Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dandapani Mohanti, détenu depuis le 18 février dernier, a entamé jeudi une grève de la faim au sein de la prison de Paralakhamundi. Agé de 62 ans, l’homme a été arrêté trois mois après son fils, tous deux pour leurs prétendus liens avec la guérilla maoïste. Alors que par deux fois par le passé, Mohanti a été désigné par les autorités pour négocier et mener les pourparlers avec la guérilla (notamment lorsque celle-ci avait fait prisonniers deux touristes italiens), celles-ci l’accusent dans le cadre de 19 affaires distinctes. Selon elles, il aurait notamment pris part à l’incendie de quatre bus à Raipanka en février 2009, aurait tué un homme en mai 2010 dans une fusillade entre les maoïstes et la police, aurait mené des actions d’extorsion pour la guérilla,… Mohanti est poursuivi pour sédition, manoeuvres à l’encontre de l’état, liens avec les maoïstes et est également inculpé en vertu de la loi antiterroriste UAPV – Unlawful Activities (Prevention) Act. Au lendemain de son arrestation, il avait déjà mené un grève de la faim d’une semaine.

Dandapani Mohanty

Dandapani Mohanty

Il y a un an aujourd’hui, trois membres des Pussy Riot étaient condamnées à deux ans de travaux forcés pour hooliganisme. Leur crime : avoir organisé une « prière punk » contre Vladimir Poutine (en pleine campagne électorale) dans la cathédrale de Moscou. Pour les autorités, elles ont profané l’autel. La justice vient de refuser aux deux Pussy Riot en prison leur libération anticipée. La troisième avait bénéficié d’une liberté surveillée.

pussy riot

pussy riot

Le ministre de l’Enseignement supérieur a déclaré que la reconnaissance d’un droit de grève à l’université et au cégep « n’est pas le chemin à prendre.» Le sujet est revenu dans l’actualité après qu’un juge de la Cour des petites créances eut donné raison à un étudiant du département d’histoire de l’Université Laval qui exigeait plusieurs centaines de dollars de son association étudiante. L’étudiant voulait se faire rembourser les droits de scolarité qu’il a dû dépenser sans pouvoir assister à ses cours, bloqués par des militants. «C’est un litige entre deux parties. Il y a une décision du juge», s’est borné à déclarer le ministre de l’Enseignement supérieur.

Il y a quelques jours, nous avons publié un article concernant Djaber Kalibi,une figure historique de la résistance communiste révolutionnaire contre le régime du Shah puis contre le régime de la République islamique, car les autorités canadiennes lui ont confisqué son passeport.

Nous avons reçu un message de sa part précisant qu’il ne risque pas une expulsion vers l’Iran puisqu’il est toujours titulaire d’un passeport français. Contrairement à ce que nous avons écrit, Djaber n’était pas membre de l’Organisation des guérilleros Fedayins du Peuple d’Iran (Minorité) mais bien des Guérilleros Fedayins du Peuple d’Iran jusque 1983, puis du « Nouveau Mouvement communiste d’Iran » jusqu’à son arrestation en 1986. Depuis sa libération il se définit comme militant du mouvement communiste international, c’est-à-dire luttant pour le socialisme là où il se trouve.

Contestation de la décision du gouvernement du Canada – format PDF

Le gouvernement britannique a extradé vers l’Espagne le vendredi 15 août un membre présumé d’ETA Ignacio Lerin Sanchez, arrêté le 29 juin 2012, avec Antonio Troitino Arranz, à Hounslow, (ouest de Londres) en vertu d’un mandat de l’Audienca Nacional pour « appartenance à une bande terroriste » et « possession d’explosifs ».

Ignacio Lerin Sanchez

Ignacio Lerin Sanchez

Un guérillero originaire du district de Gaya dans le Bihar a été arrêté ce samedi. Il était recherché pour avoir posé une bombe dans un bâtiment scolaire en 2008 au Jharkhand. Les autorités l’accusent également d’avoir tué dix hommes de la CRPF en 2010 dans le Dantewada (Chhattisgarh). L’unité criminelle de la police de Mumbai et la police du Jharkhand ont organisé une descente vendredi soir sur un site un construction à Mulund, dans la banlieue de Mumbai et ont arrêté Pintu Jawahar Paswan (23 ans). Au cours de son premier interrogatoire, il aurait déclaré être membre du Golden Corridor Committee, mais que le manque de moyens financiers l’avait contraint à se rendre à Mumbai pour travailler dans la construction. D’après la police du Jharkhand, Paswan n’avait pas 18 ans quand il a fait sauter une école dans le village de Satvaini. Il a ensuite pris une part active dans l’entraînement et le recrutement de nouveaux membres. En 2010, elle affirme qu’il a joué un rôle très important dans l’action au cours de laquelle dix soldats ont été tués dans le district de Gumla. En 2011, le Maharashtra Anti Terrorism Squad avait arrêté six personnes suspectées d’avoir orchestré cette embuscade et c’est alors que Paswan était entré en clandestinité.

C’est à Kazan qu’ont eu lieu en juillet les Universiades, la compétition internationale du sport universitaire. Dès le 3 avril, les policiers du « Centre E » (Centre de lutte contre l’extrémisme ») ont perquisitionnés les maisons de quatre étudiants antifas anarchistes – Dmitri Ilichev, Oleg Kapustyanov, Ruslan Rostov et Artyom Sher. Tous les quatre ont été arrêtés. Ce n’est qu’au commissariat qu’ils ont été informés qu’ils étaient soupçonnés d’avoir pris part à une bagarre qui a eu lieu un mois avant. La nuit du 24 février, deux néo-nazis s’étaient fait rosser par quatre hommes masqués. Les nazis prétendent reconnaîtres les quatre antifas à la « forme de leurs yeux ». Les antifas sont accusés de hooliganisme commis avec motivation de haine idéologique. Selon les agents de l’E-Center, arrêtés sont membres de la «jeunesse informelle groupe Antifa». Tous onrt été maltraités au commissariat, et l’un d’eux battus pas les policiers. Oleg Kapustyanov, Ruslan Rostov et Artyom Sher sont restés en détentions provisoire. Dmitri Ilichev est dehors mais soumis à des restrictions de mouvement. En mai, un cinquième antifa, Timur Doronin, a été arrêté le 21 mai chez lui dans la banlieue de Kazan.

27 mai l’arrestation de tous les suspects a été prolongée. Les antifas ont déjà passé plus de quatre mois en prison parce qu’ils refusent d’avouer et que la police a besoin de ces aveux pour étayer un dossier vide. Adresses des prisonniers pour des lettres de soutien: FKU SIZO-1, ul. Yapeeva 16/1, 420111 Kazan, Tatarstan, Russie. Le nom du détenu doit être rédigé sous forme officielle complète, avec un patronyme: Timur Valeryevich Doronin, Oleg Vyacheslavovich Kapustyanov, Ruslan Minrafikovich Rostov, Artyom Romanovitch Sher
Le contact du groupe de soutien local: dobrodobrey@riseup.net

Russie: Quatre antifas emprisonnés à Kazan

Nous poursuivons notre feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge en passant en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. A l’été 1988, redoutant l’agitation sociale qui pouvait suivre la fin de la guerre Iran-Irak, le régime de la République islamiste décide d’exécuter tous les prisonniers politiques non-repentis. En quatre mois, 30.000 d’entre eux seront assassinés.

Lire ce treizième épisode

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

Pendaison en masse à Tabriz, été 1988