Ce lundi un groupe d’experts européens a débarqué à Bruxelles pour s’assurer que la Belgique respecte bien la réglementation en matière de fichage des citoyens. Parmi les fichers suspects, la fameuse BNG (Banque de données nationale générale) alimentée par 40.000 policiers locaux et fédéraux. Le projet d’arrêté royal dit ‘BNG’ est toujours en rade sur la table du gouvernement. Cet arrêté-loi donne davantage de pouvoir aux services de police pour recueillir, traiter et stocker un multitude de données à caractère personnel (opinions politiques, orientation sexuelle, etc.). La BNG contient déjà plus de 11 millions de ‘faits concrets’, 1,6 millions de personnes, 1,8 millions de véhicules, 15.000 organisations,…

L’année passée, 159 personnes ont écrit à la Commission de la vie privée (CPVP), le seul organisme pouvant accéder à ces fichiers. Dans le cas des données policières, la commission peut vérifier, rectifier voire exiger l’effacement des données, mais elle ne peut communiquer le produit de ses recherches au demandeur. En 2008, 57% des contrôles effectués ont amené à un effacement total des données, 17% à un effacement partiel, 17% à une conservation intégrale. Dans 5% des cas, le demandeur n’était pas dans la BNG. Ces statistiques montrent que la BNG regorge d’informations qui, même aux yeux d’une institution aussi benoîte que la CPVP, n’ont (plus) rien à y faire. Les statistiques ne donnent aucune idée de la fiabilité des infos de la BNG. Rappelons qu’en France, la Commission Nationale informatique et Liberté (CNIL) a relevé jusqu’à 83% d’erreurs dans les fichiers policiers en 2008.

Depuis le début de l’année, les américains traversant la frontière par voie terrestre ou marine (mais pas aérienne) ont pu utiliser le passeport United States Passport Card (également appelée ‘PASS Card’), qui contient une puce RFID dont les données sont lisibles jusqu’à 50 mètres. Cette carte était censée sécuriser et accélérer le passage de la frontière. Toutefois, des chercheurs ont découvert que les tags RFID utilisés étaient des modèles Class One Generation Two, qui, bien que moins onéreux ne sont pas sécurisés, et des hackers ont déjà réussi quelques piratages spectaculaires.

Rappelons que 720.000 passeports à puce RFID, délivrés en Belgique entre fin 2004 et juillet 2006, n’étaient tout simplement pas cryptés. Il suffit donc d’un lecteur de puces RFID du commerce pour accéder à leur contenu, à 10 cm de distance. Ce qui peut se faire en toute discrétion et en quelques secondes n’importe où. Comme si cette gaffe ne suffisait pas, le passeport RFID belge contient un ingrédient de plus que ses confrères européens: la signature du titulaire. Donc, 720.000 belges disposent d’un passeport prêt à confier au premier hacker venu toute l’information qu’il contient en page 2, photos de face et signature comprises.

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A l’appel du CRER, entre 10 et 15 personnes s’étaient rendues au 127bis pour apporter un message de solidarité aux victimes de la politique d’immigration Belge. Deux groupes de médias couvraient l’action : l’agence Belga et deux journalistes avec une caméra de Indymedia.be.

Le fait le plus marquant était le déploiement des forces de police au début, à la gare de Nosseghem : on pouvait dénombrer au moins une dizaine de véhicules, camionnettes et voitures avec à l’intérieur des gorilles anti-émeutes ; casques et boucliers compris, plusieurs flics en civil mais aussi des barrages et routes coupées. Une fois arrivés devant le centre fermé une deuxième rangée de flics bloquait l’accès à la petite ruelle le long du centre.

Manifestation de sans-papiers

Manifestation de sans-papiers

Une manifestation a eu lieu samedi à Athènes pour réclamer la libération des personnes interpellées et détenues au cours des violents incidents de décembre dans la capitale grecque, qui avaient suivi la mort d’un adolescent tué par un policier.

Libération des détenus‘ ou ‘Le soulèvement se poursuit‘ disaient les banderoles des manifestants qui se sont rassemblés à l’appel de diverses formations de gauche. ‘Des dizaines de jeunes, seize grecs et plus d’une trentaine d’immigrés, restent en détention provisoire avec des accusations montées de toutes pièces‘, a déclaré dans un tract le ‘Comité de solidarité avec les détenus du soulèvement de décembre’. La mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle dans un quartier du centre d’Athènes le 6 décembre, a déclenché une série d’affrontements quotidiens entre jeunes et policiers pendant plus de deux semaines dans la capitale grecque et d’autres villes du pays, au cours desquels plusieurs magasins et banques ont été incendiés.

Pascal a été blessé au pied par une grenade assourdissante lancée par les forces de l’ordre lors de la manifestation gréviste du 29 janvier. Mis au secret le temps d’une enquête de l’IGPN, et pour mieux subir les pressions policières, ce n’est que 15 jours après la manifestation que l’on a pu établir le contact avec Pascal. Son état reste très préoccupant, et il va avoir besoin de solidarité pour obtenir des réparations, et que la vérité sur la violence policière soit établie.

Il a participé à la manifestation le 29 janvier, parce que précaire, ‘ne pouvant pas vivre avec le R.M.I, révolté des milliards versés aux banques alors que Sarkozy refuse d’augmenter les salaires et minima sociaux’ a-t-il déclaré à ses visiteurs. Une fois arrivé à la fin de la manifestation, il rentre chez lui. Ensuite, il est reparti faire des courses dans un supermarché proche. Lorsqu’il sort du magasin, il voit les affrontements. Il s’approche, rencontre sa soeur et lui conseille de s’éloigner. Un objet tourbillonnant, glissant sur la chaussée lui arrive dans les pieds. Ensuite, perte de connaissance.

Le diagnostic à son arrivée à l’hôpital est sévère. Il lance un appel pour tout faire pour qu’on lui sauve le pied. C’est ce qui a été engagé. Depuis, il a subi cinq interventions chirurgicales, dont encore une hier durant laquelle il a perdu un deuxième orteil. Il doit encore subir au moins trois autres interventions chirurgicales, puis une greffe de peau et de chair, puis de la rééducation…

La Police des polices est venue l’interroger, ses vêtements ont été mis sous scellés pour analyse, le logement de ses parents a été perquisitionné pour recherche d’explosifs, de détonateurs… A sa demande de renseignements concernant l’arme utilisée le condamnant à vie on lui répond ‘qu’en cas de guerre civile, ce type d’arme est utilisé’.

Pascal a pour sa part déposé une plainte. Il a reçu le récépissé du dépôt de plainte.

La Deuxième Section de la Salle du Pénal de l’Audience Nationale a condamné, comme le Ministère public le sollicitait, à 60 ans de prison Ferdinand Silva Sande, un ancien dirigeant des GRAPO pour la tentative d’attaque du siège de la Banque d’Espagne à Saint-Jacques-de-Compostelle, attaque qui a coûté la vie le 10 mars 1989 à deux agents de la Garde civile. Selon la presse espagnole, Silva Sande aurait collaboré avec la justice en mettant en cause le PCE(r) et son secrétaire général.

Compte-rendu d’audience du 9 février à la Cour d’Appel d’Orléans à 14h le 9 février. Un joli petit épisode de la justice de classe.

Mathilde, ainsi que quelques amis militants de Tours, arrivent à l’audience. Ici et là, quelques flics en civil surveillent le petit groupe. Une vingtaine de personnes, en majorité des étudiants de la fac d’Orléans, sont venues manifester leur soutien sous le regard hostile des flics en tenue venus en renfort.

Le procès est une humiliation, tant pour Mathilde que pour les militants présents. Aucune présomption d’innocence de la part des juges, ils boivent les paroles de la déposition de l’officier de la BAC (évidemment absente) qui accuse Mathilde de s’être ‘rebellée avec violence’ lors de l’arrestation d’Antoine. Mathilde reste sur sa position en maintenant qu’elle n’a fait que crier lors de cette interpellation pour alerter des manifestants mais conteste toutes les accusations de rébellion ou d’entrave physique aux policiers lors de cette arrestation. ‘Pourquoi crier? Vous n’étiez pas concernée!’ intervient le juge qui laisse à peine le temps de répondre à Mathilde, la coupant systématiquement lorsqu’elle tente de parler. Le juge ne cesse de poser des questions personnelles ou totalement étonnantes: ‘Quelle était le modèle de la voiture?’, ‘Comment était-elle garée?’, ‘Quel est votre but professionnel?’, ‘Que font vos parents dans la vie?’, ‘Avez-vous des frères et soeurs?’. Une fois ce passionnant interrogatoire fini, l’avocat des parties civiles demande si Mathilde soutient toujours qu’elle a crié pour prévenir les étudiants qu’ils allaient ‘disparaître’. Elle reste sur cette déposition et au juge qui lui demande si elle avait peur qu’ils soient ‘tués’, elle ne peut que répondre qu’elle devait prévenir leurs camarades qu’ils allaient disparaître en garde-à-vue, disparaître de la vue de leurs proches, ce qui est effectivement le cas quand on se retrouve 20h ou 39h en garde-à-vue. Ni une ni deux, le juge se voit forcé d’intervenir, insistant sur le fait que ‘nous sommes dans un état de droit’, qu’il n’est pas possible d’imaginer que l’on puisse disparaître après une arrestation, que la police est là pour nous protéger, qu’elle dramatise ‘sans doute cela dû à ses études de théâtre’, et qu’elle ferait bien d’aller voir dans le monde où de vraies dictatures existent. Les personnes présentes dans la salle sourient durant cette leçon de morale, ce qui vaut au juge de menacer ces ricaneurs de faire ‘le maître d’école’.

Au tour de l’avocat des parties civiles. On passe sur les attaques faites à Mathilde, disant qu’elle n’a pas l’air de bien se souvenir des faits et qu’elle risque à cause de sa ‘mauvaise mémoire’ de devenir une ‘intermittente de la mémoire’. Il revient sur le terme ‘militant’ employé, soulignant son étymologie: ‘venant du latin miles, militis ce qui veut dire soldat’, ‘ce sont donc des soldats et vous avez dans la salle une armée de soldats’ en comparant l’assistance solidaire… aux FARC (ça ne s’invente pas). Il revoit ses conclusions à la hausse en réclamant 1500 euros dont 1000 à titre de dommages et intérêts pour le préjudice moral subit pour sa cliente, et en appelle à la ‘gourmandise’ du procureur pour la peine. Le procureur décide, au nom des ‘erreurs de jeunesse’, de l’âge de Mathilde et de sa ‘naïveté’ de ne pas être plus gourmand pour que ça ne lui porte pas trop préjudice dans ses études et son avenir professionnel. Il réclame une amende de 400 euros.

Face à cela, l’avocate de Mathilde n’aura de cesse de s’insurger contre la toute puissance de la police et les droits bafoués des manifestants, insistant sur le caractère politique de ces arrestations, mais les juges, qui écoutaient quelques instants plus tôt avidement l’avocat des parties civiles, semblent tout d’un coup distraits et font comme s’ils ne comprenaient pas ce que dit l’avocate. Elle réclame la relaxe de Mathilde. Le jugement est mis en délibéré pour le 9 mars.