Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La commune de Calcahualco est située dans la zone montagneuse centrale de l’état de Veracruz. Lundi, ses habitants s’étaient présentés à la mairie pour protester contre des engagements non tenus relatifs aux services publics (eau et éclairage) et aux dédommagements. Il leur avait été expliqué qu’ils ne seraient reçus que mercredi. Or, ce jour-là, hier donc, ils sont arrivés très tôt… pour s’entendre dire qu’ils ne seraient pas reçus. Indignés, ils ont dévasté les locaux municipaux et incendié deux voitures de police stationnée devant le bâtiment.

Durant l’été 2014, le terrain du Keelbeek, à Haren, à la périphérie Nord de Bruxelles, où l’Etat veut construire la plus grande prison de Belgique, est occupé par des opposant.e.s au projet. Sans attendre les permis, la Régie des bâtiments démarre les travaux à plusieurs reprises. Mais à chaque fois, les engins de chantier sont repoussés par les zadistes. Le 20 mai 2015 se déroule l’audience publique de la commission de concertation concernant le projet de maxi-prison. Le même jour, une quinzaine de zadistes décident de manifester à l’intérieur de la Régie des bâtiments. Dénouement imprévu : la maquette de la maxi-prison, exposée dans le hall d’entrée, est détruite. Une enquête est ouverte et 4 personnes, pourtant non-impliquées dans la destruction, se retrouvent devant les tribunaux.

Le 19 février 2016, sans même avoir pu identifier les auteurs de la destruction et malgré les contradictions évidentes entre le témoignage du vigile et les images des caméras de surveillance, le tribunal correctionnel condamne les 4 personnes à 10 mois de prison avec 3 ans de sursis pour « destruction de bien mobilier en bande », verdict confirmé en appel. Le 1er octobre 2021, le tribunal prononce le verdict pour le volet civil. Les 4 militant.e.s doivent rembourser une somme gonflée au maximum de 43.000 euros à la Régie des bâtiments. Pour les 4 condamné.e.s, ces 6 années de procès dont 3 années de sursis, ont été pénibles à vivre. Mais le verdict au civil, avec son montant astronomique, est un nouveau coup dur. C’est pourquoi un appel à la solidarité financière a été lancé: Compte bancaire « soutien procès maquette » : BE66 5230 4745 8943. (lire l’appel complet)

 

Un guide interne du FBI daté du 7 janvier 2021 sur les types de données que les organismes fédéraux et étatiques peuvent demander à 9 des plus grandes applications de messagerie affirme qu’il est particulièrement facile de collecter des données à partir des services de WhatsApp et d’iMessage. Il suffit que le FBI obtienne un mandat. Selon ce document, WhatsApp est une source de données pour le FBI. Le bureau fédéral serait capable d’obtenir un accès légal en temps réel aux discussions des utilisateurs de WhatsApp. Enfin, le document indique qu’une assignation ne fournit que des informations de base sur un utilisateur, mais qu’un mandat de perquisition permet d’accéder au répertoire d’un utilisateur, ainsi qu’à d’autres utilisateurs de WhatsApp qui ont la personne dans leurs contacts.

 

Le 1er décembre tombera à Berlin la sentence du procès contre Cem. Il est accusé des attaques en 20210 contre la Haus der Wirtschaft, la « Maison de l’économie », siège des principales associations patronales allemandes, le Département pour le développement urbain de Berlin et le tribunal de district de Wedding. Ces actions ont été revendiquées par les Revolutionären Aktionszellen (RAZ), les Cellules d’action révolutionnaires. Depuis 2013, neuf personnes ont été accusées, dont un militant du Secours Rouge International à Stuttgart, en vertu de l’article 129 du code pénal relatif à l' »association de malfaiteurs », d’avoir crée les RAZ et d’avoir participé à la revue clandestine Radikal. L’accusation spécifique d' »association de malfaiteurs » est tombée et un seul inculpé, Cem, reste sur le banc des accusés, accusé de trois incendies et d’avoir participé à Radikal.

 

 

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Des milliers de Serbes sont descendus dans la rue. Ils rejettent la nouvelle loi sur les expropriations et la nouvelle loi sur le référendum, qui selon eux sont des instruments pour faire passer en force des projets industriels nocifs pour l’environnement. A Belgrade et en province, ils ont bloqué des centre-villes et des axes principaux. Le passage en force de deux lois favorisent un projet de mine de lithium mené par Rio Tinto qui cristallise les oppositions depuis plusieurs mois. Alors que des élections générales sont prévues en 2022, la manifestation est aussi l’occasion de s’opposer au pouvoir. À Belgrade, le blocage a cessé dans le calme, mais dans d’autres villes, il y a eu des bagarres lors de l’intervention de la police et des arrestations. À Sabac, la foule a fait le siège du commissariat et obtenu la libération des siens. Pour contrer les interventions policières contre le blocage (illégale) des rues, en plusieurs endroits, les manifestants ont organisés des flux denses traversants et retraversant inlassablement la rue, obtenant la paralysie du trafic sans tomber sous le coup de la loi.

Les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut la rue al-Saf dans le centre de Bethléem pour pour réarrêter un ancien prisonnier qu’ils ont blessé par balle. Ils ont répondu aux protestations des habitants par des gaz en quantité telle que plusieurs Palestiniens ont dû recevoir des soins dans la nuit de dimanche à lundi. D’autres affrontements ont éclaté entre les Palestiniens et les forces d’occupation à Hébron près du poste de contrôle connu par les Israéliens sous le nom de Machsom Hashoter (le poste de contrôle des policiers) et par les Palestiniens sous le nom de Bab al-Zawiya.

Un guérillero maoïste a été tué vendredi par les paramilitaires de la CRPF et de la District Voluntary Force (DVF) dans le district de Sukma, dans l’état de Chhattisgarh. Il s’agit de Madvi Bheema, un commandant de la milice. Une arme et des explosifs ont été retrouvés. Un autre maoïste a été tué par la police et les paramilitaires de la DVF dans le village de Chunanibahal, du district de Bolangir, dans l’état de l’Odisha. Le militant tué était connu sous le nom de Shankar, il était membre de la régionale de Mahasamund.

Unité antui-guérilla de la CRPF

Unité antui-guérilla de la CRPF

 

 

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Depuis le 12 novembre, des manifestations étaient organisées quasi quotidiennement par les habitants et les agriculteurs d’Ispahan, troisième ville d’Iran, pour se plaindre de la terrible sécheresse frappant la région depuis des années. Samedi 27, les autorités iraniennes ont mis fin à ces démonstrations populaires avec l’aide de la police anti-émeute, empêchant les protestataires de rejoindre le lit du Zayandeh-roud. La veille, la manifestation s’était achevée par des scènes de violences ayant fait au moins deux blessés graves.

La sécheresse due au réchauffement climatique, qui a engendré la disparition de plusieurs glaciers de la province, est perçue comme l’une des causes de l’assèchement du Zayandeh-roud, à sec depuis 2000 (photo) sauf pour quelques brèves périodes. Mais les cultivateurs de la région protestent aussi contre le détournement par les autorités d’une partie de l’eau, en amont de la ville, à des fins d’approvisionnement d’autres régions et vers les grands conglomérats sidérurgiques, grands consommateurs d’eau.

 

Le gouvernement allemand a approuvé l’expulsion de la militante espagnole Maria V. au motif qu’elle travaillait en relation avec des organisations et institutions kurdes. Maria V., qui a été expulsée vers l’Espagne, sera interdite d’entrée en Allemagne pendant les 20 prochaines années. C’est la première fois que l’état allemand impose une restriction d’une telle durée à un-e ressortissant-e de l’UE, en invoquant un lien avec le mouvement kurde.

Parmi les motifs de l’ordre d’expulsion figurent sa maîtrise du kurde, sa visite d’institutions kurdes et sa participation à des manifestations et des panels sur le Kurdistan ainsi que sa participation aux manifestations du 8 mars pour la Journée internationale des femmes travailleuses et sa résistance au Hambacher Forst, l’un des mouvements écologistes les plus connus d’Allemagne. Elle est considérée comme personne de lien entre le PKK, listée comme organisation terroriste depuis le 26 novembre 1993, et les groupes politiques de gauche en Allemagne.

manifestation kurde en Allemagne (archive)

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Des affrontements ont eu lieu à Mexico à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes alors que des milliers de personnes ont défilé pour condamner la violence sexiste. La grande marche dans la capitale, l’une des nombreuses à travers le Mexique, a traversé l’emblématique Paseo de la Reforma. Les monuments et certains magasins le long du parcours étaient entourés de clôtures métalliques et de policières pour éviter d’être attaqués, mais cela n’a pas empêché certains manifestantes cagoulées de casser des vitres et des arrêts de bus. Sur la place Zócalo, des affrontements ont eu lieu avec la police qui entourait le Palais national, siège du gouvernement et résidence du président. Le Mexique est l’un des pays les plus violents à l’égard des femmes, avec plus de 10 meurtres par jour. Les féminicides continuent d’augmenter avec 842 cas signalés entre janvier et octobre de cette année, soit une augmentation de 4,9% par rapport à la même période en 2020..

Des heurts ont aussi eu lieu à Istanbul où des manifestantes dénonçaient aussi le retrait de la Turquie d’un traité international protégeant les femmes, la Convention d’Istanbul, accusé par le pouvoir d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Les manifestantes ont été accueillies par des tirs de gaz lacrymogènes au moment où elles tentaient de franchir les barricades de police. En Turquie, ce sont 345 femmes qui ont été tuées depuis début 2021, contre 410 en 2020.

arrestation à Istanbul