Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 24 novembre, 180 prisonniers dont de nombreux guerilleros des FARC sont en grève de la faim à la prison Picota, à Bogota. Ceux-ci demandent que les prisonniers malades et blessés reçoivent des soins médicaux, ainsi que l’arrêt de la surpopulation, de la nourriture avariée, des interdictions de visites familiales, de la censure des communications avec les avocats et les observateurs internationaux et de la torture. Les prisonniers demandent également le statut de prisonnier politique tandis que les prisonniers des FARC demandent le statut de prisonniers de guerre. Des centaines de prisonniers sont entassés dans les cellules où ils n’ont pas même la place pour être couchés. De nombreux prisonniers doivent être amputés à cause des infections non soignées.

Une cellule de la prison Picota

Une cellule de la prison Picota

Les trois personnes placées sous mandat d’arrêt pour leur implication présumée dans les incidents lors de la manifestation 6 novembre ont été libérés sous conditions par le juge d’instruction en charge du dossier. La chambre du conseil de Bruxelles avait déjà libéré sous conditions mardi passé les trois intéressés mais le parquet avait interjeté appel de cette décision. Mercredi dernier, le juge d’instruction décidait de les remettre en liberté à condition qu’ils ne prennent part à aucune manifestation.

La police avait déjà interpellé judiciairement deux personnes le jour même des faits. L’un des deux aurait blessé quatre agents et est cité devant le tribunal correctionnel le 19 décembre prochain dans le cadre de la procédure de comparution immédiate. Le second, qui est soupçonné d’avoir blessé cinq agents, a été placé sous mandat d’arrêt par le juge d’instruction. La police de Bruxelles a interpellé le 20 novembre douze autres personnes. Trois d’entre elles comparaîtront le 4 décembre dans le cadre de la procédure accélérée, une quatrième comparaîtra de même le 16 janvier et cinq autres ont été déférées devant le juge d’instruction qui en remis deux en liberté sous conditions et a placé les trois autres sous mandat d’arrêt.

Ce sont ces trois derniers, deux dockers anversois et un étudiant bruxellois, qui avaient été libérés sous conditions par la chambre du conseil. Les trois intéressés ont donc retrouvé la liberté depuis mercredi passé à la suite de la décision du juge d’instruction. L’enquête les concernant a entre-temps été bouclée et le parquet a tracé son réquisitoire final.

10.000 personnes ont manifesté mardi soir à Athènes pour soutenir un jeune anarchiste, condamné pour braquage et hospitalisé dans un état grave après une grève de la faim pour obtenir la permission d’étudier hors de prison. Nikos Romanos, 21 ans, est hospitalisé depuis vendredi sous haute surveillance à Athènes après la dégradation de son état de santé, consécutive à la grève de la faim qu’il avait entamée le 10 novembre en prison. Les manifestants ont défilé dans le centre d’Athènes, fermé à la circulation en scandant des slogans dénonçant l’État et la privation des droits des détenus. Après la fin de la manifestation, un groupe de manifestants a mis le feu à des poubelles et à des voitures garées dans le quartier d’Exarchia. La police a tiré des gaz lacrymogènes.

Ces derniers jours, de nombreuses actions incendiaires ont eu lieu en soutien à Nikos Romanos: contre plusieurs distribueteurs de billets (dans les quartiers de Patisia, d’Exarchia, de Glyfada, de Marousi, de Chalandri, et de Kipseli, contre un véhicule d’une entreprise de sécurité privée, un autre de l’ambassade d’Argentine, et deux autres de la Préfecture d’Athènes.

Grèce: 10.000 manifestants pour Nikos Romanos

L’enquête administrative confiée à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) après la mort fin octobre de Rémi Fraisse lors d’affrontements sur le site du barrage de Sivens, ne conclut à aucune « faute professionnelle » des gendarmes, a annoncé mardi son chef. « En l’état des informations recueillies dans cette enquête et au plan strictement administratif, je ne dispose pas d’éléments permettant de caractériser une faute professionnelle », a déclaré le général Pierre Renault lors de son audition par la commission des Lois de l’Assemblée nationale. « Il reviendra à l’enquête judiciaire de déterminer l’exacte responsabilité et le degré de responsabilité imputable au lancer », a-t-il ajouté.

France: « Aucune faute » pour la mort de Rémi Fraisse

Des guérilleros maoïstes ont pris un groupe de soldats paramilitaires dans l’état central du Chattisgarh ce lundi, tuant au moins treize soldats et en blessant une douzaine d’autres. Parmi les tués, onze soldats et deux officiers de la CRPF. Les soldats faisaient partie d’un bataillon en charge du combat contre les maoïstes dans une région connue pour être un de leur bastion. En mission depuis quelques jours, ils ont été encerclés par les maoïstes qui ont ouvert le feu.

Inde: Treize soldats anti-maoïstes abattus

Des centaines de manifestations opposent la rue aux policiers aux Etats-Unis. Une série de bavures policières ayant culminée il y a quelque jours par le meurtre sans sommation d’un jeune enfant armé d’un jouet et l’acquittement du policier qui avait abattu Mike Brown à Ferguson. Les manifestants remettent en cause, notamment, le fait que les polices locales américaines sont équipées de matériels militaires, et ce à des fins d’anti-terrorisme. La Maison Blanche a fait une annonce aujourd’hui pour dire qu’elle ‘encadrerait et standardiserait mieux’ les moyens militaires dont sont dotées ces forces, ce qui ne veut pas dire grand chose, mis-à-part que les policiers continueront à bénéficier de ce matériel. En outre, le gouvernement a annoncé qu’un système de 50’000 bodycams (pour une valeur de $263 millions), portées via des lunettes connectées ou clipsées aux chemises de ses agents filmeront les interpellations pour pouvoir définir ‘qui est en faute’ lors d’incidents. Le président américain a également profité de cette allocution pour préciser qu’il n’ira pas à Ferguson à l’occasion des nouvelles émeutes qui embrasent la ville.

Il y a quelques jours à Ferguson

Il y a quelques jours à Ferguson

Condamné suite à la manifestation massive (50’000 personnes) du 22 février 2014, Enguerrand est toujours en prison. Une manifestation a eu lieu le 20 novembre dernier et un marathon ‘contre l’acharnement judiciaire’ aura lieu le 7 décembre prochain.

Liberté pour Enguérrand Delanous

Liberté pour Enguérrand Delanous

Les FARC ont relâché dimanche en Colombie le général Ruben Alzate, le caporal Jorge Rodriguez, et une conseillère de l’armée, Gloria Urrego, capturés par la guérilla le 16 novembre dans la province du Choco, sur la côte Pacifique. Les opérations militaires avaient été suspendues dans le Choco, région pauvre et difficile d’accès, pour permettre cette libération qui a eu lieu dans le petit hameau de Vegaez, situé au bord d’une rivière au nord de Quibdo, la capitale du Choco. Le président colombien avait fait de cette libération une condition pour la reprise des pourparlers de paix.

Colombie: Les FARC libèrent le général Alzate

Quarante personnes ont été arrêtées dimanche à Hong Kong, selon la police, après des nouveaux heurts entre plusieurs centaines de manifestants prodémocratie et les forces de l’ordre. Plusieurs manifestants ont été blessés dans ces affrontements avec les policiers qui ont utilisé des bombes au poivre pour disperser des étudiants tentant d’encercler le siège du gouvernement.

Dans une atmosphère électrique, des protestataires portant des casques de chantier et se protégeant avec des parapluies contre les tirs de bombes au poivre, ont tenté de forcer le cordon policier déployé autour du siège du chef de l’exécutif de Hong Kong. Plusieurs milliers de personnes ont également afflué dans le parc Tamar près du Parlement. Les manifestants ont également tenté dimanche d’occuper la route Lung Wo, l’une des principales voies de communication reliant l’Est et l’Ouest de l’île de Hong Kong, défendue par la police qui considère cette occupation comme illégale.

Hong Kong: Encore des arrestations