Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des échauffourées entre militants d’extrême gauche et les forces de l’ordre ont eu lieu dans les rues de Berlin et de Hambourg ce soir après les manifestations du 1er mai.

Dans le quartier de Kreuzberg, la manifestation pour un 1er mai révolutionnaire a rassemblé 10.000 personnes. 7000 policiers étaient mobilisés pour la nuit du 1er au 2 mai à Berlin. Il y a eu des affrontements, une banque a été endommagées, des projectiles (pierres, bouteilles, fusées) ont été lancés sur la police. 58 personnes ont été interpellées.

A Hambourg, 4000 manifestants avaient protesté parfois violemment samedi, face à 2.500 représentants des forces de l’ordre, dont dix ont été blessés, pour la plupart très légèrement. Plusieurs vitrines ont été brisées et deux banques ont été endommagées. La police a riposté avec des canons à eau et interpellé plusieurs personnes, sans vouloir préciser leur nombre.

Premier mai révolutionnaire à Berlin


premier mai révolutionnaire 2011 à Berlin

Premier mai révolutionnaire à Berlin
premier mai révolutionnaire 2011 à Berlin

Des milliers de personnes s’étaient rassemblées ce matin à Zurich pour la manifestation du 1er mai. Une importante délégation du Secours Rouge Internationale était présente. De nombreux slogans pour la libération des prisonniers politiques ont été scandé tout au long du cortège.

Manifestation 1 mai Zurich

Manifestation 1 mai à Zurich

En fin d’après-midi, plus de 150 personnes ont été arrêtées dans le centre ville après avoir été enfermées dans un kessel par les forces de l’ordre.

Manifestation 1 mai Zurich
Manifestation 1 mai à Zurich

Entre le 27 et le 29 avril, la police antiterroriste turque a arrêté 8 personnes dans le cadre d’une opération visant une cellule du DHKP-C à Istanbul. Les militants arrêtés sont accusés d’avoir participé à 14 actions clandestines différentes et de projeter des attaques contre les locaux de certains partis en campagne pour les élections législatives du 12 juin prochain. L’un des militants arrêtés est soupçonné d’être un artificier de la guérilla urbaine du DHKP-C. En deux mois, 87 personnes ont été arrêtées et incarcérées pour leur prétendue appartenance à l’organisation marxiste-léniniste DHKP-C.

Le 14 avril dernier, Le Jura Libertaire publiait un courriel reçu, relatant l’inscription de slogans de solidarité sur la façade du vice-consulat d’Italie à Bordeaux. Le mercredi 27 avril, deux personnes au moins ont été auditionnées en Périgord — sur la base de l’adresse IP de publication sur le serveur de leur blog —, lors d’une perquisition de flics de Bordeaux. Deux PC ont été saisis.

Le 6 avril dernier, la police italienne avait mené une large vague de perquisitions dans plusieurs villes à la suite desquelles quelques 26 personnes présentées comme anarcho-insurrectionalistes avaient été mises en examen. La police politique avait finalement exécuté cinq arrestations. Ce mardi 26 avril, les incarcérés et ceux qui avaient été frappés de différents contrôles judiciaires (mise en résidence surveillée à l’extérieur ou interdiction de fréquenter Bologne) sont passé en appel, et le tribunal a rendu sa décision hier. Il a refusé la demande de remise en liberté, ne faisant tomber que la finalité de ‘subversive’ à l’accusation d’ ‘association de malfaiteurs »‘ Pour tout le reste, les thèses du procureur demeurent en l’état.

Ce jeudi, la cour d’appel de Paris a accordé un régime de semi-liberté à Jean-Marc Rouillan. Celui ci lui avait été accordé en février dernier par le tribunal d’application des peines, mais le parquet avait fait appel. Il avait déjà bénéficié de cette mesure auparavant, mais il avait été réincarcéré fin 2008 pour avoir accordé une interview dans laquelle il avait déclaré qu’il ne crachait pas sur ce qu’il avait fait. Sa nouvelle remise en liberté sera effective le 19 mai prochain. Rouillan sera placé sous bracelet électronique avec notamment obligation de travailler, d’indemniser les victimes et de ne pas évoquer les faits.

Ce jeudi 28 avril 2011, 60 personnes d’origine congolaise venant de plusieurs pays européens seront expulsées au départ de Bruxelles par un vol «sécurisé». Cela fait sept ans que la Belgique n’avait pas affrété un si gros appareil pour renvoyer des demandeurs d’asile dans leur pays. Le vol est organisé par FRONTEX. Le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel est bloqué depuis ce matin à 5h00 par des manifestants veulent enrayer la machine à expulser….

Ce mercredi à Sanaa, les troupes yéménites et des policiers en civil ont ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient de rejoindre une zone au-delà du district urbain où ils campent depuis plusieurs semaines. Au lendemain de l’accord passé entre le gouvernement et l’opposition, les manifestants souhaitaient dénoncer l’immunité accordée au président en vertu de cet accord. Au moins douze d’entre eux ont été tués par les tirs des forces de l’ordre et plusieurs dizaines d’entre eux ont été blessés, par balles ou à coups de poignards. Depuis le début du mouvement au Yemen au mois de janvier, plus de 130 personnes ont été tuées par les forces de sécurité et les partisans du président.

Manifestation à Sanaa

Manifestation à Sanaa

Sur les 779 détenus qui ont séjourné à Guantanamo, plusieurs dizaines étaient encore adolescents à leur arrivée. Les rapports d’interrogatoire révélés par WikiLeaks révèlent que beaucoup de ces jeunes ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient là, et que dans certains cas, leurs interrogateurs étaient du même avis.

Naqib Ullah, originaire d’un petit village afghan, n’a que 14 ans quand il arrive à Guantanamo en janvier 2003. Le jeune garçon a d’abord été kidnappé par une bande, violé, et obligé à travailler pour ses ravisseurs. Quand des soldats américains s’approchent du camp où Naqib est prisonnier, ses ravisseurs lui donnent un fusil et lui ordonnent de se battre, puis ils s’enfuient. L’adolescent est capturé alors qu’il tient à la main une arme n’ayant jamais servi. Il est quand même envoyé à Guantanamo, interrogé pendant huit mois, et finalement renvoyé en Afghanistan après un an de détention.

Fin 2001, Mohammed Ismail, âgé de 14 ans, errait de village en village, avec un oncle et un cousin, dans l’espoir de trouver du travail. Il rencontre un soldat, qui lui propose de travailler pour les talibans, mais il s’agissait d’une ruse : dès qu’il accepte, il est livré à un commandant antitaliban, qui l’emprisonne. Croyant naïvement obtenir sa libération s’il passe aux aveux, il se dénonce comme taliban. Il est envoyé à Guantanamo. Dès juin 2003, les interrogateurs recommandent sa libération, car son transfert à Guantanamo ne repose sur aucune raison sérieuse. Mais un mois plus tard, le CITF (Criminal Investigative Task Force) décide de son maintien en détention, car « son cas n’a pas été entièrement évalué ». Il sera finalement relâché début 2004.