Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les prisonniers politiques basques qui se trouvent dans le module D1 de la prison de Fleury-Mérogis Javier Arruabarrena, Asier Bengoa, Joanes Larretxea, Igor Suberbiola et Gorka Azpitarte sont en grève de la faim depuis le 1 octobre. Les prisonniers de ce module ont un régime de surveillance spécial, et leurs conditions de détention se sont considérablement durcies cet été : changements de cellule très fréquents et menés de façon violente, fouilles intégrales, leurs affaires sont sans arrêt mises sens dessus dessous, etc. Lors du dernier changement de cellule, ils se sont réunis avec la direction de la prison mais il leur a été répondu qu’il s’agissait d’un ordre venu ‘d’en haut’ et que la situation ne changerait pas. Face à cela, ils ont réalisé un certain nombre de protestations. Le 16 septembre ils se sont réunis à nouveau avec les responsables de la prison, mais ceux-ci leur ont répété qu’ils maintiendraient leur décision. Ils ont donc décidé d’entrer en grève de la faim le 1er octobre.

Herman Wallace, 72 ans, un ex-Black Panther confiné à l’isolement pendant plus de 40 ans pour le meurtre d’un Blanc qu’il a toujours nié, est mort vendredi d’un cancer du foie, trois jours après sa libération.
Wallace était l’un des « trois d’Angola » du nom de la prison d’Angola en Louisiane, réputée pour son racisme et baptisée ainsi car elle fut construite sur une ancienne plantation où les esclaves venaient de ce pays.

Ces trois prisonniers avaient attiré l’attention internationale après avoir passé à eux trois plus d’un siècle à l’isolement pour le crime en 1972 d’un gardien de prison blanc, qu’ils ont toujours nié et dont les preuves ont été une à une remises en cause. Ils étaient alors membres des Black Panthers. Wallace a été libéré mardi soir au terme d’un bras de fer judiciaire avec l’Etat de Louisiane qui refusait sa remise en liberté pour raisons médicales. Wallace souffrait d’un cancer du foie en phase terminale.

Herman Wallace

Herman Wallace

La dimension « anti-terroriste » du dossier de l’islamiste Trabelsi semble expliquer tous les dénis de justice qui caractérisent cette affaire, à commencer par le fait que Trabelsi va être jugé, condamné et emprisonné aux USA pour les mêmes faits qui lui ont valus d’être jugé, condamné et emprisonné dix ans en Belgique. Le tribunal de première instance a ordonné jeudi l’interdiction ou la suspension de l’extradition de Trabelsi, condamné en 2003 à dix ans de prison. Trabelsi a été extradé d’urgence quelques heures auparavant vers les Etats-Unis, pour contourner ce recours ou l’avis attendu fin octobre/début novembre de la Cour européenne des droits de l’homme sur cette affaire.

Le président du Pérou, Ollanta Humala, a rappelé sa promesse de mettre fin aux guérillas du PCP-SL « dans les trois ans » suite aux 23 arrestations de personnes présumées liées au PCP-SL dans la région de la vallée de l’Apurimac Ene et du Mantaro (VRAEM). A peu près au même moment, deux colonnes de guérilleros maoïstes ont pris le contrôle de la localité de Paucarbamba(département de Huancavelica, région VRAEM). L’une d’elle s’est déployée autour de la localité, l’autre y a pénétré, vidant au passage les coffres de l’agence locale de la Banco de Nacion.

Mercredi, plus de 1000 tribaux indiens s’étaient réunis devant le bâtiment du Congrès à Brasilia. A travers le pays, des centaines d’autochtones ont bloqué des autoroutes et ont occupé des bâtiments officiels pour s’opposer à la diminution de leurs droits sur leurs terres ancestrales. Ces droits sont continuellement menacés par des agriculteurs (soutenus par des politiciens locaux) mais aussi par les récentes propositions législatives du Congrès visant à faciliter l’investissement privé dans les régions tribales. Les tensions se sont ravivées depuis que le gouvernement a expulsé 7000 fermiers et leurs familles d’un territoire indien dans l’état de Mato Grosso plus tôt cette année. Mercredi, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les centaines d’Indiens qui tentaient de prendre d’assaut le bâtiment du Congrès.

L’EPP, Armée du Peuple Paraguayen, est active dans les provinces pauvres de San Pedro et de Concepcion depuis 2007 où elle lutte, entre autre, pour les paysans sans terre. Sur ordre du nouveau président Horacio Cartes, l’ensemble de la zone a été militarisé il y a environ un mois. A la tombée de la nuit mardi, un groupe de présumés guérilleros a pris d’assaut un convoi de formateurs venus donner une conférence aux soldats et aux policiers stationnés à Tacuati, une petite ville située à 400 kilomètres au nord d’Asuncion. L’embuscade a eu lieu dans une zone boisée à proximité de la ville. L’officier de police qui conduisait le véhicule a été abattu. Les sept passagers ont quant à eux été légèrement blessés suite aux tonneaux effectués par la camionnette après le décès du conducteur.

Finalement, le comité d’enquête russe chargé de l’affaire concernant l’action menée par l’organisation Greenpeace contre une plateforme Gazprom dans l’Artique a inculpé les trente membres d’équipage. Ceux-ci ont été placé en détention après l’arraisonnement de leur bateau par les autorités russes le 19 septembre dernier. Ils sont tous inculpés pour ‘piraterie en bande organisée’ et risquent jusqu’à 15 ans de prison.

Treize membres présumés des Anonymous ont été inculpés jeudi à Alexandrie (Virginie) pour des attaques menées entre septembre 2010 et janvier 2011 contre la Motion Picture Association of America (MPAA, le syndicat des studios de cinéma), la Recording Industry Association of America, Visa, Mastercard ou Bank of America. Les attaques visaient à rendre inopérationnels les sites de ces sociétés. Les cibles avaient été choisies soit pour leur lutte contre le piratage de produits culturels soit, dans le cas des banques, pour avoir empêché les levées de fonds en faveur du fondateur de Wikileaks Julian Assange.

Lundi passé, une usine de gilets pare-balles et de vêtements de protection destinées aux militaires et aux policiers a été incendiée dans le village de Babakan, (District de Babakan Ciparay), à Java. L’action a été revendiquée par l’Earth Liberation Front dans un communiqué qui salue les prisonniers anarchistes du monde entier.

Le procès d’un groupe de 35 personnes accusées de violences liées à la contestation provoquée par la hausse des prix des carburants au Soudan s’est ouvert jeudi à Khartoum. Ces accusés font partie des centaines de personnes arrêtées depuis le 23 septembre. Ils sont accusés de destructions et de tapage, qui pourraient leur valoir entre 3 et 7 ans de prison. Le verdict est attendu dimanche.

Mercredi, 48 personnes arrêtées en marge du mouvement de contestation avaient été jugées, et certaines condamnées, Le gouvernement soudanais a fait état de l’arrestation de 700 « criminels » après les manifestations, dont certaines ont tourné au pillage, dénonçant une levée de subventions sur les carburants qui a fait bondir leurs prix de 60%. La répression aurait fait entre 34 (chiffre officiel) et plus de 200 morts. Jeudi, une cinquantaine de femmes et d’enfants ont manifesté pendant plusieurs heures dans le calme devant le siège des services de sécurité à Khartoum (photo) pour réclamer la libération des personnes arrêtées.

manifestation à Khartoum

manifestation à Khartoum