Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux policiers ont été tués et un autre grièvement blessé dans une embuscade de la guérilla maoïste samedi soir à Arteche (Samar oriental). Un des policiers tués était le chef de la police d’Arteche. Les trois policiers effectuaient une patrouille mobile quand environ sept membres présumés de la NPA samedi vers 21h30. Les guérilleros ont emportés les armes des policiers.

Pour réprimer le mouvement de contestation des mois de mai et juin dernier, les autorités turques ont utilisé environ deux ans de stock de gaz lacrymogène en seulement quelques semaines. Avant cette vague de répression, elles disposaient de réserves jusqu’en 2015. En raison de cette consommation en juin, le département de la police turque a du acheter 150.000 cartouches de gaz au Brésil et au Royaume-Uni, ce qui n’avait pas été budgeté. Mais ce 12 septembre, Amnesty International a lancé un appel à tous les pays, parmi lesquels la Belgique, fournissant la Turquie en ‘équipements anti-émeutes’ (gaz, véhicules blindés,…) de suspendre leurs livraisons. Dès lors, les autorités turques viennent de prendre la décision de produire leur propre matériel de contrôle des foules après que le rapport d’un organisme gouvernemental ait confirmé la faisabilité du projet. Le département de la police doit maintenant décider à quelle société il va faire appel pour produire le ‘gaz lacrymogène national’.

Gaz lacrymogène en Turquie

Gaz lacrymogène en Turquie

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a une nouvelle fois condamné l’État français pour ses délais “déraisonnables” dans le cadre de la détention provisoire de prisonniers basques. Dans deux arrêts publiés hier, la Cour a considéré, à l’unanimité de ses membres, qu’en prolongeant à près de six ans l’attente d’un procès pour deux détenus, la France a violé la Convention européenne des droits de l’homme. L’État doit verser 5.000 euros à chaque requérant et 2.000 euros au titre des frais.

Cinq ans, onze mois et vingt-trois jours. C’est le temps que Patxi Abad a passé derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis avant d’être jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris, le 26 novembre 2009. Un délai en décalage avec les règles du droit pénal français et contraire aux dispositions de l’article 5 de la Convention européenne : “Toute personne arrêtée ou détenue […] a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable.”

Cette fois-ci, ce sont 5 domiciles qui ont été perquisitionnés à Bruxelles, Louvain et Gand. Comme la dernière fois, les personnes présentes sur place ont été emmenées et relachées peu de temps après sans être entendues par un juge d’instruction. Ordinateurs, clés usb, tracts, carnets d’adresse, notes personnelles,… ont été saisis.

Les travailleurs grévistes de Vandemoortele à Seneffe ont reçu jeudi passé la visite d’un huissier de justice muni d’une ordonnance assortie d’astreintes contre le piquet de grève organisé. Le SETCa a en conséquence introduit ce jeudi une requête en référé sur base du droit de grève auprès du tribunal de 1ère Instance de Charleroi. «C’est clairement sur base du droit de grève que nous avons introduit notre requête au tribunal», a indiqué un représentant du SETCa-centre. «L’ordonnance du huissier de justice était assortie d’une astreinte de 500 euros par jour, par personne et par infraction. La position du piquet dans l’entreprise était clairement contestée. Le piquet s’est toutefois déplacé jeudi de quelques mètres sur la chaussée et il a poursuivi son action.»

Le requête a été présentée jeudi au tribunal de Charleroi. Elle sera plaidée sur le fond, selon le SETCa, le 3 décembre prochain. Les travailleurs de l’entreprise de produits alimentaires Vandemoortele à Seneffe ont repris le travail mardi après une grève lancée jeudi suite au licenciement d’un délégué syndical.

piquet de grève à vandemoortele

piquet de grève à vandemoortele

Au cours d’une conférence de presse donnée hier, le commissaire de la police locale de Venkatapuram, dans le district de Krishna (Andhra Pradesh) a annoncé que ses hommes, en collaboration avec la CRPF, avaient arrêté trois guérilleros présumés. Les arrestations se sont déroulées au cours d’une opération de ratissage menée dans une zone forestière reculée du district. D’après les autorités, les trois hommes avaient été chargés par Sukhdev, le commandant du comité de la zone de Venkatapuram du parti maoïste, de surveiller les mouvements policiers dans la zone. Tous trois sont aussi accusés d’avoir pris part à plusieurs actions meurtrières dans la région en tant que commandants d’une milice armée.

Trente militants de Greenpeace ont été placés en détention provisoire après une opération menée contre une plate-forme de Gazprom dans l’Artique. Leur bateau avait été pris d’assaut jeudi par un commando héliporté des garde-frontières russes, service qui dépend du FSB (Service fédéral de sécurité). Arrêtés par les autorités russes dans le cadre d’une enquête pour ‘piraterie’, ils risquent jusqu’à quinze ans de prison. Les autorités russes viennent d’annoncer que 22 des militants resterons en détention pendant deux mois tandis que les huit autres resteront détenus trois jours. Dans un communiqué, Greenpeace a fait savoir que leurs avocats avaient introduit un appel exigeant la libération immédiate des prisonniers.

Arrestation d’un militant de Greenpeace

Arrestation d'un militant de Greenpeace

Les autorités du Jharkhand ont annoncé hier avoir pris d’assaut un campement de la guérilla dans le district de Simdega. Après une intense fusillade, les maoïstes ont battu en retraite, abandonnant derrière eux une grosse quantité de matériel. Les forces de sécurité ont pu saisir des armes, un grand nombre de munitions, neuf sacs à dos, des médicaments, des tracts du CPI(m), de la nourriture, un appareil photo,…

En août dernier, les rappeurs Weld Ed 15 et Klay BBJ ont donné un concert à Hammamet, à 60 kilomètres au sud de Tunis. Fin août, sans même avoir été informés de poursuites à leur encontre ni de la tenue d’un procès, les deux hommes ont été condamnés à 21 mois de prison ferme pour ‘outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes moeurs et diffamation’ en raison de leurs textes jugés insultants par les autorités. Depuis, Weld Ed 15 est entré dans la clandestinité, tandis que Klay BBJ a lui décidé de faire appel de ce jugement. Hier, il a été une nouvelle fois reconnu coupable mais sa peine a été réduite. Le juge s’est prononcé, après une audience éclair de moins d’une heure trente, ‘Nous avons décidé d’une peine de six mois ferme avec exécution immédiate’. L’avocat du rappeur a immédiatement annoncé qu’il ferait appel.

La Ligue des Droits de l’Homme organise une journée de réflexion sur la liberté d’expression. Il s’agira de rappeler le contexte, le cadre et l’évolution juridique, historique et sociale de la Liberté d’expression en Belgique et d’envisager, dans le cadre d’ateliers, des pistes de réflexion sur des questions concrètes qui interrogent ce droit et ses limites vis-à-vis de la justice: Peut-on faire des procès politiques sans faire de la politique lors de procès ? S’attaquer aux mots discriminants tue-t-il la discrimination ? Les lois anti-terroristes sont-elles une menace pour la liberté d’expression? Avec, e.a, Françoise Tulkens, Jaques Englebert, Christian Panier… Séminaire animé par Véronique Van der Plancque, Vice-Présidente LDH. Rapporteur : Eddy Caekelberghs, journaliste RTBF.
Inscription obligatoire (02 209 62 80 – 0478 31 27 46 )
De 9h à 17h
Centre culturel Jacques Franck