L’Inde a ordonné aux fabricants et importateurs de téléphones destinés au marché intérieur de préinstaller l’application gouvernementale Sanchar Saathi sur les nouveaux appareils, dans le but de prévenir les fraudes télécoms et de renforcer la cybersécurité. Les entreprises devront également proposer son ajout sur les appareils déjà en circulation via des mises à jour logicielles. Si le ministre des Communications, Jyotiraditya Scindia, assure que l’application n’est pas obligatoire et peut être désinstallée, de nombreuses organisations dénoncent une mesure anticonstitutionnelle permettant de surveiller les citoyens.

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L’organisation de défense des droits humains Karapatan a publié une infographie présentant un état des lieux des prisonniers politiques aux Philippines en novembre 2025. Elle indique qu’au total 696 personnes sont détenues pour des motifs politiques, dont 163 ont été arrêtées sous la présidence de Marcos Jr. Parmi ces détenus figurent 136 femmes, 93 personnes âgées et 89 prisonniers malades. L’infographie signale également la présence de 12 consultants ou membres du NDFP (National Democratic Front of the Philippines) parmi les prisonniers. Par ailleurs, l’organisation souligne qu’il y a eu 134 exécutions extrajudiciaires et 822 arrestations arbitraires entre juillet 2022 et novembre 2025.

L’armée allemande a révélé qu’environ 20 000 cartouches ont été dérobées sur un parking non surveillé près de Magdebourg, où un chauffeur civil transportant les munitions avait fait halte pour la nuit. Le vol, découvert seulement à la livraison en caserne, fait l’objet d’une enquête policière qui reste confidentielle, tandis que la Bundeswehr (l’armée nationale de la République fédérale d’Allemagne) refuse de préciser le type de munitions dérobées. Selon des sources citées par Der Spiegel, l’opération semble avoir été préparée, les voleurs ayant probablement repéré le transport avant de profiter d’un arrêt imprévu du conducteur, ajoutant un nouveau scandale à une armée déjà fragilisée.

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L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, la NSA et le FBI alertent sur la montée des logiciels espions capables de contourner les protections classiques des smartphones, allant jusqu’à simuler un redémarrage pour continuer à fonctionner à l’insu de l’utilisateur. Selon leurs dernières recommandations, un simple redémarrage ne suffit plus : seule une extinction complète et régulière — idéale chaque soir ou au moins plusieurs fois par semaine — permet de stopper efficacement ces malwares. Les agences appellent également à adopter quelques réflexes simples, comme couper le Wi-Fi, le Bluetooth et le NFC hors usage, éviter les réseaux publics, appliquer rapidement les mises à jour et rester vigilant face aux liens ou pièces jointes douteux. Des gestes basiques, mais décisifs pour réduire les risques d’intrusion.

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Le gouvernement belge a validé l’acquisition d’un nouvel outil d’interception pour la Sûreté de l’État, présenté comme un moyen de renforcer ses capacités technologiques, mais décrit comme un logiciel espion comparable à Pegasus ou Predator. Destiné à infiltrer téléphones et ordinateurs afin d’en extraire toutes les données, ce dispositif plus performant que celui déjà utilisé reste entouré de secret, aucun détail n’ayant filtré sur son origine ou son fournisseur. Son utilisation restera soumise aux règles encadrant les « méthodes particulières de renseignement », qui exigent une justification de nécessité et de proportionnalité. Cet achat s’inscrit dans une augmentation de 10 % du budget de la Sûreté, consacrée à la modernisation technologique sur l’ensemble de la législature.

La Cour de cassation a confirmé la condamnation à huit mois de prison ferme de Jean-Marc Rouillan pour des propos qualifiés d’« apologie du terrorisme », malgré un arrêt de la CEDH de 2022 jugeant disproportionnée la précédente sanction infligée pour les mêmes faits. En confirmant cette peine, les juridictions françaises s’écartent ouvertement de la jurisprudence européenne, une situation que l’avocat du militant dénonce comme une « hérésie juridique » et qui le conduit à engager une nouvelle saisine de la CEDH. Cette affaire s’inscrit dans un climat plus général de durcissement répressif, où l’accusation d’« apologie du terrorisme » sert de plus en plus à cibler les soutiens à la cause palestinienne, comme en témoignent les procédures visant de nombreux militants, dont le porte-parole d’Urgence Palestine, Omar Alsoumi (voir notre article).

Lors de la journée de mobilisation du 2 décembre, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a annoncé sa mise en examen pour « injures publiques » après avoir comparé lors d’une interview certains grands patrons à des « rats quittant le navire » en réaction aux menaces de délocalisation liées à une possible hausse d’imposition. À l’origine de la plainte : le lobby patronal ETHIC (Entreprises de Taille humaine, indépendantes et de croissance) dirigé par la très libérale Sophie de Menton. La responsable syndicale dénonce une volonté de faire taire la contestation sociale alors que le gouvernement porte un budget qualifié d’ultra-austéritaire, dans un contexte dans lequel les procédure-bâillons visant des syndicalistes se multiplient, comme le montre le procès en appel de Jean-Paul Delescaut (voir notre article).

Le 30 novembre 2025, le prisonnier anarchiste Dimitris Chatzivasileiadis, détenu à la prison de Domokos en Grèce, a publié une déclaration de solidarité avec la grève de la faim collective lancée dans les prisons britanniques par les militants emprisonnés suite à des actions organisées par Palestine Action. Dans son texte, il détaille les objectifs de cette mobilisation, qui vise à protester contre l’implication du Royaume-Uni dans le génocide en Palestine, l’interdiction de Palestine Action, tout en appelant à une solidarité révolutionnaire internationale face à la situation en cours. Sa déclaration :

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Depuis le 2 novembre, une grève de la faim collective et tournante a lieu dans les prisons britanniques contre l’implication du Royaume-Uni dans la guerre coloniale en Palestine et la répression de l’organisation Palestine Action. Trente-trois prisonniers se sont inscrits à l’avance, Amu Gib et Qesser Zuhrah ont été les premiers à commencer, et le nombre de grévistes augmente progressivement. La lutte à l’intérieur des prisons est déjà devenue internationale, avec la participation des camarades Massimo Passamani et Luca Dolce (Italie). Les revendications :

  • Fin immédiate de toute censure et restriction sur leur correspondance et communications.

  • Libération immédiate et inconditionnelle sous caution.

  • Droit à un procès équitable et transparent.

  • Levée de l’interdiction de Palestine Action.

  • Fermeture permanente de toutes les installations d’Elbit Systems au Royaume-Uni.

Toutes ces demandes soutiennent la résistance palestinienne et la lutte commune contre la contre-révolution capitaliste. La dernière revendication situe la grève de la faim dans le cadre de la campagne politique pour laquelle Palestine Action a été placée sur la liste des « terroristes ». Ainsi, la lutte se poursuit depuis l’intérieur des prisons.

La société israélienne Elbit fournit une grande partie de l’armement de l’armée israélienne. Palestine Action, à travers le sabotage et les blocages, a causé des dégâts importants à l’entreprise et la fermeture de certaines usines. Elle a également mené des sabotages sur des bases et avions de la RAF, élevant les formes plus modérées de résistance antimilitariste au niveau des besoins objectifs déterminés par le conflit en Palestine.

Le 28 novembre, le militant palestinien Anan Yaeesh, ancien prisonnier politique en Palestine occupée, sera jugé par l’État italien. Il est accusé, sans preuves, de collaboration avec les Brigades de Tulkarm (Cisjordanie), liées aux Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, une composante armée du Fatah qui résiste à l’occupation. L’UE combat sur le front de l’occupation sioniste par tous les moyens. Anan a déclaré : « Vous voulez que je me défende contre les accusations portées contre moi, mais j’ai honte de chercher l’acquittement sur des accusations qui, pour moi, sont une source d’honneur. Je ne veux pas me défendre contre l’accusation d’avoir des droits et de les avoir revendiqués, ou d’avoir tenté de libérer mon peuple et mon pays de l’oppression coloniale. Je jure que je n’ai pas l’intention d’être acquitté de la résistance légitime contre l’occupation sioniste. La résistance palestinienne est l’un des phénomènes les plus nobles connus de l’histoire. »

Je rends hommage à la mémoire des deux martyrs de l’attaque sacrificielle contre une colonie israélienne au sud de Bethléem le 18/11. Comme l’ont écrit les Brigades d’Al-Shahid Abu Ali Mustafa, du Front populaire de libération de la Palestine : « Notre serment est une vengeance éternelle qui ne s’éteint pas. Demain, le brouillard se lèvera des collines. »

La grève de la faim collective a été annoncée pour coïncider avec l’anniversaire de la Déclaration Balfour, mandat britannique pour la mise en œuvre du plan sioniste. L’évolution historique du capital s’est fondée sur un génocide incessant. Il faut considérer les génocides d’un point de vue anti-étatique et anti-capitaliste. Le massacre et la famine à Gaza et la guerre centenaire de destruction et de déplacement du peuple palestinien sont des processus d’accumulation primitive, de discipline de classe et d’extermination du prolétariat excédentaire. La brutalité de la machine de guerre impérialiste et de son avant-garde sioniste se manifeste ouvertement pour établir son terrorisme mondialement. Face à la résistance héroïque d’un peuple, les capitalistes font de son pain et de son eau l’objet de négociations de guerre. La décision unanime du Conseil de sécurité de l’ONU le 17 novembre, avec l’accord des impérialistes chinois et russes, proclame la responsabilité pour la complétion de l’occupation. Ce que le sionisme n’a pas pu obtenir par les guerres constantes, ses parrains le prennent maintenant en charge. La Force internationale de stabilisation prévue a pour mission de désarmer la résistance « par tous les moyens nécessaires », c’est-à-dire en poursuivant la guerre génocidaire. Comme l’ont déclaré les Comités de résistance populaire le même jour : « Nous n’accepterons le déploiement d’aucune force internationale ou étrangère à l’intérieur de la bande de Gaza pour remplacer l’occupation, et nous n’accepterons aucun rôle américain dans l’administration de Gaza. Tout soutien international à cette décision sera considéré comme un alignement, un biais et une légitimation de la présence étrangère sur le sol de Gaza. »

La résistance palestinienne ne renonce pas à ses objectifs politiques : libération de Gaza, militaire et économique ; arrêt de la colonisation de la Cisjordanie ; libération de tous les prisonniers ; punition de tous les criminels de guerre. Pas de paix avec l’occupation. La seule langue que l’ennemi comprend est celle de la force. Deux ans après l’initiative révolutionnaire du 7 octobre qui a remis en avant, plus que jamais, la cause de la destruction de la colonie impérialiste, je répète que tout compromis sur les demandes de liberté populaire, au nom de la paix, en dévalorisant et enterrant la résistance dans le silence ou le moule des droits bourgeois, aiguise les armes de la contre-révolution.

Si la gauche est hantée par la malédiction historique de la social-démocratie coloniale, le courant anti-autoritaire et le marxisme académique sont hantés par la malédiction de l’idéalisme utopique élitiste, qui transforme commodément les maîtres en victimes. Mais il n’y a pas de fédéralisme sans justice, ni de socialisme sans terre et liberté.

La conscience de la société israélienne, selon l’objectrice de conscience Daniela Schultz, reconnaît l’objectif de la résistance : « Une société dont la sécurité exige l’extermination d’un autre peuple n’a pas droit à la sécurité. Un peuple déterminé à commettre un holocauste sur un autre peuple n’a pas droit à l’autodétermination. » Elle critique également l’inaction de la société civile israélienne face au génocide et souligne que le refus de servir dans l’armée est avant tout un acte humain.

Cette analyse s’étend au nationalisme grec et à son État. Le bloc stratégique Amérique-Israël-Grèce-Chypre (1+3) porte une responsabilité politique conjointe dans la guerre génocidaire. La bourgeoisie grecque et les classes moyennes associées soutiennent cyniquement la guerre en Palestine au nom de l’intérêt national. Le Premier ministre grec a été le premier à rencontrer Netanyahu après son inculpation par la Cour internationale de Justice. Aucun procureur grec n’a inculpé Mitsotakis pour avoir abrité un criminel de guerre international.

La résistance révolutionnaire implique de connecter tous les mouvements de résistance sur Terre et d’étendre tous les fronts, partout où nous sommes. Ici, sur le territoire grec-OTAN, la solidarité avec la Palestine signifie guerre civile de classe.

Liberté aux militants de Palestine Action, liberté pour Elias Rodriguez et Casey Goonan, honneur à l’anarchiste révolutionnaire Aaron Bushnell, liberté pour tous les otages du camp sioniste.

« J’ai peur de la faim, de perdre des gens, de ne rien avoir à perdre, des rivières asséchées, des terres empoisonnées, des incendies de forêt, des bombes capables d’évaporer des gens… Mais notre silence, notre peur, notre productivité ne nous protégeront pas », Amu Gib.

« Elbit, pendant que vous vous vantez que vos armes ont été ‘testées sur les Palestiniens’, notre résistance vous informe que vos tests ont échoué. Car Gaza se relèvera et la Palestine ne mourra jamais », affirment les grévistes de la faim.

« La différence entre une nation enracinée dans sa terre et les campagnes d’invasion répétées contre elle n’a pas encore été comprise », Front populaire de libération de la Palestine.

Aucune action de solidarité ne doit être faite en mon nom. L’objectif immédiat est de faire céder l’État britannique face à la lutte commune. Dans le territoire grec-OTAN, la cible est la machine de guerre de l’alliance 1+3. Comme l’a dit le camarade Anan : « J’ai honte de me trouver dans une pièce chaude, même en prison, tandis que des enfants à Gaza meurent de froid, de faim et de soif ».

Dimitris Chatzivasileiadis
Prison de Domokos, Grèce

En grève de la faim depuis le 11 mars 2025 pour exiger la fermeture des prisons de type puits et la fin des violations des droits humains à la prison de Kırıkkale, Ayberk Demirdögen a été transféré de force à l’hôpital le 21 novembre après avoir annoncé qu’il cesserait également de boire de l’eau et du sucre. Emmené menotté sur une civière et maintenu 5H30 à l’hôpital, il a refusé tout traitement et a été renvoyé le jour même en détention. Son état de santé est décrit comme critique : perte de connaissance récente, incapacité à marcher, douleurs thoraciques et cardiaques, faiblesse extrême et gonflement persistant de la cheville. Ses avocats exigent que les autorités acceptent ses revendications, mettent fin aux abus signalés à Kırıkkale et transfèrent huit autres détenus de la prison de type puits d’Antalya vers un établissement ordinaire.

Une rave-party réunissant plus de 500 personnes dans un entrepôt privé de Corps-Nuds, près de Rennes, a été interrompue dimanche 30 novembre par les forces de l’ordre après des affrontements nocturnes entre gendarmes et une centaine de participants. Trois teufeurs et un gendarme ont été blessés, tandis que 137 gendarmes et 42 CRS ont été mobilisés pour disperser les derniers participants et mettre fin à la fête vers 11H30. La mairie a également annoncé déposer plainte et de nombreuses amendes ont également été dressées pour rassemblement non autorisé.

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