Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier soir, samedi à Bilbao et à Bayonne, des deux côtés de la frontière franco-espagnole. Elles réclamaient « la fin de la dispersion » de plus de 400 détenus liés à ETA et leur rapprochement du Pays basque. A Bilbao, la ville la plus importante de la communauté autonome du Pays basque en Espagne, les manifestants étaient plus de 70.000. Dans le même temps, ils étaient près de 10.000 à Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques.

Sur la banderole de tête du défilé à Bilbao, était écrit en basque et en castillan : « droits de l’homme, résolution et paix. Prisonniers basques au Pays basque ». Les familles de prisonniers ouvraient le défilé où a résonné le slogan « les détenus basques à la maison ». Plus de 400 prisonniers basques membres ou proches d’ETA sont dispersés dans 73 prisons en France comme en Espagne.

La manifestation de Bayonne

La manifestation de Bayonne

L’anarchiste Ilya Romanov avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal qui a lui a coûté l’amputation de son poing gauche. Le procès qui avait commencé le 16 juin 2015 devant le tribunal local de Nijni-Novgorod, s’est poursuivi devant les juges du Tribunal Militaire, parce que la cible de cette attaque manqué était un bureau militaire. Le 6 août, après une vingtaine d’audiences, il était condamné à 10 ans de travaux forcés.

Ce verdict du procès d’appel vient de tomber: la peine a été réduite d’un an.
Les révolutionnaires russes ont commencé une campagne de récolte de fonds pour lui faire fabriquer une prothèse pour le bras. Il y a une option bon marché (en plastique) et une chère (bionique).

Ilya Romanov

Ilya Romanov

Arantza a été de nouveau admis en urgence à l’hôpital d’Alicante le jeudi 31 décembre, de nouveaux problèmes intestinaux (les parois se collent, ce qui conduit à des occlusions). Depuis qu’elle a été libéré après 9 ans et demie de détention, pour des raisons médicales, le 18 décembre (voir notre article), Arantza n’a passé que deux jours hors de l’hôpital.

Arantza Díaz à sa sortie de prison

Arantza Díaz à sa sortie de prison

Les pressions exercées sur les prisonniers politiques dans le secteur 7 de la prison d’Evin à Téhéran ont conduit à des manifestations des prisonniers et de leurs proches lundi. En réaction à ces manifestations, les forces de sécurité et agents des services secrets, avec d’autres hommes de main, ont attaqué les prisonniers et ont interdit les visites.

La prison d’Evin à Téhéran

La prison d'Evin à Téhéran

En juin dernier, le professeur de l’université de Delhi, G.N. Saibaba avait été libéré pour des raisons médicales après plus d’un an d’incarcération pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste. Handicapé à 90% et se déplaçant en chaise roulante, l’homme a donc passé Noël en prison, les autorités lui ayant ordonné de se rendre à la police avant le 25 décembre au matin. L’ordonnance annulant sa libération conditionnelle pour raison de santé déclare qu’il y a suffisamment d’informations pour que le tribunal considère que les accusations à son égard en vertu de la loi anti-terrosite Unlawful Activites Prevention Act sont vraies, et que donc il doit être réincarcéré. Le texte affirme également que le Revolutionary Democratic Front (organisation de solidarité pour le respect de la démocratie), dont Saibaba est un membre actif, toujours actuellement autorisée par le gouvernement ‘pourrait être qualifiée d’organisation de front du CPI(Maoist).

Le professeur GN Saibaba

C’est par ailleurs le même tribunal qui a lancé des poursuites à l’encontre de l’auteur et activiste Arundhati Roy dont nous vous parlions hier.

Le professeur GN Saibaba

La High Court de Bombay vient d’ordonner l’ouverture d’une procédure pour outrage criminel à l’encontre d’Arundhati Roy pour un de ces récents articles consacré au professeur Saibaba, actuellement détenu pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Cet article a été publié dans le magazine Outlook du 18 mai dernier. Déclarant que Roy faisait dans son écrit des déclarations scandaleuses à l’égard des gouvernements du centre et locaux ainsi que de la police, le tribunal a donc décidé de la poursuivre. Le tribunal dénonce, entre autre, le fait qu’elle ait indirectement remis en question l’ordre établi en faisant des remarques quant à la décision prise de refuser une libération provisoire au prisonnier. De ce fait, toujours selon la justice, elle aurait interféré dans l’administration de la justice, ce qui est punissable. Rappelons que le professeur Saibaba est détenu depuis plusieurs mois après avoir été arrêté à son domicile à New Delhi. L’homme se déplace en chaise roulante et souffre de diverses maladies liées à son handicap, maladie qui ne sont pas prise en charge médicalement par les autorités pénitentiaires, ce qui aggrave son cas jour après jour.

Arundhati Roy

Arundhati Roy

Un ingénieur âgé d’une cinquantaine d’années et vivant à Kolkata a été arrêté par les autorités qui l’accusent d’être un fournisseur d’armes et d’équipements de communication à la guérilla maoïste occupant la forêt de Saranda, dans le Jharkhand. Le suspect, Bhaskar Chakraborty, aurait été l’une des personnes de contact du chef militaire Kishanji, abattu par les forces de sécurité en novembre 2011. Chakraborty a été interpellé par la police du Jharkhand à la gare de Badajamda alors qu’il descendait du train en provenance de Kolkata. La police affirme que selon ses premières recherches, il travaillait pour les maoïstes au Bengale, au Bihar ainsi que dans le Jharkhand. Au moment de son arrestation, les policiers auraient trouvé sur lui dix kit de communication sans fil et de la littérature maoïste. La police du Jharkhand affirme que l’homme fournissait des kits de communication, des ouvrages maoïstes et des armes aux guérilleros occupant la forêt de Saranda et qu’il a fait trois voyages dans la jungle ces deux derniers mois. Il a immédiatement été inculpé en vertu du Unlawful Activities Prevention Act, une loi antiterroriste draconienne, et a déjà été interrogé une première fois. De leur propre aveu, les autorités tentent de savoir si Chakraborty ne travaillait pas à la reconstruction d’une base maoïste au Bengale occidental avec le soutien de cadres maoïstes actifs dans le Bihar et le Jharkhand.

Aujourd’hui vendredi 18 décembre à 15h30 Arantza téléphoné à ses proches et avocat que les autorités espagnoles lui accordaient une libération conditionnelle pour raison médicale. Née à Vitoria-Gasteiz, le 23 mai 1971 dans un milieu ouvrier, elle a passé deux ans au Chiapas dans une communauté zapatiste, et a été impliquée dans les luttes sociales et féministes à son retour. Elle est entrée dans le PCE(r) en 1999 et est passé à la clandestinité en 2002. A son arrestation le 9 juin 2006, à Reus, elle a été torturée par les membres de la Garde civile et de la police nationale. Elle a été condamnée à 11 ans de prison pour « appartenance à un groupe armé », avec une année supplémentaire pour « outrage à la cour », et emprisonnée en régime FIES. Elle souffre d’une complexe et couteuse maladie dentaire.

Arantza Diaz

Arantza Diaz

Osmar Martinez, l’un des fondateurs de l’EPP (Armée du Peuple Paraguayen, Ejército del Pueblo Paraguayo) est mort lundi après-midi dans la prison où il purgeait une peine de 35 ans pour enlèvement et assassinat. Son corps a été transféré à l’hôpital de Barrio Obrero. Les autorités déclarent qu’Osmar Martinez est mort d’une rupture d’anévrisme et que les blessures au genou et à la bouche que présentaient le corps son dues à la chute causée suite à la crise cardiaque. Martinez était une des fondateurs et dirigeants du Partido Patria Libre, qui a donné naissance à l’EPP.

Osmar Martínez

Osmar Martínez

Hassan Koukou se trouve actuellement à l’hôpital régional de la ville de Midelt dans un état critique et extrêmement grave. Il ne parvient plus à bouger et parle avec beaucoup de difficultés, et cela suite à la grève de la faim qu’il a entamée et qu’il continue à mener depuis le 13 novembre (date depuis laquelle il ne boit plus d’eau ni ne prend de sucre) pour poursuivre sa scolarité, recevoir de la visite, être soigné, avoir accès à la presse et à des lectures, et obtenir son transfert de la prison de Midelt. Les conditions de détention sont très dures à Midelt, où l’administration va jusqu’à entasser 37 prisonniers dans une même cellule ; elle fait aussi subir aux détenus toutes formes d’humiliation et de torture à chaque revendication..

Hassan Koukou a été arrêté le 17 décembre 2012 et qu’il a été condamné à 5 ans de prison ferme. Il a passé les 2 premières années et demi d’emprisonnement à la prison de Meknès où il avait déjà mené plusieurs grèves de la faim (la plus longue s’étant étirée sur une période de 110 jours) pour finalement obtenir plusieurs promesses de la part de l’administration pénitentiaire, accréditées par un représentant du conseil national des droits de l’Homme, mais jamais tenues. Au contraire, c’est à cette époque qu’il a été déplacé à Midelt pour être séparé de ses camarades et pour que ses conditions de détention soient aggravées.

Hassan Koukou

Hassan Koukou