Le 11 juillet, l’armée turque a lancé une opération dans le district de Kağızman (province de Kars). La guérilla du PKK a pris à partie les soldats qui essayaient de se positionner sur la colline de Horoz. Quatre soldats auraient été tués. Le même jour, l’armée turque a lancé une opération dans la région de Kêla Memê, dans le district d’Uludere (Qileban) de Şırnak. Toujours le 11 juillet, des drones, des hélicoptères et des avions de combat ont bombardé intensément les zones de Gûndê Mehrê, Hill Bayrak, Hill Sinek et Mehrê, tuant deux guérilleros. Après le bombardement, de nombreux hélicoptères Sikorsky ont débarqué des militaires qui ont rafflés et maltraités des villageois.

Les informations précises sur les actions de la guérilla du PKK au Kurdistan nord arrivent parfois avec un certain retard. C’est le cas de cette spectaculaire attaque à l’IED contre une équipe des forces spéciales anti-guérilla de la gendarmerie turque survenue le 20 mai. Ayant été informé du déplacement en bus de cette équipe comptant 45 militaires près de la ville de Gurbulak (district de Doğubeyazıt, province d’Ağrı), les combattants du PKK ont fait exploser un puissant IED sur son itinéraire, pulvérisant le véhicule.

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Le moment où l’explosion de l’IED soulève le bus

Le moment où l'explosion de l'IED soulève le bus

200.000 personnes ont manifesté samedi à Barcelone pour réclamer la libération de dirigeants indépendantistes emprisonnés et le retour de ceux qui ont dû fuir l’Espagne.
Cette manifestation était organisée alors que neuf leaders indépendantistes catalans ont été transférés d’établissements pénitentiaires proches de Madrid vers des prisons en Catalogne, dans un geste d’apaisement du gouvernement espagnol. Mais ce n’est pas assez pour les manifestants qui brandissaient des pancartes réclamant « Liberté pour les prisonniers politiques » ou « Nous vous voulons à la maison », à côté de drapeaux catalans.

Accusés de rébellion comme l’ancien président catalan Carles Puidgemont, réfugié en Belgique puis en Allemagne, ces détenus risquent jusqu’à 25 ans de prison s’ils sont jugés pour leur participation à la tentative ratée de sécession en octobre, le jour du vote par le parlement catalan d’une déclaration unilatérale d’indépendance. Néanmoins, jeudi, un tribunal allemand à autorisé l’extradition de Puidgemont vers l’Espagne à condition qu’il ne soit jugé que pour détournement de fonds publics, pas pour rébellion, ce à quoi la justice espagnole devra se conformer en vertu des accords sur l’entraide judiciaire européenne. Il risque donc d’être difficile pour un tribunal espagnol de juger des complices présumés pour ce chef d’accusation.

La manifestation de samedi à Barcelone

La manifestation de samedi à Barcelone

Othman Rami Halles, un adolescent de 15 ans, a été tué par balle hier vendredi par un tir de militaire israélien à l’est de la ville de Gaza. 220 autres Palestiniens ont été blessés lors des manifestations le long de la frontière qui ont tourné en affrontements avec l’armée israélienne. Des engins explosifs, improvisés des cocktails molotov, des pneus enflammés et des pierres ont été lancées en direction des soldats israéliens, blessant légèrement l’un d’eux.

A la frontière de Gaza ce vendredi 13 juillet

Plus de 25 cocktails Molotov, des pierres des briques et d’autres projectiles ont été lancé sur les forces de police dans le quartiers de Bogside, bastion républicain de Derry, ancien fief de l’IRA. Les affrontements ont opposés les habitants de ce quartiers à la police pendant trois nuit. Des barricades ont été dressées et une voiture incendiée. Trois policiers ont été blessés par jets de pierres et trois personnes ont été arrêtées: un jeune homme de 16 ans (accusé d’agression contre la police, il devrait comparaître devant la cour des magistrats de Londonderry plus tard ce matin). Deux hommes, un de 20 ans et un de 50 ans ont également été arrêtés la nuit dernière et restent en garde à vue.

Les affrontements à Derry

Les affrontements à Derry

Durant le sommet de l’OTAN, au moins trois personnes ont été arrêtés administrativement et préventivement en rue par la police en civil. La même journée cinq autres personnes ont été menacées, contrôlées, suivies et harcelées par la même police. Elles ont en commun d’être soupçonnées d’avoir pu envisager de répondre à l’appel aux actions directes non-violentes lancé par l’asbl Agir pour la paix pour les deux jours du sommet à Bruxelles ces 11 et 12 juillet. Ces arrestations sont illégales en ce la police à le droit d’arrêter quelqu’un pour l’empêcher de commettre une infraction, mais uniquement si elle dispose d’indices ou de circonstances précises qui montrent que la personne prépare un acte qui mettrait gravement en danger la tranquillité ou la sécurité publique.

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Le secrétaire d’État NVA à l’Asile et à la Migration, Theo Francken, a porté plainte contre les manifestants qui avaient bloqué le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel le 20 juin dernier afin de protester contre la construction d’un nouveau centre pour des familles avec enfants (voir notre article). Selon Franken, les dégâts subis par le centre sont estimés à 5.880 euros.

L’action à Steenokerzel

L'action à Steenokerzel

Le verdict vient de tomber dans le procès contre Pola Roupa, militante de Lutte Révolutionnaire, pour le procès des attaques contre la Banque de Grèce et les bureaux du FMI à Athènes en 2014 (voir notre article). Prison à perpétuité + 25 ans pour « dirigeance d’une organisation terroriste » et « incitation physique » à la réalisation des actions. Ce procès a connu deux éléments tout à fait nouveaux qui le distingue des précédents procès « anti-terroristes » en Grèce.

Selon le procureur, si l’attaque qui a dévasté le siège de la Banque de Grèce avait totalement réussi, autrement dit, si les gardes n’avaient eu le temps de baisser les rideaux métalliques, les 75kg d’explosifs auraient détruits purement et simplement le bâtiment. Il aurait pu en résulter l’effondrement du système bancaire grec et, considérant le moment choisi par l’action, un effondrement du système économique grec. C’est la première fois qu’un procureur reconnait un tel impact potentiel aux actions de Lutte Révolutionnaire (un ministre l’avait déjà reconnu au détour d’un entretien). D’ordinaire, dans ce type de procès, les procureurs dénient tout impact politique, effectif ou potentiel, des actions armées, et ce déni est la base juridique sur laquelle ils écartent la qualification de « crime politique » prévue par la constitution grecque.

La seconde nouveauté à ce procès est que le procureur a obtenu la condamnation de Pola Roupa pour ces deux actions non pas pour sa participation personnelle, mais en tant que « dirigeante » de Lutte Révolutionnaire et « incitatrice » de ces actions.

Liberté pour les révolutionnaires emprisonné.e.s en Grèce!

Liberté pour les révolutionnaires emprisonné.e.s en Grèce!

Depuis le coup d’Etat militaire de juillet 2013, la répression n’a pas cessé en Egypte: au moins 60.000 prisonniers politiques ont été incarcérés depuis 2013, plus de 2 800 disparitions forcées entre juillet 2013 et juin 2016, et au moins 44 cas de morts sous la torture entre août 2013 et décembre 2016. Bien au-delà des islamistes, la répression vise des militants de la gauche révolutionnaire, des défenseurs des droits humains ou encore personnes LGBTI ou assimilées comme telles.

Or, dans ce contexte, les exportations françaises d’armes vers Le Caire ne se sont, elles, jamais aussi bien portées. Certains de ces équipements sont amenés à servir à la répression en Egypte avec notamment les dispositifs de surveillance de l’Internet. Nexa Technologies – successeur d’Amesys, qui fait l’objet depuis six ans d’une information judiciaire après la plainte déposée par la FIDH et la LDH pour «complicité d’actes de torture en Libye» – a vendu un système d’interception des communications au régime. Ercom a elle aussi vendu une technologie de surveillance massive à l’Egypte et le groupe Thales serait actuellement en train de développer le système de surveillance de la nouvelle capitale voulue par Abdel Fattah al-Sissi. Onpeut aussi s’inquiéter de l’impact et de l’usage par le régime du système de cartes d’identité biométriques fournies par Idemia (ex-OT Morpho).

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Au cours d’un déplacement en Arabie Saoudite, la ministre française des armées a rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui dirige également la politique de défense du royaume. À cette occasion, un nouvel accord bilatéral a été signé par la France et l’Arabie Saoudite, le 8 juillet. L’agence saoudienne officielle a évoqué de manière floue un texte portant sur la protection des données classées. Selon le ministère français des Armées, guère plus précis, cet accord concernerait « le statut juridique d’échanges d’informations, dans le domaine du renseignement notamment. »

La ministre française et le prince héritier

La ministre française et le prince héritier

Hedayat Abdolahpoor a été arrêté dans la ville de Oshnavieh (Şino, en kurde) il y a deux ans. Le régime iranien l’accuse sans preuve aucune de faire de la propagande pour un parti clandestin, de ravitailler les combattants kurdes qui seraient dans la région et de participer aux combats contre les Pasdarans. Depuis toujours, la justice iranienne utilise le prétexte de la guérilla du PJAK pour condamner tous les opposants et activistes dans la région kurde, qu’ils soient membres ou non d’organisations clandestines. Il y a quelques jours, la mère d’Hedayat a tenté de se suicider par immolation.

Hedayat Abdolahpoor

Hedayat Abdolahpoor