Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lundi, au Caire, un tribunal a libéré sous caution sept policiers accusés d’avoir tué des manifestants à Suez (nord-est) lors de la révolte de janvier et février. Le procès de ces policiers jugés pour la mort de 17 manifestants a été renvoyé au 14 septembre. Sept autres policiers sensés comparaître dans la même affaire sont actuellement en fuite et doivent être jugés par contumace. Des membres des familles de victimes ont tenté de prendre d’assaut la salle d’audience du Caire où le procès se tenait, et ont momentanément bloqué l’autoroute entre le Caire et Suez.

Un commando d’une dizaine de personnes encagoulées a fait irruption, hier matin à Labège dans les locaux de la Direction interrégionale Sud de la protection judiciaire de la jeunesse. Une fois dans les lieux, elles se sont dispersées dans les différents bureaux « armées » de bouteilles dont elles ont déversé le contenu sur les bureaux et les ordinateurs. Un liquide marron au relent d’ammoniaque et qui pourrait contenir de l’urine et des excréments humains. Elles se sont également emparés de plusieurs extincteurs qu’elles ont déversés sur les bureaux. Un employé qui tentait de s’interposer a été copieusement arrosé de gaz lacrymogène. Certains ont aussi rédigé sur des murs : « Nique la justice » et « Porcs ». Cinq minutes après être entré, le commando est ressorti en courant non sans avoir lancé plusieurs dizaines de tracts.

Cette action survient quelques semaines après celle d’Orvault (Loire-Atlantique) où un mineur délinquant placé dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de cette ville s’était suicidé. Des gens avaient alors écrit sur les murs de la PJJ de Nantes : « L’EPM tue ».

Vers 8h30 ce matin, une quinzaine de fourgons de polices et un car d’arrestation ont été aperçu en Outremeuse. Les occupants du camp, alertés, ont commencé à démonter les infrastructures ne leur appartenant pas. Il y a une quarantaine de minutes, une demi douzaine de policiers fédéraux tournaient autour du camp, brassard visible.

EDIT 12H30:
Les indignés de l’esplanade Saint-Léonard ont plié bagages sous pression policière. Vendredi, le bourgmestre Willy Demeyer avait pris un arrêté ordonnant leur démantèlement dans les plus brefs délais au motif de troubles de l’ordre public et suite aux plaintes des habitants.Les « indignés » envisageaient de poursuivre leur mouvement dans un autre lieu. Quelques dizaines d’entre eux ont ainsi investi le Jardin Botanique. Ils y ont dressé des tentes, derrière l’ancien bâtiment de l’Institut de pharmacie et à proximité d’une plaine de jeux pour enfants.

La Cour suprême a aujourd’hui déclaré illégale le Salwa Judum, la milice anti-maoïste organisée par le gouvernement de l’Etat Chhattisgarh. La Cour a jugé que les jeunes tribaux était « littéralement devenu de la chair à canon dans les charniers de Dantewada et d’autres régions du Chhattisgarh ». Pour des sommes dérisoires, le gouvernement arme et envoie combattre la guérilla, sans aucune formation sérieuse, de jeunes tribaux misérables et illettrés, ce qui viole, selon la Cour les articles 14 et 21 de la Constitution qui promet à tous les citoyens le droit de l’égalité et le droit à la vie.

L’Etat du Chhattisgarh avait réagi à la menace d’intercition du Salwa Judum en changeant le nom de la milice privée et en nommant les miliciens « policiers spéciaux » (SPOs). La cour a aujourd’hui défendu Chhattisgarh d’utiliser le SPOS pour le travail autre que le travail ordinaire de police, et ordonné une enquête sur des crimes commis par le Salwa Judum.

La répression se poursuivait dimanche 3 juillet, après les manifestations les plus importantes depuis le début de la contestation, il y a quatre mois. Vendredi, ils étaient un demi-million à réclamer le départ du président Bachar Al Assad à Damas, Homs, Hama, Idleb et dans de nombreuses autres villes du pays lors de « la plus grande manifestation anti-régime » depuis le début de la contestation le 15 mars. L’armée a intensifié dimanche 3 juillet sa répression dans le nord-ouest du pays, procédant à de nouvelles arrestations et déployant des troupes dans le centre de la ville de Hama, un des noyaux de la contestation.

Douze personnes ont été arrêtées par la police dans une manifestation contre la construction d’une installation gazière au nord de Broome, dans l’Etat d’Australie occidentale. La police continue à procéder à des arrestations de manifestants qui bloquent la route menant au site où la compagnie pétrolière australienne Woodside Petroleum envisage de construire une installation gazière. Jeudi au parlement d’Etat à Perth, les propriétaires aborigènes, la compagnie Woodside et le gouvernement de l’Etat d’Australie occidentale ont signé un accord autorisant l’accès aux terrains concernés par le projet gazier. Le chef de l’exécutif de l’Australie occidentale, a annoncé à cette occasion que les manifestants ne seraient plus autorisés à continuer à bloquer la route et qu’ils seraient déplacés de force s’il le fallait.

Manifestation écologiste/aborigène en Australie

Manifestation écologiste/aborigène en Australie

Pour marquer l’anniversaire du sommet du G20 de Toronto, plusieurs groupes ont tenu samedi un «festival des libertés fondamentales» à Queen’s Park. Les manifestants voulaient dénoncer ce qu’ils appellent l’abus de pouvoir chez la police et le rôle qu’a joué le gouvernement dans la suspension des libertés civiles. Des policiers, dont certains à chevaux, ont surveillé les manifestations, mais sans heurts.

Vendredi, des militants des droits civils ont demandé la démission du chef de police de Toronto et réclamé la tenue d’une enquête judiciaire qui ne se concentrerait pas seulement sur les violences policières, mais aussi sur les politiciens qui ont planifié le sommet international et donné des directives aux policiers. Un an exactement après l’arrestation de 1180 manifestants et le dépôt d’environ 300 chefs d’accusations, 47 accusés sont toujours devant les tribunaux.

Les forces de sécurité opérant dans le district de Paschim Medinipur (Bengale occidental) ont découvert une cache d’armes au cours d’un ratissage ce dimanche. Sur base d’un tuyau, une équipe conjointe de la CRPF et de la police d’état ont mené un raid à proximité du village d’Auspal. Quatre armes à feu, des dizaines de munitions, deux IED et plusieurs dispositifs explosifs ont été saisis. Par contre, contrairement à ce qu’elles espéraient, les forces de sécurité n’ont trouvé aucun guérillero sur place. Les armes et les munitions étaient enterrées, ce qui laisse supposer que les maoïstes aient quitté les lieux.

Les autorités colombiennes ont annoncé qu’Alfonso Cano, dirigeant des FARC, était parvenu à leur échapper jeudi dernier. Elles ont expliqué que quelques jours plus tôt, elles avaient reçu des informations sur la localisation du camp où se réfugiait Cano. Peu après, elles ont bombardé la jungle environnante et des soldats ont pris le camp d’assaut, mais l’ont trouvé vide. Selon elles, il aurait quitté les lieux moins de douze heures avant l’opération, car elles ont la certitude qu’il y a dormi la nuit précédant l’attaque. Sur place, elles ont découvert des vêtements, des effets personnels ainsi que deux chiens. C’est la troisième fois qu’Alfonso Cano parvient à éviter les opérations contre lui.

Alfonso Cano

Trois membres présumés du PCP-SL, dont un était recherchés sous le pseudonyme de « camarade Johnny », ont été capturé en Bolivie. Ils étaient armés et déguisés en membres de la police anti-narcotique, et venaient de dépouiller trois narcotrafiquants boliviens (qui ont également été arrêtés) de 43 kilos de la cocaïne. Le « camarade Johnny » était une des personnes les plus recherchée par la police péruvienne. Arrêté le 6 mars, il s’était évadé le 26 avril.

Militants du Sentier Lumineux arrêtés en Bolivie

Militants du Sentier Lumineux arrêtés en Bolivie