Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 11 juin et la fermeture par le gouvernement de l’ERT, radiotélévision publique grecque, ayant entraîné le licenciement de 2600 personnes, des employés licenciés diffusaient des émissions via Internet depuis le bâtiment de l’organisme. Jeudi, la police anti-émeute était intervenue pour mettre fin à l’occupation du bâtiment et depuis, des policiers y montaient la garde. Samedi soir, des centaines de personnes s’étaient rassemblées devant les locaux. Les forces de l’ordre sont violemment intervenues pour empêcher les manifestants de pénétrer dans le bâtiment, entrainant des affrontements entre les deux camps.

Affrontements devant l’ERT

Affrontements devant l'ERT

Samedi, des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France pour dénoncer l’écotaxe. Le mouvement de contestation prend de l’ampleur alors qu’il a débuté il y a quelques semaines en Bretagne. Dans le Gard, deux bornes ont été abîmées tandis qu’un portique a été pris pour cible près de Paris. A Jugon-les-Lacs (Côtes d’Armor), de violents affrontements ont opposé les manifestants et les forces de l’ordre. 250 gendarmes mobiles avaient été déployés pour protéger le portique situé sur la RN12 entre Renne et Saint-Brieuc. Un tracteur a tenté de forcer le passage tandis que les manifestants lançaient des projectiles. Les gendarmes ont tiré des gaz lacrymogène. En fin d’après-midi, la manifestation s’est dispersée alors que des renforts policiers arrivaient sur place. Un manifestant a été interpellé.

Déploiement policier devant un portique écotaxe

Déploiement policier devant un portique écotaxe

Plus de 5000 personnes s’étaient réunies cet après-midi à Thessalonique contre le projet minier d’Hellenic Gold dans la région proche de Chalcidique. En 2011, le gouvernement grec a octroyé une autorisation d’exploitation à la société Hellenic Gold, filiale grecque du groupe canadien Eldorado Gold. Depuis, le mouvement de contestation enfle. C’est aussi contre la répression policière à l’égard de ce dernier que les manifestants s’étaient rassemblés, dénonçant les multiples interventions violentes des forces anti-émeutes. Jusqu’à présent, plus de 200 habitants de la région sont poursuivis en justice pour ‘résistance contre les autorités’. 500 personnes ont également défilé à Athènes en solidarité avec les habitants réprimés et contre les violences policières.

Manifestation en Grèce contre un projet minier

Manifestation en Grèce contre un projet minier

Tôt samedi matin, une quinzaine de guérilleros a fait irruption devant le domicile de Ramachandran Bhat, un membre du comité villageois de Kuthlur (district de South Kannada, Karnakata). Les maoïstes y ont scandé des slogans avant d’incendier sa voiture. Cette action a été menée pour dénoncer l’expulsion forcées des tribaux de la zone de Kudremuckh National Park dans le cadre d’un projet gouvernemental autour du parc. Bhat est un ardent défenseur de l’initiative et s’est récemment attelé à convaincre les tribaux d’accepter le dédommagement offert par le gouvernement d’état pour abandonner leurs terres. Les autorités ont immédiatement dépêché des équipes de la Anti-Naxal Force pour lancer des opérations de ratissage pour retrouver les guérilleros impliqués dans cette action.

Dans deux incidents distincts à quelques heures d’intervalle, les forces israéliennes ont tué deux Palestiniens en Cisjordanie. Le premier incident s’est déroulé jeudi soir à proximité d’un poste de contrôle de l’armée situé entre Ramallah et Naplouse. Des soldats ont ouvert le feu sur un homme qui se trouvait dans un abribus après avoir entendu des bruits de pétards. L’homme, âgé de 28 ans et conférencier à l’université, est mort sur le coup. Selon ses proches, il n’était pas du tout du genre à lancer des pétards sur les soldats. Le deuxième incident a eu lieu vendredi à l’aube dans le sud de la Cisjordanie, également tout près d’un poste de contrôle de l’armée israélienne. Un homme qui marchait avec son frère à proximité du poste a été abattu par le garde de fraction. Son frère ainsi que la troisième personne qui les accompagnait, ont été grièvement blessés.

Poste de contrôle de l'armée israélienne

Ce 8 novembre, le plénum de la Division criminelle de la Haute Cour s’est réuni pendant plus de quatre heures. A l’issue de cette concertation, il a accepté de libérer neuf prisonniers politiques basques à qui la doctrine 197/200 dite Parot (doctrine qui permet d’étendre les peines de prison des personnes reconnues coupables d’infractions terroristes) a été appliquée. Cette décision a été prise après le vote favorable de neuf juges contre huit défavorables. Cette décision a été prise conformément après l’arrêt de la Cour européenne des Droits de l’Homme qui a annulé la doctrine 197 /200.

Les prisonniers qui seront libérés sont Txomin Troitiño, Isidro Garalde, Iñaki Urdiain, Jon Aginagalde, Jokin Sancho, Elias Fernandez Castañares, Joseba Artola, Luis Mari Gomez Patxi Azkargorta .

Elias Fernandez Castañares

En 2012, comme elle en a l’obligation, la Belgique a rendu un rapport sur la situation dans ses prisons. Le Comité de l’ONU contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a débattu ce rapport cette semaine. Il a également entendu le gouvernement belge ainsi que des organisations telles qu’Amnesty ou la Ligue des Droits de l’Homme. C’est le 22 novembre prochain que le Comité rendra ses conclusions publiques. Mais il ressort déjà que la Belgique sera réprimandée en raison de la situation déplorable des détenus et la surpopulation carcérale. Par ailleurs, elle n’a pas mis en place, comme exigé, d’Institut National des Droits de l’Homme. D’autres manquements, comme l’absence d’organisation, par la police, de formations spécifiques contre la torture, ont été pointés. Rappelons toutefois que ces recommandations ne sont pas juridiquement contraignantes.

Vers 3h30 dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie a partiellement détruit une borne écotaxe dans le Lot-et-Garonne. Une tentative d’incendie d’une autre borne de collecte a eu lieu la même nuit en Seine-Maritime. Comme les des précédentes actions visant ce type de dispositif, des pneus auxquels il avait été mis feu ont été retrouvé au pied de l’installation. Au moins onze bornes et quatre portiques ont été détruits ou endommagés depuis le début du mouvement de contestation contre la mesure fiscale visant à faire payer un impôt supplémentaire aux poids lourds.

Le gouvernement du Bihar a annoncé une récompense de 300.000 à 500.000 roupies (3500 à 6000 euros) pour la capture de sept dirigeants maoïstes. Une récompense de 500.000 roupies a été annoncée pour Arvind Kumar, alias Arvind Singh, membre du comité central du CPI(maoïste). Une récompense de 300.000 roupies a été annoncée pour la capture de Vijay Yadav, alias Sandip, qui est un membre du comité régional spécial comprenant le Bihar, le Jharkhand et le nord du Chhattisgarh. Des récompenses similaires seront offertes cinq autres guérilleros.

A l’occasion du 32ème anniversaire du YÖK, ou Conseil de l’Enseignement Supérieur, les étudiants se sont mobilisés ce 6 novembre. Le YÖK est l’institution qui constitue l’entité de prise de décision pour toutes les universités turques. Elle est vivement controversée et contestée car il s’agit, pour les étudiants, d’un vestige de l’héritage autoritaire et anti-démocratique du 12 septembre 1980. Un groupe d’étudiants de l’université d’Ankara a occupé les locaux de la Language History and Geography Faculty. Ils ont investi le bureau du doyen, ont forcé les professeurs à quitter le bâtiment et ont mis le feu à des papiers dans le bureau. Ils ont ensuite déployé à la fenêtre un califat avec le slogan ‘No to YÖK’. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour faire sortir les étudiants du bâtiment. Onze d’entre eux ont été interpellés. Egalement à Ankara, des milliers d’étudiants ont défilé dans les rues pour dénoncer le YÖK. Les forces de l’ordre, qui avaient pris des mesures de sécurité extrêmes, sont intervenues à plusieurs reprises et ont tiré des gaz lacrymogène sur un groupe de jeunes qui souhaitaient marcher avec leurs calicots alors que les policiers tentaient de leur saisir. Dans une manifestation distincte dans la province d’Antalya, des centaines d’étudiants ont défilé jusqu’au bureau du recteur de la Akdeniz University après avoir fait un sit-in dans le centre-ville. Dans les affrontements qui se sont déclenchés entre les gardes de sécurité privés et les étudiants, trois agents ont été blessés et cinq étudiants placés en garde à vue.