Les affrontements qui ont secoué le Kazakhstan cette semaine ont fait au moins 164 morts et 5.800 personnes ont officiellement été arrêtées. Rien qu’à Almaty, la capitale économique où se sont déroulées les émeutes les plus violentes, 103 personnes ont été tuées. Les autorités avaient jusque-là fait état de 26 manifestants et 16 membres des forces de sécurité tués et plus de 2.000 personnes blessées. La contestation a débuté en province dimanche dernier après l’augmentation des prix du gaz, avant de gagner des grandes villes, notamment Almaty, où la police a tiré à balles réelles sur les manifestants prenant d’assaut des bâtiments officiels.Un calme relatif semblait être revenu à Almaty depuis quelques jours, les policiers tirant parfois des coups de feu en l’air pour empêcher les habitants d’approcher de la place centrale de la ville.

Les militaires russes ont commencé à y être déployés jeudi pour appuyer le pouvoir en place en protégeant les bâtiments stratégiques et en épaulant les forces de l’ordre, dans le cadre d’un contingent multinational de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), un groupe composé de Moscou et cinq pays alliés.

Au début de l’année 2022, Chen Guojiang a été libéré. Cet ancien restaurateur est devenu livreur à moto en 2019 avait fondé un groupe WeChat appelé « Alliance pour les livreurs à moto au pays de l’anarchie » qui avait pour but de mettre en relation, d’organiser et de défendre les droits des livreurs. Chen s’exprimait fréquemment sur Weibo au sujet des conditions de travail précaires des livreurs et son groupe WeChat, qui avait 10.000 membres l’avait rendu de facto porte parole pour les quelque 7 à 10 millions de livreurs chinois, qui ont joué un rôle essentiel pendant les lockdowns du COVID-19.

Mais sa libération n’a en aucun cas signifié le relâchement du contrôle exercé sur les opposants de gauche ou du mouvement ouvrier en Chine. Six jeunes maoïstes du Fujian, arrêtés au printemps dernier par la police à Pingdingshan, dans le Henan, le 3 mai 2021, parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir « provoqué des querelles et des troubles », ont finalement été condamnés le 20 décembre à des peines allant jusqu’à deux ans de prison. Ils animaient plus de 20 comptes et 10 groupes de discussion WeChat, tout en exploitant un site Web. Selon les procureurs, les accusés avaient au total plus de 30 000 amis WeChat et « publiaient des articles qui salissaient l’histoire du parti ».

L’écrivain maoïste Yu Yixun a également été arrêté, et on est toujours sans nouvelle de Qiu Zhanxuan, président de la Société marxiste de l’Université de Pékin, qui a été détenu par la police à titre d' »avertissement » en 2018 alors qu’il allait célébrer l’anniversaire de Mao, puis à nouveau détenu en février 2019, après quoi il a enregistré une vidéo affirmant avoir été torturé pendant sa détention. Enfin, en avril 2019, il a disparu une troisième fois alors qu’il visitait un quartier d’usine « pour faire l’expérience de la vie des travailleurs ». On n’a plus entendu parler de lui depuis.

Policiers chinois

Comme chaque année, un appel a été lancé à manifester pour les droits des prisonniers de l’ETA le 8 janvier, mais en raison de la pandémie, et pour la deuxième année consécutive, la traditionnellement manifestations de masse (voir notre article sur la dernière en date) a été remplacée par 191 manifestations dans autant de villes du Pays basque pour demander la fin de la politique pénitentiaire d’exception pour les détenus et le transfert de tous ces derniers au pays. La moitié des prisonniers de l’ETA se trouvent toujours hors du Pays basque et que des mesures exceptionnelles continuent à s’appliquer à eux, tant en ce qui concerne le régime de détention qu’en ce qui concerne les libérations anticipées.

Le tribunal correctionnel de Tournai vient de prononcer l’acquittement de Nordine Saïd. Dans le cadre de la campagne « Pour une ducasse sans Blackface », il avait envoyé, au nom des « Bruxelles Panthères », en 2018, deux courriers aux autorités communales demandant l’annulation de la traditionnelle « sortie des nègres » raciste lors de la ducasse des Culants à Deux-Acren dans l’entité de Lessines. Suite à ces courriers, la « sortie des nègres » avait été annulée. L’ASBL Marché Nocturne des Culants avait porté plainte contre « Bruxelles Panthères » pour menace d’attentat et harcèlement… (voir ici l’historique de l’affaire). Pour le tribunal, les deux courriers de « Bruxelles Panthères » n’étaient pas un menace, le collectif y indiquait vouloir sensibiliser au racisme les participants à la ducasse des Culants. Le tribunal a par ailleurs estimé que l’envoi de courriers ne constituait pas une forme de harcèlement, d’autant que ceux-ci étaient adressés au bourgmestre et non à l’ASBL Marché Nocturne des Culants.

 

Le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F) et le Conseil démocratique kurde de France (CDK-F) ont organisé un rassemblement massif à Paris aujourd’hui pour marquer l’anniversaire du triple meurtre de Sakine Cansız (Sara), cofondatrice du PKK, Fidan Doğan (Rojbin), représentante du KNK à Paris, et Leyla Şaylemez (Ronahi), membre du Mouvement des jeunes. Depuis le matin, de nombreuses personnes se sont rassemblées à la Gare du Nord, dont des proches des femmes assassinées et des représentants de partis politiques et d’organisations de France et de Turquie.

Les manifestants ont exigé une enquête judiciaire sur le triple meurtre commis par le MIT des services secrets turcs à Paris le 9 janvier 2013. Le procès a été suspendu peu avant son début suite à la mort du tueur à gages Ömer Güney en détention française. Une réouverture de l’enquête initiée par les proches est bloquée en raison de pressions politiques ; les informations sur le crime dont disposent les autorités turques sont considérées comme un secret d’État. D’autres manifestations et rassemblements ont eu lieu à Marseille, Toulouse, Strasbourg et Bordeaux, mais aussi à Bruxelles, à Berne, en Allemagne et ailleurs.

Dans du 24 au 25 décembre, une voiture des constructeurs de prisons Eiffage, et à une autre du corps diplomatique, ont été incendiées rue Courat à Paris. L’action a été revendiquée en solidarité avec l’anarchiste Franscisco Solar emprisonné au Chili. Il est accusé de deux attaques à la bombe, un qui a explosé dans le commissariat, une autre qui a été désamorcée dans le bureau de l’ancien ministre de l’Intérieur (voir notre article). Lire le communiqué

 

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé, lors des débats de présentation de son budget 2022, son intention de réaliser cette année une démonstration de faisabilité technologique d’intégration de la caméra portative aux smartphones. Cette proposition survient dans le contexte où les dépenses du SPVM en 2021 ont largement dépassé le budget initial, qui était de 679 millions de dollars, pour atteindre plutôt 733 millions. En demandant dans un premier temps à ses policiers d’utiliser leur téléphone intelligent comme caméra portative, le SPVM opte donc pour une formule économique. Ce projet devrait d’ailleurs coûter 437 000 $, entrevoit le corps de police, soit une fraction de la somme d’environ 17 millions de dollars que la Ville a prévu dépenser d’ici 10 ans pour munir tous les policiers de la métropole de caméras portatives et résoudre les divers problèmes technologiques que ce projet entraînerait.

 

Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. sont toujours emprisonnés aux Pays-Bas. Il y a plus d’un mois, ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). Le procureur général a invoqué des dommages à des biens publics, des violences à l’encontre de la police, une violation de la loi sur les rassemblements et une violation de domicile. La prochaine audience aura lieu le 23 février. Serhat E. doit être expulsé vers la France car sa procédure d’asile y est en cours. À l’occasion de la semaine d’action impulsée Radical Solidarity aux Pays-Bas, des banderoles ont été accrochées sur divers bâtiments et ponts d’Amsterdam pour demander la libération des OPCW4 et la fin des attaques aux armes chimiques au Kurdistan. Une manifestation doit conclure aujourd’hui  à La Haye cette semaine d’actions.

Dans la nuit du 2 janvier, la vitre d’une voiture de Securitas AB a été brisée et du bitume a été déversé dans le véhicule et son système d’aération. Cela en solidarité avec les peuples en lutte en Turquie, avec la lutte de libération kurde et avec tous les prisonniers révolutionnaires dans les prisons turques. En Turquie, la société Securitas assure des fonctions de surveillance dans de nombreuses prisons – parfois même dans les prisons de type F – et participe ainsi à la répression, à l’enfermement, à l’isolement, à la torture et aux violences sexuelles. Alors qu’en avril 2019, en raison de la situation précaire due à la pandémie de Corona, des prisonniers issus de structures mafieuses, entre autres, ont été libérés des prisons, la situation des prisonniers révolutionnaires s’aggrave actuellement. Des décès comme ceux de Halil Güneş et Abdülrezzak Şuyur, se sont multipliés: des révolutionnaires souffrant de maladies graves qui se sont vu refuser non seulement une libération anticipée mais aussi un traitement médical. Lire le communiqué

 

La méthode est actuellement en phase de test dans le district de Pudong, à Shanghai (Chine). En pratique, l’intelligence artificielle est capable d’analyser le contenu d’un procès-verbal pour déterminer si les personnes concernées doivent faire l’objet d’une plainte. Soumis à plus de 17.000 dossiers judiciaires, introduits entre 2015 et 2020, le système aurait fait ses preuves et afficherait une fiabilité de 97% dans le strict champ actuel de ses compétences, à savoir les huit crimes les plus répandus sur le territoire ciblé: la fraude à la carte bancaire, la conduite dangereuse, le vol ou les agressions physiques. Selon les autorités locales chinoises, le logiciel permet d’alléger quelque peu la tâche des procureurs dans les tâches les plus élémentaires afin qu’ils puissent dès lors se consacrer aux dossiers les plus complexes.

Policiers chinois