Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La province de Tunceli, dans l’est de la Turquie, a été le théâtre de deux offensives à l’encontre des forces de l’ordre ce mercredi. Dans la matinée, trois explosions ont ébranlé un commissariat de police à Mersin, blessant légèrement un officier. Plus tard, une mine a fait exploser un combi, tuant les deux policiers assis dans le véhicule. Les équipes d’opérations spéciales ont déclenché une vaste opération dans la région. Des démineurs et des chines ratissent également la zone à la recherche d’autres engins. Personne n’a encore revendiqué ces deux actions. Néanmoins, les autorités traquent clairement les guérilleros du PKK, étant donné que ces explosions interviennent alors qu’un candidat indépendant du parti pro-kurde Peace and Democracy a été récemment empêché de siéger au parlement sur base d’accusations liées au terrorisme.

Explosion d’une voiture de police dans la province de Tunceli

Explosion d'une voiture de police dans la province de Tunceli

Une centaine d’ « indignés », de syndicalistes et de membres du Comité Action Europe s’étaient rassemblés hier sur l’Esplanade de l’Europe, pour protester contre les politiques d’austérité menées en Europe. Après avoir organisé une assemblée populaire face à la Commission et au Conseil de l’Union européenne, au rond-point Schuman, à 18h00, les militants sont arrivés vers 21h au niveau du Parlement européen, entre les bâtiments Altiero Spinelli et Paul-Henri Spaak, d’où ils ont été délogés par la police à l’aide de gaz lacrymogènes. Les manifestants ont ensuite reflué vers la place du Luxembourg (où il y a eu des interpellations) et la place de Londres.

La police a tenté d’encercler un dernier groupe de manifestants qui défilait en fin de soirée dans les rues d’Ixelles. Une charge de police a eu lieu rue de la Paix vers 23h. Quelques personnes ont été interpellées.

Par ailleurs, la police locale de la zone Bruxelles-Capitale-Ixelles a interpellé mercredi soir une personne qui avait effectué des graffitis sur les locaux du Parlement européen

Bruxelles: La police chasse les « indignés » du quartier européen
Bruxelles: La police chasse les « indignés » du quartier européen

Le front de soutien à Aurore Martin dépasse aujourd’hui très largement la gauche indépendantiste du Pays Basque nord, depuis que la jeune femme ait fait l’objet d’une tentative avortée d’arrestation dans un appartement de Bayonne hier après-midi. A celles de formations politiques locaux de tous bords (à l’exception du front national) ou syndicales, de nouvelles voix ont fait entendre fortement leur refus de voir cette militante basque livrée aux autorités espagnoles qui ont lancé un MAE contre elle pour « participation à une organisation terroriste », quand lui sont reprochés deux prises de positions publiques et un article concernant son engagement politique pour l’indépendance du Pays Basque. De nombreux élus et citoyens refusent que le gouvernement français s’acquitte « techniquement » d’un ordre d’extradition vers l’Espagne d’une citoyenne française (où elle risque une peine de prison de 12 ans).

Ce mercredi après-midi à Bayonne, de nombreuses figures locales auront relayé leur refus d’une « intervention policière brutale », « un retour aux heures sombres de notre histoire » ou « une attitude non républicaine » quand, pour le droit national, cette citoyenne française n’a commis aucun délit mais exercé son droit d’expression politique, nullement jugé illégal en France. Samedi 25 juin à 17h, place des Basques à Bayonne, une manifestation est convoquée qui demandera « la liberté pour Aurore Martin », « le respect des droits civils et politiques au Pays Basque » et l’abrogation du mandat d’arrêt européen. Toujours libre, Aurore Martin exclut de reprendre le chemin de la clandestinité. Après les propos hier du Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui a confirmé la volonté de procéder à l’exécution de son extradition vers l’Espagne, son arrestation reste de fait imminente et permanente. Actuellement un cordon de militants basques et de citoyens se tient aux abords de la rue des Basques de Bayonne où eut lieu la première tentative de quelques policiers de la section anti-terroriste de Paris.

Jusqu’il y a deux jours, Birgit Hogefeld était le dernière militante de la RAF derrière les barreaux depuis la libération de Christian Klar en 2008. Elle avait été arrêtée à la gare de Bad Kleinen en juin 1993 lors d’une opération au cours de laquelle le militant Wolfgang Grams avait été tué par la police. En 1996, elle avait été condamnée à la prison à perpétuité pour plusieurs actions, dont celle visant la base militaire de Francfort en 1985. Début juin, la cour d’appel de Francfort avait donné son feu vert à sa libération alors que jusqu’à présent, toutes ses demandes avaient été rejetées au motif de ‘circonstances aggravantes’. Finalement, le reste de sa peine a été commué en cinq ans de mise à l’épreuve et Birgit Hogefeld, qui s’était dissociée de son engagement dans la RAF, a quitté la prison pour femmes de Francfort-Premgesheim ce lundi matin.

Birgit Hogefeld

Birgit Hogefeld

Une femme, cadre présumée du CPI(Maoïste) a été tuée au cours d’une fusillade ce mardi dans le district de Bolangir (Orissa). Cette confrontation entre un Special Operation Group (SOG) et un groupe de guérilleros est la première de ce genre dans ce district. L’équipe des forces de l’ordre est tombée sur un groupe de femmes qui se rendaient à Sanbanjipali, à 70 kilomètres de la ville de Bolangir, probablement pour aller y chercher de l’eau. Découvrant que les femmes portaient des uniformes, le SOG a ouvert le feu. Une maoïste est décédée sur place, et plusieurs autres ont été blessées. Dans l’opération de ratissage qui a suivi, la police a déclaré avoir retrouvé des articles de logistique tels que des médicaments, de la nourriture, des détonateurs et des cartouches. Pressentant la présence d’un important groupe de guérilleros dans la région, les autorités ont intensifié leurs opérations de ratissage.

Par ailleurs, une équipe conjointe de la CRPF et du SOG ont exécuté un raid sur un camp clandestin de maoïstes dans le district de Rayagada (Orissa). Une grande quantité de matériel explosif y a été saisi, dont 175 grenades et 155 balles. Tous les guérilleros sont parvenus à échapper à cette descente.

En janvier dernier, des rumeurs relayées par la presse turque font état de la localisation d’une fosse commune près du village d’Akirek dans le district de Cemisgezek en province de Dersim (Kurdistan turc). Dans cette fosse commune se trouveraient les corps de 17 guérilleros du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et de deux du DHKP-C. Les 19 combattants auraient été tués lors d’une opération de l’armée gouvernementale dans la vallée d’Alibogazi.

Des témoins de l’époque affirment qu’Ali Yildiz, combattant d’une unité de propagande armée du DHKP-C aurait perdu la vie dans une attaque de tanks survenue dans la région les 13 et 14 avril 1997. La famille d’Ali Yildiz a décidé de lutter pour la vérité et le droit à avoir une sépulture. Elle a déposé une requête auprès du Procureur de la république pour demander une enquête concernant cette fosse commune. Après quatre mois d’attente et devant l’inertie des autorités, la mère et le grand frère d’Ali ont entamé le 9 juin une grève de la faim dans la ville de Dersim.

Turquie: Lutte pour l’ouverture des fosses communes

En 2010, la police technique et scientifique a réussi 1.709 identifications d’empreintes digitales et palmaires prélevées sur les lieux de crimes et délits. Il s’agit d’une augmentation de 71% par rapport aux 998 identifications réalisées en 2009. Ce résultat est dû à l’acquisition, en 2010, du système APFIS (Automated Palm and Fingerprint Identification System). Auparavant, les comparaisons entre les empreintes palmaires et les traces palmaires étaient effectuées « manuellement ».

Le prélèvement des empreintes digitales (doigts) et palmaires (paumes) est effectué soit sur une fiche à l’encre ensuite numérisée, soit via un livescan, cet appareil permettant de prendre les empreintes d’un suspect sans encre de manière numérique et d’envoyer directement une fiche dactyloscopique dans la banque de données du service d’identification judiciaire (SIJ). La fiche est alors envoyée directement vers le système APFIS qui compare dans un premier temps les empreintes digitales de cette personne avec toutes les fiches présentes dans la banque de données. APSIS opère de manière automatisée 24h/24 et envoie une réponse de manière automatique en 5 minutes à l’enquêteur qui a transmis la fiche. Si la personne est déjà fichée, le policier obtient directement les informations concernant les antécédents de cette personne. Dans un deuxième temps, APSIS compare cette même fiche avec toutes les traces non identifiées à ce jour, contenues dans la banque de données. APFIS propose alors des candidats potentiels aux experts du SIJ.

Même si le système APFIS est très performant, deux opérateurs du SIJ procèdent systématiquement à la vérification d’une comparaison et à la validation de l’identification. Seul l’œil humain peut confirmer que des traces ou empreintes proviennent d’une même personne. En 2010, 23 % des identifications de traces se sont faites sur base d’empreintes palmaires pour seulement 2% en 2009. APFIS a également permis d’élucider des affaires remontant à plusieurs années. Le nombre de fiches dactyloscopiques insérées dans le système APFIS augmente chaque année. En effet, grâce notamment à l’utilisation plus répandue du livescan, les polices locales procèdent plus régulièrement à la prise d’empreintes (aujourd’hui, 168 services de police sont équipés d’un livescan). En 2009, on comptait environ 643.000 personnes dans APFIS. Ce nombre est passé à 720.000 en 2010. Chaque mois, environ 10.000 personnes sont comparées dans le système, ce qui est deux fois plus qu’il y a 5 ans. Parallèlement, la qualité des fiches transmises a augmenté grâce à l’utilisation de la technologie numérique.

Grâce à APFIS, la Belgique remplira l’engagement pris au le traité de Prüm. Le traité de Prüm, signé en 2005 par 7 états de l’Union européenne règle l’échange transfrontalier d’informations en matière de terrorisme, de criminalité organisée et de migration illégale. Il prévoit que les pays signataires transmettent aux pays partenaires les données dont ils disposent. Dans ce cadre, le SIJ pourra, au cas par cas, échanger des informations relatives aux empreintes digitales et palmaires avec les bases de données des 26 autres pays de l’union européenne.

Des centaines d’émeutiers ont attaqué la police hier soir dans l’est de Belfast, en Irlande du Nord, pour la deuxième nuit de suite. Environ 700 personnes se sont réunies dans les rues du district de Short Strand, lançant des feux d’artifice, des cocktails Molotov et d’autres projectiles sur des fourgonnettes de police. Deux hommes ont subi des brûlures, selon les autorités. Les journalistes ont été invités à quitter la zone après qu’un photographe de presse eut été atteint d’une balle à la jambe durant les événements. Des rues du district ont été fermées et la police tentait de rétablir l’ordre. Les incidents ont commencé après qu’une centaine de jeunes protestants, sur ordre du groupe fasciste pro-britannique UVF, aient attaqués des maisons habitées par des catholiques.

Voir une première vidéo de la BBC

Voir une seconde vidéo de la BBC

Des fusiller-marins péruviens du 15e Bataillon (une unité spéciale anti-guérilla) qui quadrillaient les hameaux de Unión Nueva Victoria, Juan Santos Atahualpa, 10 de Agosto et Cañuto (province de Tocache), à la recherche d’une colonne du PCP-SL, ont été accrochés par les guérilleros maoïstes. Après une longue fusillades, ceux-ci ont pu disparaitre sous couvert de la végétation, abandonnant derrière eux deux fusils, quatre pistolets et du matériel de propagande.

Pérou: Une colonne maoïste échappe à la contre-guérilla

Alors qu’elle est sortie de la clandestinité ce samedi, Aurore Martin a été la cible d’une opération policière destinée à l’arrêter cet après-midi. La militante basque française, qui vivait dans la clandestinité depuis le 21 décembre 2010 et promise à un transfert vers l’Espagne en vertu d’un mandat d’arrêt européen, se trouvait dans un appartement du centre-ville de Bayonne quand les forces de l’ordre sont arrivées pour l’arrêter. Contactée par une agence de presse, Aurore Martin a déclaré: ‘J’étais dans l’appartement de ma soeur, j’ai refusé de me rendre alors ils ont défoncé la porte. Six ou sept agents cagoulés m’ont transportée par les mains et les pieds du troisième étage au rez-de-chaussée’. Une quarantaine de militants, certains déjà sur place et d’autres venus après avoir été alertés. Une empoignade violente a eu lieu et les policiers ont décidés de lâcher prise pour aller chercher des renforts. Les militants sont donc parvenus à empêcher cette arrestation, et ont réussi à rejoindre un bar situé à proximité. Peu après, de nombreux cars de police se sont rassemblés aux alentours, mais à l’heure qu’il est (16h), un assaut de la police ne parait pas imminent.

Arrestation manquée d’Aurore Martin

EDIT: Finalement, les forces de police ont quitté les lieux peu après 16h30. Les autorités ont confirmé que l’opération avait été arrêtée au motif d’un ‘trouble à l’ordre public’.

Arrestation manquée d'Aurore Martin