Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 13 novembre au soir, les propriétaires d’usine ont annoncé une prochaine augmentation du salaire minimum des ouvriers du textile. Alors que les syndicats réclament, depuis le début du mouvement de contestation, un salaire minimum de 100 dollars (alors qu’il est de 38 dollars actuellement), les propriétaires ont annoncé une augmentation de 76% pour le fixer à 68 dollars, ce qui est bien inférieur à la demande originale. Dès lors, des centaines d’ouvriers ont une nouvelle fois bloqué la circulation sur les routes entourant les usines dans la banlieue de Dacca, une partie des syndicats ayant catégoriquement rejeté la proposition. La police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogène et a tiré des balles en caoutchouc pour disperser les barrages et réouvrir la circulation routière.

Répression d’ouvriers du textile à Dacca

Répression d'ouvriers du textile à Dacca

A 3 heures du matin mercredi, les forces de l’ordre ont arrêté cinq personnes appartenant à la mouvance anarchiste à Barcelone. Toutes sont accusées d’avoir pris part à une attaque à l’explosif en octobre dernier, attaque revendiqué alors par le Comando Insurrectional Mateo Moral. Parmi les arrêtés, Francisco Javier Solar Dominguez et Monica Andrea Caballero Sepuldeva qui avaient été acquitté en juin 2012 dans l’affaire ‘Caso Bombas’. Ils étaient alors poursuivis pour une série d’attaques contre l’Etat chilien et ont été acquittés faute de preuves. Après avoir déclaré que tous deux avaient été identifiés sur des caméras de surveillance, le ministre de l’Intérieur a réagi en affirmant qu’ils ‘font partie d’un commando très bien organisé, extrêmement dangereux avec de fortes connexions internationales (…) ils sont très connus pour leur passé délictueux au Chili’. C’est d’ailleurs après avoir pris contact avec Interpol au Chili pour confirmer leurs identités que les autorités espagnoles ont arrêtés les deux militants. Ils ont été placés en détention préventive et doivent comparaître ce vendredi devant le juge de l’Audience nationale, tribunal chargé des affaires de terrorisme. Celui-ci se prononcera sur leur maintien, ou non, en détention.

Francisco Javier Solar Dominguez et Monica Andrea Caballero Sepulveda

Francisco Javier Solar Dominguez et Monica Andrea Caballero Sepulveda

Le 5 novembre, jour où l’Union européenne et la Turquie ouvraient un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de ce pays, affirmant leur volonté d’accélérer le processus, six journalistes turcs étaient condamnés à la prison à vie. Les journalistes Füsun Erdogan, Ziya Ulusoy, Bayram Namaz, Ibrahim Cicek et Sedat Senoglu sont accusés d’être membres du MLKP interdit.

Füsun Erdogan a été accusée d’être à la tête du MLKP en tant que fondatrice de la station de radio Özgür Radyo. Interpellée en 2006, elle est en détention provisoire depuis cette date. En plus des peines à la perpétuité pour chaque journaliste, sauf Sedat Senoglu, les journalistes ont également été condamnés à des peines supplémentaires, ce qui aboutit à un total de 3 000 ans de prison pour les cinq journalistes . Avec 63 journalistes actuellement détenus, la Turquie est la plus grande prison de journalistes au monde.

Füsun Erdogan

Voir le dossier Hatice et Guluzar

Füsun Erdogan

Le conseil des ministres a approuvé jeudi deux dotations d’un montant total de 55 millions d’euros destinées à la sécurité à Bruxelles. Jusqu’il y a deux ans, un montant annuel de 25 millions d’euros était alloué sous forme de subsides aux communes bruxelloises et aux 6 zones de police qu’elles composent. Depuis juillet 2012 et le vote de la loi sur le financement des institutions bruxelloises, la Région-capitale doit désormais se prononcer sur l’affectation de 55 millions d’euros destinés aux dépenses de sécurité et de prévention en lien avec la fonction de capitale de Bruxelles.

Une dotation de 22,24 millions d’euros a été allouée aux zones de police bruxelloises. Elle permettra de couvrir les dépenses liées au renforcement de la sécurité dans les transports en commun, à l’encouragement du recrutement, au paiement des heures prestées dans le cadre des sommets européens, à l’accession au cadre de base des agents de police, etc. Une dotation de 32,55 millions est destinée à la Région pour les dépenses liées également aux sommets et à la sécurisation de la STIB.

William Comitivos Fasabi, 45 ans, connu comme le « camarade Memo » ou « William » a été capturé lundi dernier dans la ville de Aucuyacu. Il était activement recherché suivant un avis donné par la Cour pénale 2e National de Lima pour des activités clandestines dans le PCP-SL depuis 2005, d’abord dans les réseaux de renseignements, ensuite dans le service logistique de la colonne de guérillos du « camarade Dante ».

le camarade Memo

le camarade Memo

Une cinquantaine de postiers ont manifesté à Rennes, entre la préfecture et la direction départementale de la Poste. Ils dénoncent les pressions, sanctions et menaces de sanctions à l’encontre de plusieurs postiers de Rennes-Colombier, de la plate-forme colis du Rheu et de facteurs de Saint-Jouan-des-Guérets et Saint-Malo., tous syndicalistes de Sud PTT.

manifestation des postiers à Rennes

manifestation des postiers à Rennes

C’est un arrêt de jurisprudence très important, qui était passé relativement inaperçu. Le 22 octobre dernier, à travers deux arrêts de sa chambre criminelle, la Cour de cassation a mis fin en principe aux pratiques de géolocalisation des suspects à partir des déplacements enregistrés par les opérateurs téléphoniques. Cette géo-localisation consistant à surveiller les déplacements d’une personne par le suivi de son téléphone mobile « constitue une ingérence dans la vie privée de cette personne, qui (…) doit donc être prévue par une loi présentant les qualités requises par la jurisprudence de la Cour européenne », ont estimé les juges.

Or en France, constatent-ils, aucune loi ne prévoit ni n’organise la surveillance des téléphones portables et de leurs déplacements. A défaut, toutes les pièces d’instruction reposant sur de tels relevés doivent être écartés des dossiers, au risque de faire tomber des procédures en cours et, désormais, de compliquer le travail des policiers. La cour de cassation précise en outre qu’une loi, pour être compatible avec l’article 8 alinéa 2 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, « ne peut organiser une ingérence dans la vie privée des personnes qu’à la condition d’en placer la surveillance et l’exécution sous le contrôle de l’autorité judiciaire, ce que n’est pas le Parquet, qui n’est pas indépendant ». C’est forcément un juge d’instruction qui devra donner son autorisation et encadrer les géolocalisations.

Dernier rappel! Comme les années précédentes, le Secours Rouge organise une formation au cryptage informatique. Celui-ci est (encore) légal en Belgique et permet de préserver la confidentialité de vos données et de vos mails. La formation de ce jeudi portera donc sur GPG (ou GnuPG, l’implémentation libre du célèbre logiciel PGP de cryptage par clés asymétriques).

L’installation n’est pas toujours aisée mais l’utilisation est enfantine. Si vous apportez votre portable (sous Mac ou sous Windows), nous vous installerons (ou vous aiderons à installer) le logiciel et nous vous montrerons comment l’utiliser.

Au Pianofabriek, ce 14 novembre à 19H30, salle Bujumbura, entrée libre.

gnupg

gnupg

Sonja Suder, 80 ans, était accusée d’avoir transporté des armes pour l’attaque de la conférence ministérielle de l’OPEP en 1975. Les procureurs ont admis qu’il était impossible de prouver les liens de Suder à l’attaque. Suder faisait partie du groupe Cellules révolutionnaires qui a effectué deux incendies contre des entreprises allemandes en 1977, et une troisième en 1978 sur le château d’Heidelberg. Elle a été condamnée à trois ans et demi de prison pour ces attaques. En raison de la détention préventive, elle sortira de prison suite à cette condamnation. Son compagnon Christian Gauger avait initialement été inculpé dans les attentats , mais il a ensuite été suspendu en raison de ses problèmes de santé .

Le personnel de sécurité du géant anglo-sud-africain Anglo American Platinum (Amplats) a procédé à des tirs de sommation et appeler la police pour disperser une foule en colère. Un groupe d’habitants a protesté à la mine de Mogalakwena (province du Limpopo, nord) pour demander des emplois permanents. Cinq camions ont été endommagés et l’entreprise a fait appel à la police nationale pour s’efforcer de ramener le calme dans la zone.

Rassemblement devant l’Anglo American Platinum

Rassemblement devant l'Anglo American Platinum