De violents incidents ont opposé mardi des manifestants qui bloquaient depuis cinq jours l’accès au plus grand aéroport d’Argentine et les forces de l’ordre qui les ont dispersés avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Quelque 250 hommes de la gendarmerie argentine en tenue anti-émeutes et équipés de canons à eau ont lancé dans la matinée une opération pour débloquer l’autoroute d’accès à l’aéroport international d’Ezeiza, près de Buenos Aires. Plusieurs manifestants ont été blessés lors d’affrontements au corps à corps avec les gendarmes.

L’entrée de l’aéroport était partiellement bloquée depuis la semaine dernière par des employés d’une entreprise avicole locale, Cresta Roja, qui réclament leurs salaires impayés. La décision d’envoyer les forces de l’ordre débloquer l’autoroute marque l’entrée en vigueur de dispositions adoptées par le nouveau pouvoir pour interdire les blocages de routes.

Les manifestants de Buenos Aires

Les manifestants de Buenos Aires

Deux sergents de la gendarmerie du village de Yeni Aslan Pacha, à Şırnak, s’étaient rendus, samedi, au centre de la province mais ne sont pas rentrés au poste de la gendarmerie, depuis la soirée du samedi. Les autorités affirment qu’ils ont été capturés par la guérilla du PKK. Par ailleurs, les unités commandos de la 49e brigade de l’armée turque revendiquent la destruction de 26 refuges de la guérilla kurde dans la province de Bingöl, et la saisie une quantité importante d’armes et de munitions.

Un des refuges souterrains découverts par les commandos turcs

Un des refuges souterrains découverts par les commandos turcs

Le ministère français de l’intérieur a collecté dans une note interne, datée du 1er décembre, la liste des mesures sécuritaires souhaitées par la police et de la gendarmerie dans le cadre de l’état d’urgence : on y trouve l’internement des fichés S, les fouilles des véhicules et bagages sans consentement, les contrôle d’identité sans justification, l’interdiction de TOR etc. Cette note, établie par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), évoque aussi effet la possibilité d’« interdire les connexions wifi libres et partagées » durant l’état d’urgence et carrément de supprimer « les connexions wifi publiques », sous peine de sanctions pénales !

Interdiction du wifi public ?

Interdiction du wifi public ?

Le président François Hollande a indiqué dimanche aux responsables parlementaires qu’il souhaitait que l’état d’urgence, décrété après les attentats islamistes de vendredi, dure trois mois au minimum. La prorogation de l’état d’urgence au-delà de 12 jours ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive. L’état d’urence permet notament aux forces de l’ordre d’effectuer des perquisitions sans mandat et de fait, plus de 150 « perquisitions administratives » ont été menées, sans lien direct avec l’enquête sur les attentats de Paris, se sont déroulées depuis dimanche soir dans des quartiers populaires de France, dont une trentaine en région parisienne.

Par ailleurs, le nombre de militaires (hors gendarmerie) déployés sera porté à 10.000 d’ici mardi soir, contre 7.000 avant les attentats islamistes à Paris. S’agissant de Paris, on était à 4.000 avant les attentats de vendredi et on passe à 5.000 hier dimanche (ces 5.000 étant inclus dans le nouveau total de 10.000 militaires).

Opération

Opération

Le JITEM, Service de Renseignement et d’Antiterrorisme de la Gendarmerie, est une formation clandestine crée par l’Etat Profond turc et soutenu par les réseaux anticommunistes de l’Otan pour lutter contre les rebelles kurdes du PKK et les révolutionnaires en Turquie. Le JITEM s’est rendu responsable de plus de 1500 disparitions en garde à vue et plus de 5000 assassinats dans les années 90. Organisé en cellules dans toutes les villes, le réseau du JITEM rassemblait des militaires, des gendarmes, des politiques, et des militants fascistes. Etre enlevé par le JITEM signifiait torture et disparition.

En 1993-95, un groupe du JITEM avait été formé par le Commandant de la Gendarmerie de la Ville de Cizre qui s’est rendu responsable de torture et de l’assassinat plus de 20 personnes, soupçonné d’aider le PKK. 22 ans après les faits, 48 déclarations et de nombreux témoignages ont nourri un procès contre le commandant de la Gendarmerie de Cizre de l’époque et 7 autres membres du JITEM (tous laissés en liberté). Le 18 juin 2015, le Procureur Général en charge de l’affaire avait demandé la relaxe pour tous les accusés, poursuivis pour « création d’une formation dans le but de commettre des crimes et d’être membres de cette formation, complicité de meurtre et meurtre ». Le jugement du 2e Tribunal des Peines Lourdes d’Eskişehir sur l’affaire des 21 personnes disparues en garde à vue et victimes de meurtres non résolus dans la ville de Cizre entre 1993 et 1995 vient d’être rendu: acquittement général.

Victimes du JITEM

Victimes du JITEM

50 syndicalistes ont occupé mardi le siège de la SNCF à La Plaine Saint-Denis. Les cheminots étaient venus obtenir des réponses suite à un préavis de grève lancé depuis le 30 janvier 2015. Ils ont été évacués par la gendarmerie mobile appelée par la direction de la SNCF.

Les gendarmes au siège de la SNCF

Les gendarmes au siège de la SNCF

Lors de l’inauguration du nouvel Hôtel de Police de la zone Mons-Quévy, une délégation de la gendarmerie française s’est déplacée spécialement pour présenter une arme utilisée par les forces de l’ordre françaises depuis 10 ans maintenant, le taser. Le Ministre de l’Intérieur Jan Jambon ne s’oppose pas et serait même enthousiaste à la demande des policiers montois de faire de leur région une zone de test pour l’engin, ces derniers arguant qu’il pourrait être utilisé dans les cas de rébellion contre la police.

Le taser est un pistolet à impulsions électriques. Présenté comme non-létal il avait pourtant causé la mort de 500 personnes aux États-Unis lors du dernier comptage en 2012. En France, 3 personnes étaient officiellement décédées après avoir été tasées, au dernier comptage en 2014.

Jan Jambon positif à l’idée du taser.

Jan Jambon positif à l'idée du taser.

Le préfet de Bismil a à nouveau déclaré le couvre-feu dans quatre quartiers de la ville : Ulutürk (renommé Rojava par la population), Dumlupınar, Fırat et Tekel. La police a mitraillé peu après dans la ville une voiture occupée par quatre jeunes Kurdes qu’elle affirme d’être des combattants au PKK. Les corps de ces jeunes ont été emmenés à l’Hôpital d’Etat de Bismil en attendant les autopsies dans un état méconnaissable. Deux d’entre eux étaient déchiquetés par un grand nombre de balles, et les têtes des deux autres jeunes avaient été arrachées de leurs corps. Les dépouilles étaient dans un tel état que les victimes n’ont pas encore pu être identifiés.

Par ailleurs, les autorités turques affirment avoir anéanti hier mercredi un groupe de dix combattants du PKK qui tentaient de s’infiltrer dans la région frontalière d’Aktutun dans la province d’Hakkari. De leur côté, les combattants kurdes ont attaqué un poste de contrôle de la gendarmerie dans la commune Baskale de Van: sept soldats et un milicien anti-guérilla ont été blessés.

Le lieu de la fusillade à Bismil

Le lieu de la fusillade à Bismil

Dans la province largement peuplée d’Alévis et de Kurdes du Dercim (dont le nom turc est Tunceli), le Tikko et le HPG (qui sont respectivement les branches armées du TKP/ML et du PKK) organisent des actions conjointes contre les opérations de l’armée turque. L’armée turque vide les villages pour couper le soutien aux guérillas et brûlent les forêts -auxquelles les populations sont très attachées- pour forcer les guérilleros à en sortir. Le 11 août, Tikko et HPG ont attaqué le poste de gendarmerie de Çiçekli -à 20km de la ville de Dercim- en lançant deux roquettes, puis ont fait feu au sniper et à la mitrailleuse sur deux hélicoptères Cobra qui tentaient de les débusquer en les bombardant.

D’autre part, le groupe HPG/Tikko a prit le contrôle les routes de Dercim et de Hozat. Ils fouillent entre autres les poids lourds et empêchent les contra de faire de la propagande pro-turque dans la région. Le contenu d’un camion de cigarettes a été réquisitionné.

Voir nos notes sur le Kurdistan.

TKP/ML et PKK contrôle les routes de Dersim et Hazot

TKP/ML et PKK contrôle les routes de Dersim et Hazot

A Istanbul, les milices du MLKP et du TKP/ML ont attaqué ensemble une salle de mariage et de réunion appartenant à des djihadistes dans le quartier de Gazi, à Istanbul. La salle et été mitraillée et incendiée au cocktail Molotov. Les miliciens révolutionnaires ont échangé des coups de feu avec la police.
Un groupe de guérilleros du TIKKO a mitraillé une caserne de gendarmerie dans le district de Hozat, dans la province de Tunceli, hier mercredi à 13h30. Les militaires ont riposté et deux hélicoptères de combat ont été dépêchés sur les lieux, mais les guérilleros avaient disparu dans les forêts avoisinantes. Enfin, un militant de l’EI a été abattu mardi soir dans le district de Sultangazi par l’YDG-H.

Les milices du MLKP et du TKP/ML en action hier à Gazi

A Bruxelles, 250 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblées devant l’ambassade de Turquie rue Montoyer pour rendre hommage aux victimes du massacre de Suruç et dénoncer la collusion entre l’AKP et l’Etat islamique. Des délégations de plusieurs organisations de la gauche révolutionnaire turque étaient présentes. Le communiqué du SRI a été lu à cette occasion.

Lire le communiqué du SRI sur l’attentat de Suruç

Le rassemblement à Bruxelles

Les milices du MLKP et du TKP/ML en action hier à Gazi
Le rassemblement à Bruxelles