Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le président de la FGTB anversoise, Bruno Verlaeckt, a été interpellé ce vendredi matin lors du démantèlement par la police d’un piquet de grève posté le long de la Scheldelaan. Plusieurs barrages avaient été mis en place sur des axes routiers importants menant au port. La police a arrêté Bruno Verlaeckt et un autre syndicaliste pour « entraves au trafic » et « trouble de l’ordre public ».

L’intervention de la police à Anvers

EDIT:
Bruno Verlaeckt a été libéré en début d’après-midi.

C’est aujourd’hui que sera jugé Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action Directe accusé « d’apologie du terrorisme » pour avoir déclaré dans une interview que quoique l’on pense des attaquants islamistes qui ont récemment perpétré des attentats en France, on ne pouvait pas les qualifier de « lâches » (voir notre précédent article).

Jean-Marc Rouillan

EDIT (rapport d’audience)
Sur le fond, ses avocats ont plaidé la liberté d’expression, rappelant que ses propos ne pouvaient en aucun cas être qualifiés d’apologie du terrorisme. Au terme de six heures de débat, la procureure a requis un an de prison ferme. La décision sera rendue le 7 septembre.

Jean-Marc Rouillan

Alors qu’il devait être libéré après 14 ans et demi d’emprisonnement ce 13 juin, Bilal Kayed -qui a à présent 34 ans- a été maintenu en détention administrative, une ordonnance ayant été délivrée pour une durée de six mois. Bilal Kayed avait été le représentant du FPLP à la prison de Megiddo. Ces 24 et 25 juin sont des journées internationales de solidarité avec Bilal.

Liberté pour Bilal Kayed

Liberté pour Bilal Kayed

Un rassemblement de solidarité avec les quatre inculpés de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre la colonisation et l’apartheid en Palestine) aura lieu ce jeudi 30 juin à 13h devant le tribunal de Toulouse.

Rassemblement pour les 4 inculpés de BDS

Rassemblement pour les 4 inculpés de BDS

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Le 18 novembre 2011, le lieutenant de police John Pike et son subordonné gazent à bout portant des étudiants californiens faisant un sit-in pacifique. La vidéo devient virale, l’image devient symbole.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2016 (2): Le « Pepper spray cop »

Voilà deux mois qu’a disparu en Ukraine le prisonnier politique Andreï Sokolov. Il a été enlevé par des inconnus en Ukraine immédiatement après sa libération dans la salle d’audience. Andrei Sokolov est un militant révolutionnaire. Jeune communiste venu du milieu populaire, il a été détenu une première fois en Russie en 1997 pour la destruction d’un monument qui venait d’être inauguré en l’honneur de la famille impériale. Il a fait une deuxième peine de cinq ans et demi de prison sous l’accusation de complicité avec une organisation clandestine. Il a depuis été harcelé par les autorités russes, arrêté et libéré plusieurs fois.

À l’automne 2014, Andrei Sokolov était dans le Donbass pour aider la résistance antifasciste à remettre en service une cartoucherie (Sokolov est armurier). Le 16 décembre 2014, il est tombé sur un check-point ukrainien et a été détenu dans une prison secrète où les services spéciaux maltraitent et torturent les prisonniers. Les services spéciaux ukrainiens n’ont déclaré son arrestation que plus tard, loin du front, à Mariupol. Il a été accusé de «promouvoir une organisation terroriste» (la République populaire du Donetsk). Depuis cette époque jusqu’à avril 2016, Sokolov était détenu en Ukraine. Sur les conseils de son avocat, il a accepté de reconnaître sa culpabilité en échange d’une peine réduite. Le 15 avril dernier, le tribunal de Berdyansk l’a condamné à une peine de 2 ans et 7 mois. En raison de sa longue détention préventive, et selon le calcul des peines en vigueur en Ukraine, il devait être libéré. Cependant, à la sortie du palais de justice, il a été capturé par quatre hommes non identifiés qui l’ont emmené dans une voiture banalisée.

Cela fait deux mois que l’on est sans nouvelles d’Andreï Sokolov. De nombreuses demandes provenant de sa mère et du Consulat général de Russie en Ukraine, sont restées sans réponse. Deux possibilités: Andreï a pu être enlevé par un des escadrons de la mort fascistes, qui ont déjà plusieurs enlèvements et assassinats à leur actif en Ukraine, ou replacé dans une des prisons secrètes des services spéciaux ukrainiens, dans une de ces prisons dont l’existence est reconnue et dénoncée dans un rapport de l’ONU (Andreï avait été placé sur une liste des prisonniers à échanger, ceux-ci sont généralement détenus au secret).

Où est Andreï Sokolov ?

Andreï Sokolov

Où est Andreï Sokolov ?
Andreï Sokolov

Une manifestation a tourné à l’émeute ce jeudi dans le centre-ville de Chihuahua. Les manifestants exigeaient la démission du gouverneur qu’ils accusent de corruption. Des centaines de personnes ont encerclé le bâtiment du gouvernement de l’Etat dans le centre-ville. Ils ont jeté des pierres, brisant les fenêtres et endommageant l’une des portes du bâtiment. Les forces de sécurité ont fait usage de spray au poivre. Plusieurs manifestants ont été blessés et d’autres ont été emprisonnés.

Émeute à Chihuahua

Émeute à Chihuahua

Myriam Amani a entamé une grève de la faim de 48 heures, de ce jeudi 23 juin au samedi 25. Cette grève pourrait devenir illimitée si sa situation ne s’améliore pas. Myriam Amani a été arrêtée le 19 juin avec 12 de ses camarades de lutte, suite à la manifestation des étudiants boursiers pour exiger le paiement de leur dû (voir notre article). Depuis ce jour, ces prisonniers politiques sont enfermés dans les deux prisons de Marrakech, celle de Boulmherz et d’Oudaya, où ils subissent au quotidien des humiliations, des exactions, des violences physiques et morales de la part du personnel des prisons.

Les prisonniers luttent pour le droit à poursuivre leurs études, à avoir accès aux livres de la bibliothèque, à une alimentation de base correcte, aux soins et à l’hygiène et enfin à un droit de visite des familles. C’est pour ces revendications que les étudiants détenus à Meknès poursuivent leur grève de la faim entamée au début de ce mois (voir notre article).

Rassemblement solidaire à Paris (archive)

Rassemblement solidaire à Paris (archive)

La dixième journée de mobilisation contre la loi travail a rassemblé selon la CGT 200.000 manifestants dans toute la France. Une mobilisation importante mais en recul par rapport à la précédente journée de mobilisation le 14 juin. Ce jeudi, 113 interpellations ont eu lieu dans toute la France, dont beaucoup en amont des manifestations. Les autorités avaient pris les devants: plus de 2 000 policiers étaient mobilisés à Paris, la sécurité avait été drastiquement renforcée : opérations de pré-filtrage avec palpations, fouilles et même contrôles d’identité ont été effectués, les policiers empêchant l’accès aux manifestants munis de casques… Aucun réel affrontement n’a encore eu lieu entre manifestants et force de l’ordre, même si la tension était palpable.

C’est à Rennes qu’ont eu lieu les incidents les plus sérieux: tags et bris de vitrines, poubelles brûlées devant le commissariat – lors de la manifestation qui a rassemblé 3.000 personnes selon la CGT. Le cortège syndical a défilé de midi à 13h30, mais il a été précédé de quelques 300 jeunes dont certains encagoulés. Ceux-ci ont peint de nombreux tags. Puis une manifestation sauvage d’un millier de personnes a poursuivi, hors parcours déclaré, son défilé dans les rues, en début d’après-midi. De nombreuses agences bancaires, immobilières ou d’assurances ont été taguées et/ou brisées. Cette manifestation s’est rendue devant le commissariat central de la ville : ses grilles ont été repeintes en rouge et des poubelles déposées devant l’entrée ont été enflammées. Un véhicule du groupe Vinci, concessionnaire du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a aussi été dégradé. Ses vitres ont été brisées et un début d’incendie a été éteint par un policier avec un extincteur. Les mots « zad partout » ont été tagués sur le véhicule. Aux dernières nouvelles, 150 manifestants étaient pris dans un kessel.

Tagage lors de la manifestation de Rennes

Tagage lors de la manifestation de Rennes

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a reporté au 30 juin le prononcé du jugement à l’encontre de Tanguy F., l’homme qui a frappé le commissaire Vandersmissen pendant la manifestation nationale le 24 mai dernier. Le jugement contre un autre manifestant sera également rendu ce jour-là. Ce prévenu comparaît pour avoir causé des incidents tant lors de la manifestation du 24 mai que lors de celle du 7 octobre 2015. L’homme aurait jeté des pierres et des barres de fer et atteint ainsi deux policiers, dont le commissaire Vandersmissen. Le parquet a requis une peine de 30 mois de prison avec sursis à l’encontre des deux hommes.

Le commissaire et son avocat

Le commissaire et son avocat