Le gouvernement belge a validé l’acquisition d’un nouvel outil d’interception pour la Sûreté de l’État, présenté comme un moyen de renforcer ses capacités technologiques, mais décrit comme un logiciel espion comparable à Pegasus ou Predator. Destiné à infiltrer téléphones et ordinateurs afin d’en extraire toutes les données, ce dispositif plus performant que celui déjà utilisé reste entouré de secret, aucun détail n’ayant filtré sur son origine ou son fournisseur. Son utilisation restera soumise aux règles encadrant les « méthodes particulières de renseignement », qui exigent une justification de nécessité et de proportionnalité. Cet achat s’inscrit dans une augmentation de 10 % du budget de la Sûreté, consacrée à la modernisation technologique sur l’ensemble de la législature.

Une enquête de la BBC affirme que la police anti-émeute géorgienne aurait utilisé en 2024 un gaz lacrymogène ancien, le bromobenzyl cyanide (« camite »), une substance de la Première Guerre mondiale supposée abandonnée depuis les années 1930. Médecins, experts et lanceurs d’alerte signalent des symptômes prolongés chez les manifestants (brûlures, toux, essoufflement, vomissements) compatibles avec ce gaz, possiblement diffusé via des canons à eau. Une étude scientifique confirme la présence probable d’un agent chimique, tandis qu’un ancien responsable de la police explique que ce gaz avait déjà été testé en 2009 et présente des effets persistants. Le gouvernement géorgien refuse de préciser la substance utilisée.

En Belgique, l’usage des dispositifs de vidéosurveillance a fortement augmenté ces dernières années : 95 % des communes wallonnes et bruxelloises sont désormais équipées, et plus de 544 000 caméras privées sont enregistrées au niveau national. Une enquête menée par Technopolice Bruxelles, la Ligue des droits humains et plusieurs médias souligne que cette expansion, particulièrement marquée dans les zones densément peuplées et les quartiers populaires, repose sur des choix politiques et une volonté de contrôle de l’espace public plutôt que sur des preuves d’efficacité, la recherche scientifique étant largement unanime sur leur faible impact en matière de prévention et de résolution des délits. Les auteurs relèvent aussi l’ampleur des données générées par ces dispositifs et l’usage croissant de technologies d’analyse vidéo, dont des logiciels israéliens comme BriefCam, alors même que la Belgique ne dispose pas d’un cadre légal concernant la reconnaissance faciale, que certaines autorités souhaitent introduire.

Au départ, AppCloud n’était qu’une gêne en plus pour les utilisateurs de Galaxy A, M et F : un service qui affiche des recommandations d’applications lors de la configuration du téléphone et qui est bien difficile à désactiver. Pour Samsung, c’est une source de revenus additionnels sur certains modèles aux marges très faibles. Mais l’entreprise qui développe AppCloud est ironSource, fondée en Israël et désormais propriété de Unity. AppCloud est profondément intégré au système, il ne peut normalement pas être désinstallé, et même sa désactivation peut être annulée par une simple mise à jour. La suppression nécessite des commandes ADB, une manipulation hors de portée de la majorité des utilisateurs. Selon une organisation libanaise de défense des droits numériques, SMEX, qui a adressé une lettre ouverte à Samsung, AppCloud collecte « des données sensibles », dont des informations biométriques, des adresses IP et des identifiants uniques, le tout sans consentement explicite. Ni Samsung ni ironSource n’ont publié de politique de confidentialité claire pour AppCloud, et l’utilisateur n’a aucun moyen simple d’y échapper. Les pratiques passées d’ironSource ajoutent à la suspicion : son ancien service « installCore », utilisé autrefois sur Windows et macOS, avait permis l’installation de logiciels tiers sans information explicite, au point d’être classé comme « programme potentiellement indésirable » par plusieurs outils anti-malware.

La police métropolitaine de Londres a annoncé qu’elle allait intensifier l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale en temps réel (Live Facial Recognition, RFL), n’ayant signalé aucune arrestation suite à une fausse alerte au cours des douze derniers mois. Entre septembre 2024 et septembre 2025, 962 personnes ont été arrêtées après le déploiement de la RFL, a indiqué la police. Bien qu’aucune arrestation n’ait eu lieu suite à une fausse alerte, dix personnes – dont huit personnes noires – ont été identifiées à tort par le système. Quatre d’entre elles n’ont pas été interpellées et les autres ont été interrogées par les agents pendant moins de cinq minutes. La police métropolitaine affirme que le déploiement de la RFL avait conduit à plus de 1 400 arrestations au total, dont plus de 1 000 personnes ont été inculpées ou ont reçu un avertissement. Parmi ces personnes figuraient celles recherchées par la police ou les tribunaux, ainsi que les personnes ayant enfreint les conditions imposées par un tribunal.

Dans le comté de Washtenaw, situé aux États-Unis, un collectif de personnes s’est attribué la responsabilité de la destruction d’une caméra de surveillance de la marque Flock. Dans leur communiqué de revendication, ils ont également mis en avant une brochure explicative détaillant les caractéristiques de ces caméras ainsi que leur rôle central dans la surveillance numérique et la collecte de données privées (voir ici).

Dans une enquête diffusée récemment (voir ici), Le Média révèle que plusieurs activistes ont été la cible de contrôles d’institutions comme la CAF, France Travail ou l’administration fiscale après avoir eu des problèmes avec la police. Cette répression administrative porte un nom : la méthode « al Capone » du nom du bandit bien connu. La police états-unienne, n’arrivant jamais à l’arrêter sur des faits criminels, décide de s’attaquer à ses revenus financiers. Résultats : il est condamné pour évasion fiscale. En France, l’application récente de cette méthode débute en 2014 contre le militant d’extrême droite Dieudonné, puis lors de la création des cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire (Clir) en novembre 2019. Celles-ci instaurent une véritable coopération entre les différents organismes (police, URSSAF, CAF, renseignements, etc.). Aujourd’hui, cette méthode concerne un spectre politique de plus en plus large, allant jusqu’à la gauche révolutionnaire.

L’adoption de la reconnaissance faciale aurait accéléré en 2024 la résolution des enquêtes de 30 % dans les quartiers prioritaires (selon les chiffres officiels). 78 % des enquêtes sur les délits majeurs ont bénéficié cette année-là de la biométrie dans les grandes métropoles françaises comme Paris ou Lyon. Cependant, leur déploiement dans les petites communes est resté en 2024 en phase d’expérimentation. Selon les rapports officiels pour 2024, grâce à ces méthodes jusqu’à 40 % de suspects ont été identifiés plus vite ; les enquêtes sur les délits violents se règlent en moyenne 36 heures plus tôt ; 70 % des fiches de suspects sont validées par la reconnaissance faciale avant toute arrestation ; les erreurs d’identité lors des opérations de contrôle seraient réduites de 25 % ; la sécurité lors des grands événements publics via la détection proactive des personnes « à risque » serait augmentée.

Parmi les nouvelles technologies utilisées :
– La reconnaissance faciale en temps réel via les caméras de vidéosurveillance permet de détecter instantanément des individus recherchés.
– La reconnaissance vocale authentifie les témoins ou suspects lors des appels d’urgence avec une précision de 92 %.
– L’analyse biométrique de la démarche devient un nouvel outil discret pour identifier une personne sur des images floues.
– L’intégration de bases de données internationales facilite la coopération entre polices et accélère les enquêtes transfrontalières.
– Des applications mobiles permettent désormais aux agents sur le terrain d’obtenir des résultats biométriques en moins de 30 secondes.
– Une meilleure sécurisation des données grâce à des algorithmes cryptographiques protège la confidentialité données biométriques.
– Le recours à l’intelligence artificielle pour analyser les informations permet d’anticiper les comportements à risque plus efficacement.
Les marges d’erreur restent importantes (8 % pour la reconnaissance faciale), nécessitant des investigations complémentaires.

Quelques exemples concrets d’utilisation :

Plusieurs services de police aux États-Unis, dont celui de localités (Phoenix, Navasota, etc.), de comtés (Cass, etc.) mais aussi celui de la police d’Etat (Colorado, etc.) et des frontières, adoptent un dispositif appelé « Grappler » pour mettre fin aux poursuites à grande vitesse. Il s’agit d’un système de sangles tendus devant le véhicule de police. Lorsque les sangles touchent le pneu du véhicule poursuivi, elles s’enroulent autour de lui en un clin d’oeil et le bloquent (voir la vidéo sur le site du fabriquant). Ce dispositif permet aux agents d’arrêter un véhicule poursuivit sans avoir à utiliser la délicate et souvent dangereuse manœuvre PIT. La manœuvre PIT (Precision Immobilization Technique) consiste à heurter le véhicule poursuivi par son arrière et en biais, ce qui le fait se mettre en travers et s’arrêter. Cette manoeuvre est utilisée depuis la fin des années 1980.

Le nouveau robot patrouilleur Suricate assure la surveillance de l’aéroport de Liège sur un périmètre prédéfini. Ce drone terrestre est tout terrain et peut se relever seul en cas de chute.  Pour la société en charge de la sécurité de l’aéroport, le robot doit servir avant tout de soutien aux agents. Le projet pilote va durer 3 mois, le temps d’étudier ses limites et d’améliorer son efficacité. Après cela, c’est l’aéroport qui décidera d’en renouveler l’usage ou non.