Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Middle Easter Technical University (ODTU) d’Ankara a été le théâtre de vives tensions tard dimanche soir quand la police a fait usage de canons à eau et a tiré des gaz lacrymogène contre des manifestants qui dénonçaient la construction d’un mur à la frontière turco-syrienne. La répression policière est devenue récurrente depuis que les autorités ont lancé leur projet urbanistique qui entrainera la destruction de 3000 arbres sur le campus. Les étudiants et les militants ont exprimé leur désaccord par de nombreuses mobilisations qui ont toutes été violemment réprimées. Dimanche, un groupe a organisé un rassemblement à proximité de l’entrée A1 du campus pour exiger des autorités qu’elles interrompent la construction d’un mur dans le district de Nysaybin (province de Mardin) qui se trouve en vis-à-vis de la ville syrienne de Qamishli. Les manifestants dénonçaient également le meurtre, par les forces de sécurité, de trois Syriens qui tentaient de traverser la frontière. Ils ont érigé des barricades auxquelles ils ont mis le feu pour empêcher l’intervention policière. De nombreux manifestants ont été affectés par les gaz lacrymogène.

Répression à l’université d’ODTU

Répression à l'université d'ODTU

Dans la province de Gharbiya, des centaines d’ouvriers de la Samanoud Felt Fabric Company ont entamé leur troisième semaine de grève. Ils dénoncent des retards dans le paiement de leurs salaires ainsi qu’une détérioration de leurs conditions de travail. Certains ouvriers n’ont pas encore touché leur paye du mois de septembre. Samedi, à l’issue de négociations qui n’ont pas abouti, les ouvriers ont réoccupé les voies de chemin de fer qui relient les province de Damietta, Daqahlia et Gharbiya. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogène sur les grévistes qui bloquaient les voies et leur lançaient des pierres. Quatre policiers et six manifestants ont été blessés, d’après les médecins, certains de ces derniers par balle. Trois ouvriers ont été interpellés.

Des milliers de personnes ont battu le pavé à Athènes et dans plusieurs autres villes grecques en mémoire du sanglant soulèvement estudiantin contre la junte militaire en 1973 et pour dénoncer les mesures d’austérité actuelles du gouvernement. Les manifestants brandissaient des calicots ‘FMI, UE, dehors!’ ou ‘Le fascisme, plus jamais’. A Athènes, plus de 7000 policiers avaient été déployés pour encadrer les 16000 manifestants. Ils étaient également soutenu par plusieurs hélicoptères. A l’issue de la manifestation, des affrontements ont opposé des dizaines de manifestants masqués aux policiers anti-émeute. A Patras, quelques 200 manifestants ont fait un crochet par les locaux du parti d’extrême-droite Aube Dorée pour lancer des pierres contre le bâtiment. Les forces anti-émeute les ont dispersé à coups de gaz lacrymogène.

Manifestation anti-austérité à Athènes

Neuf personnes armées de haches et de couteaux ont été tuées dans l’attaque qu’elles ont lancées contre un commissariat de police du Xinjiang, province chinoise en proie à des troubles. Les assaillants ont tué deux agents auxiliaires de police et ont blessé deux policiers avant d’eux-mêmes trouver la mort dans des tirs. L’incident s’est produit à Serikbuya, localité du comté de Bachu, dans la préfecture de Kashgar.
Plus de cinquante personnes auraient été arrêtées dans cette Région autonome chinoise au cours d’opérations policières début novembre.

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a débouté le groupe de prêt-à-porter H&M de sa demande de « faire cesser le blocage » de son entrepôt du Bourget par des grévistes. Dans son ordonnance, le juge estime que la société « H&M Logistics n’apporte pas la preuve (…) de l’existence d’un trouble manifestement illicite, dès lors qu’elle ne justifie ni d’une entrave à la liberté du travail du personnel non gréviste ou des membres de la direction, ni d’une désorganisation excessive de l’entreprise, dépassant la simple paralysie de l’entreprise ».

A l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-CFDT-CFE/CGC, des salariés de l’entrepôt du Bourget, au nord de Paris, sont en grève depuis le 5 novembre pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Le groupe avait assigné en référé neuf salariés, dont des représentants syndicaux et des employés non syndiqués, accusant les grévistes de rendre impossible la desserte de ces magasins sur le territoire.

Deux quotidiens américains ont révélé ce jeudi un programme secret de collecte de données électroniques mené par la CIA depuis 2006. L’agence américaine se constitue une vaste base de données de la plupart des transactions financières internationales, et ce avec l’autorisation de la cour secrète qui supervise l’application de la FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act), tout comme c’est le cas de la NSA. En pratique, la CIA récupère les données que les expéditeurs d’argent qui passent par des sociétés telles que Western Union doivent fournir lorsqu’ils envoient de l’argent à l’étranger.

Jeudi, la police a arrêté un officier de la CRPF dans le district de Gaya (Bihar). Celui-ci est accusé d’avoir transmis des informations à la guérilla maoïste. Sanjay Kumar, commandant adjoint du 159ème bataillon de la CRPF a été arrêté par la STF (Special Task Force) du Bihar. Les autorités ont déclaré avoir la preuve de fuites de renseignements dont l’origine serait Kumar, ‘la STF dispose de solides preuves que Sanjay Kumar transmettait des informations vitales aux maoïstes et qu’il a des liens avec eux, ce qui est contraire aux règles’. Elles ont ajouté que c’était la première fois qu’un membre si haut placé de la CRPF était arrêté pour des faits si graves.

Si ce nouveau projet de loi est ratifié, le texte devrait entrer en vigueur avant la fin de l’année au Royaume-Uni. Par cette nouvelle loi, la secrétaire d’Etat à l’Intérieur Theresa May souhaite octroyer de nouveaux pouvoirs aux autorités municipales afin qu’elles puissent lutter plus efficacement contre les troubles à l’ordre public. La police pourra, entre autre, appréhender plus facilement les gens dans la rue. Outre les personnes ivres ou les mendiants, les forces de l’ordre pourront interpeller les manifestants, ou encore les jeunes trop bruyants. De nombreuses organisations pour la défense des libertés civiles s’élèvent contre ce projet qui mènera notamment, à la criminalisation des jeunes.

17 personnes, neuf policiers et huit villageois ont été blessés dans des affrontements qui les ont opposé dans la région de Sagaing, dans le nord-ouest du pays. Depuis le début de la semaine, les autorités construisent des barricades sur la route reliant les villages de Moegyo Pyin et de Setel. Ces installations font partie de l’implémentation d’un vaste projet de mine de cuivre mené par la société chinoise Wanbao Mining Ldt en partenariat avec une société privée birmane. Jeudi, plus de 150 villageois se sont rendus sur place, exigeant que les policiers cessent leur travail et qu’ils enlèvent les barricades déjà érigées. Cette route est utilisée quotidiennement par les villageois que ne peuvent donc plus circuler librement. Par ailleurs, selon eux, elle n’est pas située dans la zone du projet minier. Les policiers ont répliqué à la demande villageois par la force, tirant des coups de feu pour disperser la foule. Les villageois leur ont lancé des pierres et ont utilisé de petites armes artisanales pour tenter de leur faire face alors que 400 policiers supplémentaires arrivaient en renfort par camion. Tous les blessés ont été transférés à l’hôpital pour y être soigné.

Heurts entre villageois et policiers en Birmanie