Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Cela fait maintenant plusieurs années que les données des voyageurs européens sont transmises aux autorités américaines en vertu d’un accord provisoire. Ce jeudi, le parlement européen a validé cet accord entre Bruxelles et Washington qui autorise durablement le transfert des données PNR des 48 millions de passagers qui voyagent chaque année entre les deux continents, et ce au nom de la lutte contre le terrorisme. Ces données PNR, pour Passenger Name Record, sont fournies par les passagers eux-mêmes aux compagnies aériennes. Il s’agit notamment de leur nom, de leurs coordonnées, des dates et itinéraire de leur voyage, du numéro de leur carte de crédit, des informations sur leurs bagages, du menu commandé dans l’avion,… Le nouveau texte ne prévoit que quelques garanties minimes en terme de protection de la vie privée. Les données ne seront utiliser que pour lutter contre le terrorisme et les crimes graves (à la libre évaluation des Etats-Unis en ce qui concerne les termes), ne pourront être conservées que pendant dix ans pour les crimes graves et quinze ans pour le terrorisme, devront être rendues anonymes au bout de six mois (noms accessibles sous certaines conditions) et transférées au bout de cinq ans dans des banques de données ‘dormantes’ (accessibles après contrôles stricts).

Plusieurs actions de solidarité avec les membres de la FAI emprisonnés en Grèce (Cellules de Feu, Stella Antoniou), au Chili (Tortuga), et en Indonésie (Eat et Billy). Ces actions ont eu lieu en Allemagne à Hambourg le 7 avril, lors d’une manifestation de soutien à Stella Antoniou. À Cambridge, lors de l’incendie d’un véhicule d’une société de recrutement et à La Paz en Bolivie, lors du sabotage de plusieurs distributeurs automatiques.

Bolivie/Allemagne/Angleterre : Actions solidaires de la FAI

‘Action Révolutionnaire’ a revendiqué une attaque incendiaire contre le siège du Secrétariat Spécial de l’Administration Publique et du Gouvernement Electronique le 9 avril. Cette attaque était dédiée aux quatre prisonniers Kostas Sakkas, Giorgos Karagiannidis, Alexandros Mitroussias et Stella Antoniou en détention depuis le 4 décembre 2010 sans qu’aucun procès n’ait débuté. Les 3 premiers sont en grève de la faim, Stella est quant à elle dans un mauvais état de santé.

Grèce : Attentat contre un batiment gouvernemental

Il y a eu plus de 12.600 arrestations en Turquie en 2011. Au moins 12.685 personnes ont été placées en garde à vue et 2.922 d’entre elles ont été emprisonnées au cours de la même période. Pour cette raison, la grève de la faim illimitée observée par plus de 400 prisonniers politiques kurdes depuis 15 février en Turquie est entrée dans une phase critique, au 50r jour. Le nombre de détenus en grève illimitée atteint 1500 personnes après la participation de 600 prisonniers le 8 mars et de 500 autres le 1e avril. De leur coté, le 15 kurdes en grève de la faim illimitée à Strasbourg appellent le Conseil de l’Europe à mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée Parlementaire la résolution du problème kurde et mettre fin à l’isolement d’Öcalan.

Rassemblement de solidarité ce samedi 21 avril à 12h00 sur les marches de la Bourse à Bruxelles.

Depuis le 19 mai 2011, l’ancien militant d’Action Directe Jean-Marc Rouillan bénéficie d’un régime de semi-liberté. Il vit depuis à Marseille avec un bracelet électronique et travaille pour une maison d’édition. Le 19 mai, cette semi-liberté devait être commuée en liberté conditionnelle, conformément à la décision du tribunal d’application des peines. Mais le parquet antiterroriste de Paris vient d’annoncer qu’il avait fait appel de cette décision. Celui-ci a argumenté sa décision en affirmant que l’emploi de Rouillan était précaire, au vu du contexte de crise dans le milieu de l’édition. Concrètement, cela signifie que Jean-Marc Rouillan devra retourner en prison dès le 20 mai, au moins le temps que la cour d’appel se prononce.

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

Ce matin, la présidente de la chambre du conseil de Bruxelles a rendu son arrêt dans l’affaire du 5 juin contre Abdallah, Bertrand, Constant et Wahoub, quatre membres de notre Secours Rouge. Il s’agissait de savoir si il y aurait procès ou non-lieu (c’est-à-dire abandon des poursuites faute de charges). Finalement, il y a non-lieu général en ce qui concerne le délit de « participation à activité terroriste », mais renvoi devant le tribunal correctionnel pour « tentative de faux » (de fabrication de fausse pièces d’identité) pour les quatre, et possession d’un brouilleur hertzien interdit, pour Bertrand seulement. La mise sur la touche de la loi anti-terroriste est un premier et important succès pour la défense. Les parties ont 15 jours pour faire appel.

Le sujet au journal télévisé

Bruxelles: Mise à l’écart de la législation anti-terroriste dans l’affaire du 5 juin

Martin Quispe Palomino, le « camarade Gabriel », qui commande la colonne de guérilleros du PCP-SL qui, la semaine passée, avait capturé puis relâché 36 techniciens d’une entreprise gazière, aurait affirmé que les deux policiers disparus et activement recherchés par l’armée avaient été tué. Les guérilleros maoïste auraient mitraillé les policiers au moment où ils débarquaient d’un hélicoptère. Ils auraient résisté mais seraient tombé sous le feu des guérilleros qui ont récupérés leurs armes.

Le gouvernement espagnol a décidé de durcir la loi de Procédure Criminelle et la Loi Organique de Protection de la Sécurité des citoyens, en alléguant la nécessité de lutter contre ce qu’il appelle « une spirale de violence » pratiquée par ce qu’il a qualifié de « collectifs anti-système » qui pratiquent des « techniques de guerre urbaine ».

Parmi les mesures annoncées ces derniers jours, le durcissement des sanctions contre la violence de la rue par l’application de la législation anti-terroriste conçue pour traiter les cas de kale borroka au Pays Basque, et le rapport direct établi avec les affrontements survenus à Barcelone au cours de la grève du 29-M. Une autre proposition est de qualifier la résistance passive ou fortement active de « délit d’attentat contre l’autorité ». Ceci est une référence claire aux mobilisations estudiantines de Valence et au Mouvement des indignés. La réforme proposée prévoit que sera considéré comme « délit d’appartenance à une organisation criminelle » le fait de diffuser via Internet et les réseaux sociaux les appels à des rassemblements « protestataires susceptibles d’altérer gravement l’ordre public », ce qui concerne tous ceux qui n’auraient pas été notifiés et qui s’accompagneraient du refus de vider les lieux malgré l’avertissement de la police.

Seront incluses aussi « toutes les formes d’agression » attaque violente à l’encontre d’un policier, les menaces et comportements synonymes d’intimidation ou le jet de projectiles dangereux. Une autre mesure permettra de considérer comme circonstance aggravante le fait de perpétrer ces actions violentes dans des manifestations ou des rassemblements. Sera considéré comme délit contrevenant à l’ordre public le fait de pénétrer dans des établissements publics ou d’entraver l’accès à ces derniers. En conséquence, la quantité des dégâts comptabilisée sera étendue non seulement à ceux commis dans ces établissements mais aussi à ceux engendrés par l’interruption du service public.