Il y a une semaine, la police interpellait à son domicile un homme de 25 ans qui, suite à une longue enquête, est accusé d’avoir taggué la coupole du Palais de Justice il y a quelques semaines. Alors que la loi anti-graffiti prévoit une peine de six mois maximum, et donc pas de détention préventive, la chambre du conseil a décidé de prolonger son incarcération. Son avocat a réagit en dénonçant cette décision dans la mesure où la détention préventive est une exception pour les faits les plus grave, ce qui est dans ce cas totalement disproportionné.

Le 10 juillet dernier, l’Espagne avait été condamnée pour avoir prolongé illégalement la détention d’une prisonnière membre de l’ETA. Inès Del Rio Prada a été condamnée à plus de 3000 ans de prison mais était libérable le 2 juillet 2008 en vertu d’un loi sur le cumul des peines qui avait fixé sa détention à trente ans. Peu avant sa libération, l’Audience Nationale, se basant sur la jurisprudence, avait prolongé sa détention jusqu’au 27 juin 2017. C’est cette décision qui avait été condamnée par la cour de Strasbourg, celle-ci estimant que l’Espagne avait violé les article 7 (pas de peine sans loi) et 5 (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l’homme. Le gouvernement espagnol avait alors immédiatement le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre, son instance suprême. Ce mardi, la CDEH s’est prononcée en faveur de cet appel, sans toutefois préciser à quelle date serait réexaminée l’affaire. En attendant, Inès Del Rio Prada reste incarcérée.

Lancée le 12 septembre par 69 prisonniers du PKK, la grève de la faim s’est étendue à 58 prisons. Le nombre des prisonniers en grève de la faim illimitée serait de 715 au 20 octobre. L’état de santé des prisonniers se détériore rapidement. Une forte préoccupation sur leur état de santé mobilise les organisations de la société civile kurde. Devant une prison de Diyarbakir, plus de 225 organisations de la société civile ont appelé, au 39e jour de la grève, les autorités à répondre positivement aux revendications des prisonniers et à lancer des pourparlers avec le PKK afin de trouver une solution politique à la question kurde.

Ils réclament la libération du dirigeant du, PKK Abdullah Ocalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali, qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011 et la suppression complète des restrictions de l’usage de la langue kurde. Parmi les grévistes figurent plusieurs journalistes et femmes âgées, ainsi que Faysal Sariyildiz, député BDP, principal parti kurde, en grève depuis 15 octobre et Bekir Kaya, maire de Van, depuis 18 octobre. Ces deux derniers font parties de nombreux élus kurdes emprisonnés par le régime AKP. Plus de 30 maires, six députés et 56 membres du conseil du BDP sont actuellement en prisons.

Depuis mardi, les forces de l’ordre mènent des opérations musclées pour déloger tous les occupants des maisons autour du site du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes au nord de Nantes. Ceux-ci s’opposent au vaste projet destiné à remplacer l’aéroport actuel au détriment des agriculteurs locaux et de la population. La police a totalement bouclé le site et 150 personnes ont déjà été délogées. Les rassemblements d’opposants se poursuivent, ceux-ci ayant installé des barricades sur les routes avec des arbres coupés, jeté des pommes pourries, des cailloux ou des canettes en direction des forces de l’ordre. Mercredi soir, celles-ci ont fait usage de gaz lacrymogène après avoir interdit l’accès au périmètre durant toute la durée de l’opération. Ce matin, elles ont poursuivi les évacuations dans le cadre desquelles trois personnes ont été interpellées.

En cette fin de mois d’octobre, le tribunal d’application des peines doit statuer sur la dernière demande de libération déposée par le prisonnier Georges Ibrahim Abdallah. Le 24, il entrera dans sa 29ème année de détention après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité. Libérable depuis 1999 conformément au code pénal français qui rend possible la libération après quinze années d’incarcération, toutes ses demandes ont invariablement été refusées pour les motifs que Georges Abdallah n’a jamais renié son engagement politique et qu’il reste un militant résolu et implacable.

Le 23 octobre, jour de l’audience, les collectifs de soutien à la libération de Georges Ibrahim Abdallah appellent à un rassemblement à 14h30 devant la prison de Lannemezan où est détenu le prisonnier.

En outre, le Secours Rouge Arabe organise le 27 octobre une journée internationale de solidarité pour dénoncer son arrestation le 24 octobre 1984 à Lyon.

Dans ce cadre, notre Secours Rouge appelle au rassemblement le samedi 27 octobre de 17h à 18h face à la résidence de l’ambassadeur de France (65, rue Ducale à 1000 Bruxelles).

Mardi, de violents heurts ont une nouvelle fois opposés des grévistes et les forces de l’ordre dans plusieurs mines du pays. A Sishen (nord-ouest), la police est intervenue à la mine de fer exploitée par une filiale d’Anglo American pour déloger la centaine de grévistes qui bloquait l’entrée du site depuis le 3 octobre. La veille, la direction avait annoncé le licenciement de 300 employés, les grévistes menaçant alors de détruire du matériel. La police a arrêté 40 manifestants et sept personnes ont été blessées dans les affrontements. Sur le site exploité par Sarmancor près de Marikana (nord), la police a dispersé un rassemblement non autorisé de mineurs. Ceux-ci ont résisté et les forces de l’ordre ont procédé à 26 arrestations.

Le 15 août 1972, 29 guérilleros dont plusieurs dirigeants des Montoneros (péronistes de gauche) et de l’armée révolutionnaires du peuple (marxistes) s’étaient évadés de la prison de Rawson (sud du pays). Seuls dix d’entre eux étaient parvenus à embarquer dans l’avion détourné qui les attendait à l’aéroport, le 19 autres, cernés, acceptant de se rendre contre la promesse d’avoir la vie sauve. Or, 16 d’entre eux furent exécutés le 22 août dans une prison de la Marine à Trelew. Hier, trois militaires ont été condamnés à la prison à vie pour ces assassinats, tandis que deux de leurs collègues ont été acquittés. Le sixième militaire poursuivit dans le cadre de cette affaire est actuellement aux États-Unis mais l’Argentine va introduire une demande d’extradition à son encontre.

Depuis hier, des milliers de prisonniers du PKK sont entrés en grève de la faim, rejoignant les 400 prisonniers qui étaient déjà en grève illimitée depuis le 12 septembre. Ils réclament tout d’abord la libération de leur leader Abdullah Ocalan, emprisonné sur l’île d’Imrali où il n’a pas pu rencontrer ses avocat depuis le 27 juillet 2011. Ensuite, ils entendent, par cette grève de la faim, dénoncer les tortures, les menaces, la répression et l’isolation auxquelles ils sont soumis par les autorités. ‘Si les autorités entendent faire reculer les prisonniers en les jetant dans des cellules, en recourant à la torture et aux menaces, cela veut dire qu’elles ne nous connaissent pas encore (…) Nous sommes prêts à payer le prix fort, à affronter la torture, la répression et l’isolation’ déclarent les prisonniers dans leur communiqué. Les familles des prisonniers ont de leur côté annoncé entamer une grève de la faim illimitée dès ce 16 octobre pour soutenir les mêmes revendications.

Un couple de guérilleros originaire du district d’Adilabad (Andhra Pradesh) mais opérant dans celui de Rajonandgaon au Chhattisgarh s’est rendu à la police ce mardi. Bitti Srinivas, alias Sudheer, 33 ans, était membre du comité de la division de Manpur alors que sa femme, Tekam Sombai, alias Laxmi, 29 ans, en était la secrétaire. Leur deux têtes avaient été mises à prix.

Toujours mardi, la police du Bijapur (Chhattisgarh) a arrêté quatre guérilleros maoïstes qu’elle accuse d’être responsables de plus d’une demi douzaine de crimes. Trois guérilleros ont été interpellé alors qu’ils se trouvaient au marché hebdomadaire de Nemed. Le quatrième a été arrêté à un arrêt de bus de Bijapur. Tous les quatre étaient recherchés pour meurtre, tentative de meurtre, incendie volontaire, attaque à la bombe et attaque contre des brigades de la police.

Les trois membres du groupe Pussy Riot avaient été condamnées à deux ans de prison, accusées de ‘hooliganisme’ et de ‘incitation à la haine religieuse’. Leur procès en appel s’était ouvert le 1er octobre, mais avait été renvoyé après qu’Ekaterina Samoutsevitch ait révoqué ses avocats, évoquant des désaccords sur la ligne de défense adoptée. Aujourd’hui, cette dernière a été libérée lors de l’audience en appel, sa peine étant commuée en une peine de deux ans de liberté surveillée. Son nouvel avocat a plaidé qu’elle n’avait pas pris part à la prière dans la mesure où elle avait été arrêtée quinze secondes après être entrée dans la cathédrale. Lors de l’audience d’appel Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont par contre confirmé leur intention politique et ont vu leur peine maintenue sans changement. A l’issue de l’audience, Nadejda Tolokonnikova a déclaré ‘qu’un repentir est impossible car ce serait reconnaître que notre action était antireligieuse, ce qui n’est pas le cas’. Avant d’entrer dans le tribunal ce matin, Maria Alekhina avait quant à elle déclaré ‘si notre condamnation est confirmée en appel et que nous partons dans un camp, nous ne nous tairons pas pour autant, même si on nous envoie en Sibérie ou en Mordovie’.

Procès des Pussy Riot

Procès des Pussy Riot