Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le mardi 27 octobre, cela fera trois ans que Bradley Will, médiactiviste d’Indymédia, a été assassiné à Oaxaca au Mexique par des paramilitaires à la solde du gouverneur Ulises Ruiz Ortiz. Un petit évènement est organisé à Liège ce jour-là pour rendre hommage aux nombreuses victimes (plus de 27 tués) du mouvement social de 2006 et dénoncer publiquement le sort de Juan Manuel Martinez Moreno, injustement accusé du meurtre de Brad et emprisonné depuis un an à Ixcotel, Oaxaca. Rendez-vous sous le Perron à 18 heures.

Le 24 septembre, un assistant social anarchiste avait été arrêté lourdement armé dans une chambre de motel de Pittsburgh par le FBI. Les policiers l’accusaient d’écouter les communications de la police sur un scanner pour les communiquer sur Twitter et ainsi informer en temps réel les manifestants anti-G20. Une semaine plus tard, le Joint Terrorism Task Force (une force conjointe du FBI et des polices locales), muni d’un mandat de perquisition et soutenu par un jury d’accusation fédéral a investit la maison communautaire où habite l’activiste. Les policiers ont saisit des ordinateurs, cartes mémoire, livres, masques anti-poussière, autocollants et affiches politiques. Ceci dans le but de prouver que l’assistant social de 41 ans avait violé la loi fédérale anti-émeute – ce qui peut lui valoir cinq ans en prison. L’activiste a entamé des démarches légales et soutient que les autorités ont violé la Constitution américaine. Un Juge régional à Brooklyn doit se prononcer sur la légalité de la recherche et a en attendant ordonné au gouvernement de s’abstenir d’examiner le matériel saisi.

Lire le dossier complet de cette affaire (en anglais)

Une septentaine de personnes (dont une délégation de notre SR) étaient présentes au rassemblement organisé à Paris par le Collectif pour la libération de G. I. Abdallah. Plusieurs collectifs et organisations ont lu des textes de solidarité, et une lettre de Georges a été lue.

Les signataires de l’appel à la libération de Georges étaient: ACTIT (Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie), AGEN (Association Générale des Etudiants de Nanterre), ATIK-Paris (Confédération des travailleurs de Turquie en Europe), CAPJPO-EuroPalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient ), Commission SRI (Commission pour un Secours Rouge International), Coup pour Coup 31, CSPPL-France (Comité de soutien avec les ‘prisonniers politiques libres’), CSFN (Comité de solidarité franco-népalais), CRCD (Centre de recherche et culture de Dersim), ILPS (International league of peoples’ struggle / Ligue de lutte internationale des peuples), IJAN (International jewish antizionist network), IMA (International migrants alliance / Alliance internationale des immigrés), Libérez-Les !, Libérons georges 33, MSRPP (Mouvement de Soutien à la Résistance du Peuple Palestinien), MIR (Mouvement des Indigènes de la République), OCML Voie prolétarienne (Organisation Communiste Marxiste-Léniniste – Voie prolétarienne), NLPF ! (Ne laissons pas faire !), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCMF (Parti communiste maoïste de France), RESPAIX (Conscience Musulmane et Réveil des Consciences – Mantes la Jolie), ROCML (Rassemblement d’Organisations Communistes Marxistes-Léninistes), Solidarité et Liberté, SRA (Secours Rouge Arabe), SRF (Secours Rouge de France), SR-APAPC (Secours Rouge Belgique), YDG-Paris (Yeni demokratik gençlik / Nouvelle jeunesse démocratique), YK-Paris (Yeni kadin / Nouvelle femme)

Calicot du SR pour GI Abdallah

Rassemblement pour GI Abdallah

Calicot pour GI Abdallah

Calicot pour GI Abdallah

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah:

‘À l’aube de cette 26e année d’incarcération,…’

Cher(e)s camarades, cher(e)s ami(e)s,

À l’aube de cette 26e année d’incarcération, votre mobilisation solidaire m’importe énormément. Elle m’apporte beaucoup de chaleur et de force. Elle me va tout simplement droit au coeur. À vous tous, camarades, de derrière ces abominables murs, mes salutations révolutionnaires les plus chaleureuses.

Quelques mois auparavant, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté ainsi que la Cour d’appel du tribunal de l’application des peines de Paris, ayant examiné mon dossier, ont confirmé le rejet d’une énième demande de libération conditionnelle, retenant que ‘…la force intacte de ses convictions anti-impérialistes, pouvait, si le contexte politique s’y prêtait, le pousser à se comporter en activiste résolu et implacable’. Ainsi donc, camarades, les convictions anticapitalistes, les convictions anti-impérialistes constituent des charges suffisantes, des preuves irréfutables justifiant le maintien des révolutionnaires en prison à vie. Ce n’est pas simplement de l’acharnement vengeur de l’État, ce sont plutôt les arguments reflétant la logique générale d’une justice au service de l’ordre impérialiste en crise. Au nom de l’éternel chantage, repentir contre libération, la justice bourgeoise s’affirme en dernière instance, sans détour ni fioritures, comme simple rouage de domination. Au service du capital, face aux prolétaires antagonistes et à tous les protagonistes de la gauche révolutionnaire anti-impérialiste refusant de renier leurs idées et leur engagement, les décisions judiciaires s’avèrent pour ce qu’elles sont, de simples mesures administratives de répression et d’anéantissement. C’est symptomatique, d’ailleurs, de voir de plus en plus souvent qu’un ministre de la justice a été auparavant ministre de l’intérieur ou de la défense et inversement…

Avec l’approfondissement de la crise, camarades, la criminalisation des diverses expressions de lutte est appelée à se généraliser. Et cela est aussi vrai au niveau national qu’au niveau mondial: répression des prolétaires en lutte contre la régression sociale, le terrorisme managérial du patronat, et le chômage dans les centres du système et guerres de pillage et domination dans les périphéries proches et lointaines… Bien entendu, le tout est accompagné de campagnes de propagande d’intoxication et de désinformation. Ainsi la régression sociale se présente sous les noms ‘réforme’ et ‘modernisation’; les guerres des agresseurs impérialistes et les agressions de leurs affidés régionaux se trouvent qualifiées d’ ‘interventions pour la liberté et la démocratie’… tout naturellement ceux qui collaborent au service du capital se trouvent gratifiés du nom des ‘forces vives et modernes’ et surtout ‘modérées’. Ici comme ailleurs, camarades, les prolétaires n’ont d’autre choix sur ce terrain aussi que d’étendre et renforcer la résistance en donnant à la guerre idéologique la dimension qu’elle occupe réellement… Nous savons tous, camarades, que la vague de suicides et de dépressions dont on parle quelque peu ces jours-ci est une conséquence directe des conditions de travail.

Ce ne sont pas les prolétaires qui doivent se suicider, c’est le capitalisme qu’il faut abattre!

Hier, camarades, non loin d’ici et au su et au vu de tout le monde, le soi-disant attachement d’Obama et de son administration aux valeurs de justice et à la justice internationale en particulier s’est traduit par le refus de Washington de transférer le rapport de Goldstone sur la guerre de Gaza, au conseil de sécurité de l’ONU, pour empêcher la possibilité de son transfert devant la Cour pénale internationale. Cela n’a pas soulevé une quelconque objection de la France ou de l’Europe. Pire encore, la bourgeoisie palestinienne à la tête de l’Autorité palestinienne et aux ordres de l’administration d’Obama et sous sa pression, n’a fait que faciliter ce scandale. Il n’empêche, camarades: la mobilisation des masses palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires ont finalement obligé l’Autorité palestinienne à revoir sa position en tenant compte des rapports de force inter-palestiniens.

Camarades, c’est en se mobilisant toujours plus sur le terrain de la lutte anticapitaliste anti-impérialiste que l’on apporte le soutien le plus significatif aux prisonniers révolutionnaires.

À bas l’impérialisme et ses laquais!
À bas le terrorisme managérial du patronat!
Honneurs aux prolétaires et peuples en lutte!
La Palestine vivra, la Palestine vaincra!
Ensemble, camarades, nous vaincrons!

Georges Abdallah – Lannemezan le 15 octobre 2009

Voir le site du Collectif pour la libération de G. I. Abdallah

Calicot du SR pour GI Abdallah
Rassemblement pour GI Abdallah
Calicot pour GI Abdallah
Calicot pour GI Abdallah

Ce matin vers 7h, l’agence Synergie située rue de Rome à Paris St Lazare, a été évacuée par les forces de l’ordre. Les 280 grévistes intérimaires qui se trouvaient sur place depuis le 12 octobre ont quitté l’agence Synergie et se sont répartis sur d’autres sites de lutte. Depuis 9h, l’agence Manpower du 37 rue de Rome à Paris St Lazare, est investie à son tour par des grévistes intérimaires portant la revendication d’une circulaire permettant la régularisation des travailleurs‐euses sans papiers de manière améliorée, simplifiée et appliquée partout sur le territoire sans discrimination.

Jeudi 15 octobre 2009, le Parlement hollandais a voté une nouvelle loi assimilant le squatt au ‘crime’. Il n’y a plus que le Sénat qui puisse s’y opposer, mais, avec une majorité très à droite, les probabilités que les squats deviennent tous expulsables au 1er janvier 2010 sont grandes. Cela marquera un tournant, ce sera la porte ouverte à la destruction des centres sociaux et à la criminalisation des milliers de personnes sans domicile fixe, pour qui squatter a toujours été un moyen, légal aux Pays-Bas, pour avoir un toit au dessus de leur tête. Des journées d’actions décentralisées en solidarité avec les squatteur(euse)s néerlandais(e)s auront lieu du 30 octobre au 1er novembre 2009. Une occupation de la place du Parlement, à La Haye (Den Haag, siège du gouvernement des Pays-Bas), a eu lieu pendant le vote de cette nouvelle loi et s’est terminée avec une charge de la police.

Rassemblement contre la loi anti-squatt

Répression contre la manifestation anti-squatt

Rassemblement contre la loi anti-squatt
Répression contre la manifestation anti-squatt

Le Secours Rouge organise demain un co-voiturage pour participer à la manifestation pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Rendez-vous devant l’hôtel de ville de Saint-Gilles à 8h30.

Calicot pour Georges Ibrahim Abdallah

Depuis le démantèlement de la ‘jungle’ le mois dernier, 200 à 300 migrants se trouvent toujours à Calais, s’abritant sous les ponts ou dans les parcs. Malgré la nette diminution de leur nombre, la répression policière s’intensifie. Les associations présentes sur place distribuent de nouvelles tentes, des couvertures et prodiguent des soins aux malades. ‘Les policiers se sont remis à mettre les couvertures dans l’eau ou à les asperger de gaz lacrymogène pour qu’ils ne puissent plus y dormir‘ témoigne un membre d’un collectif. Et d’ajouter: ‘les policiers sont revenus aux moments des repas aussi, ça faisait un an qu’on n’avait plus vu ça. Leur provocation s’était calmée, elle a repris‘.

Les deux jeunes incarcérés après les violences en marge de la manifestation anti-carcérale de Poitiers le 10 octobre ont été remis en liberté ce vendredi. Ils avaient été condamnés en comparution immédiate malgré les preuves fournies au procès, notamment une photo où on les voyait regarder les affrontements de loin. Le troisième homme jugé le même jour et condamné à huit mois de prison dont quatre fermes a vu sa demande de liberté refusée, la cour ayant jugé insatisfaisantes les garanties de non-réitération. Hier pourtant, l’avocat général s’était prononcé pour leur maintien en détention. Il estime également que les peines prononcées sont trop clémentes, et a fait appel de ces décisions. Les procès sont prévus le 19 novembre et le 10 décembre.

C’était hier jeudi que comparaissait le secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine pour sa remise en question de son régime d’isolation. Depuis six mois, Sa’adat subi un régime d’isolation stricte à la prison de Ramon, confiné sans même pouvoir établir un contact avec les autres détenus en isolation. Ses livres personnels ont été confisqués et on lui refuse tout accès à l’information (télévision, journaux,…). Il est privé de visites familiales (cela fait trois mois que sa femme n’a pas pu le voir) ainsi que juridiques, et n’a plus accès à la cantine. Lors de ses sorties au préau, réduites à une heure quotidienne, il est menotté.

Ce jeudi, la cour a condamné Ahamd Sa’adat à six nouveaux mois d’isolation. Le prisonnier a réaffirmé son boycott des tribunaux de l’occupation, affirmant qu’ils sont illégitimes, non valides, et qu’ils ne peuvent produire que des parodies de justice. Il ajoute que ces tribunaux font partie de la machine de guerre qui continue son agression vis à vis du peuple palestinien, l’isolation constituant une arme parmi d’autres dans son arsenal.

Ahmad Sa’adat