Dans la nuit du 29 au 30 août, trois antennes de téléphonie mobile ont été incendiées le long d’une autoroute à proximité de Parme. Un mail anonyme transmis à plusieurs structures militantes affirme que l’action a été effectuée en solidarité avec Marco Camenish ainsi qu’avec tous les prisonniers détenus suite aux opérations Ardire et Mangiafuoco, toutes deux menées par les services anti-terroristes italiens dans plusieurs régions d’Italie et d’Allemagne contre ce qu’ils accusent d’être un réseau vert-anarchiste. Les trois structures détruites se trouvent dans une zone industrielle comprenant une voie de chemin de fer, des centrales électriques, des équipements d’agriculture intensive, des usines et des villas luxueuses. Dans leur mail, les auteurs dénoncent ces infrastructures qui ne sont destinées qu’à nourrir la monstrueuse machinerie technologique et industrielle dans sa soif insatiable d’énergie requise par le mode de vie occidental.

Le 15 août, le prisonnier vert-anarchiste Marco Camenisch commençait une grève de la faim pour protester contre le nouveau montage policier dont il est la cible (on lui d’avoir une « action terroriste » depuis sa cellule parce qu’il rédige des textes de solidarité et d’appel à la lutte) et contre les vexations dont il est l’objet à la prison de Lenzburg, en Suisse. Hier, le 29 août, de inconnus ont été peindre sur la façade de la représentation de la Suisse auprès de l’Union Européenne (1 place du Luxembourg), un appel à sa libération. Cette petite initiative s’ajoute aux dizaines d’autres réalisées dans le monde entier en solidarité avec Marco.

Bruxelles: Action pour Marco Camenisch

Au début du mois d’août, de violentes affrontements se sont déroulés en marge de la grève sauvage entreprise par les mineurs de la mine de platine de Marikana. 34 grévistes ont été tués et 78 autres blessés par les forces de police le 16 août lorsque celles-ci ont ouvert le feu sur un groupe d’ouvriers rassemblés pour obtenir une augmentation de salaire. Suite à ces violences, les autorités ont interpellé et incarcéré 270 grévistes, lesquels ont brièvement comparu lundi dernier avant que le juge ne renvoie le dossier à ce lundi 27. En début de semaine, il s’est prononcé en inculpant pour meurtre tous les mineurs arrêtés. Cette décision intervient alors qu’il a été confirmé que les victimes avaient été abattues par la police et que les rapports d’autopsie publiés lundi indiquent clairement que dans la majorité des cas, la balle est sortie du corps par la poitrine, laissant croire que les hommes ont été abattus d’une balle dans le dos alors qu’ils fuyaient.

Affrontements à la mine de Marikana

Affrontements à la mine de Marikana

A l’aube de ce 27 août, une nouvelle opération répressive visant le mouvement anarchiste italien s’set déroulée à Trente. Peu de renseignements ont été transmis, mais il semblerait qu’au moins 43 militants anarchistes soient visés par cette enquête pour conspiration (270bis) et qu’une grande quantité de perquisitions aient été organisées, principalement à Trente et à Rovereto, y compris à l’espace El Tavan. Une femme, Daniela, a été assignée à résidence tandis qu’un homme, Massimo Passamani, a été interpellé, placé en détention provisoire avant d’être incarcéré à la prison de Tolmezzo.

Les trois membres du groupe russe Pussy Riots, condamnées la semaine dernière à deux ans de camp pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ ont annoncé hier, par le biais de leurs avocats, qu’elles faisaient appel de ce jugement. En outre, à l’annonce du verdict du tribunal municipal de Moscou, les autorités avaient annoncé être à la recherche des deux autres musiciens du groupe qui avaient également pris part, le 21 février dernier, à la prière anti-Poutine chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Dimanche, les trois prisonnières ont déclaré que les deux autres membres de leur groupe avaient fui la Russie.

En janvier 2002, alors que de vaste manifestations populaires antigouvernementales se transformaient en affrontements avec les forces de sécurités, la police arrêtait, à Odessa, 12 militants de l’Union de la Jeunesse Communiste Léniniste, parmi lesquels quatre Russes, sept Ukrainiens et un Moldave. Ils étaient accusés d’ “organisation d’un groupe terroriste stable secret dans le but d’un reversement violent de l’ordre constitutionnel de l’Ukraine et de la prise du pouvoir d’état ». Leur projet était de développer un mouvement révolutionnaire dans ces régions à grandes concentrations ouvrières multinationales, dans le but de fonder une République socialiste soviétique de la Mer noire, première étape vers une refondation de l’URSS.

Des expropriations ont été menées pour l’achat d’armes, pour le financement de la presse clandestine, pour l’aide aux ouvriers grévistes et aux prisonniers révolutionnaires (ainsi ceux de la NRA). Le siège des forces de sécurité a été attaqué à la bombe et un policier a été blessé dans la fusillade qui a eu lieu entre la police et des membres du groupe qui ont pu échapper à l’arrestation. L’opération policière de janvier 2002 ne s’est pas faite sans mal: les membres de l’organisation ont résisté aux forces spéciales.

Les procès ont suivis, ainsi que les condamnations et de longues années de détentions dans des conditions très dures. Mais la peine s’ajoute à la peine parce que les inculpés Russes sont extradés en Russie après avoir purgé leur peine en Ukraine, et ils doivent subir une nouvelle peine en Russie (une attaque de bijouterie avait été faite à Moscou). Igor Danilov avait purgé 14 ans en Ukraine (il a contracté la tuberculose en prison), il doit maintenant purger 13 ans en Russie, Alexandre Smirnov avait purgé 8 années en Ukraine et il doit purger maintenant 9 ans en Russie

odessa case


Igor Danilov et Alexandre Smirnov

odessa case
Igor Danilov et Alexandre Smirnov

Le détenu basque Iosu Uribetxebarria a arrêté sa grève de la faim. Hospitalisé à Donostia-San Sebastian, il souffre d’un cancer du rein qui a métastasé aux poumons et au cerveau. Il avait engagé cette grève pour réclamer que lui soit appliquée une liberté conditionnelle, en raison de la gravité de son état, et pour pouvoir passer ses derniers jours avec les siens. Après quinze jours de grève de la faim, il a décidé d’abandonner sa grève de la faim pour ne pas mettre en danger sa vie.

Vendredi dernier, il s’était vu accorder la semi-liberté, un pas indispensable avant de pouvoir bénéficier d’une éventuelle remise en liberté conditionnelle. La décision sur cette remise en liberté, par contre, se fait attendre. L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a réclamé un complément d’information sur la situation médicale du détenu. Les appels à la remise en liberté de Iosu Uribetxebarria et d’autres détenus de l’ETA gravement malades ne cessent de se multiplier. De nombreuses personnalités ont manifesté leur soutien, alors que plus de 500 détenus poursuivent leurs mobilisations dans les prisons françaises et espagnoles.

Iosu Uribetxebarria

Comme dans de multiples villes du monde ce midi était organisé à Moscou un rassemblement en soutien aux trois membres du groupe Pussy Riot jugées pour avoir chanté une prière ‘anti-Poutine’ en février dernier dans une cathédrale moscovite. C’est d’ailleurs aujourd’hui que le tribunal rendra son verdict alors qu’elles sont poursuivies pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ et que le procureur a requis des peines de trois ans de camp à leur encontre. Devant le tribunal ce midi, la police a interpellé Sergueï Oudalstov, leader du Front de Gauche et chef de file de l’opposition au président russe, et deux autres manifestants, l’un parce qu’il portait un masque, l’autre parce qu’il brandissait une pancarte. Oudalstov aurait lui été arrêté alors qu’il tentait de franchir une barrière devant le tribunal. Tous trois ont été emmenés dans un car de police.

Arrestation à Moscou

Arrestation à Moscou

Les prisonniers politiques des GRAPO Enrike Kuadra Etxeandia (photo), Nacho Varela Gómez, et Marcos Martin Ponce sont entrés en grève de la faim en solidarité avec Iosu Uribetxeberria. Ce sont maintenant plus de 250 prisonniers politiqes en grève de la faim solidaire avec Iosu Uribetxeberria qui, son un état de santé étant particulièrement critique, revendique sa libération.

Enrike Kuadra Etxeandia

Enrike Kuadra Etxeandia

Vendredi dernier, nous annoncions le début d’une grève de la faim de 28 détenus basques en Espagne et en France en solidarité avec Iosu Uribetxeberria. Ce dernier a été condamné en 1998 à 32 ans de prison. Son état de santé étant particulièrement critique, il réclame sa libération conditionnelle ‘en raison de la gravité de son état’ et a entamé une grève de la faim mercredi dernier pour se faire entendre. Le mouvement a pris de l’ampleur ces derniers jours avec 108 prisonniers en grève dimanche soir, et la 51 déclarations de détenus annonçant leur intention de rejoindre la grève dès lundi. Selon les médias espagnols, Uribetxeberria devrait subir une batterie de tests médicaux dans les jours qui viennent pour évaluer la gravité de son état. Le rapprochement des détenus et la libération des malades sont des revendications de longue date des familles des prisonniers de l’ETA.