Les militants du comité d’action et de soutien aux sans-papiers comparaissent en justice pour deux affaires: pour la perturbation du lancement de la campagne électorale des libéraux européens, et pour les échauffourées lors de l’occupation du hall de l’Office des étrangers.

La prochaine audience aura lieu ce mardi 26 octobre.
Rassemblement de solidarité devant le palais de justice à partir de 8h30.

Le procès de 151 personnes accusées d’entretenir des relations avec le PKK a commencé hier à Diyarbakir. Parmi la quantité de suspects, 103 sont maintenus en détention depuis leur arrestation il y a plus d’un an et demi. Une douzaine de maires élus, membres du BDP (Parti de la Paix et de la Démocratie) se trouvent sur le banc des accusés dans un tribunal qui a du être agrandi vu leur nombre. Les charges retenues sont l’adhésion à un groupe armé illégal, la diffusion de sa propagande, la perturbation de l’intégrité territoriale de la Turquie et la tenue de meetings publics illégaux. L’accusation réclame des peines allant de quinze ans de prison à la perpétuité. La police de Diyarbakir a pris des mesures sécuritaires exceptionnelles pour encadrer le procès, déployant plus de 2.000 officiers. Hier déjà, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal. A l’entame des débats, les accusés ont unanimement demandé que leurs avocats respectifs puissent s’exprimer en kurde, estiment que c’est un droit naturel que de pouvoir se défendre dans sa langue maternelle. L’audience a d’emblée été ajournée pour examiner la question.

Pris la bombe de peinture à la main, deux tagueurs de 20 et 29 ans ont été jugés la semaine passée à Cherbourg. Ils avaient écrit en grandes lettres des « A » anarchistes et des « ASAF » comme “anti sarko-anti facho”. Jugé en récidive, avec 21 mentions à son casier, le plus âgé a été condamné à dix mois de prison auxquels s’ajoute la révocation partielle d’un précédent sursis à hauteur de 12 mois. Il a été maintenu en détention. Le plus jeune a été condamné à quatre mois de prison avec sursis assortis d’un travail d’intérêt général de 105 heures. Ils devront dédommager la ville de Cherbourg, partie civile, à hauteur de 2 040 €.

En décembre 2008, Alexis Grigoropoulos a été tué par un policier qui patrouillait dans le centre d’Athènes. Korkonéas avait tiré trois balles avec son arme de service en direction d’un groupe de jeune. Initialement prévu à Athènes, le procès avait été déplacé à Amfissa en janvier 2010 pour des ‘raisons de sécurité’. L’assassinat de l’adolescent avait, en 2008, déclenché de nombreuses manifestations, et les autorités craignaient de nouvelles émeutes. Le 20 janvier, alors qu’aucun rendez-vous n’avait été organisé, et qu’aucun manifestant n’était visible, 400 policiers avaient été déployés à Amfissa. Et la cour d’assises avait décidé d’ajourner le procès…

Finalement, le verdict est tombé aujourd’hui. Korkonéas a été reconnu coupable ‘d’homicide avec intention de donner la mort’ et a été condamné à la prison à perpétuité. Son équipier écope de dix ans pour complicité. La défense, qui a soutenu qu’Alexis avait été victime d’un accident tragique alors que Korkonéas tentait de repousser une agression, a indiqué qu’elle allait faire appel de ces décisions, déclenchant un tollé dans la salle du tribunal. D’importantes forces policières étaient déployées autour du tribunal.

Procès de Korkonéas

Procès de Korkonéas

C’est ce matin que la chambre du conseil de Bruxelles devait décider ou non du maintien en détention des quatre personnes arrêtées dans le cadre de la semaine du ‘No Border Camp’. Elles sont suspectées d’avoir attaqué le commissariat de police des Marolles suite à la vaste répression de la manifestation de vendredi dernier à la gare du Midi. Une cinquantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’étaient rassemblées devant le Palais de Justice en solidarité avec les inculpés.

La détention provisoire de deux d’entre eux a immédiatement été confirmée par la cour, alors qu’elle a décidé de libérer les deux autres. Néanmoins, les quatre personnes restent en détention, étant donné que le parquet a directement fait appel de la décision de libération.

L’avocat principal de Mumia Abu Jamal a annoncé à la fin du mois de septembre que la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie a fixé la date d’audience au cours de laquelle sera examiné l’appel introduit en juillet dernier au 9 novembre prochain. Cet appel fait suite à la décision prise en janvier 2010 de la Cour Suprême d’annuler la suspension provisoire de la condamnation à mort obtenue en 2008 et d’exiger que la Cour d’Appel revoit son jugement. L’avocat du prisonnier affirme que c’est au cours de cette audience que sera décidé si Mumia sera exécuté ou s’il aura droit à un nouveau procès pour statuer sur la peine de mort ou la prison à vie. Notons que sur ce point, Mumia avait déjà gagné, mais que la Cour Suprême avait annulé cet arrêt de 2008.

Un grand rassemblement en soutien à Mumia, emprisonné dans le couloir de la mort depuis presque trente ans, se tiendra le mercredi 6 octobre à 18h sur la Place de la Concorde à Paris.

Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal

Lire notre cahier consacré à Mumia Abu-Jamal et à l’histoire du Black Panther Party

C’est ce jeudi 30 septembre que s’est ouvert à Stammheim le procès, Verena Becker, 58 ans, ancienne membre de la RAF, accusée d’avoir participé à l’exécution du procureur fédéral Siegfried Buback en avril 1977. La RAF tenait Buback directement responsable de la mort d’Ulrike Meinhof.

Venera Becker avait été condamnée en décembre 1977 à la prison à vie comme membre de la RAF et pour avoir tiré sur les policiers lors de son arrestation. Grâciée en 1989, cela faisait donc 20 ans exactement qu’elle était libre. Grâce aux progrès techniques, la police a en effet pu faire procéder à des analyses d’ADN sur l’enveloppe ayant servi à la revendication de l’attentat. Les résultats de ces analyses ont amené à la nouvelle arrestation et inculpation de Verena Becker.

Lire notre dossier sur l’histoire de la RAF

Selahattin Demiras est le co-président du principal parti légal défendant les droits des kurdes en Turquie, le Parti de la paix et de la Démocratie. En 2006, en tant que dirigeant d’une des sections de l’Association des Droits de l’Homme, il prend la parole au micro de Roj TV. Au cours de sa déclaration, il affirme qu’Ocalan, dirigeant emprisonné du PKK, pourrait jouer un rôle dans la résolution de la question kurde. Immédiatement, il est accusé de faire l’apologie d’une organisation terroriste et l’affaire est portée devant le tribunal de Diyarbakir. Le jugement est tombé aujourd’hui. Demirtas écope d’une peine de dix mois avec un sursis de cinq ans. Cette affaire a été jugée malgré le fait que Demirtas soit actuellement député au parlement (et aurait donc du bénéficier d’une certaine immunité) parce que la Cour Suprême a estimé qu’elle était en lien avec le terrorisme.

303 accusés ont comparu dans la journée de lundi devant le tribunal de Toronto suite à la vague d’arrestations en marge du G20 en juin dernier. Les accusations vont de trouble de la paix à complot pour agression en passant par entrave au travail des policiers. L’audition de nombre d’entre eux à été reportée au mois d’octobre, car les dossiers de preuves n’étaient pas prêts. Le procureur a demandé à certains des accusés de s’engager à ne pas troubler l’ordre public pendant un an. D’autres affaires ont été réglées grâce au programme de déjudiciarisation qui permet de faire des travaux communautaires ou des dons de charité plutôt que de passer par le processus judiciaire. Enfin, certains des accusés ont tout simplement vu les accusations portées contre eux retirées.

La majorité des personnes qui ont comparu ce lundi (certaines par vidéo car toujours détenues) ont été arrêtées le 26 juin au cours d’une manifestation au Queen’s Park North, près du parlement. Or ce parc avait été désigné comme étant la zone de manifestation officielle par les autorités. A l’extérieur du tribunal, de nombreux manifestants s’étaient rassemblés pour exiger l’abandon de toutes les accusations et pour dénoncer la criminalisation de la dissidence, accusant en outre la police d’avoir fait des arrestations arbitraires. Au total, ce sont plus de mille personnes qui avaient été arrêtées au cours du sommet du G20 au mois de juin.

Procès G20 à Toronto

Procès G20 à Toronto

Le 28 juillet dernier, Robert Bryan, avocat du militant Mumia Abu Jamal, a déposé un nouveau recours auprès de la justice fédérale pour tenter de lui sauver la vie. Cela fait 28 ans que ce dernier se trouve dans le couloir de la mort à la suite d’une parodie de procès dans lequel il était accusé du meurtre d’un policier en 1982. Depuis lors, de nombreux témoignages ont démontré que les éléments à charge étaient pour la plupart faux, montés de toute pièce, et que les preuves avaient été trafiquées. Malgré cela, en 2008, la Cour Suprême confirme sa culpabilité, mais suspend provisoirement sa peine de mort. En 2009, la demande de la défense que se tienne un nouveau procès qui soit équitable est rejetée. Enfin, en janvier dernier, le dossier de Mumia était renvoyé par la Cour Suprême devant la cour d’appel de Pennsylvanie, lui demandant de revoir sa décision de commuer la condamnation à mort du prisonnier. Ce 28 juillet, son avocat a donc introduit un nouveau recours, dont il explique l’objectif: ‘Un nouveau pas décisif dans la bataille juridique pour sauver la vie de mon client: le 28 juillet, nous avons déposé un recours devant la Cour Fédérale du Troisième District de Philadelphie. L’enjeu est de savoir si Mumia sera exécuté ou s’il se verra accorder un nouveau procès avec jury sur la question de la condamnation à mort. Nous avions gagné sur ce point mais en début d’année, la Cour Suprême des Etats-Unis a statué que le cas devait être réexaminé par la Cour Fédérale de Philadelphie’.

Consultez notre dossier consacré à Mumia Abu Jamal