Après la revendication d’une action incendiaire contre la gendarmerie à Grenoble (Voir notre article) publiée sur Indymedia Grenoble et reprise sur Indymedia Nantes, les équipes des deux sites ont reçu un courrier de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication (OCLCTIC) les sommant de retirer le contenu de la revendication au motif de « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes ». Cette requête fait écho à la fermeture récente de l’Indymedia germanophone Linksunten le 25 août dernier pour des motifs similaires (voir notre article). Les deux sites ont plié à cette demande de la police et Indymedia Grenoble a communiqué en précisant « il nous […] semble toujours important que soit visibilisée la nature politique d’actions directes, fussent-elles pénalement répressives. Nos états sont actuellement en train de mener une véritable guerre médiatique. Celle-ci semble viser à faire taire les oppositions politiques radicales, et à criminaliser les collectifs et individus qui communiqueraient sur leurs objectifs politiques, et ce sans le prisme déformant des médias traditionnels. »

Indymedia Grenoble censuré.

Indymedia Grenoble censuré.

Le 20 septembre, la gendarmerie a perquisitionné plusieurs lieux à Bure (Meuse) et dans ses environs, habités par des opposants à Cigeo, le projet d’enfouissement de déchets nucléaires. La Maison de résistance, une ancienne ferme transformée en lieu d’accueil des militants anti-nucléaires, a ainsi été perquisitionnée vers 6h20. Au même moment, quatre domiciles privés étaient investis par les forces de l’ordre. Du matériel divers – ordinateur, disque dur, clé USB, téléphones portables, livres… – a été saisi. Les forces de l’ordre ont justifié ces perquisitions par la commission rogatoire d’un juge d’instruction, dans le cadre de l’enquête relative à une action menée en juin dernier contre l’hôtel-restaurant du laboratoire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, en charge du projet Cigéo.

Une centaine de gendarmes sont en permanence à Bure

Une centaine de gendarmes sont en permanence à Bure

Le ministère de l’Intérieur français a lancé le mois passé un appel d’offres pour une commande d’un montant de 22 millions d’euros (hors TVA) de grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsions à retard destinée à la police et à la gendarmerie nationales. L’appel d’offres se divise en cinq lots contenant diverses références de grenades assourdissantes, lacrymogènes et fumigènes, de cartouches-grenades et de lanceurs. Lancé jusqu’à fin septembre, l’appel d’offres prévoit un contrat d’équipement pour… quatre ans. Emmanuel Macron sera donc paré jusqu’à la fin de son quinquennat.

Les grenades assourdissantes en usage dans la polie française

Les grenades assourdissantes en usage dans la polie française

Au moins 23 personnes ont été arrêtées et 20 autres ont été blessées vendredi dans une série d’affrontements à Buenos Aires, suite à une manifestation pour la disparition du jeune Santiago Maldonado, qui a été vu pour la dernière fois quand il a participé à une série de manifestations mapuches dans le sud de la province de Chubut (voir notre article). Les manifestants ont tagué le parcours de la manifestation et incendié des containers. A El Bolson, des affrontements ont également eu lieu, des groupes de jeunes manifestants masqués ayant attaqué les forces anti-émeutes de la gendarmerie au cocktail Molotov.

Après le passage de la manifestation à Buenos Aires…


Affrontements à el Bolson

Après le passage de la manifestation à Buenos Aires...
Affrontements à el Bolson

Samedi 19 août, deux manifestants ont été tués par des tirs des forces de l’ordre et une soixantaine de personnes arrêtées lors des manifestations organisées par le Parti national panafricain (PNP). Le PNP avait appelé à manifester sous le mot d’ordre : « 50 ans, ça suffit » réclamant le retour à la Constitution de 1992, pour protester contre le système actuel qui permet au président Faure Gnassingbé de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles. D’autres manifestations avaient été réprimées dans le passé (voir notre article ici). Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes togolaise (Lomé, Anié, Kara et Sokodé) qui ont toutes été violemment dispersées. La répression a été la plus brutale à Sokodé, ville située à plus de 300 km de la capitale, et bastion du PNP où les deux manifestants ont été tués. La police et la gendarmerie en charge de la sécurité lors des manifestations ont reçu du renfort de l’armée. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. Lors des affrontements, le commissariat de Sodoké a été incendié ainsi que deux véhicules de police et du matériel dont des munitions auraient été volées.
Au Gabon, un rassemblement de ressortissants togolais avait eu lieu le même jour devant l’ ambassade du Togo à Libreville. La manifestation a également été réprimé et le représentant du PNP au Gabon arrêté et relâché le soir même. CAP 2015 (rassemblement de partis de l’opposition) et le PNP ont appelé à une journée de recueillement le vendredi 25 août en hommage aux victimes et appellent à « cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations.

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Santiago Maldonado, un artisan de 28 ans, originaire de Buenos Aires, a disparu depuis le 1e août, il a été vu pour la dernière fois dans une manifestation de la communauté mapuche, alors que la gendarmerie chargeait violemment les manifestants. Santiago a été embarqué par les gendarmes qui l’ont passé à tabac, ils auraient ensuite voulu attendre que les marques de coups s’estompent avant de le relâcher, mais il n’a toujours pas été retrouvé, faisant craindre le pire. L’état nie même l’avoir arrêté et offre l’équivalent de 24.000€ pour tout renseignement permettant de le retrouver, mais ce mouvement n’a convaincu personne. Même Amnesty International a officiellement exigé « une réponse » de l’état argentin.

Vidéo d’une manifestation de soutien à Santiago.

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Trois personnes ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi après qu’une manifestation de riverains en colère a tourné à l’affrontement au Gosier (commune de la Grande Terre) entre manifestants et forces de l’ordre. Les affrontements ont duré environ deux heures, jusqu’à 22 h 30 jeudi soir heure locale. La manifestation des riverains, issus du quartier Grand-Baie, au Gosier, visait à dénoncer un plan de résorption de l’habitat insalubre qui impliquerait l’expulsion de résidents du quartier. Les habitants ont d’abord occupé la route nationale, puis y ont dressé une barricade enflammée. Trois pelotons de gendarmerie mobile et des équipes de la direction départementale de la sécurité publique sont intervenus, essuyant des jets de pierres, de bouteilles et de cocktails Molotov.

Barricade sur la route nationale

Barricade sur la route nationale

Trois gendarmes ont été légèrement blessés samedi 22 juillet par des tirs de mortier lors d’affrontements avec de jeunes manifestants cagoulés à Beaumont-sur-Oise, après la marche organisée à la mémoire d’Adama Traoré. Le rassemblement avait réuni un millier de personnes de la gare de Persan au quartier Boyenval à Beaumont, où vit la famille Traoré, à 45 kilomètres au nord de Paris. Le jeune homme avait été tué lors de son interpellation par des gendarmes. Vers 00 h 40, une quarantaine de jeunes cagoulés ont attaqué au mortier un équipage de gendarmerie qui était posté à l’extérieur du quartier Boyenval.

Marche à la mémoire d’Adama Traoré

Marche à la mémoire d'Adama Traoré

Un militaire turc a été tué lors d’une opération militaire lancée contre les guérillas du PKK dans la commune Genc (région de Bingol). L’opération appuyée par les forces aériennes se poursuit. Par ailleurs, un des deux gardiens de village blessés lors de l’opération menée sur le mont Cudi à Sirnak (voir notre article), a succombé à ses blessures à l’hôpital où il avait été transféré. Enfin, l’aviation turque a enfin effectué plusieurs bombardements au Kurdistan, tuant une vingtaine de personnes.

Un militant connu du DHKP-C, İnanç Özkeskin, a été abattu par les policiers lors d’un raid des commandos anti-terroristes, dans le quartier de Kadikoy à Istanbul. Pour justifier cette exécution, la police affirme qu’il préparait un attentat contre le ministre de l’Intérieur, mais İnanç Özkeskin, qui était actif dans le soutien aux prisonniers politiques (son frère, militant du DHKP-C, est mort lors d’une grève de la faim), vivait avec sa mère dans cette maison, au vu et au su de tout le monde.

İnanç Özkeskin

İnanç Özkeskin

Les autorités turques ont reconnus plusieurs pertes aux Kurdistan. Trois soldats ont été blessés lors d’un affrontement avec les combattants du PKK dans la sous-préfecture de Kulp (région de Diyarbakir). Les soldats touchés ont été héliportés à l’hôpital public de Diyarbakir, où l’un d’eux a succombé à ses blessures. A Uludere (Sirnak), les troupes de gendarmerie engagée dans une vaste opération anti-guérilla sont entrés en contact avec un groupe de combattants dans la région Bestler Dereler. Deux gendarmes ont été touchés, ils ont été transférés à l’hôpital de Sirnak où ils sont mort de leurs blessures.

Quant aux bilans de victoire affichés par les autorités turques (des dizaines de guérilleros tués à chaque opération militaro-policière), ils sont tellement extravagants qu’ils relèvent d’évidence de la propagande pure et simple et/ou du comptage comme « combattants » de civils kurdes tués par l’armée, notamment par les bombardements aériens.

Cérémonie pour un des militaires tués dans le Bestler Dereler

Cérémonie pour un des militaires tués dans le Bestler Dereler