En 2008, les autorités pénitentiaires de deux villes du nord du pays (Bolu et Tekirdag) avaient refusé de distribuer leur courrier à plusieurs prisonniers kurdes sous prétexte que celui-ci ne pouvait pas être contrôlé. En effet, les détenus correspondaient avec leurs familles et leurs proches dans leur langue maternelle et non en turc. Dix d’entre eux avaient intenté une action devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Aujourd’hui, sa décision condamne la Turquie. La Cour affirme q’elle n’a aucune base légale pour refuser de distribuer du courrier écrit dans une autre langue que le turc, et qu’elle a violé le droit du respect à la vie privée et familiale des prisonniers.

Près de 40.000 personnes se sont rassemblées hier après-midi à Bilbao, à l’appel de différents collectifs basques. Elles ont défilé pacifiquement à travers la ville en scandant des slogans réclamant davantage de droits pour les membres emprisonnés de l’ETA. Etxerat, une association de parents de prisonniers de l’ETA affirme qu’ils sont dispersés en Espagne et en France, loin du Pays-Basque, ce qui rend difficile, voir impossible, les visites familiales en prison. Elle demande donc notamment leur rassemblement au Pays-Basque.

Manifestation pour les prisonniers d’ETA

Manifestation pour les prisonniers d'ETA

Depuis le début de la semaine, le mouvement de protestation des étudiants et des diplômés chômeurs s’est étendu à travers toute la Tunisie. Partout, la police poursuit son action de répression. A Tala, dans l’ouest du pays, des arrestations musclées ont eu lieu dès mercredi soir. En plus des manifestations dans les rues, le mouvement a également pris énormément d’ampleur sur internet. Des milliers de groupes Facebook ont été créés pour dénoncer la politique gouvernementale. Des informations relatives aux émeutes et à la répression policière sont transmises via un compte Twitter.

Les autorités n’ont pas tardé à réagir. Ce jeudi, un rappeur et trois blogueurs ont été arrêtés par la police à leurs domiciles. Le rappeur Hamada Ben Amor, 22 ans, a été arrêté à 5h30 hier matin. Grâce à une de ses chansons, ils avait créé un espace privilégié d’expression contestataire pour des milliers de jeunes, et notamment sur internet. Hamadi Kaloutcha, militant et blogueur luttant contre la censure, a été interpellé vers 6h du matin par des policiers en civil qui ont saisi un ordinateur portable et une unité centrale. Les deux autres blogueurs arrêtés, Slim Amamou et El Aziz Amami, avaient été à l’origine du projet de manifestation contre la censure en mai dernier à Tunis. Arrêté la veille du rassemblement pendant plus de douze heures, Amamou avait été obligé de faire enregistrer une vidéo appelant à l’annulation de l’événement pour pouvoir être relâché. Ce matin, les familles respectives ont déclaré n’avoir aucun nouvelle des quatre hommes.

Lundi dernier, les avocats de Césare Battisti avaient introduit une demande de libération de l’ancien militant des Prolétaires Armés pour le Communisme, après que Lula ait refusé son extradition en Italie. Battisti est incarcéré depuis 2007 à Brasilia et a reçu le statut de réfugié en janvier dernier. Hier, le président de la Cour Suprême et juge de garde Peluso a décidé de renvoyer le cas devant le rapporteur de l’affaire. Cela signifie que Battisti restera incarcéré au moins jusqu’à la fin des vacances judiciaires, au début du mois de février. Le juge de garde a souligné qu’il n’avait pas trouvé dans la demande de mise en liberté les conditions justifiant une décision de caractère exceptionnel. Soulignons également que Peluso a affirmé dans son communiqué qu’il n’avait constaté ‘aucun acte ou fait nouveau’ justifiant des craintes de persécution politique en Italie, contestant ainsi ouvertement la décision de l’ancien président du Brésil.

Les autorités ont annoncé aujourd’hui avoir arrêté Tirso Alcantara (alias Ka, ou camarade Bart), membre du Bureau politique du Parti Communiste des Philippines et commandant en charge de la NPA. Cette arrestation intervient quelques heures après la fin de la ‘trêve de Noël’ qui a duré 18 jours. Selon le chef de l’armée, Ka Bart a été capturé à Lucena City, au sud de Manille alors qu’il tentait de dégainer son arme. Blessé au cours de son arrestation, il a été transféré dans l’établissement médical du camp de l’armée Fort Bonifacio à Manille. Il s’agit du plus haut responsable maoïste arrêté depuis quatre ans. Alcantara était impliqué dans la reprise des négociations, prévue en février à Oslo et que son arrestation compromet.

Prenant acte du refus de l’ex-président Lula d’extrader Césare Battisti vers l’Italie, ses avocats ont introduit ce lundi une demande pour qu’il soit libéré de la prison de Brasilia où il est incarcéré depuis trois ans. La Cour Suprême étant en vacances judiciaires, le juge de garde pourrait ordonner sa libération immédiatement. Il peut également décider de consulter ses collègues, ce qui retarderait la décision à début février. De son côté, le gouvernement italien a annoncé qu’il allait faire appel de la décision de Lula.

Yahya Mohamed El Hafed Iaaza à été transféré de la prison à l’hôpital d’Agadir, en raison de la détérioration de son état de sa santé. Il purge une peine de 15 ans de prison ferme pour ses positions politiques en faveur de l’indépendance du Sahara occidental depuis son arrestation, le 29 février 2008, et souffre des douleurs et des maladies chroniques, comme l’asthme, le rhumatisme, douleur d’estomac et les hémorroïdes depuis de sa grève de la faim de plus de deux mois qu’il a mené en 2009.
Salama Charafi a été lui aussi transféré fin de la semaine passée à l’hôpital suite des douleurs rénales et cardiaques en raison de grève de la faim et aux mauvais traitements. Il a été condamné à quatre ans de prison ferme depuis son arrestation le 18 mars 2008 dans la même ville, pour sa participation aux manifestations pour le droit du peuple saharaoui à l’autodétermination

Emine Demir a été rédactrice en chef du quotidien de langue kurde Azadiya Welat (Indépendance de la Patrie). Créé en 1994, le journal a régulièrement été la cible d’actions judiciaires, les autorités le considérant comme le porte-parole du PKK. Emine Demir a été condamnée aujourd’hui par un tribunal de Diyarbakir pour avoir fait la propagande d’une organisation terroriste. Accusée d’avoir « diffusé et commis des crimes au nom du PKK » dans 84 articles distincts du quotidien entre 2008 et 2009, le tribunal l’a condamnée à un an et six mois de prison par article, ce qui équivaut à 138 années au total. Un mandat d’arrêt a été prononcé à son encontre, alors qu’elle n’était pas présente à l’audience (elle comparaissait libre). En mai déjà, un autre ancien rédacteur du journal avait écopé de 166,5 années de prison. Selon les juges, il aurait « diffusé la propagande d’une organisation terroriste » à 103 occasions. Trois mois plus tôt, le rédacteur en chef de l’époque a été condamné à 21 ans d’emprisonnement pour les mêmes raisons.

En première instance, le militant anarchiste Giannis Dimitrakis avait été condamné à 35 ans de prison pour le braquage d’une banque à Athènes en 2006. Initialement prévu en avril dernier, le procès en cour d’appel s’est clôturé aujourd’hui. Il a été reconnu coupable du braquage de la banque nationale à Athènes, de soutien mental dans la tentative d’homicide du garde de la banque, d’avoir participé à un gang et d’avoir utilisé une arme à feu. Après fusions des peines, il écope de douze ans et six mois d’emprisonnement. Au tribunal, il a précisé ses motivations anarchistes pour cette expropriation et a quitté le tribunal les deux poings levés après le prononcé de la peine.

Giannis Dimitrakis

Giannis Dimitrakis

En mai 2009, le pédiatre et par ailleurs militant pour les droits humains des tribaux et vice-président de la People’s Union of Civil Liberties Binayak Sen était libéré sous caution par les autorités dans l’attente de son procès. Il avait été arrêté en mai 2007 en vertu du CSPSA (Chhattisgarh Special Public Security Act), accusé d’avoir agi en tant que coursier entre le dirigeant maoïste emprisonné Sanyal et l’homme d’affaire Piyush Gutia. (cf notre Page Spéciale). Ces deux derniers sont toujours actuellement incarcérés, mais Sen était libre sous caution en raison de son état de santé. Ce vendredi, ils ont tous les trois été condamnés à la prison à perpétuité dans le cadre de cette affaire. Ils ont été reconnu coupable de ‘sédition’ et de ‘complot’ en vertu du Code Pénal, du CSPSA et du PUAA (Prevention of Unlawful Activities Act). Condamnés à la perpétuité par le Code Pénal, ils écopent également de diverses peines et amendes en vertu du CSPSA et du PUAA. Les avocats ont rappelés qu’aucune preuve n’avait été présentée durant le procès pour soutenir l’accusation de sédition et de complot contre l’état. Ils ont d’ores et déjà annoncé leur intention d’interjeter appel de cette décision.

Binayak Sen

Binayak Sen