La gendarmerie de Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône) ouvre une enquête après une plainte du groupe Casino pour le vol d’un paquet de M&M’s fin 2015, en plein conflit social. Neuf caissières du supermarché sont convoquées à la gendarmerie cette semaine pour une histoire de disparition de paquet de M&M’s à un euro pendant un mouvement de grève avec occupation des locaux en fin d’année dernière. Une cinquantaine de salariés ont participé mercredi à un rassemblement de soutien devant la gendarmerie port-saint-louisienne et dénonce cette forme de représailles contre des grévistes dont certaines ont plus de 30 ans de maison.

Rassemblement devant le Casino de Port-Saint-Louis

Rassemblement devant le Casino de Port-Saint-Louis

Lundi 15 février, 2.000 à 3.000 manifestants se sont réunis sur la route menant au site d’extraction de la compagnie minière Cengiz Holding pour l’empêcher de raser des hectares de forêt vierge. La gendarmerie et la police locales ont été dépêchées sur place pour disperser les manifestants. Environ 800 policiers étaient sur place et que la Cengiz Holding avait engagé une cinquantaine de gardes.

Les manifestants ont bloqué le périmètre avec près de 300 véhicules pour barrer la route aux camions des forces de l’ordre. Ils ont également érigé des barricades de pierres, de bois et de poubelles pour tenir les forces de l’ordre à distance, tout en scandant « Nous gagnerons en résistant ». La police a fait l’usage de gaz lacrymogènes et a érigé des barrages pour séparer les véhicules de la compagnie minière et des services de sécurité des manifestants. Le bilan actuel fait états de 11 personnes arrêtées.

Lutte contre le Cengiz Holding

Lutte contre le Cengiz Holding

La nouvelle de la mort vendredi dernier d’un manifestant (voir notre article) lors des violents affrontements entre gendarmes et grévistes de la Sucrerie Africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF), a été démentie. L’homme n’est pas décédé mais se trouve à l’hôpital baptiste de Ferkessédougou dans un état critique. Il avait été blessé suite à un affrontement entre la gendarmerie et les manifestants qui exigeaient la libération de deux des leurs, interpellés lors d’un rassemblement.

Par ailleurs, quatre travailleurs de la SUCAF ont été arrêtés. Ils sont considérés comme les « meneurs » des manifestations de vendredi dernier. Les travailleurs de la SUCAF avaient manifesté violemment la semaine dernière pour dénoncer leurs conditions de vie au sein de la société et une réduction de leur salaires. Les travailleurs interpellés ont été déférés devant le parquet de Korhogo pour troubles à l’ordre public.

Raffinerie de la SUCAF

Raffinerie de la SUCAF

Depuis le début de l’année, le MEET, Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais convoque des Assemblées générales pour soumettre une série de doléances à la présidence de l’Université (allocations et bourses non payés, manque de transport, frais de logement dans les cités sur le campus excessifs, etc.). Une première Assemblée générale tenue le 13 janvier 2016 avait déjà tourné à l’affrontement. L’association estudiantine aurait adressé un courrier aux autorités en charge de l’enseignement supérieur exprimant leurs revendications. Courrier qui serait resté lettre morte, d’où l’appel à manifester durant 48 heures lancé par le MEET jeudi passé.

Ce jour là, le campus universitaire de Lomé a été le théâtre d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre – la manifestation d’étudiants ayant été interdite par les autorités. Bilan provisoire de la journée : au moins cinq blessés du côté des étudiants, dont deux grièvement à la tête. Du coté des forces de l’ordre, trois policiers seraient blessés, et une voiture de gendarmerie a été incendiée.

Le véhicule de gendarmerie incendié sur le campus

Le véhicule de gendarmerie incendié sur le campus

Le procureur a demandé une peine extrêmement lourde contre Monica Caballero et Fransisco Solar, dans l’affaire de la Basilica del Pilar. Le 2 octobre 2013, un engin incendiaire constitué d’une bouteille de butane et de deux kilos de poudre noir avait explosé en début d’après-midi après que des avertissements téléphoniques aient été passés vers les autorités. La Basilica del Pilar est l’un des symbole du fascisme et de l’impérialisme espagnol, déclaré « sanctuaire de la race » par le régime franquiste, elle porte le nom de la Vierge de Pillar, sainte-patronne de la « nation espagnole » et de la gendarmerie.

Le procès fait suite à un montage autour d’un groupe anarchiste qui n’existe pas et qui n’a pas revendiqué l’attaque (l’attaque a été revendiquée par le commando Mateo Morral). La peine de 44 ans consiste en 9 ans pour appartenance à une organisation terroriste, 12 ans pour les dommages auditifs d’une personne qui se trouvait à proximité, 18 ans pour attaque terroriste et 5 ans pour conspiration.

Monica et Francesco avaient déjà été menacés par des peines très lourdes dans l’affaire des Caso Bombas (20 et 25 ans) dont ils avaient finalement été acquittés.

Francisco et Monica

Francisco et Monica

De violents incidents ont opposé mardi des manifestants qui bloquaient depuis cinq jours l’accès au plus grand aéroport d’Argentine et les forces de l’ordre qui les ont dispersés avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Quelque 250 hommes de la gendarmerie argentine en tenue anti-émeutes et équipés de canons à eau ont lancé dans la matinée une opération pour débloquer l’autoroute d’accès à l’aéroport international d’Ezeiza, près de Buenos Aires. Plusieurs manifestants ont été blessés lors d’affrontements au corps à corps avec les gendarmes.

L’entrée de l’aéroport était partiellement bloquée depuis la semaine dernière par des employés d’une entreprise avicole locale, Cresta Roja, qui réclament leurs salaires impayés. La décision d’envoyer les forces de l’ordre débloquer l’autoroute marque l’entrée en vigueur de dispositions adoptées par le nouveau pouvoir pour interdire les blocages de routes.

Les manifestants de Buenos Aires

Les manifestants de Buenos Aires

Deux sergents de la gendarmerie du village de Yeni Aslan Pacha, à Şırnak, s’étaient rendus, samedi, au centre de la province mais ne sont pas rentrés au poste de la gendarmerie, depuis la soirée du samedi. Les autorités affirment qu’ils ont été capturés par la guérilla du PKK. Par ailleurs, les unités commandos de la 49e brigade de l’armée turque revendiquent la destruction de 26 refuges de la guérilla kurde dans la province de Bingöl, et la saisie une quantité importante d’armes et de munitions.

Un des refuges souterrains découverts par les commandos turcs

Un des refuges souterrains découverts par les commandos turcs

Le ministère français de l’intérieur a collecté dans une note interne, datée du 1er décembre, la liste des mesures sécuritaires souhaitées par la police et de la gendarmerie dans le cadre de l’état d’urgence : on y trouve l’internement des fichés S, les fouilles des véhicules et bagages sans consentement, les contrôle d’identité sans justification, l’interdiction de TOR etc. Cette note, établie par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), évoque aussi effet la possibilité d’« interdire les connexions wifi libres et partagées » durant l’état d’urgence et carrément de supprimer « les connexions wifi publiques », sous peine de sanctions pénales !

Interdiction du wifi public ?

Interdiction du wifi public ?

Le président François Hollande a indiqué dimanche aux responsables parlementaires qu’il souhaitait que l’état d’urgence, décrété après les attentats islamistes de vendredi, dure trois mois au minimum. La prorogation de l’état d’urgence au-delà de 12 jours ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive. L’état d’urence permet notament aux forces de l’ordre d’effectuer des perquisitions sans mandat et de fait, plus de 150 « perquisitions administratives » ont été menées, sans lien direct avec l’enquête sur les attentats de Paris, se sont déroulées depuis dimanche soir dans des quartiers populaires de France, dont une trentaine en région parisienne.

Par ailleurs, le nombre de militaires (hors gendarmerie) déployés sera porté à 10.000 d’ici mardi soir, contre 7.000 avant les attentats islamistes à Paris. S’agissant de Paris, on était à 4.000 avant les attentats de vendredi et on passe à 5.000 hier dimanche (ces 5.000 étant inclus dans le nouveau total de 10.000 militaires).

Opération

Opération

Le JITEM, Service de Renseignement et d’Antiterrorisme de la Gendarmerie, est une formation clandestine crée par l’Etat Profond turc et soutenu par les réseaux anticommunistes de l’Otan pour lutter contre les rebelles kurdes du PKK et les révolutionnaires en Turquie. Le JITEM s’est rendu responsable de plus de 1500 disparitions en garde à vue et plus de 5000 assassinats dans les années 90. Organisé en cellules dans toutes les villes, le réseau du JITEM rassemblait des militaires, des gendarmes, des politiques, et des militants fascistes. Etre enlevé par le JITEM signifiait torture et disparition.

En 1993-95, un groupe du JITEM avait été formé par le Commandant de la Gendarmerie de la Ville de Cizre qui s’est rendu responsable de torture et de l’assassinat plus de 20 personnes, soupçonné d’aider le PKK. 22 ans après les faits, 48 déclarations et de nombreux témoignages ont nourri un procès contre le commandant de la Gendarmerie de Cizre de l’époque et 7 autres membres du JITEM (tous laissés en liberté). Le 18 juin 2015, le Procureur Général en charge de l’affaire avait demandé la relaxe pour tous les accusés, poursuivis pour « création d’une formation dans le but de commettre des crimes et d’être membres de cette formation, complicité de meurtre et meurtre ». Le jugement du 2e Tribunal des Peines Lourdes d’Eskişehir sur l’affaire des 21 personnes disparues en garde à vue et victimes de meurtres non résolus dans la ville de Cizre entre 1993 et 1995 vient d’être rendu: acquittement général.

Victimes du JITEM

Victimes du JITEM