Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après le lancement de la grève illimitée le 15 février par plus de 400 prisonniers politiques, 600 autres qui avaient pris le relais le 8 mars ont, à leur tour, laissé leurs places à 500 autres le 1e avril. Parmi eux, 15 prisonniers n’ont mis fin à leur action qu’au 52 e jour de grève, le 12 avril, après que leurs revendications aient été en partie satisfaites par les autorités pénitentiaires. Ces derniers protestaient contre les conditions inhumaines et les tortures quotidiennes dans la prison d’Osmaniye.

De leur coté, le 15 kurdes en grève de la faim illimitée devant l’Eglise St. Maurice de Strasbourg appellent le Conseil de l’Europe à mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée Parlementaire la résolution du problème kurde et le Comité pour la prévention de la torture (CPT), seule organisation à pouvoir visiter la prison d’Imrali où le chef du PKK, à agir auprès de la Turquie afin de mettre fin à l’isolement d’Öcalan. La santé de ces grévistes se dégrade avec chaque heure qui passe. Quatre grévistes ont été hospitalisés, au 46e, 41e, 38e et 36e jour, mais ils ont refusé d’être soignés.

Turquie/Kurdistan/France: Grève de la faim

2.300 prisonniers de sécurité ont dit qu’ils refuseraient de se nourrir mardi et 1.200 autres ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim à l’occasion de la Journée annuelle des prisonniers, marquée par des manifestations de soutien dans les Territoires palestiniens. Plusieurs milliers de Palestiniens se sont rassemblés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en solidarité avec les prisonniers incarcérés en Israël qui ont refusé de s’alimenter mardi. Les Palestiniens manifestent chaque 17 avril pour la Journée des prisonniers. Au total, Israël détient 4.699 Palestiniens, la plupart pour des motifs politiques sécuritaires, dont 319 en détention administrative, selon les dernières statistiques du ministère palestinien des Prisonniers. Un total de 534 ont été condamnés à la prison à vie.

L’armée colombienne a tué ce lundi Luis Guillermo Roldan Posada, alias Julia Artigas, dans une opération militaire à Segovia, dans le nord du pays. Artigas était accusé par les autorités d’avoir dirigé une action contre un oléoduc menée par l’ELN en 1998. D’après les autorités, Artigas aurait quitté l’ELN début 2000 pour rejoindre la guérilla des FARC, de laquelle il serait devenu un dirigeant haut placé, en charge notamment des finances des 4ème et 37ème Front. Artigas a été tué en compagnie d’un autre guérillero. Les militaires ont saisi deux fusils, un pistolet et des vêtements militaires.

Selon une enquête menée par le quotidien De Morgen, la Belgique dispose du plus grand corps de police du Benelux. Avec 3,7 agents pour 1000 habitants, celui-ci est plus important que ceux des Pays-Bas, du Luxembourg et même de l’Allemagne. Mais d’après cette même enquête, cela ne signifie pas pour autant que moins d’infractions sont commises sur notre territoire. Dès lors, les syndicats réclament une augmentation de 3000 hommes, polices locales et fédérales confondues.

Deux combattant de la NPA ont été tués et un policier a été blessé de trois balles dans une fusillade dans la localité de Poblacion, (Cabanglasan, Bukidnon). Les deux guérilleros faisaient partie d’un commando d’exécution de trois personnes qui avaient abattu un responsable d’une milice peu de temps avant.

La police anti-émeute et des résidents d’habitations construites ‘illégalement’ se sont affrontés en fin de semaine dernière. Ces derniers tentaient d’empêcher la démolition de leurs maisons dans la Dikmen Valley, celle-ci faisant partie d’un vaste plan de transformation urbaine pour Ankara. La police a tiré des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau contre les résidents qui ont répliqué par des jets de pierre après que les ouvriers communaux aient évacués les habitants d’une maison pour la démolir. Les ‘squatteurs’ ont allumé des feux et érigé des barricades pour empêcher la police d’avancer. Après quatre heures de face à face, ils sont parvenus à arrêter les forces de sécurité. Seule une maison a été démolie par les ouvriers qui ont quitté le site dès le début des troubles. Deux manifestants ont été blessés par des balles en caoutchouc. Un habitant a également été interpellé par les forces de l’ordre.

Manifestation dans la Dikmen Valley

Manifestation dans la Dikmen Valley

Jeudi dernier, les autorités marseillaises ont inauguré le nouveau CPU (centre de supervision urbaine) qui constitue la première étape d’un vaste programme de vidéosurveillance de la ville. Le centre contrôle actuellement les 54 caméras disséminées dans le centre-ville, nombre amené à décupler. En effet, fin 2014, 1800 caméras auront été installées dans l’ensemble des arrondissements de Marseille. Le CPU est exploité 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par 38 agents répartis en six équipes.

CPU de Marseille

CPU de Marseille

La commission pour la protection de la vie privée a recensé 18041 nouvelles caméras de surveillance sur le territoire belge depuis 2010. Elle a par ailleurs relevé de nombreuses pratiques illégales, tant du côté des entreprises et des particuliers que du côté des autorités. Une loi adoptée en 2007 défini l’utilisation de ces dispositifs mais il semblerait qu’elle soit mal ou peu suivie. La police utilise des caméras dans des voitures de patrouilles ou des hélicoptères alors que celles-ci doivent être fixes. Elle se connecte aux caméras de particuliers ou d’entreprises, ce qui est interdit. Par ailleurs, certains policiers portent des caméras intégrées dans leurs képis, leurs uniformes, les boutons de leurs uniformes, leurs lunettes alors que la loi le proscrit également.

En 2016 doit ouvrir ses portes le nouveau complexe pénitentiaire de Haren, destiné à remplacer les prisons de Forest, Saint-Gilles et Berkendael. Le centre comptera 1190 places (ce qui ne permet pas d’accueillir le nombre de détenus actuels dans les trois prisons) réparties en plusieurs institutions: certaines réservées aux hommes, d’autres aux femmes, avec des régimes plus ou moins stricts, la structure pour la détention préventive,… Ce complexe fera l’objet d’un partenariat avec un groupe privé, lequel dessinera et construira la prison. Durant 25 ans, et moyennant une indemnité de l’état, il s’occupera de la maintenance et de l’entretien du bâtiment, ainsi que des services aux prévenus (nourriture, mise au travail,…) Quatre consortiums privés ont été présélectionnés. Celui qui décrochera le dossier sera connu après l’été.