Ali Razini et Mohammad Moghiseh, deux juges iraniens de la Cour Suprême iranienne ont été abattus ce samedi 18 janvier dans l’enceinte de la Cour suprême à Téhéran. L’assassin s’est donné la mort par la suite.

Ali Razini et Mohammad Moghiseh ont été tués après qu’un homme armé est entré dans le tribunal de la capitale Téhéran, samedi matin. Les deux juges ont participé à la répression des opposants au gouvernement iranien depuis les années 1980. Ils comptaient parmi les membres les plus importants des commissions qui ont massacré les manifestants kurdes et baloutches en Iran et exécuté des milliers de prisonniers politiques au cours des dernières décennies. Mohammad Moghiseh avait présidé de nombreux procès politiques, notamment ceux impliquant des partisans du Mouvement vert en 2009. Il était sous le coup de sanctions de l’Union européenne et des États-Unis pour violations des droits de l’homme. Razini avait occupé de nombreux postes importants au sein du système judiciaire et avait été accusé par l’opposition iranienne d’être impliqué dans une série d’exécutions extrajudiciaires de prisonniers politiques en 1988.

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L’armée d’occupation a arrêté au moins 35 Palestiniens lors de nouvelles incursions militaires en Palestine occupée. Parmi les détenus figurent d’anciens prisonniers arrêtés lors de raids ciblant Hébron, Naplouse, Tulkarem, Jénine et Salfit. De nombreux Palestiniens ont été interrogés  par les soldats israéliens avant d’être libérés. Ces nouvelles arrestations portent à plus de 14 300 le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne en Palestine occupée depuis octobre 2023, y compris ceux libérés après leur arrestation. Ce chiffre ne comprend toutefois pas les arrestations dans la Bande de Gaza, où les nombres sont estimés à plusieurs milliers.

Amir Reisiyan, l’avocat de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi, a annoncé que la Cour suprême iranienne avait confirmé la condamnation à mort de sa cliente. Dans une déclaration sur son compte de médias sociaux, l’avocat a indiqué que les documents soumis à la Cour pour la défense de Pakhshan Azizi ont également été rejetés.
Le 23 juillet, accusée d’être membre du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), elle sera condamnée à la peine de mort par pendaison pour « rébellion armée contre le système » (voir notre article). Son dossier a ensuite été transmis à la Cour suprême.
Début août 2024, Aziz Azizi (le père de Pakhshan), Parshang Azizi (sa sœur) et Hossein Abbasi (son beau-frère) ont été condamnés dans une affaire commune avec Pakhshan Azizi. Chacun d’entre eux a été condamné par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran à un an de prison pour avoir « aidé un criminel à se soustraire à son procès et à sa condamnation ». Le 26 septembre, la cour d’appel a confirmé ces décisions. Aziz Azizi, Parshang Azizi et Hossein Abbasi avaient été arrêtés en même temps que Pakhshan Azizi, puis libérés sous caution.

Le nombre de prisonniers morts depuis le début du génocide à Gaza est au minimum de 54, mais les proches des prisonniers sont convaincus qu’il existe des décès dissimulés par l’État d’occupation. La mort de la plupart des prisonniers de la Cisjordanie qui ont été autopsiés ont clairement montré que la cause de leur mort était soit la torture, soit la négligence médicale délibérée, ou les deux. Cependant, les mauvais traitements infligés aux prisonniers de Gaza sont plus sévères, plus brutaux et plus violents.
La majorité des captifs sont couverts de plaies et de furoncles en raison de l’infection par la gale. De nombreux prisonniers sont dans des sections de tentes, où les températures glaciales aggravent leurs souffrances. Les témoignages reflètent tous un schéma cohérent d’abus violents, visant spécifiquement les détenus de Gaza, comme le fait d’avoir été enchaînés, les yeux bandés et privés de mouvement 24 heures sur 24 pendant des jours et parfois des semaines, d’avoir été roués de coups, aspergés d’eau bouillante et d’urine.

Mardi 7 janvier, Laila Soueif, la mère de l’activiste égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, a entamé son centième jour de grève de la faim pour protester contre l’emprisonnement prolongé de son fils. Elle a exhorté le gouvernement britannique à agir davantage pour obtenir la libération de ce dernier.

En septembre 2019, le célèbre blogueur prodémocratie de 43 ans avait été arrêté après avoir partagé un texte sur la torture dans les geôles égyptiennes et avait protesté contre son incarcération par une grève de la faim en 2022 (voir article ici

La famille de Mme Soueif affirme que depuis le 29 septembre 2024, elle survit avec «seulement du café noir, de la tisane et trois paquets de sels de réhydratation par jour». Alaa Abdel Fattah devait être libéré ce jour-là après avoir purgé sa peine de cinq ans. Mais les deux années passées en détention provisoire n’ont pas été prises en compte, et Abdel Fattah est resté en prison depuis.

Deux ans après le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à cause d’un voile « non-conforme » à la charia et le déclenchement du mouvement «Femme, Vie, Liberté» ( voir article ici ), le régime iranien a exécuté 31 femmes au cours de l’année 2024, soit le plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans.

Selon l’ONG Iran Human Rights : « L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l’inégalité entre les sexes profondément ancrées au sein du système judiciaire»

Un nombre inconnu de femmes attendent toujours la peine de mort, leur vie étant en danger à tout moment. Parmi elles figurent les militantes kurdes Warisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui sont dans le couloir de la mort (Voir article ici et ici)

Rapport complet en lien ( ici

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Le 19 décembre, une audience s’est tenue dans le cadre de la procédure à l’encontre de Sharifeh Mohammadi. Cette audience fait suite à l’annulation de sa condamnation annoncée le 12 octobre 2024. Lors de l’audience, faite en partie en ligne, Sharifeh Mohammadi a dû se défendre contre les accusations portées contre elle.  Le 22 décembre, elle et Pakshan Azizi, une autre prisonnière politique kurde, ont été autorisée à rencontrer leur famille lors d’une visite d’une heure. Le 31 décembre, Sharifeh Mohammadi, souffrant d’une infection au pied non soignée et qui se propageait, a finalement pu être transféré pour un traitement médical externe.

26 décembre, 13 membres du « Front Marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation » ont été condamnés par le tribunal de Salé à 6 mois de prison avec sursis et 2000 dirhams d’amende ( +/- 190 euros )  pour « participation à une manifestation non autorisée », un rassemblement avait eu lieu devant un magasin Carrefour le 25 novembre 2023 dans le cadre de la campagne internationale de boycott de la multinationale en raison de sa complicité avec le génocide en cours en Palestine. Ces nouvelles condamnations ne sont pas isolées, début décembre, la justice marocaine condamnait Ismaïl Lghazaoui, ingénieur agronome et membre actif de BDS Maroc, à un an de prison ferme et 5000 dirhams d’amende ( +/-475 .euros ) en raison de sa participation aux mobilisations contre la normalisation entre le régime marocain et l’Etat d’Israël. ( voir article ici )


24 décembre 2024, Israël a prolongé la détention administrative de Khalida Jarrar pour une période de six mois supplémentaires. Son isolement carcéral a été prolongé jusqu’au 22 janvier 2025. Elle est détenue dans des conditions extrêmement difficiles dans une cellule de 2 mètres sur 1,5 mètre et un manque chronique de produits d’hygiène, de vêtements et de nourritures adaptées à ses problèmes de santé ( voir article ici )

Le principal changement de ces derniers jours est qu’après avoir repoussé, en lui infligeant des lourdes pertes, l’ANS dans ses tentatives de passer à l’Est de l’Euphrate, les Forces Démocratiques Syriennes sont passées à leur tour à l’offensive. Elles ont établi de nouvelles têtes de pont sur la rive Ouest, et repris plusieurs localités perdues il y a deux semaines (sur la photo – deux combattants des SDF sur un char pris à l’ANS). Il semblerait que les forces turques soient intervenues aujourd’hui directement sur le terrain, pour aider leurs supplétifs en difficulté. Les bombardements turcs par avions, drones et artillerie, meurtriers, ne cessent pas tandis que les USA tentent toujours de négocier un cessez-le-feu et ont augmenté leurs effectifs sur place. Les puissances occidentales et la Turquie ont ouvert des négociations avec le nouveau pouvoir islamiste de Damas.