Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 18 septembre, les Équatoriens ont passé dans l’obscurité plus de 500 heures, soit le tiers de leur temps, augmentant l’insécurité, les accidents de la route et la crise économique. Une sècheresse de plus de 60 ans est à l’origine d’une gravissime crise de l’électricité (fournie à 70 % par des centrales hydroélectriques), les Equatoriens subissent des coupures de courant allant jusqu’à 14 heures par jour, des difficultés d’approvisionnement en eau potable, ou encore des menaces sur la sécurité alimentaire, le 19 novembre, le gouvernement a décrété l’état d’urgence national, cette mesure s’appliquera pour une période de 60 jours. Depuis septembre, plusieurs manifestations ont eut lieu pour dénoncer la mauvaise gestion de la crise énergétique du gouvernement en place. Ce jeudi à Quito, des centaines de personnes ont participé à une marche contre le président Daniel Noboa et ses ministres. Environ 2 000 policiers ont empêché l’avancée des manifestants vers le centre historique de la ville. Cette opération a entraîné des affrontements, douze personnes ont été arrêtées et quatre policiers ont été blessés.

Le 17 novembre est le jour de commémoration de la révolte étudiante contre la dictature – qui a eu lieu à Athènes, en Grèce, en 1973. Ces commémorations mènent à des manifestations dans les rues de presque toutes les villes de Grèce. A Thessalonique, la marche a commencé dans l’après-midi à l’école polytechnique de l’université Aristote et s’est terminée vers 20 heures. La marche s’est divisée en deux sections, se terminant à des endroits différents : la statue de Venizelos et Kamara. À Kamara, les affrontements ont éclaté lorsqu’un des manifestants masqués ont lancé des cocktails Molotov sur la police anti-émeute postée dans la rue Egnatia. La police a répondu avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes.

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Sept membres de la Nouvelle armée populaire (NPA) ont été tués le 21 novembre au matin par les forces gouvernementales à Barangay Gatuslao, Candoni, Negros Occidental. Ce sont des militaires de la 3e division d’infanterie qui ont accrochés et mitraillés un groupe d’une dizaine de maoïstes. L’opération anti-guérilla en cours visait des membres du Front sud-ouest de la NPA, Komiteng Rehiyon-Negros, Cebu, Bohol, Siquijor. Les militaires ont récupéré sur le terrain cinq M16, deux AK-47 et un M653 (photo).

 

Le 10 octobre, des manifestants masqués sont sorti de l’Université de Santiago, pour bloquer la circulation, dans le cadre du premier mois après l’assassinat de l’anarchiste Alonso Verdejo, assassiné par un fasciste lors de la précédente manifestation, ainsi qu’en solidarité avec les 532 ans de résistance du peuple/nation Mapuche. Au milieu de l’action, des affrontements avec la police ont été enregistrés (photo) et de la propagande a été diffusée en solidarité avec les anarchistes détenus dans le cadre de l’affaire du 6 juillet à Villa Francia et contre l’isolement du prisonnier anarchiste Francisco Solar.
Le 31 octobre, des barricades incendiaires ont été érigées à Maipù (ville de la région de Santiago), en hommage notamment aux anarchistes Luciano Pitronello et Belén Navarrete.
Le 7 novembre, des manifestants masqués ont érigé des barricades et ont affronté la police, près de l’Instituto Nacional, en solidarité avec Ayekan, prisonnier politique qui se trouve en détention préventive.

 

Une tribune publiée sur Bruxelles Dévie analyse le regain d’intérêt policier récent sur « l’extrême gauche » à Bruxelles et son volet médiatique.

Saint-Gilles, là où les médias préparent la répression de la gauche révolutionnaire

1. Un, deux, trois…

« Saint-Gilles, là où l’extrême gauche prépare la révolution » titrait cet été le média bruxellois Bruzz. Ce très long article succède à une double page sur le même sujet dans La Libre Belgique et à une émission dédiée sur la télévision flamande. Un article dans un média, c’est un article. Deux articles dans deux médias, c’est une coïncidence. Trois articles dans trois médias, c’est une campagne. Et c’est d’autant plus flagrant que, primo, cette rafale survient après des années de black-out médiatique sur l’extrême gauche et, secundo, le thème est abordé exactement de la même manière, en reprenant tel quel le narratif policier. Lire la suite

Au Pérou, la justice a ordonné la dissolution du Movadef, (Movimiento por Amnistía y Derechos Fundamentales) au motif qu’il serait la façade du Parti communiste du Pérou (« Sentier lumineux »). Le tribunal a condamné 25 de ses dirigeants pour « terrorisme », dont six à 35 ans de prison, Parmi ces six, Elena Iparraguirre, ancienne dirigeante du PCP (et épouse du défunt fondateur du PCP Abimael Guzmán, le « Président Gonzalo »). Elena Iparraguirre est en prison depuis 1992, et a déjà été condamnée à la prison à vie. C’est d’ailleurs parce que le tribunal a indiqué qu’il y avait une impossibilité d’imposer une deuxième peine à perpétuité qu’il avait fixé une peine de 35 ans. Vingt-neuf autres accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de 15 à 16 ans. La justice péruvienne affrime que la décision de fonder le Movadef a été pris depuis la prison par la direction du PCP.

Elena Iparraguirre

 

Le 19 novembre, Nikos Romanos, arrêté hier alors qu’il rentrait chez lui, a été amené au bureau du procureur. Le motif de cette arrestation est une empreinte digitale, détectée sur l’un des objets trouvés dans l’appartement qui a explosé à Ambelókipi, à Athènes, en provoquant la mort d’un militant anarchiste et des graves blessures à une militante (voir notre article). Plus précisément, une empreinte digitale a été trouvée sur un sac contenant une arme. Un test balistique a établi que l’arme n’a jamais été utilisée.

Nikos Romanos est connu non seulement dans les milieux anarchistes, mais aussi dans la société grecque en général, puisqu’il était un ami d’Alexis Grigoropoulos et un témoin oculaire de son meurtre, qui a déclenché le soulèvement de 2008. Par le passé, il a été condamné à 18 ans de prison pour la possession et le placement d’engins explosifs, en 2012, condamnation qui a été réduite à 14 ans, et à une peine de 11 ans pour sa participation à deux braquages de banques, à Kozani. Il a finalement été libéré en juillet 2019, pour bonne conduite. En prison, il a reçu le soutien de milliers de personnes, non seulement du mouvement, ce qui a conduit à une mobilisation massive dans les rues pour soutenir sa grève de la faim, puis sa grève de la soif (voir nos articles).

Tag de solidarité avec Romanos à Bruxelles

Tag de solidarité avec Romanos à Bruxelles

Centre ville de Montréal, vendredi soir, la répression policière s’est abattue sur une manifestation pro-Palestinienne et anti-OTAN. Dans la journée, un premier rassemblement avait débuté vers 16 heures 30. Le cortège s’est ensuite élancé pour rejoindre une seconde manifestation. Celle-ci dénonçait notamment la présence d’une délégation de l’OTAN au Palais des Congrès. Les agents du SPVM ( Service de Police de la Ville de Montréal ) ont décidé de disperser les manifestantes à l’aide de sprays au poivre, de gaz lacrymogène et de coups de matraque, en réponse, des fumigènes ont été utilisés par les manifestants, des barrières métalliques ont été jetées afin d’entraver le travail des forces de l’ordre. Les policiers ont également été la cible de projectiles pyrotechniques. Plusieurs vitrines de commerces et des vitres du Palais des Congrès ont été brisées, une voiture de police et deux autres véhicules ont été incendiés. Environ 80 000 personnes ont profité cette journée de vendredi pour faire la grève et participer au mouvement. La police a procédé à 3 interpellations.

Dix maoïstes ont été tués ce vendredi lors d’un affrontement armé avec les forces de sécurité dans l’État du Chhattisgarh, en Inde centrale. Les corps des 10 maoïstes ont été retrouvés dans une zone forestière du district de Sukma. Des armes automatiques ont été confisquées, dont des fusils AK-47 et des fusils automatiques de type SLR. Un membre des forces spéciales a été grièvement  blessé . L’Inde a déployé des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité dans la région.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Dans la nuit de samedi 16 au dimanche 17 novembre, un homme de 38 ans est mort au commissariat de Rouen après avoir pris deux coups de taser. La victime est présentée en coupable : « individu violent, sous emprise de stupéfiant », « voulant en découdre avec la police ». L’homme aurait fait un arrêt cardiaque à minuit, soit une heure après son interpellation. Le nombre de personnes décédant entre les mains de la police ou de la gendarmerie est en augmentation constante depuis 10 ans, Selon Bastamag ( média indépendant ), un nouveau seuil est franchi en 2020 avec 40 morts puis en 2021 avec 52 morts.