Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux hommes ont été arrêtés jeudi soir à Thessalonique dans le cadre de l’enquête sur une lettre piégée qui avait pris feu le 3 juillet, sans faire de victimes, dans un centre de tri de la poste au nord d’Athènes. Les deux hommes ont été arrêtés par la police anti-terroriste après la publication sur internet d’un communiqué d’une revendication au nom de la FAI. La lettre piégée était adressée à un haut responsable en retraite de la police grecque qui avait supervisé des opérations contre les Cellules de feu.

Une enquête du groupe communiste et antiautoritaire grec Ta Papaidia Tis Galarias a mis en évidence que le Dr. J. Drury, un des principaux rédacteurs du groupe communiste Aufheben, est un consultant du Centre de la Police Nationale CBRN, qu’il anime un formation continue sur la psychologie de la gestion des foules pour les « professionnels concernés », et donne cours à l’Université de Liverpool sur maintien de l’ordre pendant les incidents majeurs.

Ta Papaidia Tis Galarias ne se contente pas de dénoncer le double jeu du Dr. Drury. Il met en avant et analyse un article scientifique de Drury, dont le titre est Le maintien de l’ordre public basé sur la connaissance : Principes et Pratiques, publié dans une revue à destination « des officiers de police supérieurs, des chercheurs, des décideurs politiques et des universitaires qui analysent et font le commentaire critique de la politique et des pratiques courantes, qui comparent les pratiques internationales, les développements politiques et législatifs et de la recherche universitaire » L’article expose les stratégies, tactiques et technologies qui « encouragent la réconciliation plutôt que le conflit » entre la police et les groupes sociaux, « autorisant des interventions précoces, appropriées et ciblées avant une escalade du conflit à un niveau tel que seules des mesures draconiennes s’imposeraient ». Leur méthode veut être « efficace pour transformer des relations négatives en relations positives entre la police et la foule » et qu’elle peut ainsi « exploiter les événements publics de manière profitable », en renforçant les désaccords déjà à l’œuvre dans la foule, afin que les groupes non violents puissent être « recrutés comme alliés pour réprimer la violence. »

Lire l’intéressante analyse de l’article par Ta Papaidia Tis Galarias

Cela s’est passé mardi à Hébron. Parce qu’il aurait jeté une pierre sur la voiture d’un colon, un enfant de 5 ans a été arrêté au domicile familial. Malgré ses pleurs et les demandes des Palestiniens présents, soulignant le jeune âge de Wadi (T-shirt orange), les soldats l’ont emmené de force dans une jeep (cf. vidéo). Son père Karam (chemise blanche), qui venait de rentrer du travail et qui a été menacé d’être emprisonné, s’il ne les suivait pas à la base militaire de la rue Shuhada. Ils ont été amené au chek-point d’Abed, puis détenu au check-point, et ensuite au poste de police où le père est resté détenu menotté et yeux bandés ! Un lieutenant colonel a interrogé l’enfant (!) et, constatant qu’il était filmé, a reproché aux soldats de « faire ce genre de choses devant des caméras » (!), le père est resté menotté et les yeux bandés. Ils ont ensuite été conduits au poste de police et, finalement, relâchés.

Kostas Sakkas, prisonnier anarchiste grec en grève de la faim depuis 38 jours est libérable dés aujourd’hui et le sera dés que la caution de 30’000€ sera payée.

Détenu depuis plus de 2 ans et demi sans procès, il est accusé d’appartenance à la FAI/CCF (Conspiration des Cellules de Feu), appartenance que lui-même et la CCF nient tous deux.

Kostas Sakkas avait fait l’objet d’une très large mobilisation de solidarité dans le monde entier. Des dizaines d’actions, de mobilisations, etc… Le hashtag #free_sakkas était récemment cité une fois par minute sur Twitter.

Action de solidarité avec Sakkas à Hambourg

Il y a quelques jours, une manifestation solidaire de Sakkas avait d’ailleurs été brutalement réprimées par la police grecque.

Action de solidarité avec Sakkas à Hambourg

Une société de Munich, Eurofins Medigenomix Forensik, a été choisie pour effectuer l’analyse annuelle d’environ 8.000 échantillons ADN de personnes condamnées par la justice belge. Ces dernières années, le coût des analyses ADN demandées par la justice belge a été compris entre 8 et 10 millions d’euros. Le prix de l’analyse en Belgique est plus élevé car la plupart des laboratoires sont accrédités et très peu de contrôles sur leur travail sont effectués. En effet, une analyse est facturée 300 euros en Belgique contre seulement 30 euros en Allemagne. Comme la base de données ADN sera élargie l’année prochaine, le nombre d’analyses passera de 4.000 à 8.000. Pour limiter les coûts, la ministre de la Justice avait donc lancé un appel d’offres européen.

Belgique: Les analyses policières d’ADN seront faites à Munich

Les salariés de Citroën dans l’île de la Réunion sont à nouveau en grève sur les trois sites de la concession depuis hier. À l’origine du conflit, la décision de la direction d’aller au bout de la procédure de licenciement intentée à l’encontre d’Éric Dorval, l’un des délégués syndical de l’entreprise.

La direction lui reproche d’avoir participé à l’agression d’un huissier et du chef d’exploitation ainsi que la dégradation de matériel et de véhicules lors des précédents débrayage en juin dernier. Deux autres employés avaient été accusés des mêmes faits, mais ils ont été blanchis depuis. Seul Eric Dorval est menacé d’être licencié aujourd’hui. La CGTR, à l’origine du mouvement, dément fortement toutes ces accusations. En soutien, une cinquantaine de salariés des concessions de Saint-Denis, du Port et de Saint-Pierre se sont réunis hier sur le site de la Rivière des Galets. Le comité d’entreprise devrait se prononcer aujourd’hui sur la décision de la direction.

Un porte-parole de l’armée gouvernementale affirme qu’un commandant maoïste du Mindanao oriental s’est rendu aux forces de sécurité dans la province de Compostela Valley. Narciso Ruben, le secrétaire du Comité régional de Mindanao du Sud et du Front 34 de la NPA, aussi connu comme « Jason », « Judy », « Dodo », se serait rendu dans la ville Mawab à des soldats de la 10e Division d’infanterie à qui il aurait remis son arme. Narciso avait rejoint le NPA en 1997, et a occupé d’autres postes, dont chef d’équipe médicale, instructeur politique de Pulang Bagani.

Cette année, le feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge passera en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Premier épisode: la rencontre entre Louise Michel, déportée en Nouvelle-Calédonie suite à l’écrasement de la Commune, et les Canaques en insurrection contre les spoliations coloniales.

Lire ce premier épisode

guerriers canaques

guerriers canaques

Pour rappel, Kostas Sakkas avait été arrêté à Athènes en décembre 2010, sortant d’un appartement où se trouvaient des armes, et placé en détention préventive. Il est soupçonné d’appartenir la Conspiration des cellules de feu. Sept personnes ont été condamnées pour cela, en 2011, à des peines allant jusqu’à 37 ans de prison. Kostas Sakkas, lui, n’a pas encore été jugé. Il attend en prison depuis deux ans et sept mois, alors qu’en Grèce la détention préventive ne peut légalement excéder dix-huit mois. Sauf dans « des circonstances exceptionnelles », où ce délai peut être étendu à 30 mois. Là aussi, l’échéance est dépassée et le 4 juin, alors que Sakkas a déjà atteint la durée légale maximale de détention préventive, une cour d’appel athénienne l’a à nouveau prolongée de six mois. C’est à cette date qu’il entame sa grève de la faim.

Les manifestations se multiplient pour sa libération. Le 5 juillet, une manifestation à moto s’est rendue jusque devant l’hôpital où il a été transféré, à Nikaia, en banlieue d’Athènes.

L’expression politique des FARC, l’Union patriotique (UP), a récupéré son statut de parti politique grâce à une décision du Conseil d’Etat. Créé en 1985 dans la mouvance des premières négociations de paix, le parti avait intégré de nombreux guérilleros démobilisés, mais aussi des membres du parti communiste, des syndicalistes, des militants paysans etc. Les paramilitaires s’étaient alors acharné contre ses membres en toute impunité: entre 3.600 et 5.000 militants de l’UP sont assassinés en quelques années. Parmi eux, huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels. L’arrêt du Conseil d’Etat intervient alors que fait débat l’éventuelle participation en politique des guérilleros, si les FARC acceptent de se démobiliser. La résurrection de l’UP leur fournit un cadre pour présenter des candidats dès 2014 aux élections présidentielle et législatives.