Plusieurs centaines de militants et sympathisants de l’organisation Jewish Voice for Peace (La voix juive pour la paix) en faveur de la cause palestinienne ont mené ce jeudi 13 mars une opération coup de poing dans la Trump Tower. Vêtus de T-shirt rouges aux inscriptions blanches, ils ont investi en fin de matinée le gratte-ciel ultra-sécurisé de Manhattan. “Combattez les nazis pas les étudiants”, ont-ils chanté en chœur. “Libérez Mahmoud, Palestine Libre”, pouvait-on aussi lire sur une banderole de soutien à Mahmoud Khalil, porte-parole d’un mouvement étudiant pro-palestinien à l’Université de Columbia, arrêté le 9 mars et menacé d’expulsion ( voir notre article ). La police New-yorkaise a procédé à 98 arrestations.

Pour museler la colère qui s’organise face aux coupes budgétaires, la suppression de 500 postes, l’exécutif PS (Parti Socialiste ) du Conseil départemental de Haute-Garonne a coupé la possibilité pour les syndicats d’envoyer des mails au personnel. Une censure inédite et annoncée par la direction comme étant une mesure de « protection de la santé et la sécurité des agents de la multiplication de messages anxiogènes transmis à l’ensemble des agents de la collectivité par les organisations syndicales » cela après le suicide d’une agente ayant subi une suppression de poste. Les syndicats dénoncent cette mesure qui fait suite à la publication par la CFDT ( Confédération française démocratique du travail ) d’un message dénonçant un dialogue social inexistant et une critique de la direction. Depuis novembre 2024, suite à une grève d’environ 3000 travailleurs, trois grévistes, parmi lesquels des représentants syndicaux, ont été sanctionnés. Les syndicats Solidaires et Force Ouvrière ont connu une première mesure de censure en se voyant retirer l’accès à leur messagerie, vient ensuite la censure de l’ensemble des organisations syndicales, ces dernières sont privées de contact par mail avec le personnel.

 

Ce 12 février, afin d’empêcher les manifestants anti-austérité d’accéder au Congrès, le gouvernement de Milei a déclenché une répression policière brutale. Des supporters de football organisés ont rejoint les retraités pour leur manifestation hebdomadaire contre les coupes dans les retraites (voir article ici ) c’est l’une des plus grandes mobilisations contre l’austérité jamais organisées dans le pays. Au moins 150 manifestants ont été arrêtés, on dénombre 20 blessés dont un grave. La ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Patricia Bullrich, a annoncé que les détenus encouraient jusqu’à 20 ans de prison. Les lois anti-mafia sont utilisées par le gouvernement pour inculper les manifestants de l’opposition, il considère les groupes de supporters de football de gauche comme des organisations criminelles.

À Kiel et à Lübeck, des policiers se sont présentés aux domiciles de ressortissants kurdes et au centre communautaire kurde de Kiel vers 5h30 du matin ce mercredi 12 mars, ils étaient accompagnés de chiens policiers. Une intervention policière impitoyable, ils ont enfoncé les portes des appartements, saccagé des logements et confisqué les  téléphones portables et des documents écrits. Plusieurs personnes ont été arrêtées, les détenus sont accusés, en vertu des articles 129a et 129b du Code pénal allemand, d’avoir soutenu et agi en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation reconnue comme « criminelle » en Allemagne. Les accusations portent sur des activités militantes légales, telles que l’appel à manifester, l’organisation d’événements culturels ou la collecte de dons. Le principal interpellé est accusé d’avoir agi en tant que dirigeant régional du PKK.

Le matin du dimanche 9 mars, de violents affrontements sont survenus entre les forces de l’ordre et une trentaine de personnes à Païta. La situation était très tendue au col de la Pirogue. Des habitants provenant de la tribu de Saint-Laurent avaient pris possession de la RT1, route qui relie Nouméa à l’aéroport de Tontouta, empêchant toutes circulations. Un véhicule de la gendarmerie a voulu forcer le passage et a été la cible de jets de pierres. Ils ont appelés des renforts sur la zone mais la situation a mené à de violents face-à-faces entre les militaires et les manifestants. Les forces de l’ordre ont fait usage de LBD (lanceurs de balles de défense) et de grenades lacrymogènes pour repousser les habitants vers la tribu et réouvrir la route, qui a été fermée à la circulation pendant une demi-heure. Quatre gendarmes ont été légèrement blessés par les jets de pierres.

Samedi 8 mars, 7 heures du matin, un Britannique est entré dans le périmètre du parlement en escaladant une clôture sans qu’aucun agent de sécurité ne l’interpelle. Il est ensuite monté sur la tour Élisabeth de Big Ben à Londres, drapeau palestinien et keffieh ( foulard emblématique de la cause palestinienne) à la main. Il exigeait la libération des 18 détenus ayant participé à une action de soutien au peuple palestinien en août 2024 sur le site de Filton Elbit Systems à Bristol et la fin du génocide à Gaza. Trois sauveteurs ont grimpé sur les échelles des pompiers pour persuader l’homme de descendre, mais cela s’est avéré sans effet. De nombreuses personnes se sont rassemblées pour le soutenir, elles ont scandé «  Free Palestine » et « tu es un héros ». Peu après les douze coups de minuit à l’horloge de Big Ben, le grimpeur a décidé de quitter son poste, les pompiers l’ont alors aidé à descendre. Dès son arrivée au sol, les forces de police l’ont mis en état d’arrestation.

La Mauritanie est un point de départ pour de nombreux migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer. Samedi 8 mars, un poste de police a été pris pour cible à Gogui par des personnes qui étaient sur le point de se faire expulser vers le Mali. Le poste de police a été attaqué à coups de pierre, avant d’être incendié. Depuis plusieurs jours, des ONG alertent sur une campagne d’arrestations et d’expulsions de personnes en situation irrégulière et appellent à ne pas arrêter les migrants dans des conditions inhumaines. Les centres de détention avant expulsion sont surpeuplés. Le manque de nourriture et d’hygiène y sont criants.

Début mars, un militant pro-palestinien a été arrêté et placé en garde à vue pendant 48H dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » (voir notre article). Actuellement sous contrôle judiciaire et avec une interdiction de manifester, l’activiste vient d’apprendre qu’il était suspendu à titre conservatoire de son travail pour une durée de 4 mois, soit à la fin de son contrat.

Mahmoud Khalil, un des responsables des manifestations étudiantes qui se sont déroulées sur le campus de Columbia depuis le printemps 2024, a été arrêté dimanche par le Department of Homeland Security (DHS), un service de police chargé du contrôle aux frontières, de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme. Le DHS accuse M. Khalil « de mener des activités liées au Hamas ». Fraîchement diplômé, il dispose du droit de résidence permanente aux États-Unis. L’administration Trump envisage de lui retirer son visa et sa Green Card (titre de résidence permanente aux États-Unis) afin de procéder à son expulsion. L’université de Columbia, qui compte quelque 30.000 étudiants était devenue l’épicentre des manifestations contre les bombardements israéliens à Gaza et le soutien de l’administration Biden à Israël.

Samedi 8 mars, en soirée, malgré les interdictions de manifester ordonnées par les autorités, une marée féministe d’environ 200 000 personnes a déferlé sur Istanbul. La police avait monté des barrages pour empêcher la marche nocturne qui a lieu depuis 23 ans. Les participant.e.s se sont rassemblé.e.s derrière une banderole mentionnant : «Notre lutte féministe change nos vies et le monde». Tout au long du parcours, des slogans tels que « Jin, jiyan, azadî (slogan féministe kurde) », « Nous ne nous tairons pas, nous n’avons pas peur, nous n’obéirons pas » et « Vive notre lutte féministe » ont résonné dans les rues. Durant la marche, les participantes ont déployé un drapeau « Rébellion féministe » devant le Feminist Mekan, un lieu de rassemblement féministe bien connu des militantes. Après la marche, plus de 200 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre.