Depuis 2002, Abu Dhabi utilise la technologie du scannage de l’iris pour le contrôle des entrées à ses frontières: 1.894.926 empreintes d’iris ont été collectées, appartenant à 947.463 personnes différentes. Parmi ces dernières, 235.000 ont été interdites d’entrée dans l’émirat et refoulées. 26 nouvelles installations de scannage d’iris seront installées cette années à Abu Dhabi.

La police du Merseyside, une de trois forces de police de Grande-Bretagne à utiliser des drones, a procédé à l’arrestation le 17 février d’un jeune voleur au moyen de ces engins volants. Cela avait été salué par la presse comme une première, même si il est apparu que l’engin volait sans l’autorisation du l’Autorité d’Aviation Civile (CAA).

La police britannique est en train de développer avec le fabricant d’armes BAE Systems un projet de drone pour les contrôles de routine de la circulation, des manifestants,… pour une expansion de la surveillance clandestine de l’état. Les drones devraient être opérationnels pour les JO de 2012. Il a également été discuté de la possibilité de vendre les données de surveillance à des compagnies privées. Un prototype de drone, équipé de caméras très puissantes et des capteurs, devrait être prêt pour faire des vols d’essai dans le courant de l’année. Les autorités de l’aviation civile (CAA), qui contrôlent l’espace aérien britannique, ont été informées par BAE et la police que ces drones civils ‘étendraient grandement’ la capacité de surveillance du gouvernement et ‘révolutionneraient les services de police’. Actuellement, le CAA rechigne à autoriser les drones dans l’espace aérien normal à cause des risques de collision avec les autres appareils, mais des systèmes adéquats ‘d’intelligence et d’évitement’ our les drones ne sont plus très loin.

Six forces de police ont signé pour ce projet. Les drones de BAE sont programmés pour décoller et atterrir d’eux-mêmes, voler durant plus de 15 heures et atteindre une altitude de 20.000 pieds, ce qui les rend invisibles depuis le sol. Beaucoup plus sophistiqués que les robots à rotor télécommandés qui s’élèvent à 50 mètres du sol – que la police utilise déjà – les UAV de BAE sont programmés pour assumer des opérations spécifiques. Ils peuvent par exemple, dévier de leur plan de vol s’ils rencontrent une activité suspecte sur terre ou entreprendre plusieurs missions de reconnaissance simultanément. Les données de surveillance recueillies sont transmises aux salles de contrôle grâce à des équipements tels que des caméras haute-définition, des dispositifs radars et des détecteurs infrarouges.

Auparavant, la police avait affirmé que le projet de drone était mené en vue d’une utilisation au-dessus de la Manche pour contrôler le transport maritime et détecter les migrants venant de France. Cependant, les documents dont ‘The Guardian’ a eu connaissance suggèrent que le focus maritime était, au moins en partie, une stratégie de relation publique, mise en place pour minimiser les questions de libertés civiles. Il y est affirmé ‘qu’il y a un potentiel pour que ces utilisations maritimes soient présentées comme une bonne nouvelle au public plutôt que comme un Big Brother’.

Les 2 et 3 février prochain se tiendra à Berlin le 13ème Congrès Européen de la Police, rassemblement de fonctionnaires de police internationaux, de politiciens et de différents acteurs de l’industrie de la sécurité. Selon les organisateurs, le meeting de l’an dernier avait réuni plus de 1.800 participants de 70 pays. Officiellement, cette réunion vise à ‘renforcer les relations existantes et à développer de nouvelles pratiques’.

Le point central est l’extension et la consolidation de la coopération entre les institutions répressives européennes, dont le programme porte sur une stratégie de sécurité interne à l’UE. A l’agenda se trouve le ‘Programme de Stockholm’, un programme multi-annuel sur le futur des affaires intérieures européennes. Ce programme en cinq ans appelle une nouvelle fois à ‘la guerre contre le terrorisme, le crime organisé et la migration illégale’, ainsi qu’à l’expansion de la coopération entre la police, les services militaires et ceux du renseignement. Cela comprend l’adoption de nouvelles normes technologiques pour la surveillance et le contrôle pour lesquels l’industrie de la sécurité va exposer différents produits dans la salle de congrès. Ce congrès de la police se veut être ‘tendance’ pour l’implémentation des méthodes des services de renseignement dans les procédures de police. Surveillance et répression fonctionnent de plus en plus de manière ‘proactive’ et dans le jargon des forces de police, c’est devenu un synonyme commun pour une ‘approche anticipative’, qui a également été adoptée par l’OTAN.

Durant le congrès, il y aura des forums divers durant lesquels les stratégies seront mises en commun pour ‘fusionner sécurité intérieure et extérieure’. En conséquence, un comité se posera la question ‘Que peut-on apprendre des forces armées?’. Des représentants de l’OTAN rencontreront des fonctionnaires de police et des agents du renseignement, des ministres de l’intérieur et des secrétaires d’état prendront le café aux stands de PDGs de l’industrie de la sécurité. L’an dernier, Kai Vittrup, chef de la mission de police européenne en Afghanistan, a donné une conférence sur la coopération entre civils et militaires. Vittrup a été le chef des forces de police au Kosovo, avant d’être impliqué dans des postes de police au Soudan, en Irak ou au Timor oriental. Durant des années, il a été le chef de la police de Copenhague, qui a récemment démontré, durant le sommet sur le climat, comment le maintien de l’ordre de la protestation et de la résistance se fera dans le futur.

Les bases de données et les informations considérables qui y sont stockées sont d’un extrêmement grand intérêt pour les services de police. En Allemagne, avec la fameuse ‘enquête coup de filet’, on constate l’installation d’un instrument de contrôle très puissant, définissant un comportement déviant et normalisant la population. Chaque singularité est traitée comme un ‘risque’. Cependant, ‘l’enquête coup de filet’ actuelle a accès à beaucoup plus d’informations relatives aux personnes et aux objets que le BKA (Bureau fédéral allemand de la police criminelle) à l’époque du président Horst Herold, qui a commandé une ‘enquête coup de filet’ pour la première fois en 1979. De plus, cela contient aujourd’hui l’analyse des statistiques criminelles prise en charge de manière informatisée, mais également d’autres données telles que la conservation de données des informations provenant des télécommunications, des registres de population, des autorités étrangères, des agences pour l’emploi ou des informations d’obtention d’un diplôme, aussi bien que le lieu de résidence des délinquants ou des suspects (comme dans la note de Körting sur ‘la violence de la gauche à Berlin’).

Les réseaux sociaux et les sites internet sont analysés électroniquement, pour ensuite alimenter de leurs éventuelles anormalités les bases de données de la police. De plus, l’UE est en train de signer des accords d’échange de données avec des pays tiers, par exemple les traités avec les USA et le Japon, régule le transfert des données récupérées dans les transactions financières et des données des passagers aériens. Et ce n’est pas uniquement dans ce cas que les ministres de l’intérieur européens ont défié un vote défavorable du Parlement Européen contre ces échanges de données. La manie informatique accroit les demandes de faisabilité afin de traiter plus de données en moins de temps tout en intégrant simultanément un nombre croissant de services de police. Mais pour atteindre ce but, les programmes et le matériel dans toute l’Europe doit être adapté. Pour l’administration de cette ‘architecture IT’, de nouvelles agences doivent être développées. A partir de maintenant, cet appareil a le statut ‘d’infrastructure critique’ dont le contrôle à tour de rôle par les autorités policières est un thème important du congrès de cette année.

Les industries de logiciels développent des produits qui visent à rassembler les données satellitaires avec les analyses biométriques CCTV et d’autres bases de données variées. Certains exposant proposent même un programme sensé prédire le comportement humain. Plusieurs entreprises allemandes sont en concurrence sur ce marché de soi-disant ‘Analyses Prophétiques’ pour n’en citer que quelques unes: SAP, PSI, Siemens, EADS. Ces programmes servent la tactique de ‘Full Spectrum Dominance’ (Prédominance d’un Spectre Total) et visent à soutenir les autorités répressives à tout moment grâce à une vue d’ensemble détaillée de toute l’information disponible. Les investissements massifs de l’UE dans la recherche et le développement d’un secteur de ‘Sécurité Intérieure’ renforcent l’industrie européenne de la sécurité, qui malgré une crise financière générale profite de marchés en expansion.

Après l’acquisition par la police de la ville d’un LRAD (Large Range Acoustic Device) en décembre dernier, Vancouver poursuit les préparatifs en vue de la tenue des Jeux Olympiques au mois de février. Le personnel de sécurité est actuellement en train de poser des centaines de caméras de surveillance en circuit fermé dans et autour du centre de Vancouver. Au moment où la mise en place sera terminée, dans une dizaine de jours, on estime à 900 le nombre de caméras qui scruteront la foule. 90 autres caméras sont également installées aux alentours de deux sites dédiés à la fête et le long de certains trottoirs du quartier. Ces caméras sont programmées pour entrer en fonction le 1er février (les JO débutent le 12). Il était prévu que toutes ces caméras soient enlevées au terme des Paralympiques, qui suivent directement les JO, le 28 mars. Or, il semblerait aujourd’hui que la ville envisage de garder le dispositif en place. Le bourgmestre de Vancouver souhaite ‘entamer un dialogue’, notamment avec les associations pour les libertés civiles avant d’entériner la chose.

Pose de caméras à Vancouver

Pose de caméras à Vancouver

Le 27 janvier prochain entrera en vigueur en Italie un décret imposant une autorisation pour pouvoir diffuser des vidéos sur la toile. Cette autorisation accordée (ou non) par le ministère italien des communications sera obligatoire pour ‘diffuser et distribuer sur internet des images animées, accompagnées ou non de sons’. En Italie, les télévisions sont déjà soumises un tel décret. Et du coup, une atteinte incroyable à la liberté d’expression, sachant que des sites tels que YouTube y seront soumis. L’Italie devient ainsi le premier pays européen dans lequel une autorisation préalable est nécessaire avant d’utiliser certains types de services offerts par internet.

Une enquête de l’inspecteur général du département de la justice a mis au jour les pratiques abusives du FBI dans le cadre des écoutes téléphoniques. Le Washington Post qui relaye l’information ce mardi évoque la collecte de plus de 2.000 enregistrements téléphoniques invoquant des cas urgents de lutte contre le terrorisme pour convaincre les opérateurs de les lui fournir. Des autorisations étaient délivrées à postériori aux agents pour les justifier. Le journal dit être en possession de mails prouvant que des agents n’ont pas respecté les procédures de protection des libertés civiles entre 2002 et 2006. La conseillère juridique du FBI a reconnu que l’agence avait techniquement violé l’acte de confidentialité sur les communications électroniques mais que le directeur, quant à lui, n’était au courant de rien avant les révélations de l’enquête.

Elena, pour Elektronischer Entgeldnachweiss (attestation électronique de revenus) est le dernier projet de fichier en date en Allemagne et a été lancé le 1er janvier dernier. L’objectif avoué par le gouvernement serait de simplifier les démarches administratives et surtout le coût. Le fichier contiendra à terme (à priori en 2012) les données de près de 40 millions de salariés, qui seront chacun muni d’une carte Elena qui leur permettra d’effectuer certaines démarches sans avoir à fournir tous les justificatifs de revenus exigés aujourd’hui. Toutes ces informations seront reprises dans la puce de la carte. Toutes ces informations, mais plus encore. La tâche de la collecte a commencé et les entreprises allemandes doivent donc fournir quantité de renseignements sur chacun de leur employé. Le dossier à remplir contient 41 pages par salarié! Sont évoqués, notamment: le salaire, l’ancienneté, mais aussi le temps de grève, les rappels à l’ordre, les raisons d’un licenciement,… Bref, somme d’informations clairement nullement nécessaire à la seule simplification des démarches administratives, mais que l’on insère par la même occasion. Somme toute, un fichier des bons et des mauvais salariés qui pourra se révéler utile pour les employeurs pour qui il peut être important de connaître ce type d’information concernant un postulant, renseignements hautement confidentiels auxquels l’entreprise n’a théoriquement pas accès. Et donc une énorme menace pour le respect de la personne et des acquis sociaux.

Depuis l’attentat manqué sur un avion de ligne Amsterdam-Détroit durant les fêtes de fin d’année, de nombreuses autorités aéroportuaires, notamment aux Etats-Unis, ont pris la décision de se doter de scanners corporels aux contrôles des passagers. Ceux-ci sont capables de détecter sans palpation des articles non-repérables par les portiques de sécurité car ils permettent de voir les personnes comme si elles étaient nues. Ce qui n’a pas manqué de faire s’élever des voix, notamment quant au respect de la vie privée. Les autorités y ont répondu en affirmant qu’il y avait un total respect des personnes sachant que les scanners ne pouvaient ni stocker, ni transmettre ces images.

Aux Etats-Unis, la Transportation Security Authority (TSA) affirme que la machine n’a aucune capacité de stockage et qu’aucune image corporelle n’est stockée, transmise ou imprimée et qu’une fois vue, elle est supprimée. Or, selon des documents obtenus par l’Electronic Privacy Information Center, il apparait que tout ça n’est que mensonge. Sur un rapport du TSA de 2008, il est indiqué que le scanner aura un lecteur read/write de grande capacité pour permettre de télécharger des données. Il fournira également les possibilités de transfert via des outils USB et pourra stocker les données durant une année sur son disque dur.

Le document indique deux modes opératoires. Le ‘mode sélection’ durant lequel le système interdit le stockage et l’exportation des images des passagers et le ‘mode test’ pour lequel il est indispensable d’avoir la capacité de garder les images des non-passagers (cobayes) pour permettre les entraînements des agents et les évaluations. Et c’est là le hic. Le système ne distingue évidemment pas un passager d’un non-passager, les deux sont pour lui, de simples corps humains dans le champs du système. Et évidemment, le document n’indique pas de quelle manière ledit système change de mode. Nous sommes donc en présence de scanners corporels qui peuvent saisir les images scannées des gens en ‘mode test’ et ensuite les exporter soit grâce à des systèmes USB, soit à des transferts IP (qui sont soumis à certaines restrictions de sécurité) ainsi qu’à au moins un système, identifié dans un second document par le gouvernement qui permet de stocker toutes ces images.

Image d’un scanner corporel

Image d'un scanner corporel