La nouvelle législation sécuritaire du gouvernement Mariano Rajoy a été adopté le 11 juillet, après neuf mois de controverses. Le nouveau dispositif est clairement taillées sur mesure pour répondre aux diverses formes de protestations nées avec la crise, en accordant à l’administration un pouvoir punitif arbitraire sans précédent depuis Franco.

Contre les campements dans des lieux publics popularisés par le mouvement des Indignés, le texte punit le « refus de dissolution de réunions et de manifestations dans des lieux de passage public ». Contre les rassemblements visant à empêcher les expulsions immobilières, innombrables avec la crise et combattues par différents collectifs, la nouvelle loi punit « l’obstruction visant à empêcher à toute autorité ou employé public » l’exécution des « résolutions administratives ou judiciaires ». Contre les incidents qui ont émaillé les fins de manifestations au cours des dernières années : un article vague dédié à « la perturbation au déroulement d’une réunion ou manifestation » donne le champ libre aux interprétations policières.

Pour ces différentes atteintes à l’ordre public, la sanction encourue s’échelonne de 600 à 30.000 euros. Le même tarif s’applique aux rassemblements non-autorisés aux abords du Congrès des députés, du Sénat ou des Assemblées régionales. Pour les fautes qualifiées de « très graves » (parmi elles, l’organisation de manifestations non autorisées dans des infrastructures publiques susceptibles de mettre en danger les personnes ou simplement de « perturber le fonctionnement des services publics » ), l’amende peut aller jusqu’à 600.000 euros, 70 ans du salaire minimum espagnol. Ces peines n’ont pas besoin de juge pour être prononcées. Elles sont à la discrétion du Ministère de l’intérieur pour les plus graves, voire du Secrétaire d’État à la sécurité pour les autres.

Espagne: Une législation ultra-répressive adoptée

Un an après l’arrivée de Rohani à la présidence, une nouvelle loi sur les conditions pour former des partis et des groupes politiques et leurs activités, votée le 13 juillet, verrouille toute la vie politique iranienne. Selon le paragraphe (a) de l’article 4 de cette nouvelle loi, les fondateurs et les membres d’un parti doivent « croire et s’engager dans la pratique à la constitution et à la suprématie absolue du guide religieux ». Ils doivent aussi avoir un casier judiciaire vierge. Cette loi interdit les activités des partis et des groupes politiques avant d’avoir un permis et laisse les mains libres au gouvernement de révoquer les autorisations des partis. Ce paragraphe a été adopté le 13 juillet à une majorité de seulement 10 voix et 12 abstentions.

Depuis le 20 juin 1981, tous les opposants ont connu la prison, la torture et l’exécution et aucun parti ou groupe politique d’opposition n’a eu le droit d’exister. Mais désormais, avec cette loi et l’insistance sur la nécessité de croire et de s’engager dans la pratique dans la suprématie du guide religieux, le régime des mollahs cherche à empêcher le moindre mouvement de dissension même au sein des factions associées au pouvoir.

Le dirigeant maoïste Anup Roy, qui avait été arrêté en janvier de cette année, devra être transféré de son lieu de détention à l’hôpital de M. Bangur. Membre de la direction du PCI(maoïste) de l’état du Bengale occidental, son état de santé s’est brutalement dégradé en raison de sa grève de la faim. Anup Roy est en grève de la faim pour obtenir le statut politique.

La loi de 1992 du Bengale occidental dit que toute personne arrêtée ou qui a condamné pour quelque raison politique que ce soit, et toute personne poursuivie en raison de son «animosité politique» doit être considéré comme un prisonnier politique. Cependant, en 2013, le gouvernement de l’État a modifié cette loi pour en exclure les maoïste, en ajoutant un paragraphe disant que toute personne « ayant la participé à une organisation classé comme organisation terroriste ne doit pas être classée comme prisonnier politique».

Le gouvernement péruvien vient d’adopter des « mesures économiques pour relancer les investissements » visant à éliminer tous les obstacles réglementaires et institutionnels qui pouvaient encore freiner l’ouverture des exploitations minières et pétrolières des multinationales, et notamment le très controversé projet « Conga » d’extraction du cuivre et de l’or de la région de Cajamarca. La justice péruvienne, après avoir arrêté les poursuites contre des militaires ayant abattu 5 manifestants opposés au projet « Conga », poursuit une paysanne qui a refusé de céder ses terres à une multinationale minière et a mis en détention prison préventive pour 14 mois du Président élu de la région de Cajamarca opposant au projet « Conga ». 46 paysans sont aussi menacé d’un procès.

Ces mesures, appelées « licence pour contaminer » par les défenseurs de l’environnement, suivent l’adoption de la loi 30151 qualifiée de « licence pour tuer ». En effet, cette loi introduit l’impunité pour les forces armées et policières « dans l’accomplissement de leur devoir, et l’utilisation de leurs armes et autres moyens de défense qui cause lésions ou mort » Un nouveau ministre de l’Intérieur a été nommé, un général à la retraite, non seulement dénoncé pour son action répressive contre la population de Madre de Dios (Amazonie péruvienne du sud) luttant contre un projet pétrolier, mais de plus poursuivi pour l’élimination d’un journaliste abattu par des militaires alors qu’il enquêtait sur l’assassinat d’un paysan.

Pérou: La répression ouvre le chemin aux multinationales

La mairie UMP de Calais a pris jeudi un arrêté « anti-bivouac et anti-regroupement », visant les migrants qui souhaitent passer en Angleterre sans les nommer explicitement. L’arrêté, valable de 09H00 à minuit, interdit « toutes occupations abusives et prolongées, accompagnées ou non de sollicitations ou quêtes à l’égard des passants, lorsqu’elles sont de nature à entraver la libre circulation des personnes ou à porter atteinte au bon ordre, à la sécurité, à la tranquillité ou à la salubrité publiques ».

Une vingtaine de secteurs de Calais sont concernés par cette interdiction, notamment dans le centre-ville et la zone portuaire, où plusieurs centaines de candidats à l’exil campent, en attendant de pouvoir passer en Angleterre. L’arrêté a été pris alors que plusieurs associations de soutien aux migrants ont appelé samedi à une manifestation, dix jours après l’évacuation du principal camp, occupé par plus de 500 personnes, et de trois squats. La manifestation doit partir à 14H00 de la Place d’Armes, frappée par l’interdiction de regroupement.

Le gouvernement français a décidé d’alourdir significativement l’arsenal antiterroriste, arguant de la menace djihadiste. Mercredi 9 juillet, le ministre de l’intérieur a présenté en conseil des ministres un projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ». Le texte allie mesures phares – « interdiction administrative de sortie du territoire » pour les Français qui manifesteraient l’envie de partir combattre en Syrie, création de l’incrimination d’« entreprise individuelle terroriste », renforcement de la répression sur Internet – et mesures plus techniques. Il doit être examiné par les députés de la commission des lois avant la fin juillet. Ce qui était prévu comme quelques dispositions dans un texte global sur la sécurité est devenu un projet à part entière.

On sait que la lutte contre le « terrorisme islamiste » ouvre la porte à une série de lois et de pratiques répressives qui se généralisent dans un second temps. C’est la possibilité de fermer des sites pour un contenu politique sans décision de justice qui est maintenant envisagée. Lundi 23 juin, le ministère de l’intérieur français a fait parvenir à la Commission européenne l’article 6 du projet de loi, qui vise à permettre le blocage administratif, sans passage par un juge, des sites djihadistes.

Le texte prévoit la possibilité pour « l’autorité administrative » de demander aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer « sans délai » l’accès à des sites incitant au terrorisme. Un juge interviendra a posteriori et indirectement dans la procédure : un magistrat désigné par la chancellerie contrôlera « les modalités d’établissement, de mise à jour et de communication » de la liste des sites bloqués. Cette intervention du juge sera précisée par décret. Les fournisseurs d’accès à Internet devront également proposer à leurs abonnés un moyen simple de signaler les sites incitant au terrorisme, et devront les dénoncer aux autorités, comme ils doivent déjà le faire pour certaines activités illégales (pédopornographie). L’examen en Conseil des ministres est prévu au début du mois de juillet. L’examen du projet de loi est prévu au Parlement lors de sa session extraordinaire de juillet.

Le débat sur la réforme pénale, péniblement arrivé en première lecture à l’Assemblée nationale après deux ans de procédures se poursuivent, avec notamment l’examen de l’amendement 406 déposé par six députés UMP. En plein scandale Bygmalion-Copé-Comptes de Sarkozy, ces élus ont proposé que «Pour les crimes qui ne portent pas directement atteinte à une personne physique, des peines adaptées, définies par décret, sont prononcées.» Selon les motifs évoquent la surpopulation des prisons… Devant le tollé soulevé, le groupe UMP s’est désolidarisé de ce texte.

Mais un autre est en passe d’être discuté à l’Assemblée. Porté par huit députés UMP, il s’inspire de la proposition de résolution de Frédéric Lefebvre, l’ancien conseiller de Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, qui a déclaré que «La délinquance en col blanc, la délinquance financière n’a rien à faire en prison. Il faut la condamner à des peines financières lourdes susceptibles d’affecter le patrimoine du délinquant financier, qui aujourd’hui retrouve l’intégralité de ses biens (…) après son séjour dans les quartiers V.I.P du système carcéral.» alors que «La petite délinquance comme on dit, les primo-délinquants, à partir du moment où ils présentent un risque pour la société doivent aller en prison. Tous ceux qui risquent de tomber dans la délinquance doivent en tout cas avoir peur d’aller en prison.»

Elle avait déclenché la polémique en octobre dernier, quand, sur sa page Facebook, elle avait incité les Calaisiens à dénoncer les squats de migrants. La sénatrice-maire de Calais a déposé jeudi au Sénat une proposition de loi « visant à faciliter l’expulsion des squatteurs de domicile ». Cosignée par 51 parlementaires UMP, elle sera publiée aujourd’hui au Journal officiel.

Il s’agit en fait d’ajouter deux alinéas à l’article 53 du code de procédure pénale, qui porte sur le fragrant délit. Le premier alinéa concerne le délai dont disposent les forces de l’ordre pour évacuer un squat une fois l’infraction constatée. Jusqu’ici, ce délai est fixé à quarante-huit heures. La sénatrice-maire propose qu’il soit prolongé de quarante-huit heures supplémentaires : la police aurait alors quatre-vingt-seize heures (soir quatre jours) pour intervenir sans qu’il soit nécessaire d’introduire une action en justice. Le second alinéa concerne les habitations squattées pour lesquelles on n’arrive pas à joindre les propriétaires (ou locataires). Dans ce cas, le projet propose que le maire de la commune puisse user de son pouvoir de police et substituer ainsi aux propriétaires injoignables : le maire pourrait alors « demander au préfet de mettre en demeure l’occupant de quitter les lieux ». La proposition de loi sera étudiée par le Parlement, qui seul est en mesure de la valider.

Le président turc a signé hier vendredi 25 la nouvelle version de la loi controversée qui confère des pouvoirs accrus à l’agence nationale de renseignement (MIT). La loi, qui est entrée en vigueur ce samedi 26, avec sa publication au Journal officiel, a été votée jeudi par le Parlement et dénoncée par l’opposition qui a prévu de la contester devant la Cour suprême. Selon ce texte

La nouvelle législation habilite le MIT à écouter les lignes téléphoniques et à collecter des informations en lien avec « le terrorisme, les crimes internationaux et le renseignement extérieur ». Elle accorde une impunité judiciaire pour les membres du MIT dans l’exercice de leurs fonctions et introduit des peines allant jusqu’à dix ans de prison pour la diffusion de documents confidentiels du MIT. Le premier ministre avait été mis en difficulté par la fuite de conversations téléphoniques l’impliquant dans un scandale de corruption et des conversations, avec notamment le patron du MIT, évoquant des provocations pour intervenir militairement en Syrie.