Des affrontements ont de nouveau éclaté à travers la France après qu’Emmanuel Macron ait annoncé à la télévision qu’il n’y aurait « pas de demi-tour » sur la loi sur les retraites. 374 concerts de casseroles avaient été organisés dans toute la France pendant le discours télévisé. La préfecture de police de Marseille s’est distinguée en prenant un arrêté interdisant sous peine d’amende cette manifestation devant la mairie de Marseille… Quelques minutes après que le président a prononcé son discours télévisé, des manifestations ont éclaté à travers le pays. Une foule a défilé dans le quartier de la République à Paris en scandant « Macron démissionne! » et « Macron ne nous écoutera pas ? Nous ne l’écouterons pas ! » tout en allumant des feux et en brisant des vitrines. Il y a eu des scènes similaires autour de l’Hôtel de Ville – l’hôtel de ville de Paris – où une autre manifestation illégale s’est formée. Il y a eu des heurts similaires à Marseille, Toulouse, Rennes et Nantes. À Lyon, lors d’une manifestation sauvage, la mairie du 1er arrondissement a été un  moment occupée et taguée. D’autres manifestants ont incendié la devanture du poste de la police du même arrondissement. Sur le parcours de cette manifestation, des jets de projectiles et des tirs de feux d’artifice ont visé les forces de l’ordre qui ont alors répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.

Ce lundi matin, un rassemblement des grévistes de Delhaize a eu lieu à l’appel du front commun syndical devant le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, près de la gare du midi. Ce rassemblement s’est transformé en manifestation sauvage (photo), non sans rompre le dispositif policier. La manifestation a été bloquée à proximité de la FEB avec heurts et gaz lacrymogènes. Quatre manifestants ont été arrêtés. L’un d’eux, militant à l’Union Syndicale Etudiante, restait en détention ce soir. L’USE appelle à un rassemblement demain mardi 18 dès 8H30 devant le palais de justice où son militant arrêté doit comparaître.

Plusieurs milliers de commandants, combattants et sympathisants de la principale dissidence des FARC se sont rassemblés samedi dans le sud de la Colombie, en prévision d’un grand meeting dimanche pour affirmer leur engagement à négocier la paix avec le gouvernement. «Nous pensons qu’il est possible de construire la paix, avec la justice sociale et depuis les territoires», a déclaré à la presse l’un des dirigeants de cette dissidence, Andrey Avendano, le commandant du Front 33. Il s’exprimait, au côté de plusieurs autres commandants, au nom de l’Etat-major central des FARC (EMC-FARC), principale dissidence des FARC, qui avait refusé de signer l’accord de paix de 2016. Les dirigeants de l’EMC-FARC sont réunis depuis début avril dans ce fief historique de la guérilla, les piémonts amazoniens de la région du Caqueta, pour définir leur stratégie dans leurs futures discussions de paix avec le gouvernement. À l’initiative du président de gauche Gustavo Petro, élu à l’été 2022, un cessez-le-feu bilatéral de six mois a été convenu avec les principales factions de la dissidence des FARC depuis le 1er janvier, ainsi qu’avec d’autres groupes armés. L’EMC-FARC organise de son côté un grand rassemblement pour ce dimanche, un rendez-vous de discussions et consultations avec les communautés et les gardes paysannes sympathisantes (photos) de ces régions sous contrôle rebelle en contrebas de la cordillère des Andes.

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Voici la déclaration faite par notre camarade G. lors de son procès pour son engagement internationaliste au Rojava:

« Aujourd’hui on m’accuse de service militaire à l’étranger. La grande question semble être de savoir si oui ou non j’ai contribué à la résistance des Unité de Défense du Peuple (YPG) lors de mon séjour. En tant que militant communiste suisse, le but de mon voyage était de voir une révolution de mes propres yeux et d’y participer.
Aujourd’hui, la Confédération suisse me juge par votre biais car j’aurais violé la «fameuse» neutralité helvétique en me rendant au nord de la Syrie et j’aurais porté atteinte à la puissance défensive du pays. A se demander si la Suisse a tant d’intérêt commun avec l’État Islamique ou le fascisme turc ?
Deux rapports de police disent clairement qu’il n’est pas possible de savoir ce que j’aurais fait durant mon séjour. Les preuves manquent à l’évidence. A contrario, les preuves que la neutralité suisse n’est qu’un mythe bien utile à la bourgeoisie sont nombreuses.
Quand la Suisse vend des armes ou des composants d’armes à l’État fasciste turc la neutralité importe peu, seul le profit compte. Ces armes servent à réprimer les mouvements progressistes en Turquie. Certaines se sont aussi retrouvées dans les mains de l’Etat Islamique.
Quand la Suisse extrade des militants et militantes progressistes turques et kurdes à la demande du régime d’Erdogan ou d’autres Etats européens, où est donc la neutralité ?
Quand les plus grandes banques du pays investissent chaque année plusieurs milliards dans l’industrie de l’armement, qui alimente les conflits du monde entier, où est donc la neutralité ?
L’État suisse n’est pas neutre. Il a choisi son camp depuis longtemps, celui de l’impérialisme occidental. Moi aussi j’ai choisi mon camp, celui des opprimés.
Depuis deux siècles s’est développée une tradition de solidarité révolutionnaire internationale. En me rendant au Rojava, j’y ai soutenu le camp des peuples qui luttent pour leur liberté. Il n ‘ y a qu’une solidarité internationale, ses formes sont multiples et toutes sont légitimes. Une révolution ne peut se construire sans projet de société et elle ne peut vivre si elle ne peut pas se défendre.
En suivant l’exemple donné par Norman Bethune ou Barbara Kistler , j’ai continué cette tradition. De même que toutes celles et ceux qui ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la lutte de peuples qui n’était pas le leur. De la résistance antifasciste en Espagne à la lutte pour la libération de l’Algérie ou de la Palestine, nombreux et nombreuses sont les camarades qui ont porté leur engagement au niveau international. Cet engagement a pris différentes formes, toutes ayant leur importance.
En me rendant au Rojava, j’ai soutenu la construction d’une société basée sur des principes de justice sociale, de féminisme et d’écologie. Une société qui aujourd’hui lutte toujours contre le fascisme turc et ses soutiens occidentaux.
Mon choix est un choix politique, tout comme celui que l’État Suisse fait en me faisant passer, sur mandat de l’exécutif, devant ce tribunal. Sans preuves concrètes, je suis amené à comparaître devant vous, ceci sur un simple et seul avis des Service de renseignement de le Confédération, qui n’ont visiblement pas daigné fournir les fondements de leurs allégations.
Partout en Europe, la solidarité avec le mouvement kurde est attaquée. Le peuple du Kurdistan nous montre qu’une révolution est possible et bien réelle. C’est pour cette raison que notre solidarité et les liens que nous construisons sont vus comme dangereux.
Quelque que soit l’issue de ce jugement, je n’ai aucun regret. Je continuerai à soutenir la lutte révolutionnaire au Kurdistan car comme le dit un de leur proverbe : « La résistance, c’est la vie ! »
En tant que militant révolutionnaire et internationaliste, je tiens à finir ma déclaration en saluant le camarade Alfredo Cospito et toutes celles et ceux qui luttent contre le régime d’isolement 41bis en Italie.
Je salue aussi Georges Ibrahim Abdallah et les prisonniers et prisonnières de la cause palestinienne.
Je salue Pola Roupa et Nikos Maziotis emprisonnés en Grèce pour leur engagement révolutionnaire.
Je salue aussi les milliers de prisonnières et prisonniers politiques actuellement dans les geôles du régime fasciste turc.
Je salue l’engagement de celles et ceux qui crient tous les jours dans les rues d’Iran, «Jin, Jîyan Azadî» et se font emprisonner ou tuer.
Je salue Serge, militant français dalns le coma qui lutte pour garder la vie. Il y a deux semaines, il a été gravement blessé par la police lors des manifestations contre le projet écocidaire des mégas-bassines dans l’ouest de la France.
Tous ces militants et militantes nous démontrent que même en faisant face à la plus dure des répressions, la lutte pour un monde meilleur continue.
Comme l’a très bien dit le camarade Fred Hampton : «On peut emprisonner un révolutionnaire, mais on ne peut pas emprisonner la révolution.»« 

La déclaration en anglais

Des dizaines de Palestiniens ont été blessés vendredi par des soldats israéliens lors d’affrontements dans plusieurs villes et villages de Cisjordanie. Trois personnes, dont un enfant, ont été blessées par des balles en métal enrobées de caoutchouc et 40 autres ont souffert de troubles respiratoires après avoir inhalé des gaz lacrymogènes tirés par les soldats pour disperser des Palestiniens qui leur lançaient des pierres. Des affrontements violents ont éclaté entre des manifestants opposés à la colonisation aux forces d’occupation dans les villages de Beit Dajan et Beïta, près de Naplouse, ainsi que dans le village de Kafr Kaddoum, situé à l’est de Qalqilya dans le nord de la Cisjordanie. A Beïta, les Palestiniens protestent contre une colonie juive voisine qui empiète sur les terres de leur village depuis mai 2021.  Beïta et Beit Dajan ont été le théâtre de manifestations hebdomadaires contre l’expansion des colonies juives dans ces deux villages, avec des affrontements entre manifestants palestiniens et soldats israéliens.

Ce 14 avril, s’est tenu Sion le procès, devant la justice militaire suisse, d’un militant du Secours Rouge de Genève. Il est accusé « d’atteinte à la puissance défensive du pays » et de « service militaire à l’étranger ». L’État suisse lui reproche d’avoir pris les armes, pendant environ six mois entre 2015 et 2016, pour défendre la révolution au Rojava contre le Daesh. Une mobilisation solidaire a eu lieu pendant l’audience, devant le tribunal (photo). La justice a conclu que notre camarade s’était bien rendu au Rojava, mais que les preuves de sa participation à des combats armés ont été jugées insuffisantes. Le verdict est donc un acquittement. Les coûts de la procédure ainsi que les frais d’avocat sont à la charge de la Confédération.

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La décision du Conseil constitutionnel, qui a validé l’essentiel de la réforme des retraites, a été accueillie vendredi par des huées sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées. Une manifestation sauvage s’est alors mise en route. Le cortège se dirigeait vers le Conseil constitutionnel, mais il a été stoppé par la police, il s’est alors dirigée en direction de la place de la Bastille. Plusieurs vélos en libre-service et plusieurs poubelles ont été incendiés. À 22 h 30, la préfecture de police avait procédé à 112 arrestations.  D’autres manifestations ont été organisées partout en France ce vendredi soir, notamment à Marseille (ou le trafic ferroviaire a été suspendu  en raison de la présence de manifestants sur les voies), Toulouse, Nantes, Montpellier ou Lille. Une manifestation sauvage a également eu lieu à Grenoble, où des gaz lacrymogènes ont été tirés par la police contre les manifestants. À Strasbourg, quelques centaines de personnes, sont parties après la fin du rassemblement en manifestation sauvage dans les quartiers bordant l’hypercentre et les forces de l’ordre ont là aussi fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes. A Rennes, la porte d’un poste de police du centre de Rennes et celle d’un centre des congrès ont été incendiées lors de la manifestation.

À la veille des décisions attendues du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, les syndicats français ont organisé une nouvelle journée de mobilisation jeudi sur l’ensemble du territoire. La CGT a dénombré plus d’1,5 million de manifestants à travers le pays, avec des heurts dans plusieurs ville (sur la photo: à Paris). Des grèves ont perturbé à nouveau les secteurs des transports, de l’énergie ou de l’éducation. Des actions « coup de poing » ont été lancées dans la matinée avec le blocage d’axes routiers et ferroviaires dans plusieurs villes, d’un dépôt de camions poubelles à Aubervilliers et de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine, près de Paris. Des manifestants ont envahi à la mi-journée le siège de LVMH situé 22 avenue Montaigne, dans le VIIIe arrondissement de Paris, qui abrite également un magasin Louis Vuitton. Députés et sénateurs de gauche ont lancé une deuxième demande de référendum d’initiative partagée sur la réforme des retraites, un texte davantage « sécurisé » en termes juridiques que la demande sur laquelle le Conseil constitutionnel doit se prononcer vendredi. La préfecture a interdit toute manifestation dans les environs du conseil constitutionnel.

 

La loi Nain-Retamal, qui offre une protection juridique aux policiers qui utilisent leurs armes de service et augmente les peines pour ceux qui les agressent, a été publiée au Journal officiel chilien le 10 avril.  Un grand nombre de lycéens ont organisé une manifestation contre cette loi cet après-midi à Alameda (Santiago). Les écoliers, convoqués par les réseaux sociaux, ont défilé le long de l’artère principale de la capitale, la circulation a donc dû être coupée vers midi tant dans le sens est que dans le sens ouest. Ils se sont affrontés aux carabiniers.

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