La plus grande opération antiguérilla en Inde vient de se terminer sans atteindre son objectif. Elle a mobilisé plus de 25 000 policiers et paramilitaires, appuyés par des hélicoptères et des drones de l’armée de l’air indienne. L’opération a été lancée le 21 avril après que plusieurs services de renseignement ont reçu des informations selon lesquelles de hauts dirigeants et commandants maoïstes, dont Hidma Madvi, avaient été repérés dans les collines de Karregutta. L’objectif de l’opération était donc de capturer les principaux dirigeants maoïstes protégés par le bataillon n° 1 de l’Armée populaire de libération (APLG).

Trente et un maoïstes présumés ont été tués lors de ces opérations massives menées autour des collines de Karregutta, à la frontière entre le Chhattisgarh et le Telangana, qui ont duré près de trois semaines avant d’être interrompues. Au cours de l’opération, trois membres de la force d’élite Greyhounds ont été tués dans l’explosion d’un engin explosif improvisé au Telangana. Deux membres des forces de sécurité ont été amputés lors d’explosions distinctes, tandis qu’une demi-douzaine d’autres ont été blessés. Tous les principaux dirigeants maoïstes, dont Hidma, ont réussi à échapper aux ratissages.

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Le 27 mai, 7 militant·es sont poursuivi·es par le géant français de l’aéronautique et de l’armement Thales, ils passeront en procès suite à une action organisée par Palestine Action France pour dénoncer la responsabilité de l’entreprise dans le génocide en Palestine. En effet, la multinationale est le 16ᵉ plus gros vendeur d’armes au monde et collabore avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit System. Afin de dénoncer cette situation, de nombreux soutiens de la cause palestinienne appellent à se rassembler ce même jour devant le Tribunal de Nanterre dès 8H30 (179/181 avenue Joliot-Curie).

Le mardi 13 mai dans plusieurs villes françaises, plusieurs salarié·es du Collectif contre l’islamophobie en Europe (structure basée à Bruxelles créée suite à la dissolution du CCIF en France) ont été placés en garde à vue après que leur domicile a été perquisitionné. Ils sont sortis en début de soirée, mais leur matériel informatique a été saisi. Deux jours après l’organisation d’une grande marche contre l’islamophobie (voir notre article), cette procédure intervient dans le cadre d’une enquête pour « maintien ou la reconstitution, ouverte ou déguisée, d’une association ou d’un groupement dissous ».

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Un décret présidentiel, adopté ce mardi 13 mai lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, dissous les partis politiques et les organisations à caractère politiques sur toute l’étendue du territoire. L’annonce a été faite sur la chaîne de télévision d’État ORTM. Les réunions et autres activités des partis et organisations politiques, désormais dissous, sont interdites, sous peine de sanctions. Parmi les objectifs présentés : réduire le nombre de partis autorisés, durcir les règles de création des nouvelles formations, limiter, voire interdire leur financement public. Les partis politiques maliens n’ont cessé ces dernières semaines de dénoncer leur dissolution programmée, considérée comme une violation de la Constitution, une atteinte au pluralisme et aux acquis démocratiques. Un mouvement de contestation inédit dans le pays avait débuté, mais plusieurs figures politiques ont été enlevées par la Sécurité d’État, réduisant les militants pro-démocratie au silence. Certains cadres envisagent des actions judiciaires pour contester cette mesure. Mais les organisations politiques étant désormais dissoutes, ces démarches ne pourront pas être entreprises en leur nom. Quant à la mobilisation « citoyenne », elle s’expose plus que jamais au risque de répression.

C’est un dispositif sécuritaire exceptionnel qui a été mis en place ce 13 mai en Kanaky pour l’anniversaire du début du soulèvement de mai 2024. Un arrêté a été publié pour interdire les manifestations sur Nouméa à compter du jeudi 8 mai et jusqu’au 15 mai. Au total, 2 094 gendarmes sont engagés dans la sécurité du territoire jour et nuit. 10 escadrons de gendarmerie mobile travaillent donc en complémentarité avec 500 policiers, ainsi que 60 renforts dont 10 policiers du RAID venus appuyer les équipes locales. La ville de Nouméa a été divisée en zones, les horaires des patrouilles ont été adaptés.  Les 16 blindés Centaure de la gendarmerie sont tous engagés sur le Grand Nouméa depuis le 8 mai, à proximité des logements sociaux et des squats, mais aussi sur l’axe stratégique entre Nouméa et l’hôpital et jusqu’à Tontouta. Deux drones équipés de caméra thermique sont également inclus dans le dispositif de sécurité.

L’Autorité Palestinienne (AP) a annulé le versement des allocations financières à 1 612 prisonniers palestiniens, libérés ou à leurs familles. L’annulation de ces versements, qui auraient dû être perçus le 11 mai, est une nouvelle attaque, contre le mouvement des prisonniers palestiniens, organisée par l’occupation israélienne et ses collaborateurs. Cela fait suite à la publication d’un décret le 11 février dernier par l’AP visant à annuler le versement des allocations financières aux familles des prisonniers, martyrs et blessés palestiniens, prévu par la loi sur les prisonniers. Ce décret a également transféré la base de données, les fonds et la responsabilité du soutien aux familles des martyrs et des prisonniers du ministère du Développement social et de la Commission des affaires des prisonniers à la Fondation Tamkeen, une ONG dirigée par Ahmad Majdalani qui est un dirigeant de l’AP qui développe des positions contre la résistance palestinienne et de normalisation avec Israël.

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Lundi 5 mai, procès d’une étudiante allemande, Rima (le prénom a été modifié), elle avait été arrêtée lors d’une action de blocus en soutien à Georges Ibrahim Abdallah et au peuple palestinien à l’université Lumière Lyon 2 en décembre 2024. Arrivée sur place, la police avait rapidement et violemment chargé et arrêté plusieurs étudiant·es pour les contrôler. Lors de cet affrontement, Rima avait crié ACAB (lire notre dossier ACAB). Tout le procès tourne autour de ses opinions politiques, forcément d’« ultragauche » pour le procureur, lequel accuse Rima d’« être venue en France pour causer de l’agitation ». Pour avoir insulté les forces de l’ordre et refusé de donner ses empreintes en garde-à-vue, elle est condamnée à 3 mois de prison avec sursis, 2000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction de paraître à Lyon.

Ce lundi 12 mai, le ministère de la Défense de l’Équateur a annoncé le déploiement de plus de 1 500 militaires pour traquer les dissidents de la guérilla colombienne des FARC. 11 soldats ont été tués vendredi lors d’une opération visant l’exploitation minière illégale (notre article ici). Des membres des forces spéciales, des services de renseignement et de lutte contre le terrorisme seront chargés dans la forêt amazonienne de « localiser et de neutraliser les guérilleros ».

Le PKK a tenu son 12e congrès extraordinaire à la demande d’Abdullah Ocalan. Conformément aux demandes de ce dernier (voir notre article), il a annoncé sa dissolution et l’arrêt de la lutte armée. Ocalan multiplie depuis plusieurs mois les ouvertures pour un « processus pacifique et démocratique ». Aucune de ses ouvertures n’a pour l’instant reçu une réponse concrète du gouvernement turc. Au contraire : l’armée turque profite de la liberté de mouvement que lui assure le cessez-le-feu unilatéral du PKK au Kurdistan Irakien pour redoubler ses bombardements et attaques contre les bases du PKK dans la région. En avril, les bombardements et attaques des forces armées turques ont même augmenté de 78 % par rapport au mois précédent ! Depuis le 1er avril, au moins 210 bombardements ont été recensés au Kurdistan irakien, dont 42 frappes aériennes, 153 tirs d’artillerie et 14 attaques d’hélicoptères. Et alors que la direction du PKK espère la libération de 50 000 prisonniers au Kurdistan turc, la répression s’y est au contraire intensifiée, arrestations et condamnations se multipliant.

Dans un premier temps, le comité central du PKK avait annoncé que la présence d’Ocalan était nécessaire pour des discussions avec un enjeu aussi important, mais les autorités turques n’ont pas envisagé une telle libération et le 12e congrès de dissolution s’est donc tenu sous les bombardements et alors qu’Ocalan est toujours détenu. On ne sait où s’arrêtera la surenchère de concessions de la part d’Ocalan et de ses partisans, en l’absence de tout signe positif concret du régime fasciste turc.

La déclaration du congrès du PKK

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