Au neuvième jour du soulèvement en Nouvelle-Calédonie, 90 barrages ont été dégagés par les forces de l’ordre mais il en reste de très nombreux autres et si la police ne maintient pas une présence sur les sites dégagés, les barrages son rétablis après son départ. Le président français Macron s’est rendu sur place et très peu de temps après l’annonce de sa venue, le réseau de l’île a été la cible d’une cyberattaque d’une force inédit. Les forces de l’ordre exfiltrent les touristes bloqués sur l’île depuis plusieurs jours. Des incendies restaient visibles en plusieurs secteurs de l’agglomération de Nouméa, dont la zone industrielle de Ducos. Signe de la difficulté à reprendre en main la situation sécuritaire, l’aéroport international de l’archipel restera fermé aux vols commerciaux jusqu’à samedi matin. Les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence sont maintenues : couvre-feu nocturne, interdiction des rassemblements, du transport d’armes, de la vente d’alcool et l’interdiction de Tik-tok. De nouveaux renforts, y compris blindés, sont attendus sur l’île. 3000 forces de sécurité et 130 membres du GIGN et du RAID sont également déployés. le dernier bilan de l’action des forces de l’ordre s’élève à 281 personnes interpellées. 

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Huit jours après le début du soulèvement kanak en réaction à une réforme constitutionnelle, le gouvernement français a décidé de mobiliser « pour un temps » des militaires afin de protéger les bâtiments publics (photo) et de renforcer les policiers et gendarmes. La pays est toujours couvert de barricades. Huit jours après le début du soulèvement kanak en réaction à une réforme constitutionnelle, le gouvernement français a décidé de mobiliser « pour un temps » des militaires afin de protéger les bâtiments publics et de renforcer les policiers et gendarmes. De premiers vols d’évacuation doivent avoir lieu mardi 21 mai pour exfiltrer des touristes coincés sur l’île depuis plusieurs jours.

Le parquet de Nouméa a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête visant « des commanditaires » du soulèvement, dont certains membres du CCAT, la Cellule de Coordination des Actions de Terrain, un collectif indépendantiste créé fin 2023, pour mobiliser contre la réforme du corps électoral.

 

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Ces dernières semaines, quatre agences d’architectes parisiennes impliquées dans la contruction de prisons et CRA (centres de rétention administrative), ainsi que les halls des immeubles où vivent leurs patrons, ont été attaquées (tags, vitres brisées, serrures bloquées…).  Contre des contrats pouvant dépasser le million d’euros, ils ont dessiné les plans de CRA où, chaque année, des milliers de personnes subissent l’enfermement et tout ce qui va avec, avant de se faire expulser, pour une partie d’entre eux.

La lecture de leur site internet ou des leurs interviews est un florilège d’hypocrisie. Ainsi Valero Gadan Architectes & Associés,  met en avant leur « valeurs humanistes » alors qu’il est impliqué dans la construction du Cra d’Olivet, inauguré le 5 février, qu’il a bâti cinq commissariat et a candidaté à la construction de deux Cra, d’une prison, de quatre autres structures pénitentiaires (S.A.S. et Q.S.L.) et de quatre autres commissariats. Ainsi ACME Architecte & Conseil, impliqué dans la construction à venir du Cra de Goussainville, dont les patrons affirment que « l’architecture n’est pas une machine mais qu’elle doit fonctionner comme un être vivant ». Ainsi ECDM, impliqué dans la reconstruction du Cra de Vincennes en 2010, détruit à la suite d’une révolte des retenus, qui prétend que ce contrat aurait fait « débat » au sein de l’agence et a ébranlé leur « bonne conscience », mais qu’ils l’ont accepté parce qu’il souhaitaient « faire en sorte que les gens soumis à la rétention soient accueillis de façon décente ». Ainsi enfin  Renaud de La Noue Architecte, impliqué dans la construction du Cra de Plaisir, inauguré en 2006 qui déclare sur son site, au sujet du Commissariat-CRA de Plaisir, « Commissariat de Plaisir. Le nom nous a plu. (…) C’est un lieu où des impératifs de sécurité, explicites et parfois caricaturaux, se heurtent souvent à nos principes humanistes par nature implicites. »

La révolte du CRA de Vincennes

Un homme est mort et deux autres ont été blessés samedi 18 mai en Kanaky/Nouvelle-Calédonie dans un échange de coups de feu sur un barrage érigé par des Kanaks dans le nord de la grande île. Les tirs ont été échangés quand deux Caldoches (Calédoniens d’origine européenne) ont voulu passer un barrage érigé par des indépendantistes. L’un d’eux est mort, l’autre a été blessé, ainsi qu’un Kanak. Ce décès porte à six le nombre de morts depuis le début, lundi, du soulèvement provoqué par le vote d’une réforme électorale à Paris – deux gendarmes et quatre civils, trois Kanaks et un Caldoche.

Vendredi, 1 000 renforts sont arrivés, en plus des 1 700 déjà déployés et le dégagement de la route, d’une soixantaine de kilomètres, entre Nouméa et son aéroport international a débuté dimanche matin. Sur cet axe stratégique, l’Etat a lancé une vaste opération de 600 gendarmes, dont une centaine de membres du GIGN. La soixantaine de barrages érigés par des indépendantistes ont été percés, mais l’axe est loin d’être accessible car les épaves de voitures, le bois et la ferraille brûlés restent en place et la voirie est abîmée à plusieurs endroits.

Les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence sont maintenues, à savoir le couvre-feu entre 18 heures et 6 heures, l’interdiction des rassemblements, du transport d’armes et de la vente d’alcool, et le bannissement de l’application TikTok. La réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres vise à élargir le corps électoral lors des scrutins provinciaux, au risque de marginaliser encore plus le peuple autochtone kanak. Adopté mercredi par les députés, après les sénateurs, le texte doit encore être voté par les parlementaires réunis en Congrès, à une date non déterminée.

Dix militants kurdes ont été arrêtés lors de descentes de polices  mobilisant une cinquantaine de policiers dans le centre de Paris mais aussi à Drancy et à Villiers-le-Bel dans la matinée du 15 mai. Ces arrestations ont été opérées dans le cadre de l’enquête sur les heurts qui ont eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à la fin du mois de mars. Une trentaine de personnes avaient manifesté le 27 mars au terminal 1 de Roissy contre l’expulsion d’un réfugié kurde, expulsé malgré la certitude qu’il serait arrêté en Turquie. L’intervention violente de la police contre les manifestants a provoqué des heurts (voir notre article). Le parquet de Bobigny avait confié l’enquête à la police des frontières.

L’état français a procédé ces dernières semaines à plusieurs expulsions de plusieurs réfugiés politiques kurdes qui, à leur arrivée en Turquie, ont immédiatement été emprisonnés, comme Firaz Korkmas, Mehmet Kopal (voir notre article) et Serhat Gültekin,

Vendredi 24 mai à 19h à Toulouse (salle San Subra – métro Saint Cyprien), le Secours Rouge Toulouse organise une rencontre avec Shain Morisse et Gwenola Ricordeau à l’occasion de la parution de « Brique par brique, mur par mur. Une histoire de l’abolitionnisme pénal » (Lux Editeur).

« Il y a d’abord une évidence: les services que les prisons sont censées rendre ne compenseront jamais les torts qu’elles causent. Depuis les années 1960, ce constat d’un immense gâchis a amené un vaste mouvement à œuvrer à l’abolitionnisme pénal: en finir avec toutes les prisons, mais aussi avec les autres institutions qui forment le système pénal, comme la police et les tribunaux. Ce projet politique poursuit ainsi un objectif ambitieux : rendre vraiment justice aux victimes et répondre à leurs besoins, en plus de prévenir les violences systémiques et interpersonnelles.

En prenant appui sur les trajectoires transnationales des mouvements politiques qui ont mis au cœur de leur démarche la critique radicale du système carcéral et judiciaire, cet ouvrage, le premier du genre en langue française, offre une documentation indispensable pour inspirer les luttes contemporaines. »

« L’Offensive » une organisation écologiste révolutionnaire prônant la démocratie directe, fait l’objet depuis plusieurs mois d’un harcèlement de l’extrême-droite et de la police. Ce harcèlement se traduit d’une part par du vandalisme récurant contre son local (comme par exemple, le 30 avril où la façade a été recouverte d’un tag néo-nazi et la vitrine brisée) et d’autre part par une surveillance policière particulièrement serrée. Le 4 mai, un palier a été franchi avec l’arrestation d’un militant de l’organisation. Il était accusé d’avoir participé à une action antifasciste la veille contre une soirée de l’Union des droites. Cette opération policière particulièrement réactive a été réalisée à la suite d’une accusation de Aurélien Verhassel, un leader d’extrême droite bien connu (gérant le bar/local fasciste « la Citadelle »).  Le militant est sorti libre de sa très longue garde à vue et totalement blanchi des accusations portées contre lui.

Logo de L'Offensive

Logo de L’Offensive

Le président de Aix Marseille Université – (AMU), à convoqué pour sanction disciplinaires deux étudiants du Comité de Lutte-AMU pour avoir distribué des tracts contre le génocide à Gaza et la collaboration d’AMU avec l’armée française et ses guerres impérialistes. Le président a constitué un dossier politique a leur encontre, où figure notamment l’occupation du campus Aixois durant le mouvement retraites en soutien aux raffineurs grévistes interpelés chez eux et mis au travail forcé. Sur la même période le président à par ailleurs interdit la tenue d’une conférence au sujet de la Palestine, animée par le porte parole de l’Union Juive pour la Paix, Pierre Stambul. Le rassemblement de soutien aux étudiants mobilisés sera le 13 mai à partir de au siège de l’AMU, à Marseille.

 

Une cinquantaine de pays ont déjà accepté d’aider la France à sécuriser les Jeux olympiques en y envoyant des forces de l’ordre. Un total de 2 500 policiers et gendarmes étrangers est attendu en France en amont et durant les compétitions, dont des militaires belges (voir notre article) et polonais (voir notre article). A ces pays vient de s’jouter le Maroc. Suite à la rencontre entre les ministres de l’intérieur marocains et français à Rabat, le 12 avril dernier (photo), il a été décidé que des policiers marocains patrouilleront avec les forces de l’ordre dans l’Hexagone, et que des démineurs seront affectés sur les sites où se dérouleront les compétitions. La ville de Saint-Etienne, où jouera l’équipe marocaine U23 de football – les moins de 23 ans –, est notamment concernée. Rien n’a encore filtré sur la taille du contingent marocain.

 

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Le recteur de l’université de Glasgow, le Dr Ghassan Abu Sittah, qui a passé 43 jours à soigner à Gaza, notamment dans l’hôpital al-Chifa, devait participer à un colloque au Sénat, organisé par la sénatrice écologiste Raymonde Poncet Monge pour exposer son expérience de médecin à Gaza depuis l’offensive israélienne. Il a décollé de Roissy pour rentrer à Londres samedi soir sans avoir pu entrer en France en raison d’une “fiche d’interdiction de l’espace Schengen” émise par l’Allemagne. Mi-avril, le Dr Abu Sittah s’était vu interdire d’entrer en Allemagne, tout comme l’ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. Tous deux devaient participer à un “Congrès palestinien” à Berlin auquel la police allemande avait mis un terme une heure après son démarrage. Questionnées au sujet de M. Varoufakis, des autorités allemandes avaient justifié cette mesure par leur volonté “d’empêcher toute propagande antisémite et anti-israélienne”.