Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À la mi-juin, des centaines de militants internationaux s’étaient donné rendez-vous au Caire (photo), avec l’objectif de former une caravane vers le désert du Sinaï, jusqu’à la frontière avec l’enclave palestinienne, pour tenter de briser le blocus israélien en place depuis mars. Mais l’initiative a tourné court : les autorités égyptiennes ont refusé de donner leur feu vert. De nombreux étrangers ont été expulsés dès leur arrivée sur le sol égyptien (voir notre article). Plus grave, sept sympathisants égyptiens ont été arrêtés (voir notre article) et sont à ce jour toujours détenus.

Ils sont accusés d’appartenance à groupe terroriste, propagation de fausses informations nuisant à la sureté nationale et financement du terrorisme. Bien sûr, ce sont de fausses accusations. Le gouvernement égyptien et le pouvoir judiciaire utilisent ces accusations sur la base des lois antiterroristes pour étouffer toute opposition.

Parmi les sept détenus, au moins l’un d’entre eux, un infirmier de 25 ans, aurait été victime de mauvais traitements. Son nom est Mohamad Gamal. Il a été torturé pendant sa détention dans les locaux de la sûreté d’État pour s’être mis en liaison avec des activistes du monde entier ou pour avoir songé à se joindre à leur marche pour Gaza. Environ une centaine d’autres militants égyptiens sont toujours détenus depuis près d’un an et demi sur les mêmes chefs d’accusation et toujours pour avoir manifesté en solidarité avec la cause palestinienne.

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Après presque 6 semaines, Maja a mis un terme à sa grève de la faim. Maja est très affaiblie. La fréquence cardiaque était parfois tombée à 30. On pouvait craindre l’arrêt cardiaque et des dommages irréversibles aux organes. Jusqu’à la fin, les autorités hongroises ont ignoré sa demande de rapatriement. Un transfert en résidence surveillée a également été rejeté. Même à l’hôpital de détention, Maja était complètement isolée 24 heures sur 24. La vague de solidarité n’a pas faibli ces derniers jours, avec des manifestations sauvages comme à Hambourg, ou autorisées, comme à Leipzig, et plusieurs initiatives hors d’Allemagne, comme à Zurich, Bruxelles et à Toulouse (photo).

Mardi 1er juillet, à sept heures du matin, des agents de la DIGOS (l’unité antiterroriste de la police) ont perquisitionné les domiciles de onze activistes de Trieste, ainsi qu’un espace utilisé par divers groupes politiques et sociaux. C’est une nouvelle opération répressive de grande ampleur, comme en témoigne le déploiement massif de policiers et de véhicules. Cela intervient dans le cadre d’une enquête pour « résistance » et « agression » contre un fonctionnaire durant la marche antifasciste du 25 avril, une mobilisation qui a été bloquée puis chargée par la police.

Dossier(s): Italie Tags:

Ancien membre du Front patriotique Manuel Rodríguez (FPMR), Mauricio Hernández Norambuena est un prisonnier politique malade et subit un régime carcéral particulièrement sévère (voir notre article). Le 3 juillet dernier, la Cour suprême a annulé la mesure limitant le nombre de personnes autorisées à lui rendre visite en prison. Selon la Cour suprême, la décision de la gendarmerie portait atteinte à la dignité du détenu et n’était pas suffisamment motivée. Ses soutiens ont accueilli cette nouvelle comme une première victoire qui pourrait être un point d’appui pour la défense des droits des personnes privées de liberté. 

Samedi 13 juillet à Londres, 41 personnes ont été arrêtées après avoir participé à un rassemblement pour dénoncer la récente interdiction de Palestine Action en vertu des lois antiterroristes (voir notre article). Ils ont brandi des pancartes blanches sur lesquelles était inscrit : « Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action ». Déjà la semaine dernière, 29 personnes avaient été arrêtées pour avoir participé à une manifestation similaire (voir notre article).

L’engagement social des fans de K-Pop a commencé dès 2013, par des collectes de fonds ou de nourriture au profit d’organisations caritatives. En mars 2018, le mouvement connait un tournant sous l’impulsion des fans du groupe star BTS : le collectif One In An ARMY lance chaque mois une nouvelle campagne de micro-dons pour soutenir une ONG. En 2020, One In An ARMY collecte un million de dollars en 24 heures au profit de Black Lives Matter.

iWatch Dallas était l’application via laquelle la police de Dallas a demandé le 31 mai 2020 de transmettre des vidéos permettant d’identifier les manifestants ayant des comportements jugés répréhensibles lors des rassemblements BLM. Les fans ont immédiatement inondé l’application de fancams de stars de la K-Pop, les dénonçant à la police « pour avoir volé leur cœur ». Le lendemain, l’application était hors service…

Les fandoms ont noyé de la même manière le hashtag #WhiteLivesLatter du mouvement suprématiste blanc américain à coup de GIFs et clips vidéo, et organisé une vaste initiative de trolling contre un meeting de Trump. En se coordonnant pour réserver des milliers de billets, ils ont fait en sorte qu’une bonne partie des 19 000 places de la salle restent vides, transformant le meeting en flop. Les fandoms de K-pop vont aussi massivement soutenir les manifestants en Thaïlande, au Myanmar, en Indonésie et à Hong Kong. Actuellement, les fandoms soutiennent activement les populations de Gaza par des collectes au bénéfice de l’aide humanitaire et par des appels au boycott (notamment culturel) d’Israël.

C’est ainsi que le mois passé, la BTS army a enjoint le conglomérat multinational sud-coréen du divertissement Hybe Corporation (qui est à la fois une maison de disques, une agence artistique, une société de production musicale, une société de gestion d’événements et de concerts, et une maison d’édition musicale) de boycotter Israël en s’expliquant ainsi : « Les BTS ARMY, l’un des fandoms les plus influents au monde, ne supportent pas l’oppression systémique du peuple palestinien. Nous sommes un groupe de personnes du monde entier qui a appris de BTS et d’autres fans de BTS l’importance de la justice sociale en temps de crise. »

Des affrontements ont éclaté jeudi matin dans deux exploitations agricoles du sud de la Californie, à Carpinteria (comté de Santa Barbara) et Camarillo (comté de Ventura), après des descentes menées dans des exploitations agricoles par les services américains de l’immigration (ICE), appuyés par des unités de la Garde nationale. Des centaines de militants pour les droits des migrants ont convergé en voiture vers la zone, entraînant des affrontements avec les agents fédéraux sur les routes. Les agents ont eu recours à des gaz lacrymogènes. Dans plusieurs zones, la circulation a été coupée, tandis que des véhicules militaires patrouillaient sur place, appuyés par un hélicoptère. Environ 200 travailleurs agricoles ont été arrêtés. L’un d’eux a fait une chute et il est décédé des suites de ses blessures. Quatre manifestants ont été arrêtés.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Le Parlement européen a voté le 9 juillet en faveur de l’introduction du nouveau système d’entrée/sortie, un outil conçu pour renforcer le contrôle des frontières de l’Union Européenne. Ce nouveau système, que la Commission prévoit de lancer en octobre, recueillera des données biométriques (telles que les empreintes digitales et les scans faciaux) et des informations sur les voyages des citoyens non européens visitant l’UE pour de courts séjours. Il remplacera l’ancien système d’apposition de tampons sur les passeports et permettra également de détecter les fraudes à l’identité, de suivre les dépassements de séjour. En raison des inquiétudes liées au lancement d’un système aussi complexe, la Commission a proposé un déploiement progressif sur 180 jours. Cela permettrait aux États membres de mettre en œuvre le système progressivement.