Cinq membres de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun sont inculpés pour atteinte à la sûreté de l’état et troubles à l’ordre public pour « avoir voulu organiser une manifestation non déclarée dans les délais de 7 jours que prévoit la loi ». Il leur est ainsi reproché d’avoir intenté une marche «illégale» sur le campus de Soa le vendredi 29 juin 2012. Ladite marche n’avait pu se tenir du fait de l’intervention des forces de l’ordre.

L’ancien dictateur argentin Jorge Videla (1976-1981) a été condamné jeudi à Buenos Aires à 50 ans de prison pour vols de bébés d’opposants sous la dictature (1976-1983), et un de ses co-accusés, Reynaldo Bignone, au pouvoir en 1982 et 1983, à 15 ans, a annoncé le tribunal. Des peines de 40 à 15 ans de prison ont été infligées à plusieurs autres co-accusés, également poursuivis pour avoir participé à un « plan systématique » de vol et d’appropriation de bébés d’opposants.

« Toutes celles qui ont accouché, que je respecte en tant que mères, étaient des militantes actives de la machinerie du terrorisme. Elles ont utilisé leurs enfants comme boucliers humains », a affirmé l’ancien général. Après l’accouchement, les jeunes femmes étaient droguées et embarquées dans des avions par des militaires qui les jetaient en plein vol dans l’océan.

Jorge Videla purge déjà deux peines de prison à perpétuité pour crime contre l’humanité. Reynaldo Bignone purge également deux peines (perpétuité et 25 ans de prison), pour violation des droits de l’homme. Au total, 11 personnes comparaissaient depuis février 2011 à Buenos Aires dans ce premier procès pour « vol systématique » et appropriation d’enfants. On évalue à environ 500 le nombre de « bébés volés » puis « adoptés » par des familles proches du régime sous la dictature.

Argentine: Militaires condamnés pour vols de bébés

Carlos Montes est un activiste chicano bien connu pour le rôle qu’il a joué dans le mouvement étudiant de 1968 à Los Angeles, dans les mobilisations contre la guerre du Vietnam et, plus récemment, dans les grandes marches pour les droits des immigrants en 2006. Ces dernières années il était actif dans les mouvements anti-guerre et de solidarité avec les peuples en lutte. Il est un des 25 activistes internationalistes anti-guerre ciblé par le FBI.

Le 17 mai 2011, la maison de Carlos Monte a été prise d’assaut et dévastée par un commando conjoint des forces du Shérif du Comté de Los Angeles et du FBI. Il était accusé de six « délits de solidarité » avec les luttes des peuples colombiens, palestiniens etc. il risquait 18 ans de prison. Dans un premier temps, deux délits ont été supprimés, et il ne risquait « plus que » 5 ans. Ces dernières charges viennent de tomber à leur tour, mettant fin aux poursuite.

Une vidéo sur Carlos Montes

Le 28 juin 2012, la cour d’appel des États-Unis pour le deuxième circuit, a maintenu la décision du 15 juillet 2010 d’augmenter à 10 ans la peine initiale de Lynne Stewart. Le 16 octobre 2006, ce même juge avait condamné Lynne Stewart à 28 mois de prison pour conspiration et soutien matériel au terrorisme. Cette avocate, aujourd’hui radiée du barreau, a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d’un avocat pouvaient frapper à sa porte.

Âgée de 72 ans, elle est détenue à la prison de Carswell, au Texas depuis 32 mois. Il lui reste encore sept ans et demi avant de pouvoir espérer retrouver la liberté, à l’âge de 80 ans… Lynne Stewart a servi de bouc émissaire au gouvernement US. La justice américaine s’est intéressée à son cas seulement après le 11 septembre 2001. Rappelons que sa seule faute est d’avoir contrevenu aux « mesures administratives spéciales » (SAM) de l’US Bureau of Prisons. Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre un islamiste. Les SAM sont inconstitutionnelles : elles enlèvent aux accusés de « terrorisme » le droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le « crime » a été commis et seulement pour ce « crime ». A l’époque de L’administration Clinton, le cas de Lynne Stewart a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, dans le climat d’hystérie consécutif aux évènements du 11 septembre 2001. Le soir de son arrestation, leministre de la Justice US, est allé dans une émission populaire déclarer que Lynne Stewart était une traîtresse à la nation.

Etats-Unis: Lynne Steward reste en prison

Le procès de Silivri, où sont jugés 205 membres présumés du KCK, se poursuit jusqu’au 13 juillet. Déclenchée en 2009, avec l’arrestation de plusieurs dizaines de maires et d’élus BDP, la série d’arrestations, trois ans plus tard, n’en finit plus. Chaque semaine, il y a de nouvelles descentes de police, arrestations, mises en examen. Plus de 8.000 ont été arrêtées depuis le début de l’enquête, environ 2.000 seraient actuellement détenus.

Tout a commencé après la victoire électorale du BDP aux municipales de 2009, et donc l’échec de l’AKP qui espérait conquérir les grandes villes du Kurdistan. La suite fut une longue série de mises sous les verrous: des maires, des fonctionnaires municipaux, des membres d’associations, des journalistes, des syndicalistes, etc. L’assimilation du mouvement politique kurde au terrorisme ne date pas d’hier en Turquie. Mais l’arrestation de deux figures du monde intellectuel, Ragip Zarakolu et Büsra Ersanli respectés au-delà du mouvement kurde a soulevé une vague de réprobation nationale et internationale que n’avaient pas réussi à susciter les milliers d’autres détenus avant eux.

Juridiquement, l’affaire KCK tombe sous le coup de la loi antiterroriste, modifiée et élargie en 2006. Les tribunaux compétents pour les juger sont des juridictions d’exception. Ces cours spéciales ont succédé aux Cour de sûreté de l’Etat héritées de la dictature militaire. Limitant les droits de la défense, sérieusement critiquées par les institutions européennes, leur légitimité est remise en question. Un vif débat a vu le jour, au sein même du parti au pouvoir, l’AKP. Le premier ministre, qui s’était prononcé pour une réforme de ces cours, a été, une fois n’est pas coutume, désavoué par une partie des députés de l’AKP, souhaitant, eux, leur maintien. Dans la nuit de dimanche à lundi, quelques heures avant l’ouverture du procès KCK, l’AKP faisait voter au Parlement une loi pour les abolir. Tout en précisant que la réforme ne concernerait pas les procès en cours et qu’elles seraient remplacées par des cours criminelles régionales.

Briana Waters, une californienne de 36 ans membre du Front de Libération de la Terre (ELF) était la dernière accusée de l’affaire de l’incendie de 2001 à l’Université de de l’Etat de Washington. Elle avait plaidé coupable et a été condamné vendredi en appel à quatre ans de prison par un tribunal fédéral. Considérant le temps de la préventive et l’échelle de réduction de peine, elle devrait être libérée après 11 mois supplémentaires de détention. L’incendie du Centre de l’UW’S pour l’Horticulture Urbaine à Seattle avait causé 6 millions de dollars de dégâts. Les membres de l’ELF le soupçonnait (à tort semble-t-il) de modifier génétiquement des peupliers. Trois autres accusés ont été reconnus coupables et un quatrième s’est suicidé en prison.

Mardi, une cinquantaine de personnes ont bruyamment manifesté dans le hall d’entrée de l’hôtel de ville de Québec contre l’adoption d’un nouveau règlement encadrant plus sévèrement les manifestations. La manifestation avait tourné à la bousculade. Quatre personnes se sont présentées à la cour municipale hier après-midi pour faire face à diverses accusations d’introduction par effraction, de méfait et d’avoir troublé la paix. Ils ont été relâchés après leur comparution. Ils doivent respecter plusieurs conditions en attendant leur retour en cour à la fin du mois de juillet. Ils doivent notamment s’abstenir de participer à une manifestation. Les quatre hommes ont été arrêtés jeudi soir. Ils ont passé la nuit au centre de détention.

Le 20 mars dernier le syndicat CNT Culture-spectacle a organisé dans un cadre interprofessionnel une action syndicale au Pole Emploi du 11e arrondissement de Paris. La CNT entendait dénoncer le mépris et la stigmatisation des chômeurs qui est à l’œuvre dans le débat public. Une permanence syndicale sauvage s’est organisée à l’intérieur des locaux permettant d’informer les chômeurs présents sur leurs droits et sur les recours possibles face aux radiations, aux trop-perçus ou aux difficultés d’inscription. L’intervention a d’ailleurs permis de résoudre un cas de décision arbitraire de Pôle emploi dans un dossier de trop perçu.
Suite à cette action, trois syndicalistes de la CNT passent en jugement le 22 juin à 9h à la 29eme chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris. Un rassemblement est appelé ce jour là au palais de justice.

Le samedi 30 juin à 20h au 33 rue des Vignoles pour une soirée de solidarité (concert de ZEP et SUB-Urbain) au 3 syndicalistes.

France: Syndicalistes en procès à Paris

Ce 15 juin, Mohamed Sokrate a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘possession et trafic de drogue’, accusation qualifiée de fallacieuse par la défense ainsi que par plusieurs organismes internationaux. Mohamed Sokrate est connu pour être un défenseur de la laïcité et des libertés individuelles, ainsi que pour son blog via lequel il propage de nombreux commentaires critiques à l’égard du régime marocain. Il a également été partie prenante au ‘Mouvement du 20 Février’ en y jouant un rôle très actif. La défense du militant a dénoncé la farce du procès, et a par ailleurs indiqué que le tribunal de Marrakech avait refusé les dépositions des témoins présents lors de l’arrestation du père et du frère de Mohamed Sokrate. Son avocat a décidé de faire appel, annonçant de la sorte vouloir lutter contre la campagne menée par les autorités marocaines contre la liberté d’expression, laquelle a déjà conduit à la condamnation de plusieurs blogueurs.