Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A l’occasion du festival qui doit se tenir ce week-end en marge du procès en cours à l’encontre de membres de l’organisation Lutte Révolutionnaire, le prisonnier suisse anarco-vert Marco Camenisch a fait parvenir au Secours Rouge International une déclaration de solidarité.

Déclaration de solidarité de Camenisch avec les anarchistes grecs – format pdf

Ce lundi 4 juin, la militante anarchiste Stella Antoniou a été libérée de la prison pour femmes de Koryydallos. Malgré son état de santé, elle aura donc passé 18 mois en détention préventive après avoir introduit cinq demandes de libération pour rasions de santé et sans qu’aucun procès n’ait débuté. Incarcérée depuis le 4 décembre 2010, elle a donc été libérée après avoir atteint la limite maximale de détention préventive, non sans que cette libération ne soit assortie de restrictions. Stella Antoniou est accusée par les autorités grecques de participation à la Conspiration des Cellules de Feu, collectif anarchiste international actif en Grèce depuis 2008.

Basak Sahin Duman est une militante turque qui réside en Allemagne, pays dans lequel elle a obtenu un permis de séjour, depuis 2006. Lorsqu’elle vivait en Turquie, elle a activement milité pour la création ‘d’universités démocratiques’, contre les cellules d’isolement en prison de type F et contre la violence faite aux femmes. Aujourd’hui, l’état turc l’accuse et la poursuit pour avoir pris part à une manifestation pour revendiquer l’Université Démocratique ainsi que d’avoir participé à des activités dénonçant les politiques de torture, d’isolement et de répression dans les prisons turques. C’est pour échapper à son incarcération arbitraire que Basak Sahin Duman vit en Allemagne alors que l’Etat turc a émis à son encontre un mandat d’arrêt international. C’est en vertu de celui-ci que les autorités croates l’ont interpellée le 31 mai dernier l’aéroport de Zagreb avant de la placer en garde à vue puis en détention en vue de son extradition vers la Turquie. Si cela devait s’avérer et que Basak Sahin Duman était extradée, elle serait immédiatement incarcérée.

Pour la libération de Basak Sahin Duman

Pour la libération de Basak Sahin Duman

La Commission européenne a proposé un règlement ouvrant la voie à une reconnaissance mutuelle de l’identification électronique. Actuellement, bon nombre de pays européens utilisent l’une ou l’autre forme de « eID », mais ces systèmes sont souvent limités aux frontières nationales. La proposition doit remettre à jour une directive antérieure sur la signature électronique, en l’adaptant aux évolutions technologiques, comme les possibilités de s’identifier au moyen d’un téléphone portable. Elle impose la reconnaissance mutuelle des systèmes d’eID, de sorte que les identifiants soient reconnus d’un pays à l’autre. Pour autant, elle ne prévoit pas d’imposer l’eID aux pays qui ne s’en sont pas dotés, ni au Royaume-Uni, qui ne dispose même d’aucune carte d’identité. Certaines dispositions visent par ailleurs à préserver les données privées des citoyens.

Ce matin, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant la Douma, chambre basse du Parlement, où, dans le courant de la journée, devait être examiné en deuxième lecture un projet de loi qu’elles dénoncent. Le texte prévoit des amendes considérables pour les participants et les organisateurs de rassemblements non autorisés ou en cas de troubles de l’ordre public lors de manifestations. Les opposants réunis ce matin dénoncent une violation de la constitution dans la mesure où son article 31 prévoit que ‘les citoyens ont le droit de se réunir librement, pacifiquement, sans armes, pour des manifestations’. Environ vingt personnes (cinquante selon les manifestants) ont été interpellées pour avoir organisé une action non autorisée devant la Douma et tenté d’en bloquer l’accès à l’aide de chaînes de vélos. Certaines d’entre elles ont été remises en liberté.

Interpellation à Moscou

Interpellation à Moscou

L’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) a été déclenchée par les autorités turques en avril 2009, suite au succès du parti BDP (Peace and Democracy Party) aux élections municipales. Depuis lors, ce dernier est la cible d’attaques continuelles visant ses cadres, mais également ses sympathisants ainsi que les étudiants. Près de 8000 membres actifs du BDP se trouvent actuellement derrière les barreaux, parmi lesquels plusieurs députés kurdes ainsi que de nombreux maires, une quarantaine d’avocats, autant de syndicalistes, plus de nonante journalistes, des centaines d’étudiants, des centaines d’enfants,… Ce 31 mai, le parquet de Diyarbakir a demandé la levée de l’immunité parlementaire de huit députés. Tous sont accusés par les autorités d’être membres du KCK. Le 2 juin, le parquet de Malatya a introduit une demande similaire pour deux autres députés qu’il accuse de propagande pour le PKK. Enfin, le 30 mai, le ministère de la justice a autorisé l’ouverture d’une enquête contre 103 avocats pour avoir, le 11 août dernier, quitté une salle d’audience lors duo procès de 152 politiciens kurdes en guise de protestation.

Par ailleurs, la répression contre les étudiants se poursuit à travers toute la Turquie, les administrations universitaires se faisant le relais des policiers lorsque ceux-ci ne sont pas sur place. Au moins 127 étudiants ont été interpellés durant le mois de mai. Parmi eux, des dizaines ont été envoyés en prison. Ils font en général l’objet de lourdes condamnations, dès lors que des objets tels que des affiches, des pancartes, des livres, mais aussi des parapluies, des oeufs (!!!) confisqués lors de descentes organisées à leurs domiciles suite à des écoutes téléphoniques et à des poursuites techniques sont considérés comme des preuves ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Plus de 600 étudiants sont actuellement incarcérés en Turquie.

Ce mardi 5 juin, deux rassemblements ont eu lieux avec des anarchistes grecs réprimés. Le premier à 10h, en soutien avec un des inculpés de l’occupation de la radio Flash, qui avaient diffusés des textes solidaires de Lutte Révolutionnaire. Il s’agit du seul mineur inculpé, ses 19 co-inculpés comparaîtront en octobre. Sa prochaine audience aura lieu le 1 juillet. Une vingtaine de personnes étaient présentes pour le soutenir. À midi, 70-80 personnes se sont rassemblées devant le ministère de la justice en solidarité avec la prisonnière des Cellules de Feu en isolement depuis un mois à la prison de Thessalonique. La délégation du SR belge présente pour le festival de solidarité avec Lutte Révolutionnaire qui se tiendra les 7 et 8 juin était présente.

Le gouvernement du Chhattisgarh a constitué plusieurs équipes d’investigation de la police destinée à surveiller les hauts dirigeants maoïstes. Ce dispositif fait partie de l’intensification des mesures de sécurité suite à la semaine de protestation lancée par le CPI(maoïste) qui se déroule depuis vendredi. Les maoïstes ont appelé à cette semaine de protestation grâce à laquelle ils veulent dénoncer l’Opération Green Hunt, le déploiement de l’armée et l’attribution des mines de minerai de fer à de grandes entreprises d’affaires. Le gouvernement a renforcé la sécurité à travers tout le ‘Corridor Rouge’ et a déployé des forces paramilitaires en alerte maximale dans les zones intérieures du Bastar. Samedi, deux femmes cadres maoïstes ont été abattues par les forces de sécurité à proximité de Dhamtari (district de Dhamtari). Ailleurs dans la région, les guérilleros ont entravé la circulation en creusant des trous dans les routes ou en faisant des barrages avec des troncs d’arbre. Dans les zones intérieures du Bastar, ils ont distribué des tracts demandant aux populations tribales de se joindre à la dénonciation du déploiement de l’armée dans le Bastar. Suite à l’attaque ce week-end contre un bus de la police, le gouvernement prévoit de renforcer son réseau de renseignements dans le ‘Corridor Rouge’ dont les équipes ne se contenteront pas de garder un oeil sur les cadres maoïstes mais devront également surveiller toutes les activités mineures ou secondaires de la guérilla et ce dans les sept districts de la division du Bastar.

Depuis six mois se déroule à Santiago le procès de cinq personnes accusées d’avoir mené ou participé à une série d’attaques à la bombe contre l’Etat, les forces de répression et … en 2006 et 2007. De le plus long procès antiterroriste de l’histoire du Chili, le tribunal a rendu son verdict ce premier juin. Devant une salle remplie de journalistes et de sympathisants, il a prononcé l’acquittement, faute de preuves, des cinq accusés ainsi que la requalification de certains actes en dégradations et incendies. A l’annonce du verdict, le public dans la salle a scandé des slogans contre le ministre de l’intérieur, la loi antiterroriste et le procureur qui a mené l’enquête ainsi que des insultes à l’encontre de la presse, du groupe de procureurs et des parties civiles qui ont tous dû quitter la salle par une porte dérobée. Les sympathisants se sont ensuite rassemblés devant le tribunal pour déployer une banderole et distribuer des tracts tout en se félicitant de cette victoire.

Procès ‘Caso Bombas’

Procès 'Caso Bombas'