turquie, où il risque la prison et la torture pour avoir, entre autres, insulté le président Erdogan. Après avoir fui la répression en Turquie en 2022, Miraç s’était réfugié en Suisse et y avait travaillé jusqu’au rejet de sa demande d’asile. Ses proches dénoncent les conditions de détention, ses problèmes de santé physique et mentale, et mettent en garde contre le danger que représente son retour dans son pays. L’avocate de Miraç souligne l’impossibilité d’un retour volontaire et l’absence de procès équitable en Turquie, tandis que le Conseil suisse pour les réfugiés critique la politique actuelle de renvoi des demandeurs d’asile vers la Turquie. Ses amis continuent de manifester leur soutien et espèrent que la solidarité permettra d’empêcher son expulsion.

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L’ex Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a déclaré lundi 17 novembre avoir terminé, la veille, le retrait de ses combattants d’une zone frontalière stratégique du nord de l’Irak. Cette décision s’inscrit dans le processus engagé en direction du régime fasciste turc, espérant que « cette nouvelle mesure contribuera à la paix et à la démocratisation en Turquie ». Pourtant, depuis huit mois, le PKK a multiplié les concessions sans que Erdogan fléchisse de son côté : cessez-le-feu unilatéral en mars 2025, auto-dissolution du PKK en mai 2025 (voir notre article), cérémonie de destruction des armes de la guérilla en juillet 2025, évacuation de ses zones de guérilla en Turquie en octobre 2025 (voir notre article), etc.

Le PKK possédait depuis de nombreuses années des bases dans la région de Zap, au nord de l’Irak. Cette zone, visée par une opération terrestre de l’armée turque en 2008 et régulièrement frappée par des raids aériens, revêt une forte valeur symbolique pour l’organisation. Elle accueillait en effet son premier quartier général avant son déplacement plus à l’est, vers les monts Qandil, et le mouvement y conservait jusqu’à récemment une présence importante.

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Le musicien kurde Şerif Oğur a été arrêté à Olpe, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à la suite d’une demande d’extradition de la Turquie. Selon sa famille, il a été interpellé le 5 novembre lors d’un rendez-vous au bureau de l’immigration, puis remis à la police. Réfugié en Allemagne depuis 2019 pour des raisons politiques, il est connu pour ses activités artistiques au sein d’un centre culturel kurde. Sa famille redoute une incarcération s’il est renvoyé en Turquie, en raison de son engagement dans le mouvement kurde. Les autorités turques ont multiplié ces dernières années les demandes d’extradition visant des opposants politiques, journalistes et artistes en exil.

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Récemment, l’état de santé de Zeinab Jalalian s’est considérablement dégradé. Son état de santé se détériorerait en raison du manque de nourriture, de médicaments et de soins médicaux adéquats en prison. Le 25 février, elle a été condamnée à mort pour « activités contre la sécurité nationale » et « combat contre Dieu (moharebe) ». Cependant, une cour d’appel a commué sa peine en emprisonnement à vie.

Alors qu’une quinzaine de prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée contre les prisons de type puits (voir notre article), une manifestation était organisée dans la ville kurde de Wan pour dénoncer ces prisons S, R et Y connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines. En effet, elles soumettent les détenus à un isolement à long terme, la majorité étant détenue dans des cellules individuelles et passant 22,5 heures par jour en isolement cellulaire. Par ailleurs, ces nouvelles prisons sont construites de manière à garantir l’isolement social, que les heures d’aération sont limitées et que les détenus ne peuvent même pas voir le ciel.

La première chambre du Tribunal révolutionnaire islamique de Mahabad, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a condamné à mort Kavis Abdollahzadeh Aghdam pour « insurrection armée contre l’État ». Ses six coaccusés – Hemin Mam-Ghaderi, Yousef Mam-Ghaderi, Mansour Karbalaei, Salar Bayazidi-Azar, Hassan Mamil-Azar et Salar Seyyed-Rahimi – ont chacun été condamnés à dix ans et un jour de prison pour « insurrection avant l’obtention d’armes ». Ils avaient tous été arrêtés fin juillet 2022 par des agents du ministère du Renseignement. Lors de l’opération d’arrestation, les forces de sécurité ont blessé Hemin Mam-Ghaderi par balle sur la route Bukan-Saqqez. Après leur arrestation, les hommes ont été transférés au centre de détention du ministère du Renseignement à Orumiyeh, où ils ont été interrogés et torturés pendant plusieurs semaines, sur la base d’accusations relatives à leur appartenance présumée au Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI) et à leur implication présumée dans une action armée contre la République islamique d’Iran. Après la fin de l’interrogatoire, les détenus ont été libérés sous caution. Abdollahzadeh Aghdam a ensuite quitté l’Iran.

Hemin Mam-Ghaderi avait déjà été arrêté et emprisonné pour des accusations similaires le 16 mai 2017, puis condamné à 11 ans de prison par le tribunal révolutionnaire islamique de Saqqez pour « atteinte à la sécurité nationale » en raison de sa collaboration présumée avec le PDKI, ainsi que pour « propagande contre l’État ». Sa peine a ensuite été réduite à cinq ans par la Cour suprême, et il a été libéré de la prison de Bukan en avril 2020 à la suite d’une amnistie judiciaire accordée pendant l’épidémie de coronavirus.

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La ville de Hanovre qualifiant d’« acte de soutien » à une « organisation terroriste » a interdit sans préavis une cérémonie commémorant les martyrs de la guérilla kurde. La ville a justifié cette décision par une possible violation de l’interdiction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en vigueur en Allemagne depuis 1993. L’ordre de police soutien également que de tels événements commémoratifs contribuent à « renforcer la cohésion interne du PKK » et pourraient avoir un effet mobilisateur, notamment auprès des jeunes participants. La communauté kurde a critiqué cette action, la jugeant disproportionnée et motivée par des considérations politiques. Elle a qualifié cette interdiction de manifestation d’une « criminalisation systématique de la vie des Kurdes en Allemagne ». Elle a aussi souligné que le PKK avait déjà déclaré la fin de sa lutte armée et s’était dissous en mai (lire notre article ici).

Au moins neuf jeunes ont été arrêtés vendredi matin lors de perquisitions dans la métropole turque d’Istanbul. Les perquisitions dans plusieurs quartiers de la ville étaient dirigées contre des membres des Conseils démocratiques de la jeunesse. Les personnes arrêtées ont été emmenées au commissariat de la rue Vatan. Suite à une manifestation à Amed (tr. Diyarbakır) le week-end dernier, huit militants du Conseil de la jeunesse du parti DEM ont été arrêtés. L’événement organisé par la Plateforme démocrate et patriotique de la jeunesse (DYGP) a appelé à la libération d’Abdullah Öcalan et à sa participation à un éventuel processus de paix. Le ministre turc de l’Intérieur avait vivement critiqué la manifestation et pris publiquement pour cible les participants. Moins de 24 heures plus tard, des perquisitions ont été menées à plusieurs adresses à Amed. Etant donné que des manifestants d’Istanbul avaient également participé à l’événement, les avocats soupçonnent un lien direct avec les arrestations en cours dans la ville.

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