Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lundi matin 7 juillet, au Koweït, s’ouvrait un nouveau procès à l’encontre d’un leader de l’opposition, Musallam al-Barrak. Accusé d’avoir insulté la justice, il a été placé en garde à vue pour 10 jours mercredi dernier, provoquant la colère de ses partisans. Des centaines de personnes ont tenté de se rassembler vers 22h dimanche soir 6 juillet mais très vite, la police koweïtienne les a dispersées à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, avant de poursuivre les manifestants dans les ruelles.

Depuis l’arrestation le 2 juillet de Musallam al-Barrak, ancien syndicaliste et député, les manifestations ont donné lieu chaque soir à des heurts avec la police. Outre la libération de l’opposant le plus populaire du Koweït, c’est une purge du ministère de la Justice que les jeunes manifestants réclament. Musallam al-Barrak est accusé d’insulte à la Cour suprême et à son président. Lors d’un rassemblement le 10 juin, il avait dénoncé l’inaction de la justice et accusé de hauts responsables d’avoir détourné plus de 50 milliards de dollars de fonds publics dans des banques étrangères. Parmi eux, figurent des membres de la famille princière dont l’ancien Premier ministre. Pour appuyer ses propos, il avait diffusé devant des centaines de personnes les extraits de comptes bancaires sur un grand écran. Des accusations corroborées par un autre membre de la famille princière en rivalité dans la succession à l’émir. Musallam al-Barrak fait l’objet de dizaines d’autres poursuites pour insulte ou diffamation, au point qu’il ne peut assister à lui seul à toutes les auditions.

Koweit: Manifestation réprimée

Le principal dirigeant maoïste du Kerala, Sinoj alias Ramesan, a été tué dans des circonstances troubles. Selon la police, il a été tué le 16 juin dans une explosion accidentelle d’une fabrique clandestine d’explosifs à la frontière de Karnataka-Andhra, et a été enterré par ses camarades.

Sinoj était un personnage très respecté au sein du mouvement maoïste. Il avait été arrêté en juin 2009 à Wayanad, mais avait profité d’une libération sous caution pour rejoindre la clandestinité. Commandant dans la guérilla du PCI(m), Sinoj était un expert dans la science militaire. Il était présent dans le camp maoïste de Subramania dans le nord du Karnataka, lors du raid des forces anti-naxalite en septembre 2012. C’est à une manoeuvre habile de Sinoj que la guérilla a évité une défaite. Il était dernièrement membre du Comité du PCI(m) pour l’état du Kerala.

De nouveaux incidents ont éclaté mercredi 9 juillet entre des grévistes et des policiers. 220 ouvriers appartenant au syndicat de la métallurgie, Numsa, ont cessé le travail il y a neuf jours pour demander des augmentations de salaire. Treize personnes appartenant au syndicat de la métallurgie, Numsa, ont été arrêtées ce mercredi. Ces syndicalistes sont accusés d’avoir mis à sac une petite entreprise dans la région de Rustenberg. Depuis une semaine, des incidents violents ont éclaté un peu partout dans le pays, notamment dans la zone industrielle à l’est de Johannesburg. A chaque fois, des groupes de grévistes s’attaquent à des entreprises pour les obliger à fermer. Au total, 110 syndicalistes ont été arrêtés en une semaine. L’un d’eux avec une arme à feu.

Afrique du sud: Affrontements entre policiers et métallos grévistes

Depuis plusieurs jours, les ouvriers de l’usine Lear de Buenos Aires sont en grève, ils tentent de bloquer l’autoroute panaméricaine non-loin de l’usine. Aujourd’hui, la police a attaqué les manifestants avec mattraques et autopompes, ces derniers ont répliqués par des jets de pierre.

Argentine : La gendarmerie attaque des grevistes

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Pour cet épisode: La grande évasion de 49 prisonniers politiques, essentiellement du FPMR, de la prison centrale de Santiago du Chili le 30 janvier 1990.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2014 (3): La grande évasion de Santiago

Malgré le fait que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié a jugé que le ministère de la Sécurité publique n’a pas prouvé qu’il ait été l’instigateur d’actes terroristes, le militant iranien Djaber Kalibi s’est quand même vu ordonner une mesure d’expulsion par le commissaire chargé d’entendre sa cause. Il a donc quitté le Canada pour retourner en France (dont il détient la nationalité), laissant ses deux belles-filles à Montréal où elles poursuivent leurs études. La lutte se poursuit néanmoins pour lui permettre de revenir au Canada et de poursuivre les démarches pour obtenir la résidence permanente. Une demande en ce sens sera bientôt soumise au ministre de l’Immigration qui seul détient désormais le pouvoir de lever l’interdiction de séjour.

Djaber Kalibi est un militant communiste d’origine iranienne, qui a vécu au Canada pendant neuf ans avant d’en être récemment expulsé. En juillet 2013, alors qu’il revenait d’un voyage en France, les autorités lui ont confisqué son passeport et l’ont avisé qu’il était désormais interdit de séjour au Canada. Son « crime » ? Avoir soutenu le renversement du régime islamiste il y a de ça une trentaine d’années, alors qu’il vivait en France. Le délit pour lequel il a été condamné à quatre ans de prison en 1986 étant punissable de plus de 10 années d’emprisonnement s’il avait été commis au Canada, la mesure d’expulsion devenait donc automatique.

Voir le site du comité de soutien

Canada: Expulsion de Djaber Kalibi

Le commandant maoiste pour la zone de Ganga-Gandak a été capturé ce dimanche lors d’une opération policière dans le village de Pali (district de Begusarai). Il s’agit de Bihari Paswan, qui détenait lors de sa capture un pistolet automatique, qutre téléphones mobiles et des documents maoistes. Il était activement recherché pour une douzaine d’attaques menées dans la région par la guérilla.

Le manifestant de 24 ans, maintenu en prison, a été condamné à 4 mois ferme, notamment pour “participation à un attroupement avec arme” (un baton de berger). Il a néanmoins été relaxé sur les faits de violence qu’on lui reprochait lors de la grande manifestation du 22 février, faits qu’il niait.

En tout début d’après-midi, 200 opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, venu soutenir l’inculpé, avaient investi le palais de justice. Sur place, de nombreux CRS montaient la garde. C’est au moment du jugement que la tension est montée d’un cran à l’intérieur du palais : les forces de l’ordre ont formé un cordon serré autour des personnes ayant assisté à l’audience, et, utilisant des jets de lacryòogène, les ont repoussés dehors. Au cri de « Libérez nos camarades », les 200 Zadistes sont restés un moment sur le parvis du palais de justice, puis ont été repoussé un peu plus loin, dans une rue attenante où la même scène s’est reproduite.


Affrontements entre Zadistes et forces de l'ordre di OuestFranceFR