Les candidatures de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, consécutive à l’invasion de l ‘Ukraine par la Russie, donne à la Turquie la possibilité de poser des exigences envers ces deux pays concernant les asiles politiques accordés aux réfugiés politiquex turcs et kurdes. En effet, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose. La semaine passé, Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée »: « Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie ». Les deux pays n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et de l’organisation  Gülen et ont imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre le Rojava. Le 19 mai, Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG ».

Maria Aliokhina, 33 ans est la chanteuse des Pussy Riot, un collectif féministe punk depuis dix ans dans le collimateur des autorités russes. Ses prises de position contre le pouvoir lui valent régulièrement arrestations et séjours en prison. Maria Aliokhina a déjà purgé une peine de deux ans pour avoir joué une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en 2012. Suite à l’intensification de la répression consécutive à la guerre en Ukraine, les autorités lui avaient annoncé que que son assignation à résidence (pour avoir appelé à manifester pour la libération des prisonniers politiques) allait être changé en une détention dans une colonie pénitentiaire. C’est ce qui l’a déterminé à s’évader .

Après avoir laissé son téléphone portable, et elle sortie vêtue de l’uniforme du Delivery Club (un équivalent d’Uber Eats en Russie), qu’une amie a réussi à lui faire passer. Blouson à capuche qui dissimule son visage, gros sac carré réfrigéré dans le dos. Un complice la conduit ensuite en voiture jusqu’à la frontière avec la Biélorussie, à six heures de route. Il a fallu trois tentatives pour passer la frontière de la Lituanie.  Maria Aliokhina est à Vilnius, elle y a retrouvé des membres de son groupe dont sa petite amie, Lucy Shtein, qui eux aussi se sont enfuis.

 

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Le 22 avril, le tribunal a prononcé le verdict pour l’affaire dite « Pramen ». Aliaksandr Bialou, Jauhen Rubashka et Artsiom Salavei ont été condamnés à 5 ans de prison, un anarchiste qui s’appelle lui aussi Artsiom Salavei a été condamné à 4 ans et demi. Le chef d’accusation est inconnu, puisque le procès a été tenu à huis clos. Aliaksandr et Jauhen ont été arrêtés le 29 juillet 2021 et accusés d’avoir participé aux manifestations de 2020 suite à la réélection de Loukachenko, en août 2020. Les deux Artsiom Salavei, des homonymes, ont été arrêtés une semaine plus tard. Au cours de l’enquête, le collectif qui administre le média anarchiste Pramen, son site web et ses comptes sur les réseaux sociaux a été désigné comme étant une formation extrémiste. En 2020-2021, tous les prévenus avaient déjà été arrêté à la suite de différentes manifestations et emprisonnés pendant des courtes durées. Jauhen a déclaré avoir été torturé, avec des sachets en plastiques sur la tête et des passages à tabac, pendant sa détention.

Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a autorisé formellement mercredi l’extradition de Julian Assange aux Etats-Unis où le fondateur de WikiLeaks et lanceur d’alerte est accusé d’espionnage. Si la justice britannique a officiellement rendu une ordonnance d’extradition, il revient cependant à la ministre britannique de l’Intérieur de l’approuver. Les avocats de la défense peuvent encore faire appel devant la Haute Cour.
L’Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison. Le 14 mars, il avait vu disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Six hommes ont été arrêtés lors de la marche de commémoration de l’insurrection de Pâques 1916, à Derry lundi, après que des policiers aient été attaqués au cocktail Molotov. Les cocktails avaient été lancés sur des Land Rovers de la police stationnés à l’extérieur du cimetière de la ville après la parade. Cinq hommes – âgés de 29, 38, 40, 50 et 54 ans – ont été arrêtés en vertu de la loi sur le terrorisme. Un sixième homme, âgé de 40 ans, a été arrêté pour suspicion de trouble à l’ordre public. Les six hommes sont toujours en détention lundi soir et la police a également saisi un certain nombre de véhicules, des uniformes et d’autres cocktails Molotov.

 

Le soir du 2 mars, à Voronej, un cocktail Molotov a été lancé contre la porte d’entrée du bureau d’inscription et d’enrôlement de l’armée compétant pour deux quartiers de la ville. Malheureusement, le visage de l’incendiaire présumé a été filmé par les caméras de vidéosurveillance et à l’heure actuelle la police essaye de l’identifier. Le 13 mars, un homme a jeté vers 5 heures du matin des cocktails Molotov sur la porte du bureau d’inscription et d’enrôlement de l’armée, dans la région de Sverdlovsk pour protester contre l’envoi de conscrits en Ukraine. Malheureusement, l’homme âgé de 25 ans de 25 ans a été arrêté et accusé de tentative de meurtre, car le gardien se trouvait dans le bâtiment à ce moment-là. Le gardien n’a pas été blessé.

Par ailleurs, le militant de 21 ans responsable de l’incendie du bureau d’inscription et d’enrôlement de l’armée de Loukhovitsy, dans la région de Moscou, la nuit du 28 février, a été arrêté le 8 mars à la frontière entre la Biélorussie et la Lituanie. Alors qu’il partait en cavale, il avait déclaré avoir fait cette action dans le but de détruire les dossiers personnels des conscrits pour empêcher la mobilisation dans ce district. Il avait ajouté: « J’espère que je ne verrai pas mes camarades de classe en prison ou sur les listes des morts. (…) Nos protestations devraient être inspirées dans le sens d’une action plus radicale. Et cela devrait briser encore plus l’esprit de l’armée et du gouvernement russes. Que ces ordures sachent que leur propre peuple les déteste et les anéantira. » Il avait été extradé d’urgence et emmené au Département des affaires intérieures de Russie de Loukhovitsy. Le 13 mars, tôt le matin, il a réussi à s’enfuir du bureau des enquêtes criminelles en sautant par une fenêtre. Il a réussi à franchir une clôture de trois mètres de haut et a disparu jusqu’à ce jour. Bon vent!

 

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Julian Assange a vu lundi disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours. Les hauts magistrats britanniques ont estimé que son recours ne soulevait “aucun point de droit discutable”. Assange est poursuivi par la justice américaine pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison.

Le dossier va à présent revenir à la juridiction de première instance. En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur d’Assange (voir notre article), mais la Haute Cour avait annulé cette décision (voir notre article). Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres depuis près de trois ans, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Equateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

Mikhaïl Kononovitch, dirigeant de l’aile jeunesse du Parti communiste ukrainien (PCU), et son frère, Alexandre Kononovitch, ont été arrêtés par les autorités ukrainiennes à Kiev. Ils sont accusé d’être des « propagandistes » visant à « déstabiliser » la situation intérieure en Ukraine. Les frères Kononovich étaient connus pour avoir participé à une manifestation devant l’ambassade des États-Unis à Kiev pour demander la fin à l’expansion de l’OTAN en Europe. Le gouvernement qui a pris le pouvoir en Ukraine en 2014 a mis hors la loi le Parti communiste et sa jeunesse. Les persécutions s’étaient intensifiées après l’insurrection du Donbass, parce que le CPU avait appelé à la négociation et préconisé un solution fédéraliste.

Une des campagnes du CPU et de sa jeunesse est la lutte contre la privatisation des terres agricoles. Après l’effondrement de l’URSS, le gouvernement ukrainien a abandonné le système de fermes collectives. Les anciennes terres collectives ont été réparties entre les membres des exploitations avec des interdictions de vente pour éviter les accaparements. Le gouvernement néolibéral Zelensky a inversé cette politique en 2019, exposant les riches terres agricoles ukrainiennes (qui occupent autant d’espace que la France et l’Allemagne réunies) à être achetées par les multinationales agro-industrielles.

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Il y aurait eu au total 13 600 arrestations dans plus de 140 villes de Russie depuis le début du conflit. Lors des arrestations, la police a passé à tabac des manifestants et utilisé contre eux des tasers. A Moscou, trois femmes ont été aspergées d’eau avant d’être frappées. Au commissariat, les personnes arrêtées sont bien souvent battues, humiliées et soumises à d’autres formes de mauvais traitements. Beaucoup ont déclaré qu’elles n’ont pas eu l’autorisation de consulter un avocat et ont été privées de nourriture, d’eau ou de literie. Dans un cas particulier, au poste de police de Brateyevo à Moscou le 6 mars, une manifestante a enregistré un policier en train de la menacer : « On va tous vous tuer ici et c’est tout. Nous aurons une autre récompense pour ça », alors qu’elle était tirée par les cheveux et frappée au visage.

 

Une semaine après le début de l’attaque russe en l’Ukraine, les forces de sécurité russes arrêtent tous ceux qui s’y opposent dans la rue, perquisitionne les derniers médias indépendants et a déployé un nouvel arsenal juridique pour dissuader toute critique. La Russie a mis, ce vendredi, sur les rails de lourdes sanctions pénales en cas de distribution d’ « informations mensongères sur l’armée » et bloqué des médias. La chambre basse du Parlement, la Douma, a adopté à l’unanimité un amendement qui prévoit diverses peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison en cas de propagation d’informations visant à « discréditer » les forces armées. Un amendement séparé, lui aussi adopté vendredi, prévoit par ailleurs des sanctions pour les « appels à imposer des sanctions à la Russie », confrontée à de dures mesures de rétorsion occidentales pour son invasion de l’Ukraine. Ces textes, qui s’appliquent à la fois aux médias et aux particuliers russes comme étrangers, ont été approuvés par la Chambre haute vendredi soir. Il ne leur manque plus que la signature du président pour entrer en vigueur. Enfin, plus de 8.000 personnes ont été arrêtées en Russie pour avoir manifesté, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg depuis le 24 février.