Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 14 octobre 2007 vers 21h, deux policiers interceptent Quilem Registre parce qu’il n’aurait pas marqué un stop en voiture à Montréal. Un agent lui administre 6 décharges électriques de Taser en 53 secondes. Plongé dans le comas, Quilem décède à l’hôpital quatre jours plus tard. Depuis 4 ans et demi, la famille Registre lutte pour dénoncer cette bavure policière impunie. Ils ont aussi demandé entre autres demande la fin de l’utilisation des Tasers, la fin de la brutalité policière et de l’impunité. Les deux agents de la police de Montréal impliqués dans la mort de Quilem, vont passer en déontologie (24 journées d’audience sont prévues, du 10 mai au 30 juin 2011).

659 personnes ont été tuées par le Taser en Amérique du Nord. Plus de 60 personnes ont tuées par la police de Montréal depuis 1987. Plus de 300 personnes ont été tuées ou gravement blessées par la police au Québec depuis 1999. Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) appelle à une présence aux audiences.

Plus de détail sur le site du COPB

La Commission Européenne vient de publier un rapport concernant la directive sur la conservation des données, dans le but ‘d’harmoniser la conservation des données dans l’Union’. La directive actuellement en vigueur, adoptée en 2006, a généralisé la surveillance des télécommunications. Les chiffres de ce rapport mettent, pour la première fois, en lumière la surveillance de l’ensemble des citoyens par les autorités. En effet, en Europe, les traces de tout ce que les gens font sur les réseaux sont conservées par les opérateurs entre six mois et deux ans. Et les autorités ne se privent pas pour les contacter. Par exemple, la France a procédé à 514813 demandes de données de connexion (qui a téléphoné ou envoyé un mail à qui, quand, d’où, pendant combien de temps,…) au cours de l’année 2009. Nos voisins sont d’ailleurs ceux qui ont effectués le plus de demandes.

Un contrôleur européen à la protection des données a affirmé que ‘cette directive est sans doute l’instrument le plus préjudiciable au respect de la vie privée jamais adopté par l’Union Européenne eu égard à son ampleur et au nombre de personnes qu’elle touche’. Trois pays, l’Allemagne, la Roumanie et la République tchèque ont d’ailleurs estimé que la conservation de ces informations étaient inconstitutionnelle, affirmant notamment qu’elle crée un sentiment de surveillance qui peut entraver le libre exercice des droits fondamentaux. Les conclusions de ce rapport quant à la directive de 2006 vont obliger l’UE à prendre des mesures. Certaines solutions, dont la conservation des données à postériori et non généralisée, sont déjà envisagées, mais elles sont loin de faire l’unanimité.

Pour la première fois depuis 1922 et l’indépendance de l’Irlande du Nord, un souverain britannique s’y rend en visite diplomatique. 8000 policiers et 2000 militaires ont été déployés suite à l’annonce de plusieurs organisations irlandaises de leur mécontentement quant à cet événement. Deux alertes à la bombe ont été déclenchées lundi soir à Londres. Au même moment, un IED en état de fonctionnement a été désamorcé dans un autobus à Maynooth, près de Dublin. L’alerte avait été donnée par un appel anonyme. Par ailleurs, la police aurait également retrouvé un colis suspect à proximité d’une ligne de chemin de fer dans la banlieue de la capitale. Aucune revendication quant à ces quatre actions n’a encore été rendue publique, mais les autorités ont d’ores et déjà déclaré suivre la piste de l’IRA-continuité. Le mois dernier, à l’occasion d’un meeting, un membre cagoulé de l’organisation avait prononcé un communiqué dans lequel il s’insurgeait contre la visite de la reine et l’accusait de crime de guerre. Il avait conclu son discours en disant: ‘Malgré tous les efforts des médias, des grandes entreprises et d’autres centres de pouvoir pour dépeindre cette visite comme étant acceptable, nous affirmons clairement que le peuple irlandais ne capitulera pas‘.

Dans la nuit de vendredi à samedi, deux affrontements distincts se sont déroulés à la frontière entre l’Irak et la Turquie. Ils ont opposés des troupes turques à des guérilleros du PKK. De source militaire, douze d’entre eux auraient été tués au cours de cette vaste opération de l’armée dans la province de Sirnak et dont le but était de capturer les guérilleros qui tentent de franchir la frontière en provenance des montagnes irakiennes.

300 personnes étaient présentes sur les marches du palais de justice de Bruxelles, ce début d’après-midi pour marquer leur solidarité avec Ricardo qui a dû être hospitalisé et opéré en urgence après avoir été violemment matraqué par un policier, le 7 mai, au Steenrock. Ricardo n’a pas porté plainte en justice (ce qu’a invoqué la ministre de la justice pour minimiser l’affaire – en ajoutant bien entendu que les policiers avaient donné une « toute autre version » que celle de Ricardo), mais bien au Comité P.

Vassili Kononov, qui vient de décéder à Riga à l’âgé de 88 ans, a été parachuté à vingt ans par l’Armée rouge derrière les lignes de la Wehrmacht sur sa Lettonie natale. Il multipliera, à la tête de son unité, sabotages d’installation militaires et déraillements de trains. En février 1944, des collaborateurs, armés par l’occupant, livrent un groupe de partisans aux nazis. L’unité de Kononov est alors chargé d’exécuter les responsables de cette trahison. En 1991, la Lettonie a cessé d’être une République soviétique et ses dirigeants actuels ont entrepris une vaste révision historique. La collaboration des élites lettone, jusqu’à leur participation dans l’extermination des Juifs lettons, est largement passée sous silence. Une journée honore même le souvenir de la Légion lettone de la Waffen SS, et un ancien commandant SS letton, du même âge que Kononov, est encore député, et préside la commission parlementaire de la « citoyenneté » (après avoir chapeauté celle chargée des relations avec l’OTAN).

Des poursuites contre Kononov ont été engagées par le gouvernement letton pour « crimes de guerre ». Il sera condamné et emprisonné pendant près de deux ans. Dès lors que sa défense eut épuisé tous les recours nationaux, elle s’est tourné vers la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le 24 juillet 2008, la Cour lui donne raison, confirmant que les villageois exécutés collaboraient bien avec l’occupant (il a été révélé depuis que plusieurs d’entre eux avaient participé à des massacres de Juifs), mais les dirigeants lettons n’acceptent pas ce désaveu. Ils font appel. Et multiplient les pressions sur l’instance d’appel qui inverse le premier verdict. La défense de Kononov a déposé un recours qui a été accepté. La CEDH va devoir trancher sur le fond.

le partisan Kononov
Lettonie: L’affaire Kononov
Kononov détenu à Riga

La commémoration de la « Nakba » a été ensanglantée dimanche par des violences sans précédent qui ont fait au moins 12 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé.

Dans le plateau syrien du Golan, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés. Dix personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise, où des milliers de réfugiés palestiniens s’étaient rassemblés dans la localité de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de la frontière. Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée libanaise pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté. Enfin, au moins 24 personnes ont été blessées au Caire près de l’ambassade d’Israël dans des affrontements entre policiers et manifestants.

Dans les territoires palestiniens, une centaine de Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez. Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens. Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir tiré sur un individu qui « posait un engin explosif » à la frontière. D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).

Voir la vidéo des incidents sur le Golan

Environ 250 guérilleros maoïstes ont attaqué le chantier de l’autoroute NH-33 entre Ranchi and Hazaribagh, dans le Jharkhand. Ils ont détruit le chantier et incendié des dizaines de camions, de pelleteuses et de bulldozers. Une patrouille de routine de la police est arrivée lors de cette action, et a essuyé une violente fusillade. Un sous-inspecteur de police a été blessé.

Cet incident survient lors d’un recrudescence des actions de la guérilla en raison des élections locales dans plusieurs régions d’Inde. Un fonctionnaire a été tué dans l’explosion d’un IED alors qu’il voyageait dans un minibus de la police, et 7 autres ont été capturés par la guérilla dans le Bihar. La guérilla maoïste a aussi abattu cinq personnes dans le village de Daupani, dans le Jharkhand. Enfin, une patrouille conjointe des polices des Etats de l’Orissa et de l’Andhra Pradesh a été mitraillé par les guérilleros dans une forêt profonde à environ 60 km de la ville de Malkangiri.

Trois des cinq anarchistes incarcérés le 6 avril à Bologne lors de l’opération « Outlaw », ont été quitté la prison de la Dozza. Les adresses pour leur écrire et les soutenir sont les suivantes : Anna Maria Pistolesi c/o Casa Circondariale di Mantova, Via Carlo Poma 3, 46100 Mantova, Italie. Martino Trevisan c/o Casa Circondariale di Vercelli, Via del Rollone 19, 13100 Vercelli, Italie. Stefania Carolei c/o Casa Circondariale di Vigevano, via Gravellona 240, 27029 Vigevano (PV), Italie.

En outre, Maddalena Calore, qui était assignée à résidence à Rome suite à cette même opération répressive a été incarcérée dans la capitale le 12 mai suite à un ordre de mise en détention préventive émis par les autorités judiciaires bolognaises. Pour lui écrire: Maddalena Calore c/o Casa Circondariale Roma Rebibbia III, via Bartolo Longo, 92, CAP, 00156 Roma, Italie.

Dimanche, à Temarra (banlieue sud de Rabat), la répression contre des manifestants pacifiques devant le siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) se serait soldée par de nombreux blessés et de nombreuses arrestations. Les policiers ont également molesté deux journalistes et en ont malmené deux autres avant de confisquer du matériel. Le siège de la DGST de Temarra abrite un centre de détention secret où l’on pratique la torture contre les opposants, l’une des techniques étant d’enfoncer une bouteille dans l’anus du prisonnier. Ce centre a fait de la sous-traitance de la torture pour les européens et les américains. D’autres manifestations ont eu lieu à Tanger et à Fez. Entre 15.000 et 50.000 personnes se sont rassemblées dans la soirée à Casablanca. A Bruxelles, 300 manifestants s’étaient rassemblés à la Bourse en soutien aux manifestants de Temarra.

Maroc: Manifestation réprimée à Temarra