Depuis 2015, les citoyens turcs peuvent contacter la présidence de la République via la plateforme CIMER ( Cumhurbaskanligi lletisim Merkezi / Centre de communication de la présidence ). En 2024, écrivains, journalistes, militants, opposants, majoritairement kurdes, se sont retrouvés face à la justice sous le chef d’accusations de « propagande terroriste » à la suite d’un signalement sur la plateforme officielle. Il permet aux citoyens turcs de donner leurs opinions, faire des suggestions ou écrire des plaintes à la présidence de la République turque via une plateforme en ligne ou par téléphone. Toutes les demandes doivent être adressées et certaines peuvent mener à l’ouverture d’enquêtes. En 2024, plus de 4,5 millions de demandes ont été déposées. Présenté comme un exemple de démocratie participative, le CIMER permet de relever les problèmes mais le CIMER est aussi devenu un outil au service de la répression orchestrée par les autorités turques. Écrivains, journalistes, médecins, ou encore professeurs d’université, y sont souvent signalés pour des motifs politiques. 

De nouvelles caméras de vidéo-surveillance feront leur apparition en Belgique, elles seront équipées de système d’intelligence artificielle à reconnaissance faciale. Une fois placées dans l’espace public, elles seront employées à des fins répressives, elles auront la capacité d’analyser les différentes données du visage d’une personne pour l’identifier. Transformées en données biométriques, les systèmes utiliseront des algorithmes permettant d’identification de ces personnes. La mise en place de ces caméras dans les rues de Bruxelles se fera au moment où l’Europe se dotera d’une législation sur l’intelligence artificielle.

Alors que la reconnaissance faciale en direct était interdite, de nombreuses exemptions ont été faites, utilisée plusieurs fois à l’aéroport de Zaventem, une septantaine de fois lors de la réunion Europol en 2020 et cinq zones de police flamandes affirmaient utiliser tréquemment la reconnaissance faciale en 2021. Désormais, celle-ci sera permise sous le prétexte de « lutter contre le terrorisme », pour la recherche de victimes dans des dossiers de disparition/ enlèvement d’enfants, contre la traite d’êtres humains et l’exploitation sexuelle.

La reconnaissance faciale pose problème lorsqu’il s’agit de reconnaitre des personnes non-blanches, des erreurs de données biometriques sont plus récurrentes pour ces personnes, cela pourrait donc renforcer les tendances racistes et inégalitaires. Elle a aussi pour vocation de suivre les trajectoires des personnes exilées au sein de l’espace européen. Dès l’âge de 6 ans, toutes personnes qui entrent sur le territoire européen est dans l’obligation d’entrer une image faciale dans le fichier « Eurodac » afin d’être intégré à la base de données biométriques européennes consultable par les états membres et par la police.

L’entreprise Graylark Technologies de Boston a développé Geospy, une intelligence artificielle capable d’identifier l’endroit où une photo a été prise, il s’agit d’un redoutable outil pour pister à peu près n’importe qui, il identifie des repères géographiques distincts tels que les styles architecturaux, la flore, les caractéristiques du sol et leurs relations spatiales, un niveau de précision qui intéresse les forces de l’ordre. Geospy dispose d’un algorithme qui a été formé sur plus de 46 millions d’images à travers le monde, il est capable d’identifier les signes distinctifs sur une photo et de fournir une liste des 10 emplacements les plus probables avec des coordonnées précises, si le système est capable d’analyser des endroits à travers le globe, il dispose d’une couverture particulièrement forte aux États-Unis. Les performances de Geospy ouvrent ainsi la voie à de nombreux usages. L’outil sert déjà aux forces de l’ordre qui ont pu le mobiliser pour retrouver les lieux impliqués dans différentes enquêtes notamment lors de manifestations. L’IA pourrait aussi intéresser les militaires qui permettrait l’identification de positions ennemies.

Fin 2024, une investigation numérique a démontré que les autorités serbes avaient illégalement installé des logiciels espions IMSI-catchers, achetés aux Suisses pour une valeur de deux millions de francs suisses en 2023, sur des dizaines de téléphones appartenant aux opposants. Amnesty International parle d’une surveillance systématique, probablement menée à grande échelle contre la société civile. Ces logiciels ont permis d’aspirer des photos, des messages et d’activer caméras et micros pour espionner les cibles.

Des activistes et des journalistes ont été convoqués par la police pour des entretiens dits «informatifs », les opposants étaient interrogés sans motif clair. Les personnes convoquées devaient remettre leur téléphone portable à l’entrée. Pendant les entretiens, la police installait des logiciels espions sur les appareils. Selon le rapport d’Amnesty International, le produit israélien Pegasus et le logiciel de surveillance Novispy développé par la Serbie ont été utilisés.

L’affaire opposant La Quadrature du Net à la ville de Moirans, en Isère, s’achève par une décision reconnaissant l’illégalité du logiciel de vidéosurveillance algorithmique Briefcam. La justice ordonne à la commune de cesser immédiatement l’utilisation de ce logiciel. Le logiciel de Briefcam est installé en toute opacité dans de très nombreuses communes de France. Techniquement, il permet d’appliquer des filtres algorithmiques sur les images de vidéosurveillance pour suivre ou retrouver les personnes en fonction de leur apparence, leurs vêtement, leur genre ou encore leur visage via une option de reconnaissance faciale.

Depuis des années, La Quadrature du Net dénonce cette vidéosurveillance algorithmique (VSA) comme outil inefficace et utilisé surtout pour le contrôle des populations dans l’espace public. Cette décision d’illégalité permet aux habitant·es des villes comme Saint-Denis, Reims ou encore Brest qui ont choisi de mettre en place ce type de surveillance algorithmique, d’en demander l’arrêt immédiat.

Dans la nuit du 26 au 27 janvier, les locaux de Easier (collaboration entre IER et Automatic Systems) à Wavre ont été attaqués. La porte du bâtiment a été forcée, les machines et les ordinateurs saccagés, les vitres brisées, l’intérieur recouvert de peinture et les façades taguées. Easier appartient au groupement d’entreprises Blue systems, spécialisé dans les voitures intelligentes, dans les bus électriques, dans les portiques anti-fraudeurs, les portiques biométriques d’aéroport, les portiques de péages. L’action a été menée dans le cadre de «Désarmer Bolloré», campagne d’actions contre l’empire Bolloré lancée par une centaine d’organisations faisant suite à l’offensive de propagande d’extrême droite financée par le milliardaire Vincent Bolloré.
Lien pour le en savoir plus: https://desarmerbollore.net/news/wavre-belgique-desarmement-de-l-entreprise-bollore-easier

La Suède a mis au point une technologie militaire qui permet à un seul opérateur de contrôler 100 drones en même temps. Le ministère de la défense a révélé  il y a deux semaines que les dernières technologies d’essaimage seront présentées lors du prochain exercice Arctic Strike. Il a fallu cinq ans pour que le projet aboutisse, un seul soldat peut maintenant contrôler simultanément jusqu’à 100 drones pour recueillir des renseignements. L’essaim de drones est capable d’effectuer plusieurs tâches à la fois, il peut trouver, localiser et identifier des objets hostiles, des personnes. Les drones de l’essaim peuvent se répartir les tâches. Ils rentrent à leur base et rechargent leurs batteries en cas de besoin et retournent ensuite à leur tâche.

Un flou juridique entourait depuis quelques années la possibilité pour les équipes de police locales d’utiliser un taser, ce pistolet à impulsion électrique qui provoquent une paralysie musculaire pendant quelques secondes. Classés parmi les armes spécialisées, les tasers ne pouvaient être utilisés que par les unités spéciales de la police fédérale et les équipes d’intervention spéciale des forces de police locales. Le reclassement en tant qu’armement collectif permet aux équipes d’intervention régulières des forces de police locales et des services de première ligne de la police fédérale de désormais transporter de telles armes dans leurs véhicules de service.

Cette annonce a été faite au début du mois de janvier, à l’issue d’un projet pilote lancé en 2017 dans les zones de police Bruxelles Ouest et de Bruxelles Midi qui avait suspendu leur participation suite à un manque d’encadrement légal suffisant. Le reclassement des tasers en tant qu’armement collectif a été pris suite aux demandes des services de police eux-mêmes. Ce changement permet aux policiers l’emploi d’une “arme moins létale” supplémentaire, à côté des matraques et des sprays au poivre.

Après de nombreux retards, le système d’entrée/sortie de l’UE (EES) devrait être mis en place cette année. Cet EES sera un système d’enregistrement automatisé pour les voyageurs des pays qui n’ont pas besoin de visa pour entrer dans l’UE (suisses ou britanniques par ex.). Les voyageurs devront scanner leur passeport ou tout autre document de voyage à une borne chaque fois qu’ils franchiront une frontière extérieure de l’UE. Le système ne s’appliquera pas aux citoyens ou résidents légaux de l’UE, ni aux personnes titulaires d’un visa de long séjour.
Le système enregistrera le nom du voyageur, ses données biométriques, ainsi que la date et le lieu d’entrée et de sortie. Les scans faciaux et les empreintes digitales seront relevés tous les trois ans et seront valables pour plusieurs voyages au cours de cette période. Ce système est mis en place pour renforcer la sécurité aux frontières et identifier les voyageurs qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen. Cette mesure s’appliquera à l’entrée dans tous les États membres de l’UE, à l’exception de Chypre et de l’Irlande, ainsi que dans quatre pays tiers de l’espace Schengen : l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Le 4 janvier, l’aviation des Philippines a organisé une cérémonie pour la mise hors service de ses hélicoptères AH-1S Cobra et ses avions OV-10 Bronco. Cette cérémonie marque le renouvellement complet de l’aviation antiguérilla des Philippines. Les OV-10 ont cédé la place a six Embraer A-29B Super Tucano (six autres ont été commandés) et les AH-1S Cobra ont été remplace par six hélicoptères d’attaque TAI T129 ‘ATAK’ (photo). Le Super Tucano est un monomoteur à turbopropulseur produit par le brésilien Embraer, armé de mitrailleuses belges .50 de la FN de Herstal – il peut emporter une vaste gamme de bombes et de roquettes. Le T129 est un hélicoptère bimoteur produit par Turkish Aerospace Industries sur base de l’hélicoptère italien A129 Mangusta. Son armement comprend un canon rotatif de 20 mm, huit missiles guidés et jusqu’à quatre paniers de roquettes.