Sushil Roy, membre du Politburo du CPI(maoïste) a été libéré sous caution par la haute cour du Jharkhand ce mercredi. Roy, âgé de plus de 70 ans, souffre de multiples problèmes de santé, dont un cancer à un stade extrêmement avancé. D’après les médecins, il ne lui resterait que quelques mois à vivre en raison du caractère galopant du cancer dont il est atteint. Roy avait été arrêté dans le Midnapore (Bengale occidental) le 21 mai 2005 et incarcéré à la prison de Chaibasa au Jharkhand pour des raisons de sécurité avant d’être transféré vers la prison de Giridih. Il est poursuivi dans le cadre de 18 affaires distinctes de violences, meurtres, incendies volontaires,… au Jharkhand, au Bengale occidental et dans l’Odisha. Son état de santé s’est récemment fortement dégradé faute de soins en prison. Mercredi, à l’issue de l’audience, il a immédiatement été hospitalisé au All India Institute of Medical Science de New Delhi où il devrait rapidement être opéré.

Mikel Albisu Iriarte, alias ‘Antza’ et sa compagne Soledad Iparraguirre Guenechea, alias ‘Anboto’ avaient été interpellés en octobre 2004 à Salie-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques). Tous deux membres actifs de la direction de l’ETA, ils ont été inculpés pour avoir dirigé une entreprise à visée terroriste et avoir dans ce cadre commis de multiples délits (vols, extorsions, faux,…). En décembre 2010, ils avaient été condamnés en première instance à vingt ans de prison assortis d’une sûreté pour deux-tiers de la peine. Depuis le 12 novembre, le couple comparaissait devant la cour d’appel d’assises de Paris, laquelle a requis ce mercredi la peine maximale à l’égard des deux inculpés. Les délibérations de la cour devraient durer jusque ce jeudi soir, moment où l’ancien numéro 1 de l’appareil politique de l’ETA et la dirigeante en charge de la trésorerie seront fixés sur leur sort. L’avocat général a notamment justifié la lourde peine en affirmant que ‘Antza’ et ‘Anboto’ avaient cherché à donner un tour politique à leur procès en faisant une déclaration sur le passé du Pays-Basque et sur l’avenir politique de la région.

EDIT: Ce 22 novembre, la cour d’assises spéciale de Paris qui a confirmé le verdict de première instance, c’est à dire que les deux militants ont été condamnés à vingt ans de réclusion.

Dans la soirée du mercredi 8 août 2012, des pétards sont lancés devant le CRA (équivalent français de nos « centres fermés ») du Canet à Marseille. Deux personnes sont arrêtées. Après 40h de garde à vue, elles ont été déférées devant le procureur et le juge des libertés et de la détention. Elles en sortent avec un contrôle judiciaire hebdomadaire et une interdiction de s’approcher des centres de rétention. Ces deux personnes passaient devant le Tribunal d’Instance de Marseille ce vendredi 16 novembre 2012. Elles étaient accusés de « mise en danger d’autrui ». Le procureur a demandé 800 euros pour l’une, 1 500 euros pour l’autre. Après la plaidoirie de l’avocat qui a argumenté contre l’accusation de « mise en danger d’autrui », les deux personnes accusées ont été condamnées à 400 euros chacune. De nombreuses personnes sont venues soutenir les deux inculpés – une bonne cinquantaine à l’intérieur et tout autant qui n’ont pas pu entrer.

L’étudiante franco-turque arrivée en début d’année en Turquie dans le cadre d’un programme Erasmus, arrêtée le 10 mai et incarcérée durant trois mois pour de prétendus liens avec le DHKP-C a comparu aujourd’hui devant la cour criminelle de Bursa. La jeune femme est accusée par les autorités d’avoir diffusé des publications du DHKP-C et d’avoir participé à des réunion et à des manifestations autorisées telles que le 1er mai, un concert du groupe Yorum,… Après deux heures de débat, le tribunal a encore une fois rejeté sa demande de levée de contrôle judiciaire et doit donc rester en Turquie. La prochaine audience de son procès a été fixée au 16 janvier.

Un procès politique ne perd rien de son caractère politique en se poursuivant d’instance en instance. C’est la raison pour laquelle nous nous attendions à ce que le tribunal fédéral de Lausanne statue sur la même ligne que l’instance précédente:

– 1. Des enquêtes illégales du parquet
– 2. Ce qui constitue de la pyrotechnie légale pour la bourgeoisie lors de la fête « Sechseläuten », devient de l’explosif quand c’est utilisé dans de prétendues actions symboliques de la gauche révolutionnaire…
– 3. Un soupçon initial n’est pas nécessaire pour déclencher des enquêtes. Non, l’objectif de stopper une communiste militante rend légitime les méthodes de recherche dans les archives et les vieux dossiers afin d’élaborer des accusations.

Au tribunal fédéral, nous voulions montrer:

– 1. Le caractère politique des enquêtes illégales du parquet
– 2. Accentuer les contradictions internes de la justice de classes

Le tribunal de Lausanne a confirmé que les actions du parquet étaient illégales et a également confirmé l’arrêt contenant la déclaration selon laquelle le parquet aurait aussi bien pu obtenir les mêmes informations légalement. De manière semblable, ils n’ont pas abordé beaucoup d’autres contradictions. Peut-être que cela est-il préférable dans la mesure où, sinon, les éclatantes contradictions se seraient développées en pomme de discorde.

Nous avons conscience que ce procès n’est ni le premier ni le dernier procès politique se déroulant de cette manière. La campagne politique « Spiess umdrehen – Kapitalismus den Prozess machen » (« Retourner l’épieu – faire le procès au capitalisme ») a bien été reçu et a été soutenu en Suisse comme a l’étranger. C’est cette interconnexion qui permet d’utiliser la solidarité croissante comme arme:

La lutte continue – dedans comme dehors!

Il y a quelques jours, les avocats du ‘groupe de Tarnac’ dont les membres sont accusés d’avoir saboté une ligne TGV en 2008, avaient obtenu l’accès aux numéros de téléphone des policiers ayant pris part à la filature de deux des accusés, filature sur laquelle repose l’accusation. Hier, un des avocats a annoncé que l’analyse du trafic téléphonique sur l’antenne installée au pied du lieu du sabotage montre qu’il n’y avait pas de policiers à cet endroit à 4h du matin dans la nuit du 7 au 8 novembre. Or, un policier de la sous-direction antiterroriste affirme qu’il y a vu le véhicule de Julien Coupat. Dès lors, ‘C’est la preuve que la version policière ne correspond pas à la réalité. C’est un élément de plus qui démontre que la version policière est totalement imaginaire et a été fabriquée’ a déclaré la défense. Cette dernière a également annoncé le dépôt d’une plainte pour subornation de témoin contre les policiers de Clermont-Ferrand, les accusant d’avoir fait pression sur un témoin quelques jours après les faits.

44 journalistes sont actuellement jugé par un haut tribunal d’Istanbul. Ils sont accusés d’être des membres actifs du comité de presse de la KCK (Kudistan Communities Union, accusée d’être la branche urbaine du PKK). Hier se déroulait la quatrième audience de ce procès pour laquelle le tribunal avait autorisé les accusés à prendre la parole en kurde. Néanmoins, il n’a pas accepté la demande d’un des suspects qui souhaitait évoquer la situation des prisonniers kurdes en grève de la faim. Le tribunal a justifié sa décision en affirmant qu’il s’agissait d’un ‘problème politique’. Au lieu de la prise de parole de ce suspect, la cour a imposé deux pauses successives de quinze minutes ainsi que le départ des accusés de la salle d’audience. En guise de protestation, tous les avocats ont également quitté la salle et la fin de l’audience s’est tenue sans les accusés ni leurs avocats. L’un d’entre eux s’est adressé aux juges avant de quitter la salle ‘Tous les suspects dans cette affaire mènent une grève de la faim pour obtenir un droit fondamental, celui d’une défense dans leur langue maternelle. Vous ne pourrez pas les ignorer pour toujours’. Il a également dénoncé la présence de la gendarmerie dans la salle d’audience et l’utilisation de la force à l’encontre des avocats.

Le 6 mai dernier, de violents affrontements avaient opposé des manifestants anti-Poutine aux forces de l’ordre à Moscou. Le rassemblement avait dégénéré quand la police avait bloqué le défilé puis tenté de disperser la foule. Une trentaine de policiers et des dizaines de manifestants avaient été blessés. En outre, plus de 400 militants de l’opposition avaient été interpellés. Suite à ces événements, 18 personnes (dont treize ont été placées en détention préventive) sont poursuivies, accusées de ‘violences à l’encontre de représentants du pouvoir’. Le premier accusé, Maxime Louzianine, a été condamné ce vendredi à une peine de quatre ans et demi de camp, peine réduite par rapport à celle de six ans et demi réclamée par le parquet. Jusqu’à présent, les manifestants arrêtés pour ce genre de faits étaient généralement condamnés à un maximum de quinze jours de prison.

Le soldat Bradley Manning poursuivi par les autorités américaines qui l’accusent d’avoir transmis des documents militaires américains à Wikileaks comparaissait ces mercredi et jeudi pour de nouvelles audiences préliminaires devant la cour martiale. Le soldat, par l’intermédiaire de ses avocats, a ‘proposé de plaider coupable pour diverses infractions…’. Il ne s’agit pas de plaider coupable aux chefs d’accusations (parmi lesquels ‘collusion avec l’ennemi’) tels que formulés par le gouvernement mais de ‘prendre la responsabilité d’infractions qui sont contenues ou font partie des charges’. La cour décidera ultérieurement si ce plaider coupable est recevable. Le procès de Bradley Manning devrait débuter le 4 février 2013.

Les avocats du ‘groupe de Tarnac’, dont les membres sont soupçonnés d’avoir saboté une ligne TGV en novembre 2008, avaient saisi le tribunal de Nanterre pour que soient auditionnés 18 policiers ayant participé à la filature de l’époque (qui constitue la base de l’inculpation), filature remise en cause par la défense. Les juges de Nanterre s’étaient opposés à l’audition, mais le 26 octobre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a accédé à cette demande. Par contre, elle s’est opposée à la seconde demande des avocats, lesquels souhaitaient la saisie des ordinateurs des fonctionnaires. La cour d’appel a également accepté que soient communiqués à la défense les numéros de téléphone des policiers ayant participé à la filature en question. Selon un des avocats, ‘On va pouvoir comparer leurs numéros avec la borne-relais qui se trouve à cinq mètres de la ligne TGV. S’ils étaient présents la nuit des faits, ils auraient activé le relais de téléphone’.