Plus d’une centaine d’agents des polices locale et fédérale de Bruxelles ont participé mercredi à un vaste entraînement de réaction en cas d’émeutes et de manifestations. Au cours de l’exercice, qui s’est déroulé en Flandre Orientale, ils ont manœuvré des canons à eau, des drones et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Ces entraînements visaient à améliorer la collaboration entre les différents services de police dans les situations réelles. Dans la capitale, où de nombreuses manifestations sont organisées, il est fréquent que les six zones de police locale collaborent sur le terrain avec la police fédérale. Le mois précédent, c’était au tour de l’armée de s’entrainer au rapatriement de personnel diplomatique depuis un pays étranger dans le cadre d’un exercice à Tournai. La simulation incluait des scènes d’émeute et de guérilla urbaine.

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Le mois dernier (le 1er mai 2024), la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité un projet de loi qui assimile les critiques contre Israël en tant que projet colonial raciste à de l’antisémitisme. Concrètement le projet de loi reprend une définition de l’antisémitisme créée par « l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). Or cette définition affirme notamment, que déclarer que « l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste » ou encore que comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis, est antisémite. Ce projet de loi a été voté en réaction aux nombreux mouvements étudiants qui dénoncent le génocide en Palestine (voir notre article). Il doit encore être voté par le Sénat avant de devenir une loi.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta

Jeudi 23 mai, les manifestants pro-palestiniens de l’Université de Californie à Los Angeles ont de nouveau affronté la police alors qu’ils reconstruisaient un campement sur leur campus. Les manifestants ont occupé l’espace autour du Kerckhoff Patio (essayant sans succès de prendre le contrôle du bâtiment), érigeant des barrières en bois et bloquant l’accès à une partie du campus. Les manifestants ont d’abord été menacé de sanction disciplinaires et d’un bannissement de 7 jours du campus mais, n’ont pas cédé. Plusieurs services de police se sont alors coordonnés pour réprimer rapidement la manifestation. Les actions pro-palestininienes  continue donc à l’UCLA malgré les agressions de groupes sionistes couplées aux répressions policières (voir notre article).

Des membres du personnel universitaire de l'UCLA soutenant l'action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Des membres du personnel universitaire de l’UCLA soutenant l’action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont signé samedi à Caracas un premier accord, dans le cadre de leurs nouvelles négociations de paix. Cet accord porte sur la participation de la société civile au processus. La signature du premier des six points discutés constitue la principale avancée du cycle de négociations. Celui-ci  avait repris après une interruption en février mais, s’est avéré très fragile avec notamment l’annonce de la reprise des enlèvements par la guérilla (voir notre article).

Le négociateur de l'ELN, Pablo Beltran,

Le négociateur de l’ELN, Pablo Beltran

L’Armée de libération nationale (ELN), engagée dans des négociations de paix avec le gouvernement (voir notre article), a annoncé la reprise des enlèvements de membres de l’oligarchie contre rançon (une pratique qu’elle avait suspendue unilatéralement en janvier), estimant que l’exécutif n’avait pas tenu son engagement de lui fournir des dons provenant de la communauté internationale.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

La société israélienne BlueBird Aero Systems (détenue en partie par l’entreprise publique Israel Aerospace Industries) a annoncé le démarrage prochain d’une unité de production de drone au Maroc. Aucun détail n’a filtré sur l’emplacement de cette installation ni sur la date de démarrage de la production.  Cependant, on sait que BlueBird Aero Systems produit des drones comme le WanderB-VTOL (2,5 heures d’autonomie avec des communications d’une portée de 50km) ou le ThunderB (24 heures d’autonomie et une portée des communications de 150 km). Ces appareils sont principalement destinés à des missions de reconnaissance, de renseignement et de détection de cibles. En 2022, Rabat en avait commandé cent cinquante exemplaires, dont une partie sera donc produite sur le sol marocain.

Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise israélienne montre son intérêt à développer cette industrie avec et au Maroc. En 2023, Elbit Systems, entreprise concurrente de BlueBird, avait indiqué qu’elle projetait d’y ouvrir deux sites de fabrication de drones. Le Maroc possède l’une des plus importantes flottes de drones militaires sur le continent. Les Forces armées royales auraient fait l’acquisition de 223 aéronefs pilotés à distance auprès de fournisseurs étrangers entre 1980 et 2024. Ceux-ci sont notamment utilisés dans le cadre de frappes contre le mouvement de libération du Sahara occidental (voir notre article).

Drone marocain (archive)

Drone marocain (archive)

« L’Offensive » une organisation écologiste révolutionnaire prônant la démocratie directe, fait l’objet depuis plusieurs mois d’un harcèlement de l’extrême-droite et de la police. Ce harcèlement se traduit d’une part par du vandalisme récurant contre son local (comme par exemple, le 30 avril où la façade a été recouverte d’un tag néo-nazi et la vitrine brisée) et d’autre part par une surveillance policière particulièrement serrée. Le 4 mai, un palier a été franchi avec l’arrestation d’un militant de l’organisation. Il était accusé d’avoir participé à une action antifasciste la veille contre une soirée de l’Union des droites. Cette opération policière particulièrement réactive a été réalisée à la suite d’une accusation de Aurélien Verhassel, un leader d’extrême droite bien connu (gérant le bar/local fasciste « la Citadelle »).  Le militant est sorti libre de sa très longue garde à vue et totalement blanchi des accusations portées contre lui.

Logo de L'Offensive

Logo de L’Offensive

Le mouvement des étudiants pro-palestinien qui occupent les universités pour demander l’arrêt du génocide en Palestine s’est étendu cette semaine à des campus dans tout le pays. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements :
Lundi, le président de l’université de Columbia à New-York a annulé les cours en présentiel lundi en réponse aux manifestations. Il a par ailleurs doublé le nombre de personnel sécurité. Le même jours, 120 personnes ont été arrêté au cours d’une manifestation à l’université de New-York dont 116 ont été relâchées avec des citations à comparaître pour intrusion, tandis que les quatre autres ont reçu des citations à comparaître pour résistance à l’arrestation. Plus de 40 manifestants ont été arrêtés dans un campement de l’université de Yale à Hew Haven, dans le Connecticut, et inculpés d’intrusion.

Mercredi, malgré les mesures préventives des autorités, des étudiants de l’université de Harvard (à Cambridge) ont installé un camp, à la suite d’un rassemblement contre la suspension par l’université du Harvard Undergraduate Palestine Solidarity Committee. Le service de police de l’université de l’Indiana a quant à lui arrêté 33 personnes qui avaient monté des tentes sur le campus. 93 autres personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation à l’université de Californie du Sud et accusées d’intrusion. À l’université du Texas à Austin, des centaines de policiers ont réprimé une manifestation, à la demande de l’université et du gouverneur du Texas, effectuant plusieurs charges à cheval. Les agents ont procédé à 57 arrestations pour intrusion. Les autorités de l’université de Columbia à New-York ont commencé à négocier avec les manifestants pro-palestiniens qui malgré 100 arrestations continuent d’occuper le campus. À l’université de l’université de New-York d’autres étudiants ont été arrêté portant le nombre total à 133.

Jeudi, la police d’état (appelée en renfort par les autorités universitaires) a dispersé une manifestation à l’université Emory d’Atlanta, arrêtant 24 personnes pour intrusion. Les policiers ont, à deux reprises, utilisé un taser sur un manifestant qu’ils avaient plaqué au sol et ont fait usage de gaz lacrymogène. À l’Emerson College de Boston, la police a tenté de disperser un campement pro-palestinien, arrêtant 108 personnes. Certains sont poursuivit pour intrusion et trouble de l’ordre public. Des affrontements entre les manifestants et la police se sont déroulé à l’université d’État de l’Ohio, donnant lieu à 36 arrestations qui sont poursuivis pour intrusion. Des policiers en tenue anti-émeute ont affronté des manifestants qui s’étaient barricadés à l’intérieur d’un bâtiment de l’université « Cal Poly Humboldt » dans le nord de la Californie. Après l’apparition d’un campement de tentes jeudi à l’université de l’Indiana à Bloomington, la police, munie de boucliers et de matraques, a attaqué les manifestants et en a arrêté 33. Quelques heures plus tard, à l’université du Connecticut, la police a démoli les tentes et arrêté une personne.

Vendredi, les négociations entre les pro-palestiniens et les autorités de l’université de Columbia étaient dans une impasse. Malgré l’expiration d’un ultimatum des autorités, celles-ci n’ont pas osé faire appel, une nouvelle fois, aux forces de l’ordre pour tenter de disperser l’occupation. Les autorités de l’université polytechnique de l’État de Californie, à Humboldt, négocie quant à elles avec les étudiants qui se sont barricadés à l’intérieur d’un bâtiment du campus depuis lundi, en repoussant une tentative de la police de les faire sortir.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta

Le Parlement européen a adopté mercredi, à une très large majorité, un nouveau paquet législatif visant à mieux contrôler les transactions. La nouvelle législation prévoit notamment la limitation à 10.000 euros des paiements en espèces au sein de l’Union européenne. Cette limite est déjà plus restrictive en Belgique, où elle est de 3.000 euros pour les biens et services. Dans d’autres États, comme l’Autriche ou l’Allemagne, les paiements en cash restaient jusqu’ici illimités.

Le parlement européen (archive)

Un manifestant palestinien a été abattu par les troupes d’occupation mardi lors d’affrontements au Sud-est de Ramallah en Cisjordanie occupée. Trois autres manifestants ont été blessés. Parallèlement, l’armée israélienne a capturé trois personnes à Naplouse, alors que des affrontements avaient été signalés dans la région. La première a été arrêtée chez elle dans le camp de réfugiés de Balata à Naplouse. La seconde a été arrêtée suite un raid des forces d’occupation sur un bâtiment du centre-ville. Une troisième a été arrêtée a un check-point au sud de la ville. Deux autres personnes ont également été capturées à Hébron.

À Gaza, quatre commandos israéliens (une capitaine et trois caporaux) ont été tués hier dans les combats. Le gouvernent israélien a annoncé le retrait de ses forces du sud de la bande, notamment de la ville de Khan Younès où des combats acharnés avec la résistance s’étaient déroulés. L’objectif annoncé est de donner du repos aux soldats avant de déclencher l’invasion de Rafah où 1,5 millions de Palestinien·nes se sont réfugié·es pour fuir les attaques israéliennes.

Affrontements en Cisjordanie (archive)

Affrontements en Cisjordanie (archive)