Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les affrontements qui ont embrasé le centre d’Istanbul ont débuté vendredi à l’aube avec l’intervention brutale de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres pour construire un centre commercial. Alertés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l’ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d’autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ses affrontements, Amnesty International évoquant vendredi le chiffre de plus d’une centaine. Les autorités n’ont donné aucun chiffre précis. Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu s’est contenté d’indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d’une fracture du crâne, et qu’au moins 63 personnes avaient été interpellées. Les affrontements ont duré toute la journée et la nuit de vendredi à samedi. Le calme étant revenu ce matin.

Le gouvernement du Kirghizistan a décrété vendredi l’état d’urgence dans un district du nord du pays après des affrontements entre la police et des manifestants près de la mine d’or de Kumtor, exploitée par une entreprise canadienne. Des centaines d’habitants du district de Djety-Ogouzki avaient bloqué mardi la route menant à Kumtor et menaçaient de se rendre à la mine si le gouvernement ne renonçait pas à son accord avec la compagnie canadienne Centerra Gold. Ils demandent au groupe canadien de construire des routes et une école maternelle, d’installer l’eau courante, d’équiper les hôpitaux ou de leur accorder des prêts à long terme.

Après plusieurs jours de manifestations, la police est intervenue vendredi pour disperser un groupe de manifestants qui bloquait la route vers Kumtor. Durant cette intervention, 92 personnes ont été arrêtées. La police a un peu plus tard fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes contre des habitants qui tentaient de couper l’alimentation électrique de la mine. Plusieurs manifestants ont été blessés. Le président Almazbek Atambaïev a décrété l’état d’urgence jusqu’au 10 juin et imposé un couvre-feu dans le district de Djety-Ogouzki. La mine de Kumtor, dans les montagnes du Tian Shan, est le plus gros investissement étranger dans le pays.

Kirghizistan: Répression des mobilisations contre la mine d’or canadienne

Quatre fusillades ont opposé vendredi les forces gouvernementales à la guérilla maoïste à Sito Kogon, aux Philippines. La première fusillade a eu lieu à 8H40 du matin et pris fin après 20 minutes, avec le repli des guérilleros. Mais les opérations de poursuites ont donné lieu à trois autres affrontements, au cours desquels un guérilleros a été tué, deux autres capturés, des fusils, des explosifs et des documents saisis. Le combattant de la NPA tué a été identifié, il s’agit d’Emat Andoy, alias Ian, un résident de Veruela. Les deux guérilleros capturés sont aussi originaires de la ville de Veruela.

Le comité international Free the Five a organisé, samedi, une action de protestation devant la Maison Blanche, à Washington D.C., et a lancé un appel à des actions simultanées devant les ambassades américaines à travers le monde. A l’initiative du comité Free the Five, plus d’une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, samedi, à 14 heures, devant l’ambassade des Etats-Unis, boulevard du Régent, à Bruxelles, pour demander la libération des 5 Cubains. Ils ont déployé des banderoles pour demander au président Obama d’amnistier les quatre restant en prison.

Les Cuban Five sont cinq agents cubains qui avaient infiltré des réseaux terroristes basés à Miami dans le but de prévenir des attentats contre leur pays. Depuis déjà 15 ans, ils sont incarcérés dans des prisons américaines. En 2011, René González a obtenu la liberté conditionnelle. Le 3 mai dernier, une juge de Miami l’a autorisé à rester vivre à Cuba en échange du renoncement à sa nationalité américaine. Fernando González, Antonio Guerrero, Ramon Labañino et Gerardo Hernández sont toujours détenus en prison aux Etats-Unis.

Plusieurs milliers de personnes ont participé ce samedi à Francfort à une manifestation contre les politiques d’austérité en Europe, à l’appel du collectif anticapitaliste Blockupy. Quelques incidents ont eu lieu, la police encerclant pendant plusieurs heures un groupe d’une centaine de manifestants pour exiger qu’ils défilent à visage découvert alors que certains dissimulaient leurs traits sous des écharpes, cagoules et autres foulards.

La police, en tenue anti-émeutes, a fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises et le cortège dans son ensemble a été arrêté en raison de ces incidents. La manifestation devait initialement s’achever par un rassemblement aux abords de la Banque centrale européenne (BCE) alors que le 1er juin marque le 15e anniversaire de la fondation de l’institution. D’autres manifestations anti-austérité étaient également prévues au Portugal, et en Espagne. Un happening a eu lieu rond point Schuman

Allemagne: Incidents au « Blockupy Frankfurt »

Hier vendredi matin, devant le centre de conférence international Swami Vivekananda à Maurice où se tient actuellement le 63è congrès des 208 pays membres de la FIFA, 10 syndicalistes locaux et 2 belges membres de l’International Trade Union Confederation (ITUC) ont dénoncé l’exploitation faite sur les ouvriers Qatariens qui ont été recrutés dans le cadre des préparatifs du Mondial de 2022.

Les manifestants ont profité de la tenue du congrès pour interpeller les hauts dirigeants de la FIFA qui doivent justement débattre sur le mode de sélection des pays hôtes de la Coupe du monde. Bien que l’édition 2022 ait déjà été attribuée au Qatar en décembre 2010, les syndicalistes réclament un nouveau vote afin que l’organisation de l’évènement soit confiée à un autre pays. L’interpellation n’a duré que quelques instants: ils ont été arrêtés pour manifestation illégale.

Plusieurs personnes ont été interpellées jeudi 30 mai en plein centre de Lima, après une violente confrontation entre manifestants et policiers devant le palais présidentiel, en marge d’une mobilisation de fonctionnaires d’Etat. Les manifestants, des employés du secteur public qui ont déclenché mercredi une grève illimitée, protestaient contre un projet de loi visant à limiter le droit des travailleurs.

Les grévistes exigent le retrait du projet de loi, estimant qu’elle ouvre la voie à des « licenciements massifs ». Les heurts ont éclaté lorsque les manifestants ont refusé de se plier aux ordres de la police qui leur demandait de se retirer de la plaza de Armas, dans le cœur historique de Lima où se trouve le palais présidentiel. La police a alors lancé des grenades lacrymogènes et utilisé des lances à eau pour disperser les manifestants. Des dizaines de touristes se trouvant sur la place tentaient de se protéger des fumées lacrymogènes.

Pérou: affrontements et arrestations à Lima

Une manifestation mercredi 28 des pompiers en Catalogne, contre les coupes du gouvernement régional dans le budget de la prévention des incendies, a tourné à l’affrontement avec la police. Plusieurs centaines de pompiers s’étaient rassemblés devant le parlement régional de Catalogne. ils ont jeté des pétards et des bombes fumigènes et résistés à une charge de la police. Un manifestant a été arrêté.

Espagne: Pompiers contre policiers à Barcelone

Le Consulat d’Italie à Bruxelles a été taggué en solidarité avec le prisonnier Gabriel, prisonnier anarchiste incarcéré en Espagne et à l’encontre duquel l’Italie a émis un mandat d’arrêt international.

Tag pour Gabriel à Bruxelles

Tag pour Gabriel à Bruxelles

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Les avocats des « libérateurs de champ » ont plaidé que le grand échange de patates de mai 2011 était une contestation légale contre un champ illégal. En août 2012, le tribunal de Gand a jugé que l’autorisation de l’essai était illégal suite au manque de motivations de la part des ministres compétents pour n’avoir pas tenu compte des oppositions publics, ni des avis quoique minoritaires des experts du conseil de biosécurité. Le 28 mai, les avocats ont expliqué aux juges que l’action s’inscrit dans le droit de liberté d’expression et qu’elle était nécessaire pour garantir le principe de précaution.

Pendant l’audience du 28 mai,les juges ont de nouveau refusé d’entendre les experts invités à témoigner pour le compte de la défense. Ils vont éventuellement délibérer ultérieurement de la possibilité de les entendre avant de rendre un jugement définitif. Ces témoins et des témoignages vidéo étaient proposés par les accusé(e)s afin d’argumenter leur défense, mais aussi de justifier le lien avec leurs présences devant ce tribunal. Ces témoignages visaient à souligner le caractère politique de l’action. Les juges ont accepté le témoignage d’un comparant volontaire, Bart Staes, parlementaire européen. Ils délibèreront dans les jours qui viennent de la possibilité d’inclure les comparants volontaires dans le procès. Le jugement (ou au minimum le résultat de la délibération) sera rendu le 25 juin 2013.

Termonde: Rapport d’audience des « patatistes »