Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A l’appel du CRER, entre 10 et 15 personnes s’étaient rendues au 127bis pour apporter un message de solidarité aux victimes de la politique d’immigration Belge. Deux groupes de médias couvraient l’action : l’agence Belga et deux journalistes avec une caméra de Indymedia.be.

Le fait le plus marquant était le déploiement des forces de police au début, à la gare de Nosseghem : on pouvait dénombrer au moins une dizaine de véhicules, camionnettes et voitures avec à l’intérieur des gorilles anti-émeutes ; casques et boucliers compris, plusieurs flics en civil mais aussi des barrages et routes coupées. Une fois arrivés devant le centre fermé une deuxième rangée de flics bloquait l’accès à la petite ruelle le long du centre.

Manifestation de sans-papiers

Manifestation de sans-papiers

Une manifestation a eu lieu samedi à Athènes pour réclamer la libération des personnes interpellées et détenues au cours des violents incidents de décembre dans la capitale grecque, qui avaient suivi la mort d’un adolescent tué par un policier.

Libération des détenus‘ ou ‘Le soulèvement se poursuit‘ disaient les banderoles des manifestants qui se sont rassemblés à l’appel de diverses formations de gauche. ‘Des dizaines de jeunes, seize grecs et plus d’une trentaine d’immigrés, restent en détention provisoire avec des accusations montées de toutes pièces‘, a déclaré dans un tract le ‘Comité de solidarité avec les détenus du soulèvement de décembre’. La mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle dans un quartier du centre d’Athènes le 6 décembre, a déclenché une série d’affrontements quotidiens entre jeunes et policiers pendant plus de deux semaines dans la capitale grecque et d’autres villes du pays, au cours desquels plusieurs magasins et banques ont été incendiés.

Pascal a été blessé au pied par une grenade assourdissante lancée par les forces de l’ordre lors de la manifestation gréviste du 29 janvier. Mis au secret le temps d’une enquête de l’IGPN, et pour mieux subir les pressions policières, ce n’est que 15 jours après la manifestation que l’on a pu établir le contact avec Pascal. Son état reste très préoccupant, et il va avoir besoin de solidarité pour obtenir des réparations, et que la vérité sur la violence policière soit établie.

Il a participé à la manifestation le 29 janvier, parce que précaire, ‘ne pouvant pas vivre avec le R.M.I, révolté des milliards versés aux banques alors que Sarkozy refuse d’augmenter les salaires et minima sociaux’ a-t-il déclaré à ses visiteurs. Une fois arrivé à la fin de la manifestation, il rentre chez lui. Ensuite, il est reparti faire des courses dans un supermarché proche. Lorsqu’il sort du magasin, il voit les affrontements. Il s’approche, rencontre sa soeur et lui conseille de s’éloigner. Un objet tourbillonnant, glissant sur la chaussée lui arrive dans les pieds. Ensuite, perte de connaissance.

Le diagnostic à son arrivée à l’hôpital est sévère. Il lance un appel pour tout faire pour qu’on lui sauve le pied. C’est ce qui a été engagé. Depuis, il a subi cinq interventions chirurgicales, dont encore une hier durant laquelle il a perdu un deuxième orteil. Il doit encore subir au moins trois autres interventions chirurgicales, puis une greffe de peau et de chair, puis de la rééducation…

La Police des polices est venue l’interroger, ses vêtements ont été mis sous scellés pour analyse, le logement de ses parents a été perquisitionné pour recherche d’explosifs, de détonateurs… A sa demande de renseignements concernant l’arme utilisée le condamnant à vie on lui répond ‘qu’en cas de guerre civile, ce type d’arme est utilisé’.

Pascal a pour sa part déposé une plainte. Il a reçu le récépissé du dépôt de plainte.

La Deuxième Section de la Salle du Pénal de l’Audience Nationale a condamné, comme le Ministère public le sollicitait, à 60 ans de prison Ferdinand Silva Sande, un ancien dirigeant des GRAPO pour la tentative d’attaque du siège de la Banque d’Espagne à Saint-Jacques-de-Compostelle, attaque qui a coûté la vie le 10 mars 1989 à deux agents de la Garde civile. Selon la presse espagnole, Silva Sande aurait collaboré avec la justice en mettant en cause le PCE(r) et son secrétaire général.

Compte-rendu d’audience du 9 février à la Cour d’Appel d’Orléans à 14h le 9 février. Un joli petit épisode de la justice de classe.

Mathilde, ainsi que quelques amis militants de Tours, arrivent à l’audience. Ici et là, quelques flics en civil surveillent le petit groupe. Une vingtaine de personnes, en majorité des étudiants de la fac d’Orléans, sont venues manifester leur soutien sous le regard hostile des flics en tenue venus en renfort.

Le procès est une humiliation, tant pour Mathilde que pour les militants présents. Aucune présomption d’innocence de la part des juges, ils boivent les paroles de la déposition de l’officier de la BAC (évidemment absente) qui accuse Mathilde de s’être ‘rebellée avec violence’ lors de l’arrestation d’Antoine. Mathilde reste sur sa position en maintenant qu’elle n’a fait que crier lors de cette interpellation pour alerter des manifestants mais conteste toutes les accusations de rébellion ou d’entrave physique aux policiers lors de cette arrestation. ‘Pourquoi crier? Vous n’étiez pas concernée!’ intervient le juge qui laisse à peine le temps de répondre à Mathilde, la coupant systématiquement lorsqu’elle tente de parler. Le juge ne cesse de poser des questions personnelles ou totalement étonnantes: ‘Quelle était le modèle de la voiture?’, ‘Comment était-elle garée?’, ‘Quel est votre but professionnel?’, ‘Que font vos parents dans la vie?’, ‘Avez-vous des frères et soeurs?’. Une fois ce passionnant interrogatoire fini, l’avocat des parties civiles demande si Mathilde soutient toujours qu’elle a crié pour prévenir les étudiants qu’ils allaient ‘disparaître’. Elle reste sur cette déposition et au juge qui lui demande si elle avait peur qu’ils soient ‘tués’, elle ne peut que répondre qu’elle devait prévenir leurs camarades qu’ils allaient disparaître en garde-à-vue, disparaître de la vue de leurs proches, ce qui est effectivement le cas quand on se retrouve 20h ou 39h en garde-à-vue. Ni une ni deux, le juge se voit forcé d’intervenir, insistant sur le fait que ‘nous sommes dans un état de droit’, qu’il n’est pas possible d’imaginer que l’on puisse disparaître après une arrestation, que la police est là pour nous protéger, qu’elle dramatise ‘sans doute cela dû à ses études de théâtre’, et qu’elle ferait bien d’aller voir dans le monde où de vraies dictatures existent. Les personnes présentes dans la salle sourient durant cette leçon de morale, ce qui vaut au juge de menacer ces ricaneurs de faire ‘le maître d’école’.

Au tour de l’avocat des parties civiles. On passe sur les attaques faites à Mathilde, disant qu’elle n’a pas l’air de bien se souvenir des faits et qu’elle risque à cause de sa ‘mauvaise mémoire’ de devenir une ‘intermittente de la mémoire’. Il revient sur le terme ‘militant’ employé, soulignant son étymologie: ‘venant du latin miles, militis ce qui veut dire soldat’, ‘ce sont donc des soldats et vous avez dans la salle une armée de soldats’ en comparant l’assistance solidaire… aux FARC (ça ne s’invente pas). Il revoit ses conclusions à la hausse en réclamant 1500 euros dont 1000 à titre de dommages et intérêts pour le préjudice moral subit pour sa cliente, et en appelle à la ‘gourmandise’ du procureur pour la peine. Le procureur décide, au nom des ‘erreurs de jeunesse’, de l’âge de Mathilde et de sa ‘naïveté’ de ne pas être plus gourmand pour que ça ne lui porte pas trop préjudice dans ses études et son avenir professionnel. Il réclame une amende de 400 euros.

Face à cela, l’avocate de Mathilde n’aura de cesse de s’insurger contre la toute puissance de la police et les droits bafoués des manifestants, insistant sur le caractère politique de ces arrestations, mais les juges, qui écoutaient quelques instants plus tôt avidement l’avocat des parties civiles, semblent tout d’un coup distraits et font comme s’ils ne comprenaient pas ce que dit l’avocate. Elle réclame la relaxe de Mathilde. Le jugement est mis en délibéré pour le 9 mars.

L’ancien prisonnier politique basque Peio Fagan a été arrêté le 10 février à son domicile de Bidart, où la police française a effectué une perquisition, dans ce qui semble être la suite de ‘l’enquête’ sur les bars de la gauche nationaliste. Il a été emmené au commissariat de Bayonne peu après 8h. Par ailleurs, au moins 6 personnes sont convoquées cette semaine au commissariat de Bayonne dans le cadre de la même procédure, la plupart d’entre elles ayant déjà été soit convoquées, soit arrêtées pour répondre aux mêmes questions.

Près de 90 personnes ont déjà été soit arrêtées, soit convoquées (et une bonne partie d’entre elles mises en garde-à-vue aussitôt), en tout cas interrogées sur toute la militance basque au prétexte de questions sur la gestion des bars. La théorie de départ selon laquelle Batasuna financerait la lutte armée par le biais de ces bars s’étant effondrée – le Procureur Jean-Claude Marin lui-même l’a reconnu en novembre dernier, déclarant qu’aucun élément n’avait prouvé le lien entre ETA et Batasuna – , les autorités françaises ont retourné l’hypothèse, cherchant maintenant à prouver que c’est la lutte armée qui finance ces bars! Il apparaît de plus en plus clairement que le Parquet est à la recherche de n’importe quel prétexte dans un but politique: criminaliser un mouvement politique, harceler ses membres et leurs proches, et détourner ces militants de leur travail quotidien, les obligeant à se justifier et à se débattre dans des procédures arbitraires.

Au sujet des bars: il s’agit de projets largement soutenus, de lieux populaires, euskaldun, ouverts à toutes les associations et partis, instruments indispensables à la mobilisation et à la solidarité. C’est en cela aussi qu’ils sont dans la ligne de mire d’un pouvoir qui préfère largement le modèle individualiste du chacun chez soi. Des dizaines et des dizaines de personnes sont aujourd’hui inquiétées et parfois maltraitées pour un simple chèque de soutien! Au sujet des méthodes: la convocation est de plus en plus utilisée, et est présentée par la police comme une faveur, leur demandant s’ils préfèreraient être arrêtés et perquisitionnées à 6h du matin par trente agents. Ce n’est pas une faveur, c’est un chantage. Ces interrogatoires servent à un fichage massif et à préparer les prochains montages policiers et judiciaires.

Il faut ajouter à cela le véritable harcèlement auquel sont en train de se livrer la police et la gendarmerie française ces dernières semaines: contrôles incessants, présence étouffante; interrogatoires politiques à l’occasion de soi-disant contrôles d’alcoolémie; convocations de jeunes sous des prétextes ridicules (comme par exemple: ‘nous avons retrouvé votre portefeuille devant un graffiti’ avec prises d’empreintes, ADN et centaines de questions); contrôle d’une militante de SEGI avec fouille de son véhicule ‘sur ordre du procureur’; etc.

Des milliers de kurdes ont manifesté ce samedi à Strasbourg, où siège la Cour européenne des droits de l’Homme, réclamant la libération de l’ancien chef des rebelles séparatistes kurdes du PKK, Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999. Venus massivement et en famille d’Allemagne, de Suisse et de Belgique, ils étaient près de 10.000 selon la police, 20.000 selon les organisateurs, et ont achevé vers midi leur défilé coloré en brandissant des portraits de leur ancien leader. Des banderoles réclamaient la ‘Liberté pour Öcalan’ et condamnaient son enlèvement en 1999.

Le fondateur et ex-chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été arrêté en 1999 au Kenya par des agents turcs avec l’aide des services de renseignements américains. La Féderation des associations kurdes en France (Feyka), organisatrice de la manifestation, dénonce un ‘complot international’ dans le cadre de cette arrestation. Transféré en Turquie, Öcalan a été condamné à mort pour ‘séparatisme’ en juin 1999, une peine commuée en 2002 en prison à vie après l’abolition de la peine capitale. La Cour européenne des droits de l’homme a recommandé en mai 2005 à Strasbourg l’organisation d’un nouveau procès, estimant que celui de 1999 était ‘inéquitable’.

L’ancien leader est le seul pensionnaire de l’île-prison d’Imrali (nord-ouest de la Turquie). Le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe a estimé l’an dernier à l’issue d’une visite au détenu que son isolement devait cesser pour sa santé mentale. Chaque année depuis l’arrestation d’Öcalan, une grande manifestation réunit la diaspora kurde à Strasbourg.

Manif pour la libération d’Ocalan

Manif pour la libération d'Ocalan

Malgré les déclarations de Turtelboom, de nombreux enfants sont à nouveau enfermés au centre fermé 127bis. Selon les autorités, ce sont les familles qui ont été arrêtées à leur arrivée et qui étaient enfermées au centre fermé 127 (dans le No Man’s Land de l’aéroport) en attendant une réponse à leur demande d’asile. Le Centre 127 est composé de containers installés provisoirement à l’aéroport il y a une dizaine d’années. Vu le délabrement de ces ‘bâtiments’, on a cru bon de transférer les détenus au 127bis en attendant la construction d’un énième centre, prévu aussi à Steenokkerzeel.

Une manifestation est organisée devant le centre par la CRER ce dimanche 15 février à 14 heures (train Gare du Nord Bruxelles 13h44 direction Leuven-gare de Nossegem). Les mots d’ordre de la manifestation sont:

LIBEREZ TOUS LES PRISONNIERS.
LIBRE CIRCULATION DE TOUS.
PERSONNE N’EST ILLEGAL