Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un policier a été tué samedi dans l’explosion d’une bombe placée sous son véhicule dans la ville d’Omagh, en Irlande du Nord. Aucun groupe n’a revendiqué pour l’instant cette action qui intervient après la dissolution, la semaine dernière, de l’assemblée d’Ulster en vue des élections locales le 5 mai. Il s’agit de la première attaque meurtrière visant un membre des forces de l’ordre depuis mars 2009, lorsque l’IRA-Continuité avait abattu un policier dans le comté d’Armagh. Lundi, une voiture piégée a été désamorcée à Londonderry, deuxième ville de la province, et les forces de l’ordre ont été placées en état d’alerte devant la résurgence de mouvements ayant rompu avec l’IRA depuis les accords de paix de 1998.

Policier abattu en Irlande du nord

Policier abattu en Irlande du nord

Hier, les forces de l’ordre ont tiré sur des participants à une marche de contestation à Taëz, faisant des dizaines de blessés et au moins quinze morts. Les membres des forces de sécurité et de l’armée ont fait feu dès le départ du cortège, qui a malgré tout atteint sa destination finale, le bâtiment du siège du gouverneur de province. Les manifestants sont parvenus à entrer dans la cour, où ils ont été accueillis par de nouvelles salves de tirs d’hommes armés, dont certains étaient postés sur les toits. Selon le médecin qui dirige l’hôpital de campagne qui soigne les manifestants, le bilan de ce lundi devrait s’alourdir, vu le nombre de blessés graves.

A Sanaa, le sit-in en cours depuis le 21 février est encerclé depuis quelques jours par des militaires ralliés à l’opposition qui protègent le millier de manifestants qui campent sur la place. Hier, les soldats ont empêché l’assaut du camp par plus de 200 policiers qui tentaient encore une fois de disperser les protestataires.

Plusieurs centaines de personnes ont participé ce dimanche après-midi à une grande marche depuis la Place Saint-Léonard à Liège jusqu’au centre fermé de Vottem. A leur arrivée, une cinquantaine de manifestants ont escaladé les grillages, qui ont rapidement cédé sous leur poids. Ces derniers se sont ‘installés’ dans la cour des détenus au son des tambours. Un hélicoptère s’est stabilisé au-dessus d’eux avant que les forces d’intervention n’arrivent après une heure d’occupation. Ces dernières ont menottés et arrêtés les 49 manifestants, sous les jets de projectiles des détenus. En début de soirée, après une longue attente au commissariat, tous ont été relâchés. L’un d’entre eux a néanmoins du être hospitalisé.

Samedi, à Tozeur, dans le sud tunisien, les manifestants s’étaient rassemblés pour réclamer le départ du gouverneur (préfet) et d’autres responsables de la région. Assez rapidement, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule qui aurait tenu des propos portant atteinte au responsable. Elles ont effectué des tirs de sommation, blessant un manifestant qui a immédiatement été transporté à l’hôpital après avoir été atteint à la poitrine. Selon les médecins, son état serait stable.

A Tunis, une nouvelle manifestation a eu lieu dans le centre-ville. Une centaine de jeunes s’étaient rassemblées pour scander des slogans hostiles au gouvernement et protester notamment contre la nomination du nouveau ministre de l’Intérieur. Là aussi, les forces de l’ordre sont intervenues en masse par des jets de gaz lacrymogènes afin de disperser le rassemblement.

Des soldats du Commando Spécial de lq région du VRAE ont attaqué un camp de formation la guérilla maoiste à Parhuamayo, sur les hauteurs du district de Llochegua – Huanta – Ayacucho. Quatre personnes ont été capturées, deux guérilleros du PCP-SL présentés comme des cadres militaire et politique, une infirmière et son fils mineur qui était pionnier. Les autres guérilleros ont pu échapper au raid militaire. Les commqndos ont récupéré un fusil d’assaut FAL, une radio, des téléphone mobile, un panneau solaire, des médicaments et du matériel d’agit-prop.

Commandos contre-guérilla au Pérou

Commandos contre-guérilla au Pérou

Mardi 29 mars, huit personnes de Bologne et Ferrara liés à la bbliothèque anarchiste Fuoriluogo ont été réveillées par les perquisitions de la Digos, qui est entrée chez elles au prétexte de recherche d’armes et d’explosifs. Les agents ont finalement saisi des ordinateurs, des photos de vacances, des lettres personnelles, des brochures, des outils de travail et des bougies. Le procureur-chef de Bologne a souligné que le matériel saisi pouvait constituer une intéressante source de renseignement pour identifier les responsables des récentes attaques contre des structures de la domination.

Denis Solopov, Maxime Solopov et Alekseï Gaskarov sont persécutés pour une participation présumée à la manifestation du 28 juillet 2010 contre la déforestation pour la construction d’une autoroute à péage reliant Moscou à St-Petersbourg et contre l’arbitraire de la municipalité de Khimki (dont le bâtiment avait été légèrement endommagé). Cette manif répondait à l’attaque d’une bande d’extrême-droite payée par le sous-traitant contre le campement des éco-activistes qui occupaient une partie de la forêt au niveau du chantier.

L’automne 2010, Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov ont passé trois mois en prison suite à de fausses accusations portées contre eux. L’instruction a usé de menaces et de tortures, autant que de faux témoins (mouchards de la police). La prochaine audience pénale aura lieu le 14 avril. Denis Solopov est détenu à Kiev dans des conditions inhumaines, les prisonniers entassés dans leurs cellules doivent dormir tour à tour. Malgré le fait que Denis soit reconnu réfugié sous le mandat de l’UNHCR, et a donc le droit à la protection, le Service des migrations de l’Ukraine a refusé sa demande d’asile. La durée de sa détention provisoire est de 40 jours et se termine le 11 avril, après quoi il doit soit être libéré, soit mis en maintenu en détention en vue d’extradition, ce qui peut durer jusqu’à un an et demi.

Une nouvelle semaine d’action internationale, du 2 au 9 avril 2011, revendiquera la mise en liberté immédiate de Denis Solopov, l’arrêt des poursuites judiciaires contre Alexeï Gaskarov et Maxime Solopov et de la déforestation à Khimki. Pour plus d’information :
http://khimkibattle.org/

Le 5 février 2011, à Poitiers une manifestation pour “la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous” a été le théâtre de plusieurs incidents et de sept interpellations. Les sept inculpé(e)s, reconnaissent avoir participé à cette manifestation, mais nient avoir été auteurs de dégradations, sans vouloir commenter celles-ci.

Leur convocation devant la justice a été rendue possible par une loi particulièrement fallacieuse : la loi n° 2010-201 du 2 mars 2010 “renforçant la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d’une mission de service public”. Celle-ci rend la “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens” illégale. Autrement dit, cette loi permet d’interpeller des individus, non parce qu’ils étaient en train de commettre des délits, mais parce qu’ils manifestaient à côté de personnes qui ont, par la suite, commis des délits.

Rassemblement de soutien le jour du procès, jeudi 31 mars à 14 heures, au palais de justice de Poitiers.

Textes des prisonniers de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » (Επαναστατικος Αγώνας)

Présentation:

“Lutte Révolutionnaire” a été, ces dix dernières années, l’organisation révolutionnaire la plus active en Grèce : attaques de commissariat à la bombe, à la grenade et à l’arme automatique, attaque de la Bourse d’Athènes avec 150g d’explosifs, attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis à Athènes, etc.
Six personnes, parmi lesquelles trois en détention qui se revendiquent de l’organisation, devront passer en jugement pour ces actions.
Conformément à la ligne du Secours Rouge International qui consiste à soutenir en priorité les prisonniers révolutionnaires qui continuent à assumer leurs responsabilités
révolutionnaires, et qui parviennent à le faire de manière collective, nous publions dans ce numéro de “Solidarité Internationale” trois textes importants de ces prisonniers, introduits par eux-mêmes, – ainsi qu’une chronologie de la lutte de leur organisation.

Les documents publiés sont consultables sur la page spéciale « Textes et histoire de « Lutte Révolutionnaire »

Sommaire:

– 1. Introduction
– 2. Lettre politique à la société
– 3. Appel international à la solidarité
– 4. Lettre sur l’achèvement d’une année depuis la fusillade au cours de laquelle le révolutionnaire Lambros Foundas est tombé en combattant
– 5. Chronologie de l’organisation Lutte Révolutionnaire

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Hier, plus d’un millier de jeunes sont descendus dans les rues de Kef El Ahmar, petite ville située à 650 kilomètres au sud-ouest d’Alger, pour réclamer une réelle politique de développement pour leur commune touchée par un taux de chômage extrêmement élevé, entrainant la misère de la population. Dès 9h du matin, les forces de la gendarmerie s’étaient déployées et les affrontements avec les manifestants n’ont pas tardé. Selon certains témoins, ceux-ci ont été d’une rare violence. L’un d’eux affirme que les gendarmes ont tabassé les émeutiers mais aussi les citoyens qui se sont retrouvés sur place quand l’émeute a commencé. Plus de trente personnes ont été blessées, dont une quinzaine a du être transférée à l’hôpital. Par ailleurs, une femme d’une soixantaine d’années est décédée, asphyxiée par les gaz d’une bombe lacrymogène lancée par un gendarme à l’intérieur de sa maison.