Lundi 17 novembre en Martinique, un tribunal a prononcé la relaxe des neuf militants qui avaient déboulonné en mai 2020 les statues du colon d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais, tandis que ceux poursuivis pour la statue de Victor Schoelcher ont été reconnus coupables, mais sans condamnation (voir notre article). Pour les militants, ces actions de « déchoukaj » sont une contestation du récit colonial français et ce déboulonnage a été défendu comme un acte légitime par les anticolonialistes martiniquais.

Teuta Hoxha, l’une des « Filton 24 » incarcérés au Royaume-Uni pour une action directe visant l’entreprise israélienne Elbit en 2024, est en détention préventive. Au côté de 5 autres prisonniers, elle mène une grève de la faim collective et tournante contre la criminalisation de Palestine Action, pour la libération de tous les prisonniers pro-palestiniens et pour exiger la fin de la coopération britannique avec Elbit Systems (voir notre article). Entre sa première grève de la faim d’août 2025 et celle-ci, Teuta Hoxha a publié une déclaration dont nous publions un extrait (voir ici) :

[…] La stratégie employée par l’État a fait de nous des cibles à l’intérieur même des prisons. Nous sommes les souffre-douleur de la proscription [de Palestine Action].

Nous avons été licenciés, on nous a refusé des emplois, on nous a traités de terroristes, on nous a harcelés par des gardiens, nos visites ont été annulées, notre courrier bloqué, et j’ai dû entamer une grève de la faim de 28 jours pour obtenir ce dont j’avais besoin. Nos demandes de mise en liberté sous caution ont été systématiquement rejetées, et mes coaccusés masculins sont détenus dans des conditions insalubres et déprimantes. Mais l’affaire des 24 de Filton doit être replacée dans un contexte plus large.

On ne nous dit peut-être pas grand-chose en tant que prisonniers, et nous sommes souvent les derniers à être informés de ce qui nous concerne, mais ce qui est clair comme de l’eau de roche, c’est que ce qui est criminalisé, ce n’est pas « l’extrémisme », mais l’identité palestinienne elle-même.

Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a saisi la justice après que l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré, dans une chronique diffusée sur Radio Nova, a qualifié la police et la gendarmerie françaises de « violeurs », « meurtriers » et d’institutions « structurellement violentes et racistes » en les comparant à « Daesh avec la sécurité de l’emploi ». Le ministre a jugé ces propos « inqualifiables », tandis que Radio Nova a défendu la satire au nom de la liberté d’expression. Barré s’appuyait notamment sur l’affaire de policiers mis en examen pour viol à Bobigny et sur les images récemment diffusées de l’intervention de gendarmes à Sainte-Soline en 2023.

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Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la prison de Dinslaken le 15 novembre dernier pour soutenir l’antifasciste Emmi (voir notre article). Elles ont joué ses chansons préférées, transmis des messages de proches et communiqué avec certaines détenues. Emmi a entendu le rassemblement, mais n’a pas pu le voir puisqu’elle est détenue dans la partie basse de la prison. Dans les déclarations finales, ses soutiens ont appelé à sa libération et à celle de toutes les personnes incarcérées.

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Zehra Kurtay est une journaliste et militante révolutionnaire turque, emprisonnée en Turquie pour ses activités politiques et affectée par une grève de la faim qui lui a laissé des séquelles neurologiques. Exilée en France depuis 2007 pour échapper à la répression, elle fait aujourd’hui face à une Obligation de Quitter le Territoire Français (voir notre article). Son statut de réfugiée ayant été annulé, elle a entamé une grève de la faim pour dénoncer la décision française et demander la reconnaissance de son droit d’asile. À l’occasion de son 150e jour de grève de la faim, ses soutiens organisent une marche le samedi 29 novembre à 19H30 au départ du 11 Square Alban Satraque (75010 Paris) avec la présence de Grup Yorum.

Né en 1943, Jamil Abdullah al-Amin est une figure historique du mouvement des droits civiques aux États-Unis et a été président de la SNCC (Student Nonviolent Coordinating Committee) et ministre du Black Panther Party dans les années 60. Condamné en 2002 pour la mort d’un policier, il purge une peine à perpétuité.  Avec une profonde tristesse, son collectif de soutien annonce qu’il n’aurait plus qu’environ trois mois à vivre alors que sa tumeur cancéreuse au visage a été gravement négligée par l’administration pénitentiaire. Engagé toute sa vie dans le mouvement révolutionnaire africain-américain, il ne reçoit plus aucun courrier depuis plus de deux mois et demi. Un appel est lancé à toutes et tous pour lui envoyer des lettres manuscrites de soutien afin de rappeler à la prison qu’il n’est pas oublié.

L’adresse pour lui écrire : Jamil Abdullah Al-Amin · FMC Butner · P.O. Box 1600 · Butner, NC 27509 · USA

Vendredi 14 novembre, lors d’une rencontre de travailleurs de l’aéronautique mobilisés contre le génocide en Palestine, les participants ont affirmé leur solidarité avec les 33 prisonniers pro-palestiniens au Royaume-Uni qui sont détenus suite à des actions contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems (voir notre article). En particulier, ils ont apporté leur soutien aux 6 prisonniers actuellement en grève de la faim contre la complicité du Royaume-Uni avec Elbit Systems et pour la liberté de tous. Cette soirée avait lieu à l’UL CGT du Mirail et elle était co-organisée par Stop Arming Israël France, le Comité de soutien à la Palestine 31 et des syndicalistes de la CGT du secteur.

Le 12 novembre, des émeutes ont éclaté dans le centre d’accueil de migrants du village grec de Klidi, près de la frontière bulgare, après une montée des tensions et des tentatives d’évasion. Un groupe de résidents a tenté d’ouvrir la clôture du camp, en réaction au refus des autorités d’approuver leurs demandes d’asile. La police est violemment intervenue pour interrompre la mobilisation. Vingt-neuf migrants — principalement égyptiens — ont été arrêtés, dont trois accusés de tentative d’évasion.

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En janvier 2019, six jeunes (quatre majeurs et deux mineurs) ont été arrêtés à Saragosse lors d’une manifestation antifasciste contre un meeting de Vox. Ils ont été accusés de trouble à l’ordre public et d’atteinte à l’autorité. La justice leur a infligé des peines sévères : quatre ans et neuf mois de prison chacun, des amendes et des frais de justice pour un total de 200 000€, et de la probation pour les mineurs. Grâce à l’importante mobilisation, le gouvernement espagnol a amnistié deux d’entre eux le 23 septembre 2025 : Francisco Javier Aijón (« Javitxu ») et Adrián Latorre qui avaient déjà passé respectivement 491 et 526 jours en prison. Les deux autres prisonniers politiques antifascistes, Imad et Daniel, restent incarcérés sans qu’aucune explication ne justifie pourquoi la même mesure ne leur a pas été appliquée. Samedi 1er novembre, environ 1 000 personnes ont défilé pour leur libération dans le centre de Saragosse, répondant à l’appel de la plateforme « Liberté 6 de Saragosse », alors qu’une nouvelle manifestation est organisée le 20 novembre prochain par la Coordination antifasciste de la capitale aragonaise à l’occasion des 50 ans après la mort de Franco.

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La police métropolitaine de Londres a annoncé qu’elle allait intensifier l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale en temps réel (Live Facial Recognition, RFL), n’ayant signalé aucune arrestation suite à une fausse alerte au cours des douze derniers mois. Entre septembre 2024 et septembre 2025, 962 personnes ont été arrêtées après le déploiement de la RFL, a indiqué la police. Bien qu’aucune arrestation n’ait eu lieu suite à une fausse alerte, dix personnes – dont huit personnes noires – ont été identifiées à tort par le système. Quatre d’entre elles n’ont pas été interpellées et les autres ont été interrogées par les agents pendant moins de cinq minutes. La police métropolitaine affirme que le déploiement de la RFL avait conduit à plus de 1 400 arrestations au total, dont plus de 1 000 personnes ont été inculpées ou ont reçu un avertissement. Parmi ces personnes figuraient celles recherchées par la police ou les tribunaux, ainsi que les personnes ayant enfreint les conditions imposées par un tribunal.