L’étudiante franco-turque arrivée en début d’année en Turquie dans le cadre d’un programme Erasmus, arrêtée le 10 mai et incarcérée durant trois mois pour de prétendus liens avec le DHKP-C a comparu aujourd’hui devant la cour criminelle de Bursa. La jeune femme est accusée par les autorités d’avoir diffusé des publications du DHKP-C et d’avoir participé à des réunion et à des manifestations autorisées telles que le 1er mai, un concert du groupe Yorum,… Après deux heures de débat, le tribunal a encore une fois rejeté sa demande de levée de contrôle judiciaire et doit donc rester en Turquie. La prochaine audience de son procès a été fixée au 16 janvier.

Un procès politique ne perd rien de son caractère politique en se poursuivant d’instance en instance. C’est la raison pour laquelle nous nous attendions à ce que le tribunal fédéral de Lausanne statue sur la même ligne que l’instance précédente:

– 1. Des enquêtes illégales du parquet
– 2. Ce qui constitue de la pyrotechnie légale pour la bourgeoisie lors de la fête « Sechseläuten », devient de l’explosif quand c’est utilisé dans de prétendues actions symboliques de la gauche révolutionnaire…
– 3. Un soupçon initial n’est pas nécessaire pour déclencher des enquêtes. Non, l’objectif de stopper une communiste militante rend légitime les méthodes de recherche dans les archives et les vieux dossiers afin d’élaborer des accusations.

Au tribunal fédéral, nous voulions montrer:

– 1. Le caractère politique des enquêtes illégales du parquet
– 2. Accentuer les contradictions internes de la justice de classes

Le tribunal de Lausanne a confirmé que les actions du parquet étaient illégales et a également confirmé l’arrêt contenant la déclaration selon laquelle le parquet aurait aussi bien pu obtenir les mêmes informations légalement. De manière semblable, ils n’ont pas abordé beaucoup d’autres contradictions. Peut-être que cela est-il préférable dans la mesure où, sinon, les éclatantes contradictions se seraient développées en pomme de discorde.

Nous avons conscience que ce procès n’est ni le premier ni le dernier procès politique se déroulant de cette manière. La campagne politique « Spiess umdrehen – Kapitalismus den Prozess machen » (« Retourner l’épieu – faire le procès au capitalisme ») a bien été reçu et a été soutenu en Suisse comme a l’étranger. C’est cette interconnexion qui permet d’utiliser la solidarité croissante comme arme:

La lutte continue – dedans comme dehors!

Il y a quelques jours, les avocats du ‘groupe de Tarnac’ dont les membres sont accusés d’avoir saboté une ligne TGV en 2008, avaient obtenu l’accès aux numéros de téléphone des policiers ayant pris part à la filature de deux des accusés, filature sur laquelle repose l’accusation. Hier, un des avocats a annoncé que l’analyse du trafic téléphonique sur l’antenne installée au pied du lieu du sabotage montre qu’il n’y avait pas de policiers à cet endroit à 4h du matin dans la nuit du 7 au 8 novembre. Or, un policier de la sous-direction antiterroriste affirme qu’il y a vu le véhicule de Julien Coupat. Dès lors, ‘C’est la preuve que la version policière ne correspond pas à la réalité. C’est un élément de plus qui démontre que la version policière est totalement imaginaire et a été fabriquée’ a déclaré la défense. Cette dernière a également annoncé le dépôt d’une plainte pour subornation de témoin contre les policiers de Clermont-Ferrand, les accusant d’avoir fait pression sur un témoin quelques jours après les faits.

44 journalistes sont actuellement jugé par un haut tribunal d’Istanbul. Ils sont accusés d’être des membres actifs du comité de presse de la KCK (Kudistan Communities Union, accusée d’être la branche urbaine du PKK). Hier se déroulait la quatrième audience de ce procès pour laquelle le tribunal avait autorisé les accusés à prendre la parole en kurde. Néanmoins, il n’a pas accepté la demande d’un des suspects qui souhaitait évoquer la situation des prisonniers kurdes en grève de la faim. Le tribunal a justifié sa décision en affirmant qu’il s’agissait d’un ‘problème politique’. Au lieu de la prise de parole de ce suspect, la cour a imposé deux pauses successives de quinze minutes ainsi que le départ des accusés de la salle d’audience. En guise de protestation, tous les avocats ont également quitté la salle et la fin de l’audience s’est tenue sans les accusés ni leurs avocats. L’un d’entre eux s’est adressé aux juges avant de quitter la salle ‘Tous les suspects dans cette affaire mènent une grève de la faim pour obtenir un droit fondamental, celui d’une défense dans leur langue maternelle. Vous ne pourrez pas les ignorer pour toujours’. Il a également dénoncé la présence de la gendarmerie dans la salle d’audience et l’utilisation de la force à l’encontre des avocats.

Le 6 mai dernier, de violents affrontements avaient opposé des manifestants anti-Poutine aux forces de l’ordre à Moscou. Le rassemblement avait dégénéré quand la police avait bloqué le défilé puis tenté de disperser la foule. Une trentaine de policiers et des dizaines de manifestants avaient été blessés. En outre, plus de 400 militants de l’opposition avaient été interpellés. Suite à ces événements, 18 personnes (dont treize ont été placées en détention préventive) sont poursuivies, accusées de ‘violences à l’encontre de représentants du pouvoir’. Le premier accusé, Maxime Louzianine, a été condamné ce vendredi à une peine de quatre ans et demi de camp, peine réduite par rapport à celle de six ans et demi réclamée par le parquet. Jusqu’à présent, les manifestants arrêtés pour ce genre de faits étaient généralement condamnés à un maximum de quinze jours de prison.

Le soldat Bradley Manning poursuivi par les autorités américaines qui l’accusent d’avoir transmis des documents militaires américains à Wikileaks comparaissait ces mercredi et jeudi pour de nouvelles audiences préliminaires devant la cour martiale. Le soldat, par l’intermédiaire de ses avocats, a ‘proposé de plaider coupable pour diverses infractions…’. Il ne s’agit pas de plaider coupable aux chefs d’accusations (parmi lesquels ‘collusion avec l’ennemi’) tels que formulés par le gouvernement mais de ‘prendre la responsabilité d’infractions qui sont contenues ou font partie des charges’. La cour décidera ultérieurement si ce plaider coupable est recevable. Le procès de Bradley Manning devrait débuter le 4 février 2013.

Les avocats du ‘groupe de Tarnac’, dont les membres sont soupçonnés d’avoir saboté une ligne TGV en novembre 2008, avaient saisi le tribunal de Nanterre pour que soient auditionnés 18 policiers ayant participé à la filature de l’époque (qui constitue la base de l’inculpation), filature remise en cause par la défense. Les juges de Nanterre s’étaient opposés à l’audition, mais le 26 octobre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a accédé à cette demande. Par contre, elle s’est opposée à la seconde demande des avocats, lesquels souhaitaient la saisie des ordinateurs des fonctionnaires. La cour d’appel a également accepté que soient communiqués à la défense les numéros de téléphone des policiers ayant participé à la filature en question. Selon un des avocats, ‘On va pouvoir comparer leurs numéros avec la borne-relais qui se trouve à cinq mètres de la ligne TGV. S’ils étaient présents la nuit des faits, ils auraient activé le relais de téléphone’.

Le 17 octobre dernier, les autorités russes avaient annoncé l’ouverture d’une enquête à l’encontre de l’opposant Sergueï Oudalstov. Celles-ci se basaient sur un film d’une chaîne télévisée pro-Kremlin qui affirme que des opposants, donc Oudalstov, se préparaient à renverser le gouvernement russe. Les images du document ont été tournées en caméras cachées, et leur origine reste inconnue. Dans le cadre de ses recherches, le comité d’enquête a perquisitionné son domicile, l’a interrogé et lui a interdit de quitter Moscou. En outre, deux de ses proches ont été placés en détention provisoire. Sergueï Oudalstov a comparu ce vendredi matin devant le comité d’enquête à Moscou. Il a été inculpé pour ‘préparation de troubles massifs’, ce qui pourrait lui valoir dix ans de camp.

Sergueï Oudalstov

Sergueï Oudalstov

Les autorités allemandes ont affirmé avoir inculpé un Turc de 42 ans qu’elles accusent d’être membre du PKK mais surtout d’être un de ses dirigeants régionaux en Allemagne. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée conformément à la loi allemande sur la protection de la vie privée, a été inculpé le 8 octobre dernier d’appartenance à une organisation terroriste par un tribunal de Berlin. Il avait été arrêté le 8 décembre dernier car les autorités le suspectaient d’être la personne de contact du PKK dans l’état de Saxe ainsi que d’aider l’organisation dans d’autres états allemands.

Poursuivis depuis 2008 en vertu de la loi antiterroriste française pour avoir prétendument saboté le caténaire d’une ligne TGV la nuit du 7 novembre, les inculpé de Tarnac pourraient être innocentés par une révélation du quotidien ‘Le Canard enchaîne’. Ce dernier à rendu public ce matin un relevé de compte d’Yldune Lévy prouvant qu’elle avait effectué un retrait d’argent à 2h44 cette nuit-là à Paris. Or, les policiers affirment depuis le début de l’enquête n’avoir pas quitté la voiture d’Yldune Lévy et de Julien Coupat des yeux durant toute la nuit du 7 au 8 et qu’elle se trouvait à Trilport puis à Dhuisy, c’est à dire à 45 kilomètres de la capitale. Il semblerait que la jeune femme n’ait jamais été interrogée sur ce point par la police. Cette nouvelle révélation anéanti la version policière, les autorités judiciaires n’y ont pas encore réagit.