Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le domicile privé du ministre-président de la région bruxelloise Rudi Vervoort a été tagué avec l’inscription « Pas de prison à Haren » dans la nuit de dimanche à lundi, un mélange de fumier et de goudron sur le pas de la porte. La maison d’un collaborateur de Vervoort a également été taguée, ainsi que celle de l’ex-directrice de la prison de Forest et responsable francophone du projet de maxi-prison à Haren qui a été recouverte de graffitis. Suite à cela, elle a décidé de démissionner du projet. Depuis le début du projet de réforme des prisons belges, de nombreuses attaques ont visé tous les acteurs du plan : politiques, administratifs, construction, architectes,… Dernière attaque en date : un engin incendiaire (une bonbonne de gaz) sur le pas de la porte de l’architecte dont le bureau a signé les plans de la maxi-prison de Haren, en février.

Demain matin, dés 8h, des manifestants se rassembleront sur la Place de la Monnaie contre la commission de concertation qui doit approuver le projet et dont la décision ne fait bien sûr aucun doute…

Une des trois maisons taguées dans la nuit du 17 au 18 mai.

Une des trois maisons taguées dans la nuit du 17 au 18 mai.

Emprisonnée en 2012 pour avoir refusé d’être fouillée lors d’une visite à un prisonnier, sa peine de 2 mois a été peu à peu allongée. Elle est toujours incarcérée à l’heure actuelle. Christine s’est régulièrement rebellée contre l’institution carcérale depuis 2004. Sa résistance lui a valu d’autres peines et le retour d’anciens sursis, c’est pourquoi elle est toujours en prison. Fin 2014, avec d’autres prisonnières, elle a émit une plateforme de revendications pour défendre leurs droits, demander de meilleurs salaires, la gratuité du courrier, parmi d’autres revendications. Lors de ce mouvement, elle a à nouveau été inculpée d’outrage et de rébellion, c’est ce qui lui vaut ce nouveau procès. Normalement prévu le 6 mai à Poitiers, le juge a finalement refusé de la transférer vers Lyon en justifiant évasivement « compte-tenu de la personnalité particulière de la prévenue ». Le procès est reporté au 6 octobre 2015.

16 personnes ont été arrêtées ce matin en Espagne, dont 10 dans le Pays-Basque et 6 dans 5 autres régions espagnoles. Selon un communiqué du Ministère de l’Intérieur, ces personnes ont été arrêtées pour avoir défendu et encouragé des ‘actes de terrorisme’ sur les réseaux sociaux. Les 3 groupes concernés sont l’ETA, les GRAPO et ‘Catalonia’s Terra Lliure’.

Le 15 avril à 17H les forces spéciales de la police allemande ont arrêté sept responsables de l’ATIK, la Confédération des travailleurs Turcs en Europe, en les accusant d’être des cadres du TKP/ML, le Parti Communiste de Turquie Marxiste-Léniniste. L’opération a été brutale (portes défoncées etc.) et approfondie (les perquisitions des maisons ont commencé à 17H et ont fini à 1H du matin). Cette opération couronnait une enquête qui a commencé en 2013 à l’initiative du parquet de Karlsruhe. La police allemande reproche aux responsables de l’ATIK d’avoir collecté de fonds, et de soutenir les activités de l’organisation en Turquie, et d’avoir formé en Allemagne des militants pour combattre au Rojava.

Les mandats d’arrêt portent sur « appartenance à une organisation terroriste étrangère » vertu de l’article 129 B du Code criminel. Interdit en Turquie, le TKP/ML ne l’est pas en Allemagne, et il n’est pas inscrit sur la liste terroriste de l’UE. Parmi les militants arrêté figure E. Muslum, responsable de l’ATIK pour l’Allemagne. C’est un militant révolutionnaire historique de Turquie, qui a fait 22 ans de prison pour appartenance au TKP/ML. Il était dans les années ’80 à la prison de Dyarbakir où il a été torturé et où il a participé à la grève de la faim. Il a aussi participé à la grande grève de 2000 et a été libéré conditionnellement suite au 15 décembre 2000. La justice allemande a aussi délivré des mandats d’arrêt avec demande d’extradition pour un militant qui a été arrêté en Suisse, trois arrêtés en Grèce, et un autre en France.

En solidarité avec les inculpés de l’ATIK, la façade de la représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie auprès de l’Union Européenne, 47 rue Montoyer à 1000 Bruxelles, a été taguée, et un rassemblement a eu lieu aujourd’hui devant l’ambassade d’Allemagne, Rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1000 Bruxelles.

La représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie

A l’ambassade d’Allemagne

La représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie
A l'ambassade d'Allemagne (archive)

Plus de cent ordres d’arrestation contre le dirigeant des FARC, Timoleon Jimenez dit «Timochenko», ont été suspendus pour faciliter les pourparlers de paix avec le gouvernement colombien à Cuba, a annoncé vendredi dernier le procureur général de Colombie. Timochenko a été reconnu comme négociateur.

Timoleon «Timochenko» Jimenez

Timoleon «Timochenko» Jimenez

Depuis la prise du pouvoir par l’armée en 2013, les agressions sexuelles commises par les forces de sécurité se sont accrues en Egypte et constituent un moyen de répression utilisé par le régime d’Abd El-Fattah El-Sissi pour réduire la société civile au silence. Des témoignages relatent des viols, viols avec objet, de « tests de virginité », d’attouchements sexuels, de chantage et de pratiques diffamatoires.

Les agressions se multiplient notamment lors d’opérations de contrôle. Depuis la prise du pouvoir par l’armée en juillet 2013, tout individu est susceptible d’être contrôlé à l’entrée des universités, du métro ou des hôpitaux. L’agression sexuelle est quasi systématique en cas d’arrestation. Auparavant, les arrestations de rue concernaient essentiellement les hommes et les jeunes. Mais depuis le 3 juillet, elles concernent aussi les enfants, les femmes, les jeunes filles et les personnes âgées. Malgré les multiples plaintes déposées par les victimes, une seule a abouti à un procès. Les similarités dans les méthodes utilisées et l’impunité générale dont jouissent les auteurs des violences sexuelles indiquent qu’il s’agit politique délibérée visant réduire la population au silence.

Policiers égyptiens

Policiers égyptiens

Facebook utilise un logiciel permettant d’espionner les conversations privées de ses 900 millions d’utilisateurs, afin de traquer d’éventuels criminels et de les dénoncer à la police. Dans le cas de la pédophilie, cette technologie passe au crible les discussions en recherchant notamment certains mots-clés (sur la base de précédentes discussions de pédophiles condamnés), la différence d’âge entre les deux interlocuteurs, la fréquence de leurs conversations, leur lien d' »amitié » etc. En cas d’alerte, la conversation est signalée aux équipes de FB, qui contactent les autorités. Ce « scan » des conversations ne vise toutefois pas que la pédophilie (exemple naturellement mis en avant par FB) mais « toutes les activités criminelles » et même « toutes les activités qui vont à l’encontre des conditions d’utilisation ».

Dans ces conditions, FB annonce qu’il peut « être amené à partager des informations […] pour empêcher la fraude ou toute autre activité illicite, pour prévenir tout préjudice corporel imminent ou protéger nos intérêts. Ceci peut inclure le partage d’informations avec d’autres sociétés, juristes, tribunaux ou toute autre entité gouvernementale ». En somme, Facebook se réserve le droit de signaler aux autorités (ou d’autres sociétés privées!) toute activité jugée « illicite », sur la base de conversations privées. Au regard de la loi française, Facebook semble violer l’article L241-1 du Code de la sécurité intérieure qui garantit le secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques. Le débat sur l’accès aux e-mails ne concerne pas seulement Facebook. En 2010, un internaute américain a déposé une plainte contre Google, qui analyse le contenus des e-mails échangés via Gmail pour proposer de la publicité ciblée.

Internet: Le logiciel espion de Facebook

La prisonnière anarchiste Monica Caballero a été transférée depuis la prison de Brieva de Avila vers la prison de Villabona, dans les Asturies, où Francisco Solar est également détenu. Monica pourrait être re-transférée vers Brieva dans les prochaines semaines ou mois.

Mónica Caballero Sepúlveda
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias), Spain

Francisco Solar Domínguez
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias), Spain

Monica Caballero

Monica Caballero

Après avoir pratiquement évincé les islamistes du canton de Kobané, les YPG et les YPJ, -milices kurdes- se concentrent à présent sur le canton de Ciziré (dans le nord-est de la Syrie). L’opération ‘Commander Rubar Qamishlo’ vise à dégager l’Etat Islamique des régions rurales du canton. Depuis le 6 mai -début de cette opération- les forces kurdes ont libéré 23 villages et tué 170 militaires islamistes. Depuis hier soir, entre 200 et 300 islamistes sont assiégées par les YPG/YPJ et tentent désespérément de fuir, sans grands succès. Les milices kurdes ont tellement progressé chacune de leur coté qu’elles ont fini par encercler ce village assez facilement. Un combattant kurde a été abattu.

Des combattantes et combattants kurdes à Til Temir.

Des combattantes et combattants kurdes à Til Temir.